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Un mineur ne peut se marier sans le consentement de ses pere, mere, tuteur & curateur, avant l'âge de 25 ans; & s'il est sous la puissance d'un tuteur, autre que le pere ou la mere, ayeul ou ayeule, il faut un avis de parens.
Il n'est pas loisible au mineur de mettre tous ses biens en communauté, ni d'ameublir tous ses immeubles; il ne peut faire que ce que les parens assemblés jugent nécessaire & convenable: il ne doit pas faire plus d'avantage à sa future qu'elle ne lui en fait.
En général le mineur peut faire sa condition meilleure; mais il ne peut pas la faire plus mauvaise qu'elle n'étoit.
Le mineur qui se prétend lésé par les actes qu'il a
passés en minorité, ou qui ont été passés par son tuteur
ou curateur, peut se faire restituer, en obtenant
en chancellerie des lettres de rescision dans les
10 ans, à compter de sa majorité, & en formant
sa demande en enthérinement de ces lettres,
aussi dans les 10 ans de sa majorité; après ce tems
les majeurs ne sont plus recevables à réclamer contre
les actes qu'ils ont passés en minorité, si ce n'est
en Normandie, où les mineurs ont jusqu'à 35 ans
pour se faire restituer, quoiqu'ils deviennent majeurs
à 20 ans. Voyez
Il ne suffit pourtant pas d'avoir été mineur pour
être restitué en entier, il faut avoir été lésé; mais la
moindre lésion, ou l'omission des formalités nécessaires,
suffit pour faire enthériner les lettres de rescision.
Voyez
Il y a des mineurs qui sont reputés majeurs à certains égards; comme le bénéficier à l'égard de son bénéfice; l'officier pour le fait de sa charge; le marchand pour son commerce.
En matiere criminelle les mineurs sont aussi traités comme les majeurs, pourvû qu'ils eussent assez de connoissance pour sentir le délit qu'ils commettoient: il dépend cependant de la prudence du juge d'adoucir la peine.
Autrefois le mineur qui s'étoit dit majeur, étoit reputé indigne du bénéfice de minorité; mais présentement on n'a plus égard à ces déclarations de majorité, parce qu'elles étoient devenues de style: on a même défendu aux notaires de les insérer.
La prescription ne court pas contre les mineurs, quand même elle auroit commencé contre un majeur, elle dort pour ainsi - dire pendant la minorité; cependant l'an du retrait lignager, & la fin de nonrecevoir pour les arrérages de rente constituée, antérieurs aux cinq dernieres années, courent contre les mineurs comme contre les majeurs.
Dans les parlemens de Droit écrit, les prescriptions de 30 ans ne courent pas contre les mineurs: celles de 30 & 40 ans ne courent pas contre les pupilles; mais elles courent contre les mineurs puberes, sauf à eux à s'en faire relever par le moyen du bénéfice de restitution.
Lorsqu'il est intervenu quelque arrêt ou jugement en dernier ressort contre un mineur, il peut, quoiqu'il ait été assisté d'un tuteur ou curateur, revenir contre ce jugement, par requête civile, s'il n'a pas été défendu; c'est - à - dire, s'il a été condamné par défaut ou forclusion, ou s'il n'a pas été défendu valablement, comme si l'on a omis de produire une piece nécessaire, ou d'articuler un fait essentiel: car la seule omission des moyens de droit & d'équité ne seroit pas un moyen de requête civile, les juges étant présumés les suppléer.
On ne restitue point les mineurs contre le défaut d'acceptation des donations qui ont été faites à leur profit, par autres personnes que leurs pere & mere, ou leur tuteur; ils ne sont pas non - plus restitués contre le défaut d'insinuation, du moins à l'égard des créanciers qui ont contracté avec le donateur depuis la donation; mais si le tuteur a eu connoissance de la donation, & qu'il ne l'ait pas valablement acceptée ou fait insinuer, il en est responsable envers son mineur.
De même lorsque le tuteur ne s'est pas opposé, pour son mineur, au decret des biens qui lui sont hypothéqués, le mineur ne peut pas être relevé; il a seulement son recours contre le tuteur, s'il y a eu ce la négligence de sa part.
Il y a quelques personnes qui, sans être réellement mineures, jouissent néanmoins des mêmes droits que les mineurs, telles que l'Eglise; c'est pourquoi on dit qu'elle est toûjours mineure, ce qui s'entend pour ses biens qui ne peuvent être vendus ou aliénés sans nécessité ou utilité évidente, & sans formalités; mais la prescription de 40 ans court contre l'Eglise.
