ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"84"> partie de l'année, à cause de son peu de profondeur & des sables dont elle est remplie.

Marchand (Page 10:84)

Marchand, se dit encore proverbialement en plusieurs manieres, comme marchand qui perd ne peut rire, il n'est pas marchand qui toujours gagne, être mauvais marchand d'une entreprise, &c. Dict. de commerce.

Marchand (Page 10:84)

Marchand, vaisseau. Voyez Vaisseau.

Marchander (Page 10:84)

Marchander, v. act. (Commerce.) offrir de l'argent de quelque marchandise que l'on veut acheter, faire en sorte de convenir du prix.

Il y a de la différence entre marchander & mesoffrir. Il faut savoir marchander pour n'être pas trompé dans l'achat des marchandises, mais c'est se moquer du vendeur que de mesoffrir. Dictionnaire de Commerce. (G)

MARCHANDISE (Page 10:84)

MARCHANDISE, s. f. (Commerce.) se dit de toutes les choses qui se vendent & débitent, soit en gros, soit en détail, dans les magasins, boutiques, toires, même dans les marchés, telles que sont les draperies, les soieries, les épiceries, les merceries, les pelleteries, la bonneterie, l'orfévrerie, les grains, &c.

Marchandise se prend aussi pour trafic, négoce, commerce. En ce sens, on dit aller en marchandise, pour signifier aller en acheter dans les foires, villes de commerce, lieux de fabrique, pays étrangers; faire marchandise, pour dire en vendre en boutique, en magasin.

Marchandises d'oeuvres du poids, ce sont celles autres que les épiceries & drogueries, qui sont sujettes au droit du poids - le - roi établi à Paris. Ce droit pour ces marchandises est de trois sols pour cent pesant. Voyez Poids - le - roi. Dictionn. de Commerce.

Marchandises de contrebande, voyez Conirebande.

Marchandise marinée, celle qui a été mouillée d'eau de mer.

Marchandise nausragée, celle qui a essuyé quelque dégât par un naufrage.

Marchandise avariée, celle qui a été gâtée dans un vaisseau pendant son voyage, soit par échouement, tempête, ou autrement. Dictionn. de Commerce. (G)

MARCHÉ (Page 10:84)

MARCHÉ, s. m. (Commerce.) place publique dans un bourg ou une ville où on expose des denrées en vente. Voyez Boucherie & Forum.

Marché signifie aussi un droit ou privilege de tenir marché, acquis par une ville, soit par concession, soit par prescription.

Bracton observe qu'un marché doit être éloigné d'un autre au moins de six milles & demi, & un tiers de moitié.

On avoit coutume autrefois en Angleterre de tenir des foires & des marchés les dimanches & devant les portes des églises, de façon qu'on satisfaisoit en même tems à sa dévotion & à ses affaires. Cet usage, quoique défendu par plusieurs rois, subsista encore jusqu'à Henri VI. qui l'abolit entierement. Il y a encore bien des endroits où l'on tient les marchés devant les portes des églises.

Le marché est différent de la foire en ce que le marché n'est que pour une ville ou un lieu particulier, & la foire regarde toute une province, même plusieurs. Les marchés ne peuvent s'établir dans aucun lieu sans la permission du souverain.

A Paris, les lieux où se tiennent les marchés ont différens noms. Quelques - uns conservent le nom le marché, comme le marché neuf, le marché du cimetiere de saint Jean, le marché aux chevaux, &c. d'autres se nomment places, la place maubert, la place aux veaux; d'autres enfin s'appellent halles, la halle au blé, la halle aux poissons, la halle à la farine.

Il y a, dans toutes les provinces de France, des marchés considérables dans les principales villes, qui se tiennent à certains jours reglés de la semaine. On peut en voir la liste dans le dictionnaire de Commerce, tome III. pag. 293 & suiv.

Marché de Naumbourg. C'est ainsi qu'on nomme en Allemagne une foire célebre qui se tient tous les ans dans cette ville de Misnie. On regarde ce marché comme une quatrieme foire de Leipsick, parce que la plûpart des marchands de cette derniere ville ont coutume de s'y trouver. Il commencele 29 Juin, & ne dure que huit jours.

Marché ou bourse aux grains. On nomme ainsi à Amsterdam un grand bâument ou halle, où les marchands de grains tant de la ville que du dehors s'assemblent tous les lundis, mercredis & vendredis, & où leurs facteurs portent & vendent sur montre les divers grains dont on juge tant sur la qualité que sur le poids, en en pesant quelques poignées dans de petites balances, pour évaluer quelle sera la pesanteur du sac & du last.

Marché de Petersbourg. Voyez Lawks.

Marché se dit encore du tems auquel se fait la vente. Il y a ordinairement dans chaque ville deux jours de marché par semaine.

