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M. de Justi a publié en 1757 un ouvrage allemand sous le titre de plan du regne minéral, dans lequel il divise les substances fossiles: 1°. en métaux; 2°. en demi métaux; 3°. en substances inflammables; 4°. en sels; 5°. en pétrifications ou fossiles figurés; 6°. en terres & pierres. M. Pott, dans sa Lithogéogn>sie, a cherché à ranger les substances minérales dans un ordre systématique, fondé sur leurs premiers principes que font connoître les analyses de la Chimie. Mais cette voie paroît devoir souvent tromper, parce que la plûpart des substances du regne minéral ne sont point pures, mais mélangées, & donnent en raison de leurs mélanges des résultats différens, sur - tout lorsqu'on les expose à l'action du feu.
Outre ces auteurs, M. Gellert, dans sa Chimie métallurgique, a encore donné une distribution méthodique des minéraux en terres, en pierres, en sels, en métaux & demi - métaux. C'est aussi ce qu'a fait M. Lehmann dans le premier volume de ses oeuvres physiques & minéralog ques.
Parmi les Anglois, le docteur Woodward avoit déja tenté de ranger les fossiles ou minéraux suivant un ordre méthodique; c'est ce qu'il a exécuté dans son ouvrage anglois qui a pour titre, an attempt towards a natural history of the fossils of England. Son système n'est fondé que sur la structure, le tissu & le coup - d'oeil extérieur des corps, & par conséquent ne peut suffire pour faire connoître leur nature & les caracteres essentiels qui les distinguent les uns des autres. Depuis lui, M. Hill a publié en anglois, en 1748, une histoire naturelle générale des fossiles en un volume in folio, dans laquelle il donne une nouvelle division systématique des substances du regne minéral. Il les divise, 1°. en fossiles simples & nonmétalliques; 2°. en fossiles composés & non - métalliques; 3°. en fossiles métalliques.
Il sous - divise les fossiles simples, 1°. en ceux qui ne sont ni inflammables, ni solubles dans l'eau; 2°. en solubles dans l'eau & non inflammables; 3°. en inflammables qui ne sont point solubles dans l'eau. Il empiore la même sous - division pour les fossiles composés. Enfin, les fossiles métalliques qui ont de la dureté & une pesanteur remarquable & qui sont fusibles au feu, se sous - divisent en substances métalliques parfaites & en métalliques imparfaites. Il fait ensuite un grand nombre de nouvelles sous - divisions en ordres & en genres, fondés sur des caracteres qui ne sont souvent que purement accidentels à ces corps. Enfin, il finit par donner à ces différontes substances des dénominations dérivées du grec, qui prouvent que l'auteur entend cette langue, mais qui, si on les adoptoit, rendroient l'étude de la Minéralogie beaucoup plus difficile qu'elle n'est, puisque l'on a déja lieu de se plaindre du grand nombre de dénominations inutiles que les auteurs ont introduites dans cette partie de l'histoire naturelle, & qui ne peuvent servir qu'à mettre de la confusion dans les idées des Naturalistes. Il seroit donc à souhaiter qu'au lieu de multiplier les mots, on cherchât à les simplifier & à bannir ceux qui sont inutiles,
Enfin, M. Emmanuel Mendez d'Acosta, de la société royale de Londres, a publié en 1757 un ouvrage en anglois, sous le titre de natural history of fossils, dans lequel il donne un nouveau systeme pour l'arrangement des substances du regne minéral; il a cherché à faire un système nouveau du regne minéral d'aprés les principes de Woodward & de Wallerius, en tâchant d'éviter les défauts dans lesquels ces deux auteurs sont tombés. M. d'Acosta décrit donc les qualités extérieures des fossiles, sans négliger pour ce a leurs qualités internes que l'on peut découvrir au moyen du feu & des dissolvans de la Chimie. Son ouvrage n'est point encore achevé, mais par ce qui en a paru on voit qu'il ne laisse pas d'y régner beaucoup de confusion, & l'on trouve à côté les unes des autres des substances qui ont des caracteres très - différens.
