ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"122"> got & de la Liebe. Long. 37. 10. lat. 53. 42. (D.J.)

MARI - GALANTE (Page 10:122)

MARI - GALANTE, s. f. (Géog.) île de l'Amérique, appartenant à la France; elle est située au vent de celles des Saintes, à 18 lieues au nord de la Martinique, & à 3 ou 4 de la pointe des salines de la grande terre de la Guadeloupe. Cette île est presque ronde & peut avoir 18 lieues de tour; ses bords sont fort escarpés dans certaines parties, mais les montagnes qui couvrent l'intérieur du pays sont moins hautes que celles des hautes îles, la terre y produit du sucre, du caffé, beaucoup de coton & quantité de mays & de légumes, elle n'est pas bien pourvûe de rivieres; à cela près cette île est très agréable.

MARIGNAN (Page 10:122)

MARIGNAN, (Géog.) Melignanum, petite ville d'Italie, au duché de Milan, remarquable par la victoire que François I. remporta aux environs de cette place en 1515. sur le duc de Milan & les Suisses réunis. Marignan est sur le Lambro, à 4 lieues S. E. de Milan, 5 N. E. de Pavie, 5 N. O. de Lodi. Long. 26. 45. lat. 45. 20. (D.J.)

MARIGOT (Page 10:122)

MARIGOT, s. m. (Terme de relation.) Ce mot fignifie en général dans les îles de l'Amérique, un lieu où les eaux de pluie s'assemblent & se conservent. (D.J.)

MARILAND (Page 10:122)

MARILAND, (Géog.) province de l'Amérique septentrionale, bornée au sud par la Virginie, E. par l'Océan Atlantique, N. par la nouvelle Angleterre & la nouvelle Yorck, O. par la riviere de Patowmeck.

Le golphe de Chosepeak qui est navigable 70 lieues, & par où les vaisseaux entrent en Virginie & Mariland, traversent cette derniere province par le milieu, le terroir en est très - fertile, on y cultive beaucoup de tabac qui est d'un grand débit en Europe. On y trouve les mêmes animaux, oiseaux, poissons, fruits, plantes, racines & gommes, qu'en Virginie.

Les naturels du pays ont le teint basané, les cheveux noirs, plats & pendans. Ils sont partagés en tribus, indépendantes les unes des autres. Ce que les Anglois possedent est divisé en dix cantons, & comme ils ont accordé la liberté de religion à tous les chrétiens qui voudroient s'aller établir à Mariland, ils ont fait en peu de tems de nombreuses recrues, & des commencemens de villes avantageusement situées pour le commerce. On nomme Sainte - Marie, le lieu le plus considérable & la résidence du gouverneur.

Mariland (Page 10:122)

Mariland est situé, entre le 37e degré 50 minutes & le 40 de lat. septentrionale. Les chaleurs y sont modérées, tant par les vents, que par les pluies, & l'hiver y est peu durable. (D.J.)

Marin, sel (Page 10:122)

Marin, sel. Voyez Marin, acide. (Chimie.) Voyez Sel marin.

Marin (Page 10:122)

Marin, acide, (Chimie.) Voyez à l'article Sel marin.

Marin (Page 10:122)

Marin, adj, (Marine) se dit d'un homme qui va sur mer, & qui est attaché au service de la marine.

Marins, corps (Page 10:122)

Marins, corps, (Hist. nat. Minéralogie) nom que l'on donne dans l'histoire naturelle aux coquilles, coraux ou lithophytes, aux poissons, &c. que l'on trouve enfouis & pétrifiés dans le sein de la terre. Voyez l'article Fossiles.

MARINADE (Page 10:122)

MARINADE, s. f. (Cuisine) c'est une saumure, ou une sauce, composée ordinairement de sel, de vinaigre, &c. où l'on ajoute quelquefois un peu d'épices; elle sert à assaisonner & à conserver les mets, les fruits, &c.

On prend aussi ce mot substantivement pour un fruit, une racine, une feuille, ou toute autre matiere végétale que l'on a préparés dans une marinade pour s'en servir comme d'une sauce, &c. Voyez Salade.

On marine avec de l'huile & du vinaigre mêlés ensemble, des artichaux, des mousserons, espece de champignons, des fruits d'épine - vinette, des asperges, des féves, &c. des boutons de genêt, des capres & des olives. Voyez Capres, &c.

MARINAI (Page 10:122)

MARINAI, (Géog.) ou Marianari ou Planina, montagne de la Turquie en Europe, à l'orient de l'Albanie, au midi de la Servie & de la Bulgarie, & au nord de la Macédoine: les anciens l'appelloient croton ou scardus. Le Drin, la Morave & le Vardar qui est l'Accius des anciens, y prennent leur source. (D. J.)

MARINE (Page 10:122)

MARINE, s. f. (Marine.) On entend par ce mot tout ce qui a rapport au service de la mer, soit pour la navigation, la construction des vaisseaux, & le commerce maritime; soit par rapport aux corps des officiers militaires, & ceux employés pour le service des ports, arsenaux & armées navales: ainsi cet article renvoie à une infinité d'autres qui regardent les différentes parties de la marine.

