ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"350"> preté; qu'il ait soin de bien arrondir les moulures circulaires, de bien dresser celles qui sont plates, & de rendre leurs arrêtes bien vives.

Tous ces différens profils se réduisent à trois principaux: la premiere, que l'on appelle quadre ravallé; la seconde, quadre élégi, & la troisieme, quadre embreuvé: on leur donne encore les noms de bouemens sioeples & doubles; on les appelle bouement simple, lorsqu'elles ne sont composées que d'une grosse moulure, soit doussine, bec - de - corbin, ou autres; & boue ment double, lorsque cette même moulure est doublée; bouement à baguetre, lorsqu'elle est accompagnée d'une baguette à boudin, à doussine, à talon, lorsqu'elle est accompagnée d'un boudin, d'une doussine ou d'un talon.

Il faut remarquer que ces quadres doivent être tous pris dans l'épaisseur des bâtis, & jamais plaqués; ce qui les rend alors beaucoup plus solides.

La premiere se distingue lorsque la moulure a été prise dans l'épaisseur du bois, & qu'elle ne les desasleure point telles que celles marquées A E & C, fig. 26. La seconde, lorsque n'entamant point l'éparsseur du bois, elle semble être apposée dessus telles que celles marquées A, fig. 27. & 28. & la troisieme, lorsqu'elle se trouve prise moitié dehors, & moitié dans l'épaisseur du bois, comme les chambranles A, fig. 22. 23. 24. 25. & presque toutes les autres moulures de cette même planche.

Les figures 22. 23. 24. & 25. sont autant de profils de portes à placards simples ou doubles, dont nous verrons dans la suite l'explication; A en est le chambranle, tel qu'on le peut voir en petit, fig. 30. dans la partie du lambris marquee I; B est le bâtis de la porte faisant battement marqué en K, fig. 30. C est le quadre de la porte marqué aussi en L, fig. 30. D est le panneau de la porte marqué en A & en B, fig. 30. & E est un bâti dormant (t) du lambris placé dans l'embrasement de la porte

Les figures 26. 27. 28. 29. sont différens profils de quadres pour des panneaux de lambris.

Des portes. Les portes de Menuiserie sont, comme on le sait, faites pour fermer les communications des lieux dans d'autres, tant pour leur sûreté, que pour empêcher l'air extérieur d'y entrer; mais leur usage étant assez connu, il suffit d'en distinguer les especes; les unes placées dans l'intérieur des bâtimens, servent à communiquer de pieces en pieces dans un appartement; les autres placées dans les dehors, servent à communiquer de l'extérieur à l'intérieur des maisons, des avant - cours aux principales, de celles - ci aux basses - cours, & autres, &c. Les premieres sont appellées à parement simple, & à parement double: l'une, lorsqu'elles ne font parement que d'un côté, c'est - à - dire lorsqu'elles ne sont ornées de quadres & de panneaux que d'un côté; l'autre lorsqu'elles font parement des deux côtés, c'est - à - dire lorsqu'elles sont ornées de quadres & de panneaux des deux côtés; elles se divisent en deux especes, l'une marquée A, fig. 30. que l'on nomme porte à placard simple, porte ordinairement de largeur depuis deux piés jusqu'à trois piés & demi, sur six à huit piés de hauteur, & n'a qu'un seul vantail (u) composé de deux panneaux B, environné chacun d'un quadre L, embreuvé ou élégi, pris dans l'épaisseur d'un bâti K, qui regne autour desdits panneaux. M est une traverse allant d'un bâtis à l'autre, faite pour interrompre la trop grande hauteur d'un panneau, qui dans une porte qui va & vient journellement, ne pourroit pas se soutenir; la seconde marquée B, même figure, que l'on appelle à placard double, differe de cette derniere, en ce qu'elle a deux vanteaux; les grands appartemens exigeant des portes d'une proportion relative à leur grandeur, on est obligé par conséquent d'en faire de très - larges & très - hautes, dont la largeur est communément depuis quatre jusqu'à six piés, & la hauteur depuis sept jusqu'à dix piés; & pour éviter l'embarras que ces grandes portes causeroient dans les appartemens, on les fait en deux morceaux, c'est - à - dire à deux vanteaux, dont l'un sert pour entrer & sortir ordinairement, & les deux ensemble en cas de cérémonie. Ces vanteaux sont ornés de quadres & de panneaux en proportion avec leur hauteur, & quelquefois aussi de sculpture comme le reste du lambris. La troisieme espece de porte, même figure, se nomme coupée dans le lambris, & sert à dégager des salles de compagnie, chambres à coucher, &c. dans des garde - robes, toilettes, arrierecabinets, & autres pleces de commodité voisines de ces grandes pieces. Ces especes de portes ne sont autre chose qu'une portion du lambris coupée en N & en O. Dans l'endroit où arrive la porte, il faut observer pour cacher les joints N de la porte, de les faire rencontrer autant qu'il est possible, dans les assemblages des quadres avec leurs bâtis, comme on le voit du côté O de la même porte. Cette portion de lambris coupée a besoin pour se soutenir d'être plaquée & attachée avec de grandes vis sur une autre porte de Menuiserie P, même figure, suffisamment forte; & de cette maniere les joints étant bien faits, on ne s'apperçoit pas qu'il y ait de porte dans cette partie de lambris.