En général, on peut dire que toutes les divisions
systematiques des minéraux qui ont patu jusqu'à présent,
sont sujettes à un grand nombre de difficultés
& d'objections: il est constant que le coup d'oeil extérieur
ne suffit point pour nous faire connoitre les
corps du regne minéral, souvent il peut nous tromper
par la ressemblance extérieure que la nature a
mise entre des substances qui différent intérieurement
par des caracteres essentiels; d'ailleurs cette
connoissance superficielle des corps seroit stérile &
infructueuse; & comme 1 histoire naturelle doit avoir
pour objet l'utilité de la société, il faut avoir une
connoissance des qualités internes des substances
minérales, pour savoir les usages auxquels ils peuvent
être employés; & ce n'est que la Chimie qui
puisse procurer cette connoissance. Or, il est très difficile
de trouver un ordre méthodique qui présente
les minéraux sous ces différens points de vûe à la
fois; il y a même peu d'espérance que l'on puisse jamais
concilier ces deux choses. Cependant, il ne paroît
point que l'on soit en droit pour cela de rejetter
tout ordre systématique, ou toute méthode; cela
facilite toûjours, sur tout aux commençans, l'étude
d'une partie de l'histoire naturelle, qui ne le cede
point aux autres pour la variété de ses productions.
Voyez
MINERVALES (Page 10:544)
MINERVALES, (Hist. anc.) fêtes chez les Romains en l'honneur de Minerve. On en célébroit une le 3 de Janvier, l'autre le 19 de Mars, & elles duroient chacune 5 jours. Les premiers se passoient en prieres & en voeux qu'on adressoit à la déesse; les autres étoient employés à des sacrifices & à des combats de gladiateurs: on y représentoit aussi des tragédies, & les savans, par la lecture de divers ou vrages, y disputoient un prix fondé par l'empereur Domitien. Pendant cette fête, les écoliers avoient vacances, & portoient à leurs maîtres des étrennes ou un honoraire nommé minerval. Hoc mense, dit Macrobe, mercedes exsolvebant magistris quas completus annus deberi fecit; les Romains, toûjours délicats dans leurs expressions, ayant donné à ce salaire si légitime un nom tiré de celui de la déesse des beaux arts.
MINERVE (Page 10:544)
MINERVE, (Mythol.) déesse de la sagesse & des arts, la seule des enfans de Jupiter, qui ait mérité de participer aux prérogatives attachées au rang suprème de la divinité. Tous les Mythologues, tous les Poëtes en parlent ainsi. Il ne faudroit, pour s'en convaincre, que lire l'hymne de Callimaque sur les bains de Minerve, qui est une des plus belles pieces de l'antiquité. On voit dans cette hymne, que Minerve donne l'esprit de prophétie, qu'elle prolonge les jours des mortels à sa volonté, qu'elle procure le bonheur après la mort, que tout ce qu'elle autorise [p. 545]
Non - seulement elle daigna conduire Ulysse dans ses voyages, mais même elle ne refusa pas d'enseigner aux filles de Pandare l'art de représenter des fleurs & des combats dans les ouvrages de tapisserie, après avoir embelli de ses belles mains le manteau de Junon. De - là vient que les dames troyennes lui firent hommage de ce voile précieux qui brilloit comme un astre, & qu'Homere a décrit dans le sixieme livre de l'Iliade.
Cette déesse ne dédaigna pas encore de présider au succès de la navigation; elle éclaira les Argonautes sur la construction de leur navire, ou le bâtit elle - même selon Apollodore. Tous les Poëtes s'accordent à nous assurer qu'elle avoit placé à la proue le bois parlant, coupé dans la sorêt de Dodone, qui dirigeoit la route des Argonautes, les avertissant des dangers, & leur apprenoit les moyens de les éviter. Sous ce langage figuré, on voit qu'il est question d'un gouvernail qu'on mit au navire Argo.
C'est en - vain que les anciens ont reconnu plusieurs
Minerves: les cinq que Cicéron compte sont
une seule & même personne, la Minerve de Saïs,
c'est - à - dire, Isis même, selon Plutarque. Son culte
fut apporté d'Egypte dans la Grece, passa dans la
Samothrace, dans l'Asie mineure, dans les Gaules,
& chez les Romains. Saïs dédia la premiere à Minerve un temple magnifique, & disputa long - tems
aux autres villes du monde la gloire d'encenser ses
autels. Ensuite les Rhodiens se mirent sous la protection
particuliere de la déesse. Enfin elle abandonna
le séjour de Rhodes pout se donner toute entiere aux
Athéniens, qui lui dédierent un temple superbe, &
célébrerent en son honneur des fêtes dont la solemnité
attiroit à Athènes des spectateurs de toute l'Asie; c'est ce que prouvent les médailles, & Minerve
fut surnommée
Quoiqu'elle ne régnât pas aussi souverainement dans la Laconie que dans l'Attique, elle avoit cependant son temple à Lacédémone comme à Athènes, dans un endroit élevé qui commandoit toute la ville. Tyndare en jetta les fondemens, Castor & Pollux l'acheverent. Ils bâtirent aussi le temple de Minerve asia à leur retour de Colchos. Enfin entre les temples qui lui furent consacrés dans tout le pays, celui qui portoit le nom de Minerve ophtalmitide étoit le plus remarquable; Lycurgue le dédia sous ce nom dans le bourg d'Alphium, parce que ce lieu - là lui avoit servi d'azile contre la colere d'Alcandre qui, mécontent do ses lois, voulut lui crever les yeux.