L'histoire de la marine est encore un renvoi de cet article, mais qui jetteroit trop loin; il suffit d'indiquer ici quelques livres qui peuvent donner des connoissances sur cette histoire, tels que l'Histoire générale de la marine; Histoire navale d'Angleterre, de Lediard; Histoire de la navigation & du commerce des anciens, par M. Huet; Dissertation concernant la navigation des anciens, du chevalier Arbuthnot; Hydrographie; du P. Fournier; De re navali, Laz. Baif; De militiâ navali veterum, Joannis Cheferi; Orbis maritimi historia generalis, C. B. Marisalh, &c.

La marine fut presque oubliée en France après la mort de Charlemagne: depuis ce regne, les seigneurs particuliers avoient leurs amiraux, nommés patrimoniaux. Elle commença à renaître sous S. Louis, le premier de nos rois qui ait eu un officier principal avec le titre d'amiral. La guerre avec l'Angleterre rendit la marine plus considérable sous Chailes V. par les soins de son amiral, Jean de Vienne. Les regnes suivans laisserent la marine dans l'oubli, ainsi que le commerce, dont il n'étoit seulement pas question; mais l'un & l'autre reparurent sous le ministere du cardinal de Richelieu, & ont été portés beaucoup plus loin par M. Colbert sous le regne de Louis XIV.

Il y auroit beaucoup de choses à faire pour la perfection de notre marine; l'objet est important, & nous avons pensé qu'on liroit ici avec plaisir un extrait d'un petit ouvrage fort solide & fort rare, intitulé Refléxions d'un citoyen sur la marine. Cet ouvrage est d'un habitant de Dieppe, fils d'un libraire. Cet enfant, dégouté du métier de son pere, s'est fait corsaire, a servi sur des vaisseaux de roi, a commandé des bâtimens qui lui appartenoient, & parle ici d'une chose qu'il sait ou qu'il doit savoir. Condamne au repos par les pertes qu'il a faites dans cette derniere guerre, il s'est mis à écrire ses réfléxions & à les imprimer. Il a présenté son ouvrage au ministre qui a approuvé ses vûes: l'édition en a été supprimée, & cet extrait est fait sur un des trois exemplaires qui exissent.

Il n'y a point, à proprement parler, de guerre maritime défensive.

Dans les tems de guerre, il faut que les bâtimens soient tous armés offensivement.

Sur les mers, on se cherche sans se trouver, on se trouve sans se chercher. L'audace, la ruse & le hasard décident des succès.

Se contenter de couvrir ses possessions, & n'armer qu'à cet effet, c'est précisément jouer avec le hasard de perdre, sans avoir jamais celui de gagner.

De la cause des maladies sur les vaisseaux, & des moyens d'y remédier. On attribue assez légerement les maladies des équipages, au climat & aux mauvais vivres. [p. 123]

J'ai servi, dit l'auteur, sous M. le duc d'Anville, dans son expédition sur les côtes d'Acadie, notre équipage étoit composé de six cens hommes.

Après un séjour d'un mois dans la baie de Chibouctou, aujourd'hui Hallifax, à peine restoit - il assez de monde pour manoeuvrer, nous n'étions plus que deux cens en arrivant à Lorient. Ce ne sut point l'influence du climat qui causa ce ravage, car il n'y eut aucune proportion entre le nombre des officiers malades & celui des matelots. Les vivres n'y contribuerent point; car il ne mourut presque personne à bord des vaisseaux marchands, approvisionnés de la même maniere que les vaisseaux de roi.

D'où naît la différence?

1. Du peu de soin qu'on a des équipages à bord des vaisseaux de guerre.

2. Du peu d'aisance forcé par la quantité des domestiques, provisions & bestiaux, embarqués pour la commodité de l'état major.

3. De la malpropreté d'entre les ponts, dont on n'ouvre presque jamais les sabords, malgré l'air infecté par les bestiaux, & respiré par ceux que leur triste sort y renferme.

Sans les soins de l'officier, le soldat périroit de misere. Sans ces soins, le matelot est encore plus malheureux: il reçoit dans les ports ses avances, qu'il dissipe. Il s'embarque presque nud, la punition suit de pres la faute; mais il n'y a pas de remede.

Point de facilité de pourvoir aux besoins, on n'endure pas sans suite fâcheuse, le froid & la misere. Le seorbut naît, & se répand dans tout l'équipage.

Il faut denc embarquer des hardes, pour en fournir au matelot. L'écrivain, personnage oisif, fera note de ce qui lui sera délivre, pour être retenu sur ses gages au desarmement.

Il faut au matelot la petite perruque de peau d'agneau, la veste un peu ample, le peut bufle en soubre - veste, & le manteau à la turque avec le capuchon.

Un matelot bien équipé néglige de changer de linge & d'habit, se couche mouillé au sorur du quart, & gagne par sa paresse le scorbut, comme un autre par manque de vêtement.