Cette figure est accompagnée de son plan au - dessous d'elle, & sert à indiquer les vuides des portes & le plein des murs sur lequel est adossé le lambris.

La seconde espece de porte sont les portes cocheres de plusieurs especes, de basses - cours, charretieres, bâtardes, bourgeoises, d'écurie battantes à un & à deux vanteaux, de cuisine, d'office, de cave, &c.

Toutes ces sortes de portes se font de deux especes, les unes que l'on nomme d'assemblage lorsqu'elles sont distribuées de quadres & de panneaux, comme les figures 31. 32. 33. 34. 35. & autres, & sans assemblage, lorsqu'il n'y a ni quadres ni panneaux, comme celles des figures 36. 44. 45. &c.

Les portes cocheres se varient à l'infini, selon le goût & l'endroit où elles doivent être placées; elles ont ordinairement depuis sept piés & demi jusqu'à neuf piés & demi, & quelquefois dix piés de largeur, sur douze à vingt piés de hauteur. Il y en a de circulaires ou en plein ceintre, fig. 31. & 32. de quarrées, fig. 33. de bombées, fig. 34. & de furbaissées en forme d'anse de panier, fig. 35. De ce nombre, les unes, fig. 31. 34. & 35. s'ouvrent depuis le haut jusques en - bas; les autres, fig. 32. & 33. ne s'ouvrent que jusqu'au - dessous du linteau A, & la partie supérieure reste dormante; ce n'est pas que les unes & les autres ne puissent s'ouvrir indifféremment depuis le haut jusqu'en - bas, ou seulement jusqu'au - dessous du linteau; mais cette derniere maniere sert à procurer le moyen de placer dans la partie dormante la croisée d'un entre - sol, comme dans la fig. 32. alors on est obligé de placer le linteau A, qui tient lieu d'imposte (x), beaucoup plus bas que le centre de la partie circulaire, lieu où l'on a coutume de le placer. De ces cinq especes de portes cocheres, les trois premieres se placent souvent aux entrées principales des palais, hôtels, & grandes maisons; les deux dernieres sont le plus souvent

(s) En terme de menuilerie on ne dit point faire une moulure, mais la pousser; & cela, parce qu'elle se fait en poussant les rabots ou bouvets. (t) On appelle dormant, tout ce qui ne bouge point de sa place, & qui en quelque façon dort. (u) Un vantail de porte est ce que le vulgaire appelle batlant de porte. (x) Imposte est un ornement d'archite sture placé dans toutes les arcades à la retombée du ceintre & au même niveau que son centre.
[p. 351] admises à cause de leurs formes, aux entrées de maisons particulieres de peu d'importance, ou de basses - cours, chacune d'elles ont de chaque côté une petite porte B, que l'on appelle guichet, qui est dormant d'un côté & ouvrant de l'autre, à l'usage des gens de piés, la grande porte ne s'ouvrant que pour le passage des voitures, ou en cas de cérémonie. Ces guichets sont composés d'un bâtis C qui regne tout autour d'un quadre D, d'un panneau B, & d'une table saillante E, couronnée d'une moulure. Celui qui est dormant est assemblé à rainure & languette (voyez la figure 13.) dans le bâtis F de la grande porte, & celui qui ne l'est pas entre tout entier dans une feuillure qui regne autour du même bâtis F, la figure 38. en est le profil développé, C est le bâti du guichet, D le quadre, E le panneau, F le bâti de la grande porte portant sa feuillure.

Dans la figure 31. les deux guichets sont couronnés chacun d'une table saillante G, sur laquelle se trouve une autre table H, dite d'attente, & sur laquelle on se propose de tailler des ornemens de sculpture; au - dessus est le linteau A, qui comme nous l'avons dit, tient lieu d'imposte; au - dessus sont placés deux panneaux I, ornés de quadres K, embreuvés ou élégis.

Les deux guichets B de la fig. 32 sont surmontés d'un panneau G orné de quadre H, au - dessus est le linteau A, au - dessus du linteau est la croisée au bas de laquelle se trouve une banquette I, aux deux côtes de cette croisée sont deux panneaux K ornés de quadres L.

Au - dessus des guichets de la fig. 33 sont deux tables saillantes G, ornées de panneaux H & de quadre I, terminés par en bas de crossettes K, & couronnés d'un bec de corbin L, accompagné de son filet; au - dessus est le linteau A, au dessus duquel se trouve une grande table distribuée de panneau M, & de quadre N.

Les portes, fig. 34 & 35, sont terminées par enhaut chacune d'une table saillante G, dont la premiere est couronnée d'une astragalle H (y) parallele à la courbe de la porte, & ornée de panneau I & du quadre L suivant aussi la même courbe, au - dessous se trouve une plinthe M & la seconde sans couronnement suit la courbe de la porte, & est distribuée de quadre H ou de panneau I, suivant aussi la même courbe; cette table se trouve terminée par son extrémité inférieure d'une astragalle K en bec de corbin.