Marché se dit pareillement de la vente & du débit qui se fait à beaucoup ou à peu d'avantage. Il faut voir le cours du marché. Le marché n'a pas été bon aujourd'hui. Chaque jour de marché on doit enregistrer au greffe le prix courant du marché des grains. Dietionnaire de Commerce, tome III. pag. 296.

Marché (Page 10:84)

Marché, (Commerce.) en général signifie un traité par le moyen duquel on échange, on troque, on achete quelque chose, ou l'on fait quelque acte de commerce.

Marché se dit plus particulierement, parmi les marchands & négocians, des conventions qu'ils font les uns avec les autres, soit pour fournitures, achats, ou troes de marchandises sur un certain pié, ou moyennant une certaine somme.

Les marchés se concluent ou verbalement sur les simpies paroles, en donnant par l'acheteur au vendeur des arrhes, ce qu'on appelle donner le denier à Dieu; ou par écrit, soit sous signature privée, soit pardevant notaires.

Les marchés par écrit doivent être doubles, l'un pour le vendeur, l'autre pour l'acheteur.

On appelle marché en bloc & en tâche, celui qui se fait d'une marchandise dont on prend le fort & le foible, le bon & le mauvais ensemble, sans le distinguer ni le séparer. Dictionnaire de Commerce.

Marché (Page 10:84)

Marché. (Comn.) Dans le commerce d'Amsterdam on distingue trois sortes de marchés: le marche conditionnel, le marché ferme, & le marché à option, qui tous trois ne se font qu'à terme ou à tems.

Les marclés conditionnels sont ceux qui se font des marchandises que le vendeur n'a point encore en sa possession, mais qu'il sait être déja achetées & chargées pour son compte par ses correspondans dans les pays étrangers, lesquelles il s'oblige de livrer à l'acheteur à leur arrivée au prix & fous les conditions entr'eux convenues.

Les marchès fermes sont ceux par lesquels le vendeur s'oblige de livrer à l'acheteur une certaine quantité de marchandises, au prix & dans le tems dont ils sont demeurés d'accord.

Enfin les marchés à option sont ceux par lesquels un marchand s'oblige, moyennant une somme qu'il reçoit & qu'on appelle prime, de livrer ou de recevoir une certaine quantité de marchandises à un certain prix & dans un tems stipulé, avec liberté néanmoins au vendeur de ne la point livrer & à l'acheteur de ne la point recevoir, s'ils le trouvent à propos, en perdant seulement leur prime.

Sur la nature, les avantages ou désavantages de [p. 85] ces différentes sortes de marchés, la maniere de les conclure, la forme & les clauses des contrats qui les énoncent, on peut voir le traité du négoce d'Amsterdam par le sieur Picard, & ce qu'en dit d'aprescet auteur M. Savary. Dictionnaire de Commerce.

Marché (Page 10:85)

Marché, (Commerce.) se dit du prix des choses vendues ou achetées. En ce sens, on dit j'ai eu bon marché de ce vin, de ce blé, &c. c'est - à - dire, que le prix n'en a pas été considérable. C'est un marché donné, pour dire que le prix en est tres médiocie. C'est un marché fait, pour exprimer que le prix d'une marchandise est reglé, & qu'on n'en peur rien diminuer.

Il y a aussi plusieurs expressions proverbiales ou familieres dans le commerce où entre le mot de marché, comme boire le vin du marché, mettre le marché à la main, &c.

Il est de principe dans le commerce, qu'il faut se défier d'un marchand qui donne ses marchandites à trop bon marché, parce qu'or dinairement il n'en agit ainsi que pour se préparer à la fuite ou à la banqueroute, en se faisant promptement un fonds d'argent pour le détourner. Dictionnaire de Commerce.

Marchés (Page 10:85)

Marchés de Rome, (Antiq. rom.) place, publiques à Rome, pour renare la justice au peuple, ou pour y exposer en vente les vivres & autres marchandises. Les marchés que les Romains appelioient fora, sont encore au nombre des plus supelbes echsices qui fussent dans la ville de Rome pour rendre la justice au peuple. C'étoient de spacieuses & l'arges places quarrées ou quadrangulaires, environnees de galeries, foutenues par des arcades, à peu pres comme la place royale à Paris, mais ces sortes d'édifices à Reme étoient beaucoup plus grands & plus superbes en arein'ecture. Ammia. Marcelin rapporte que le marche de Trajan, forum Trajani, passoit pour une merveille par le nonibre d'areades peséesartistement les unes sur les autres, de sorte que Constantius, apres l'avoir vû, detespera de pouvoir faire rien de semblable. Strabon parlant du forum Komanum, dit qu'il etou si beau, si bien accompagné de galeries, de temples & autres édifices magnifiques, ut hoec singula contemplans, facile alia omnia ollivione délbit.