Les interdits, les hôpitaux & les communautés laïques & ecclésiastiques, jouissent aussi des privileges des mineurs, de la même maniere que l'Eglise.
Voyez au digeste les titres De minoribus, de his
qui oetatis veniam impetraverunt, & au code le tit. x.
in integrum restitutionibus; voyez aussi le Traité des
tutelles de Gillet, celui des minorités de Meslé, & aux
mots
Mineur (Page 10:546)
Mineur (Page 10:546)
Mineurs (Page 10:546)
Mineurs (Page 10:546)
Mineur (Page 10:546)
Mineur (Page 10:546)
MINGLE (Page 10:546)
MINGLE, s. f. (Comm.) mesure de Hollande pour
les liquides. Les huiles d'olives se vendent à Amsterdam par livres de gros, le tonneau contenant 717
mingles ou bouteilles, mésure de cette ville, à raison
du pot de France ou de deux pintes de Paris le mingle. Les bottes ou pipes d'huile, contiennent depuis
20 jusqu'à 15 steckans, de 16 mingles chaque steckan.
La verge ou viertel, pour les eaux - de - vie, est
de 6 mingles & demie. En général le mingle pese 2
livres 4 onces poids de marc, plus ou moins, suivant
la pesanteur des liqueurs. Elle se divise en 2
pintes, en 4 demi - pintes, en 8 mussies & en 16 demi - mussies. Voyez
MINGOL (Page 10:547)
MINGOL, (Géog.) montagne de Perse sur une des routes de Constantinople à Ispahan; c'est de cette montagne que sortent les sources dont se forment l'Euphrate d'un côté, & la riviere de Kars de l'autre.
MINGRELA (Page 10:547)
MINGRELA, (Géogr.) fameux bourg des Indes dans le royaume de Visapour, à cinq lieues de Goa. Je n'en parle que parce que le cardamome ne croît que dans son district. Les Hollandois y ont un comptoir. Tous les vaisseaux qui viennent des Indes pour aller dans le golfe Persique, mouillent presque toujours à la rade de ce bourg.
MINGRÉLIE, la (Page 10:547)
MINGRÉLIE,
C'est un pays couvert de bois, mal cultivé, & qui produit néanmoins du grain, blé ou millet, sufsisamment pour la nourriture des habitans. Il y a beaucoup de vignes, qui donnent d'excellent vin; elles croissent autour des arbres, & jettent des seps si gros, qu'un homme peut à peine les embrasser. On y trouve aussi d'admirables paturages qui nourrissent quantité de chevaux. Les pluies qui sont fréquentes pendant l'été reverdissent ces paturages, tandis qu'elles rendent la saison humide & mal - saine. Le gibier abonde dans les vallées, & les bêtes sauvages dans les montagnes. La viande des Mingréliens est le boeuf & le pourceau, qui sont à grand marché.
Le pays se divise en trois petits états, dont les princes indépendans les uns des autres, payent quelque tribut au grand - seigneur. Ils héritent tous du bien des gentilshommes, & ceux - ci du bien de leurs vassaux, lorsque les familles viennent à s'étcindre.
Leur religion a un grand rapport avec celle des Grecs, mais elle est melée de tant de superstitions, qu'on peut la regarder comme une espece d'idolâtrie. Les églises y tombent en ruine. & les prêtres qui les desservent croupissent dans l'ignorance.
Les Turcs font quelque commerce en Mingrélie; ils en tirent de la soie, du lin, des peaux de boeuf, de la cire, du miel, & quantité d'esclaves, parce que les gentilshommes ont le droit de vendre leurs sujets, & qu'ils se servent de ce droit toutes les fois qu'ils en peuvent tirer du profit.
Au reste, les esclaves n'y sont pas chers; les hommes depuis 25 jusqu'à 40 ans n'y valent qu'une vingtaine d'écus; les femmes une dixaine, les enfans moitié, & les belles filles depuis 13 jusqu'à 18 ans, trente écus piece.
Cependant les Mingréliens, au rapport des voyageurs, sont tout aussi beaux que les Géorgiens & les Circassiens: il semble que ces trois peuples ne fassent qu'une seule & même race. Il y a en Mingrélie, dit Chardin, des femmes merveilleusement bien faites, charmantes pour le visage, la taille & la beauté de leurs yeux. Les moins belles & les plus âgées se fardent beaucoup, mais les autres se contentent de peindre leurs sourcils en noir. Leur habit est semblable à celui des Persanes; elles portent un voile qui ne couvre que le dessus & le derriere de la tête; elles sont spirituelles & assectueuses, mais en même tems perfides & capables de toutes sortes de traits de coquette>, d'astuce & de noirceur, pour se faire des amans, pour les conserver ou pour les perdre.