Dans la marine françoise, le matelot appartient uniquement à l'état. S'il meurt, il est remplacé sans qu'il en coute à l'officier; pourquoi celui - ci veillera - t - il à sa conservation?

Faites des réglemens, tant qu'il vous plaira; le seul bon, c'est celui que liera l'officier par son intérêt, faites donc des soldats matelots. Qu'un matelot ne puisse périr sans qu'il en coute un homme à l'officier de marine.

On a trois cens mille hommes de troupes de terre. Il faut trente mille matelots; mais il les faut enrégimentés. Qu'ils soient répandus dans la Bretagne, la Provence & le pays d'Aunis, & qu'en un clin d'oeil ils puissent être rassemblés.

Que les compagnies soient recrutées, ou de matelots ou de novices.

Sur une compagnie de cent hommes, il faudroit en ordonner vingt - cinq qui n'eussent point navigué.

Comme ils travailleront dans les ports aux armémens, désarmemens & entretiens des navires, il leur faut une forte paye.

Qu'il y ait des sergens, gens expérimentés dans la manoeuvre.

Que ces sergens représentent à bord les officiersmariniers.

Qu'ils ayent inspection & sur le devoir & sur l'entretien, comme il se pratique dans les troupes de terre.

Que les capitaines gardent leurs compagnies, tant qu'ils ne seront que lieutenans de vaisseaux.

Le soldat de marine est un peu mieux que le matelot, on s'apperçoit qu'il est protegé; mais il est encore mal. Pourquoi? C'est que l'officier convaincu qu'on lui retirera sa compagnie, pour peu qu'il avance, il s'y regarde comme étranger. Il n'y voit qu'un moyen d'augmenter sa paye, il sait bien qu'en quelque mauvais état qu'elle soit, son confrere la recevra sans diseuter.

Qu'on débute par créer cinq ou six régimens, comme je les propose, & l'on verra l'effet de l'intérêt personnel.

S'il est difficile de changer à ce point les usages, je demande seulement que les commissaires des classes fassent des escouades de huit hommes.

Que ces hommes soient commandés par un officier - marinier.

Que cet officier visite les hardes avant le départ.

Qu'en campagne cette troupe ait ses hamacs tendus l'un à côté de l'autre.

Qu'elle soit tenue proprement; qu'on rase ceux qui auront de la vermine; qu'on fasse changer les hardes, quand elles seront mouillées; qu'on les oblige à les mettre au sec; qu'on leur donne du linge une fois la semaine; que le linge sale soit lavé; qu'on fasse des revûes; qu'on punisse les nonchalans; qu'au retour, les escouades soient visitées par le commissaire des classes; que le commissaire rende compte au secrétaire d'état, &c.

Après l'expédient de l'incorporation, point de plus sûr moyen de prévenir les maladies.

Autre inconvénient dans les vaisseaux de guerre; le gaillard d'avant est occupé par les cuisines; le gaillard d'arriere par les gardes marine, les domestiques & l'office; l'entrepont, par les canonniers & les soldats; entre les ponts, des canoniers sont à leur aise, les officiers - mariniers enfermés avec de la toile; au milieu de ces entreponts est un grand parc aux moutons; le reste est pour le matelot, c'est - à - dire. que les trois quarts de l'équipage, la classe la plus nécessaire, est entassée dans la partie la plus étroite & la moins commode de l'entrepont. C'est de ce lieu aussi dangereux que dégoutant, de cette étuve qu'il va à la pluie, au vent & à la grêle, serrer une voile au haut d'un mât. Quel tempérament peut résister à ces alternatives subites de chaleur & de froid?

Joignez à cela les viandes salées, quelquefois le manque d'eau.

Si l'on se proposoit d'engendrer le scorbut, s'y prendroit - on mieux?

Le poste qui convient au matelot est sous le gaillard d'arriere; il est à portée de son service; il est en plein air; plus de vicissitudes extrèmes; l'office sera aussi - bien entre - pont que sous le gaillard.

Que les matelots malades soient descendus en entre - pont dans un lieu destiné à cet effet; qu'on écarte de - là les valétudinaires; que dans ce poste les sabords puissent rester ouverts plus long - tems: que si cela ne se peut, on y ouvre deux fenêtres plus élevées; que les sains & les malades ne restent plus confondus; que rien ne serve de prétexte au chirurgien; que ses visites soient exactes; qu'il soit à portée de reconnoître les fainéans, &c.

Qu'on excite les matelots à l'amusement dans le beau tems; qu'il y ait toûjours à bord d'un vaisseau quelque instrument; celui qui rira de cette attention n'a pas d'humanité; la vie de la mer est mélancolique; la musique & la danse sont les principaux moyens dans les voyages de la côte de Guinée, d'entretenir la santé des negres.

Lorsqu'on sera dans le cas de retrancher d'eau les équipages, qu'on ordonne aux capitaines de se défaire des trois quarts de leurs moutons, volailles,

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