On donnoit à Minerve, dans ses statues & dans ses peintures, une beauté simple, négligée, modeste, un air grave, noble, plein de force & de majesté. Son habillement ordinaire sur les médailles la représente comme protectrice des arts, & non pas comme la redoutable Pallas qui, couverte du bouclier, inspire l'horreur & le carnage. Elle y paroît vêtue du péplum, habillement si célebre chez les Poëtes, & qui désignoit le génie, la prudence & la sagesse. D'autres fois elle est représentee le casque en tête, une pique d'une main & un bouclier de l'autre, avec l'égide sur la poitrine; c'est Pallas qu'on désigne ainsi.
Ces statues étoient anciennement assises, au rap<cb->
On sait que Minerve étoit honorée en différens endroits sous les noms de Minerve aux beaux yeux, Minerve aux yeux pers, Minerve inventrice, hospitaliere, itonnienne, lemnienne, péonnienne, sarenide, sténiade, suniade, & autres épithetes, dont les principales se trouvent expliquées dans l'Encyclopédie. (D. J.)
MINERVIUM (Page 10:545)
MINERVIUM, s. m. (Hist. ant.) en général édifice consacré à Minerve, mais en particulier ce petit temple consacré à Minerva capitata, dans la onzieme région de la ville de Rome, au pié du mont Caelius.
MINEUR (Page 10:545)
MINEUR, s. m. (Jurisp.) est celui qui n'a pas encore atteint l'âge de majorité. Comme il y a diverses sortes de majorités, l'état de minorité, qui est opposé, dure plus ou moins selon la majorité dont il s'agit.
Ainsi nos Rois cessent d'être mineurs à 14 ans.
On cesse d'être mineur pour les fiefs lorsqu'on a atteint l'âge auquel on peut porter la foi.
La minorité coutumiere finit à l'âge auquel la coutume donne l'administration des biens.
Enfin l'on est mineur relativement à la majorité de droit, ou grande majorité, jusqu'à ce qu'on ait atteint l'âge de 25 ans accomplis; excepté en Normandie, où l'on est majeur à tous égards à l'âge de 20 ans.
Les mineurs n'étant pas ordinairement en état dese conduire, ni de veiller à l'administration de leurs droits, sont sous la tutelle de leurs pere & mere, ou autres tuteurs & curateurs qu'on leur donne au défaut des pere & mere.
En pays de droit écrit, ils ne demeurent en tutelle que jusqu'à l'âge de puberté, après lequel ils peuvent se passer de curateur, si ce n'est pour ester en jugement: en pays coutumier les mineurs demeurent en tutelle jusqu'à la majorité parfaite, à moins qu'ils ne soient émancipés plûtôt, soit par mariage ou par lettres du prince.
Ceux qui sont émancipés ont l'administration de leurs biens; mais ils ne peuvent faire aucun acte qui ait trait à la disposition de leurs immeubles, ni ester en jugement sans l'assistance d'un curateur.
Le mineur qui est en puissance de pere & mere, ou de ses tuteurs, ne peut s'obliger ni intenter en son nom seul, aucune action; toutes ses actions actives & passives résident en la personne de son tuteur; c'est le tuteur seul qui agit pour lui, & ce qu'il fait valablement, est censé fait par le mineur lui - même.
Lorsque le mineur est émancipé, il peut s'obliger pour des actes d'administration seulement, & en ce cas il contracte & agit seul & en son nom; mais pour ester en jugement, il faut qu'il soit assisté de son curateur.
Le mari, quoique mineur, peut autoriser sa femme majeure.
Le domicile du mineur, est toûjours le dernier domicile de son pere; c'est la loi de ce domicile qui regle le mobilier du mineur.
Les biens du mineur ne peuvent être aliénés sans nécessité; c'est pourquoi il faut discuter leurs meubles avant de venir à leurs immeubles: & lors même qu'il y a nécessité de vendre les immeubles, on ne peut le faire sans avis de parens, homologué en justice & sans publications.
L'ordre de la succession d'un mineur ne peut être
interverti, quelque changement qui arrive dans les
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