Les hommes ont aussi bien de mauvaises qualités; ils sont tous élevés au larcin, l'étudient, & en font leur plaisir. Le concubinage, la bigamie & l'inceste sont des actions autorisées en Mingrélis; l'on y enleve les femmes les uns des autres; on y époufe sans scrupule sa tante ou sa niece, & on entretient autant de concubines qu'on veut. La jalousie n'entre point dans
Le Caucase met les Mingréliens à couvert des courses des Circassiens par sa hauteur, & par des murailles qu'ils ont élevées dans les endroits les plus accessibles, & qu'ils font garder avec quelque soin. Ils n'ont point de villes, mais des bourgs & des villages, avec des maisons séparées les unes des autres. La chasse est leur occupation ordinaire; ils mettent leur félicité dans la possession d'un bon cheval, d'un bon chien, & d'un excellent faucon. Leur principal commerce consiste en esclaves; ils vendent leurs propres enfans, en les échangeant pour des hardes & pour des vivres.
Ces détails sur les Mingréliens sont ici suffisans; on peut en lire de plus étendus dans Chardin & la Motraye. Mais qui croiroit que l'article de la Mingrélie est oublié dans le dictionnaire de la Martiniere, & dans les contrefaçons faites en France de cet ouvrage? Après cela, oserons - nous prétendre de n'être point tombés quel quefois à notre tour dans de pareilles obmissions? Nous espérons l'avoir évité, mais il ne faut répondre de rien. (D. J.)
MINGRÉLIENS (Page 10:547)
MINGRÉLIENS, s. m. (Théolog.) Peuples d'Asie,
considérés quant à la religion, ils ont à - peu - près la
même que les Grecs. Quelques historiens ecclésiastiques
disent qu'un esclave convertit à la foi de
Jesus - Christ le roi & la reine, & les grands de la
Colchide, sous le regne de Constantin le grand, qui
leur envoya des prêtres & des docteurs pour les baptiser,
& pour les instruire dans les mysteres de notre
religion. D'autres disent que ces peuples doivent la
connoissance du Christianisme à un Cyrille, que les
Esclavons appellent en leur langue Chiusil, qui vivoit
vers l'an 806. Les Mingréliens montrent sur le bord
de la mer, proche du fleuve Corax, une grande
église où ils assurent que saint André a prêché. Le
primat de la Mingrélie y va une fois en sa vie faire
l'huile sainte, que les Grecs appellent myron. Ces
peuples reconncissoient autrefois le patriarche d'Antioche, maintenant ils obéissent à celui de Constantinople, & ont néanmoins deux primats de leur nation
qu'ils appellent catholicos. Celui de la Géorgie
a sous sa jurisdiction les provinces de Cartuli ou Cardulli, de Gaghetri, de Baratralu & de Samché: celui
d'Odisci a les provinces d'Odisci, d'Imereti, de
Guriel, des Abcasses & des Suans. Ce patriarche a
presque autant de revenu que le prince de Mingrélie.
Il y avoit autrefois douze évêchés dans le pays,
mais il n'en reste maintenant que six, parce que les
six autres ont été convertis en abbayes. Ces évêchés
sont Dandars, Moquis, Bedias, Cïaïs, Scalingiers,
où sont les sépultures des princes, & Scondidi: les
abbayes sont Chiaggi, Grippurias, Copis, Obbugi,
Sebastopoli, Anarghia. Les évêques de ce pays sont
fort riches, & vivent ordinairement dans une grande
dissolution; néanmoins parce qu'ils ne mangent point
de viande & qu'ils jeûnent fort exactement le carême,
ils croient être plus réguliers que les prélats
de l'Eglise romaine. La symonie y est ordinaire. Les
primats ne consacrent point d'évêque à moins de six
cens écus. Ils ne célebrent point de messe des morts
qu'on ne leur en donne cinq cens; & ils ne disent
les autres messes que pour le prix de cent ecus chacune.
Ils se font aussi payer des confessions: &
l'on a vu un de ces primats qui fut foit mal satis fait
d'une somme de cinquante écus qu'un viûr du prince
de Mingrélie lui avoit donnée apres s'être confessé
à lui dans une maladie. Les évêques vendent aussi
l'ordination des prêtres. Tous les ecclésiastiques y
font fort ignorans, & disent la messe avec beaucoup
d'irrévérence. Plusieurs même ont appris une seule
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