Toutes ces portes sont susceptibles plus ou moins de richesses & d'ornemens de scuipture, comme on peur les faire simplement & sans aucun assemblage, selon l'importance plus ou moins grande des lieux où elles sont placées.

Les portes charretieres, fig. 36, se font aussi à deux vanteaux comme les portes cocheres, mais de deux manieres: l'une est un composé de plusieurs planches A de bateau (z) de même longueur, posées l'une contre l'autre, & retenues par derriere avec deux, trois ou quatre traverse; B de bois de deux à trois pouces d'épaisseur sur six à huit pouces de largeur, attachées avec de forts clous de distance en distance; l'autre est aussi un composé de plusieurs planches A même figure, de chêne, assemblées à rainure & languette, & retenues comme la premiere, avec deux, trois, ou quatre traverses B, entaillées à queue d'aronde dans l'épaisseur des planches A: dans ces deux manieres on ajoûte à ces traverses B deux ou trois autres C posées obliquement en forme de support, attachées aussi avec de forts clous,

(y) Une astragale est une moulure composée d'une baguette & de son filet. (z) On appelle planches de bateaux, celles qui proviennent des débris des vieux bateaux qui transportent des provisions.

& cela pour sourenir chaque vantail, qui ne manqueroit pas de s'affaisser par sa pesanteur, ces especes de portes servent de sermetures aux basses. cours, granges, fermes, & autres, par où passent toutes les especes de charettes d'où elles tirent leurs noms.

Les portes batardes, fig. 37, qui ont depuis cinq jusqu'à sept piés de largeur sur dix à quatorze piés de hauteur, sont appellées ainsi parce qu'elles tiennent le milieu entre les portes cocheres & les portes bourgeoises d'allées, &c. Elles servent ordinairement d'entrée aux maisons bourgeoises, & autres où l'on ne fait passer aucune voiture, ces portes s'ouvrent à deux vanteaux, & sont decorées à peu près comme les portes cocheres, c'est - à - dire de bâtis B, de quadres C, de pauneaux D, & d'une table E, couronnée comme les précédentes d'une moulure; elles sont aussi ornées quelquefois de sculpture; on les fait circulaires, quarrées, bombées ou lambrissées comme les autres, en les faisant aussi ouvrir, tantôt depuis le haut jusqu'en bas, & tantôt depuis le dessous du linteau A, & la partie supérieure décorée de quadres F & de panneaux G reste dormante. La fig. 39 en est le profil détaillé, B est le bâti, C le quadre, & D le panneau.

Les portes bourgeoises, fig. 40, sont ordinairement à un seul ventail de trois à quatre piés de large sur/sept à neuf piés de haut, & servant d'entrée aux maisons particulieres bourgeoises & à loyer; elles sont composées d'un bâti A, d'un quadre B, d'un panneau C, & d'une table saillante D, couronnée d'une moulure.

Les portes d'écuries qui ont depuis trois jusqu'à cinq piés de large sur sept à dix piés de haut, se font à un & à deux vanteaux fort simples & sans moulures, mais elles ne peuvent avoir moins de trois piés de largeur, puisqu'il faut que les chevaux y passent; celle - ci, fig. 41, est à deux vanteaux; composés chacun d'un bâti A, d'un panneau B, rentrant, saillant ou arrasé, sans quadre ni moulure, & par en bas d'une table C, couronnée d'une moulure.

Les portes battantes se font à deux vanteaux, fig. 42, & à un seul, fig. 43, l'une & l'autre se placent dans l'intérieur des bâtimens, derriere les portes à placard des vestibules, anti - chambres, salles à manger, &c. pour empêcher l'air extérieur de s'y introduire, sur - tout pendant l'hiver; ces portes sont ferrées de maniere à pouvoir se fermer toujours d'elles - mêmes, raison pour laquelle on les appelle battantes; ce n'est autre chose qu'un chassis A, assemblé quarrément selon les fig. 1, 2 & 3 avec des traverses B, aussi assemblées quarrément, sur lesquelles on tend une étoffe que l'on attache de clous dorés: les portes de cuifine, d'office, de caves, &c. se font de différentes manieres; les unes, fig. 44, se font de plusieurs planches A assemblées à rainure & languette, avec une emboîture B par en haut & par en bas; les autres sans assemblage de rainure & languette avec deux emboîtures B en haut & en bas, & une traverse C dans le milieu, assemblées à queue d'aronde dans l'épaisseur de la porte, ou posées seulement dessus, attachées avec de forts clous; d'autres avec une seule emboîture B par en haut, & deux traverses C; d'autres enfin, fig. 45, avec trois traverses C; ces deux dernieres sont beaucoup mieux lorsqu'elles sont placées dans des lieux humides, parce que l'eau qui coule perpétuellement de haut en bas pourrit facilement & en fort peu de tems les emboîtures.

Toutes les portes que nous venons de voir ont chacune leur plan au - dessous d'elles pour plus grande intelligence.

Des croisées & de laurs velets. Sous le nom de croi -

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