Outre ces marchés destinés aux assemblées du peuple, il y avoit à Rome quatorie autres marchés pour la vente des denrees, qu'on appelloit fora veralia; tels étoient le forum oluortum, le marché aux herbes où se vendoient les legumes: ce marché étoit auprès du ment Capitolin. On y voyoit un temple dédié à Junon, matuta; & un autre consacré à la piété. Il y avoit la halle au vin, vinarium; le marché aux boeufs, forum boarum; le mareié au pain, forum pistorium; le marché au poissen ou la poissonnerie, forum pisearium; le marché aux chevaux, forum equarium; le marché aux pores, forum suarium.

Il y avoit encore un mard é que nous ne devons pas oublier, le marché aux triandises, où étoient les sôtisseurs, les pâtissiers & les confiseurs, ferum cupedinarium: Festus croit que ce mot vient de cupedia, qui signifie chez les Latins des mets exquis; mais Varren prétend que ce marché prit son nom d'un chevalier romain nommé Cupes, qui avoit son palais dans cene place, lequel sut rase pour ses larcins, & la place employée à l'usage dont nous venons de parler.

Quoi qu'il en soit, tousles marchés de Rome destinés à la vente des denrées & marchandises, étoient environnés de portiques & de maisons, garnies d'étaux & de grandes tables, sur lesquelles chacun exposoit les denrées & marchan dises dont il saisoit commerce. On appelloit ces étaux, abaci & operaria mensa.

Onuphre Panvini, dans son ouvrage des régions de Rome, vous donnera la description complette de tous les marchés de cette ancienne capitale du monde; c'est assez pour nous d'en rassembler ici les noms: le sorum ronanum ou le grand marché; forum Casais; Augusti; boarium; transitorium; olitorum; pistorium; Trajani; Aenobarbi; suarium; archoemorium; Diocletiani; equarium; rusticorum; Capedinis; piscarium; Salusti. Il y saut ajouter la halle au vin, vinarium Voyez nos Pl. d'Antiq. (D.J.)

MARCHE d'Appius, le (Page 10:85)

MARCHE d'Appius, le, (Géog. anc.) sorum Appil, c'étoit une bourgade du Latium, au pays des Voisques, à 45 milies de Rome, dans le marais Ponuno, palus pemptina, entre Setia su nord, & claustra romana au sud. Appius, pen Jant son consulat, fit jetter une digue a traveis de ce marais, & Auguste fit ensuite creuser un eanal depurs le bourg jusqu'au temple de Férome; ce canal étoit navigible & très - fréquenté. (D.J.)

Marches, les (Page 10:85)

Marches, les, (Art milit.) dans les armées, sont une des partres les pius im portanles du genéral; elles font la principale science du maréchal général des logis de l'armée.

Les marcles des armées doivent se regler sur le pays dans lequel on veut marcher, sur le tems qu'il faut à l'ennemi pour s'approcher, & sur le dessein qu'on a formé. On doit toujours marcher comme on est, ou comme on veut camper, ou comme on veut combattre.

« Il faut avoir une parfaite connoissance du pays, & beaucoup d'experience pour bien disposer une marche, lors qu'on veut s'avancer dans le pays ennemi. & s'approcher de lui pour le combattre. Il y a des marches que l'on fait sur quatre, six ou huit colonnes, suivant la facilité du pays ou la force de l'armée; il y en a d'autres qui se font sans rien changer à la disposition de l'armée, en marchant par la droite ou par la gauche, sur autant de colonnes qu'il y a de lignes.

Ordinairement ces marches se font lorsqu'on est en présence de l'ennemi, & qu'il faut l'empêcher de passer une riviere, ou gagner quelque poste de conséquence. On a des ravailleurs à la tête de chaque colonne pour leur ouvrir les passages nécesiailes, & les taire toures entrer en même tems dans le camp qu'elles doivent occuper. Il est très - utile de prévenir de bonne heure ces marches par des chemins que l'on doit fa re à - travers champ, qui facilitent la marche des colonnes & leur arrivée au camp.

Lorsqu'on marche en colonne dans un pays couvert, & que l'ennemi vous surprend & vous renveise, il est impertant de savoir pendre son parti sur le champ, en disposant promplement en bataille les troupes qui ne sont point encore attaquées, afin de donner le tems aux aurres de se rallier. S'il y avoit dans cet endroit quelque terrein avantageux, on l'occuperoit aussi - tôt pour y combattre. Souvent les troupes qui ne sont pas soutenues à tems, se détruisent plus par la terreur que par le coup de main. On évite de semblables surprises en poussan en - avant des partis & de forts détachemens qui lie ment en respect l'ennemi, & donnent avis de ses mouvemens. Il faut encore qu'il y ait entre les intervalles des colonnes, de petits dét chemens de cavalerie avec des osiciers entendus pour les faire toutes marcher à même hauteur; &, si l'ennemi paroissoit, les colonnes auroient le tems de se former en bataiile & remplir le terrein.

Il seroit bon de donner par écrit cet ordre de marche aux commandans de chaque colonne, & leur marquer celles qui marchent sur la droite & sur la gauche, afin qu'ils puissent apprendre les

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