ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"56"> l'écarlate, qui servoient pour l'hiver; & pour l'été, on les fait de gase noire, ou de dentelle. Ils sont faits à l'imitation des petits manteaux d'écarlate que les angloises portent, & qui leur descend jusqu'aux reins.

Cet ajustement tire son nom du mot manteau, & parce qu'il est beaucoup plus court & plus léger, on l'a appellé manteles.

Il y a environ douze ans que cet ajustement a été à la mode, mais lès femmes de condition ont commencé en 1736 ou 1737 à en porter le matin, & depuis toutes les femmes en ont porté quand elles s'habillent; depuis ce tems - là, on y a ajouté un cabochon qui y est attaché au collet, & qui est fait comme une coëffe; cela sert d'ornement, & aussi pour couvrir la tête quand il fait froid. Il est garni tout autour de pareille dentelle que le mantelet.

Mantelet (Page 10:56)

Mantelet, terme de Blason, il se dit des courtines du pavillon des armoiries, quand elles ne sont pas couvertes de leurs chapeaux. C'étoit autrefois une espece de lambrequin large & court, qui couvroit les casques & les écus des chevaliers. Voyez Lambreqins.

MANTELURES (Page 10:56)

MANTELURES, s. f. (Vénerie.) l'on dit d'un chien qui a sur le dos un poil différent de celui qu'il a au reste du corps, qu'il a des mantelures.

MANTHURICI CAMPI (Page 10:56)

MANTHURICI CAMPI, (Géogr. anc.) campagne de l'Arcadie au Péloponnese, qui prit son nom du village de Manthyrée, dont les habitans allerent peupler Tégée. Cette campagne étoit dans le territoire des Tégéates, & s'étendoit environ 50 stades jusqu'à la ville de Tégée.

MANTIANA, lac (Page 10:56)

MANTIANA, lac, Mantiana palus, (Géogr. anc.) grand lac d'Arménie; Strabon qui en parle, dit que c'est le plus grand qu'il y ait après le Palus Méotide, & que les eaux en sont salées; ce lac est aujourd'hui le lac de Van, ou lac d'Actamar, en Turquie.

MANTICHORES (Page 10:56)

MANTICHORES, (Zoolog.) nom d'un quadrupede cruel & terrible, dont on ne trouve que des descriptions pleines de merveilleux dans Ctésias, Aristote, Elien & Pline. Les Latins ont nommé cet animal mantichora, d'autres martichora, & d'autres martiora; les Grecs l'ont appellé andropophage, mangeur d'hommes. Suivant Ctésias, cet animal est de couleur rouge, & a trois rangs de dents à chaque mâchoire, qui, quand il les ferme, tombent les unes sur les autres en maniere de dents de peigne. Aristote & Pline ajoutent qu'il a les oreilles & les yeux comme ceux de l'homme, gris ou bleus; ils nous représentent son cri comme celui d'une trompette, dont il imite les sons par les modulations de l'air dans son gosier. Ils assurent aussi que l'extrémité de la queue est hérissée de pointes, avec lesquelles il se défend contre ceux qui l'approchent, & qu'il darde même au loin contre ceux qui le poursuivent. Enfin ils prétendent que son agilité est telle qu'il saute en courant, ce qui n'est guere moins que la puissance de voler. Pausanias rapporte la plûpart de ces contes sans y donner sa confiance; car il commence par déclarer qu'il croit que cet animal n'est autre chose qu'un tigre. Il est vraissemblable qu'il a raison, & que le danger de l'approcher a produit toutes les fables que les Naturalistes ont transcrites. (D. J.)

MANTICLUS (Page 10:56)

MANTICLUS, (Mythol.) Hercule avoit un temple hors des murs de Messine en Sicile, sous le nom de Hercule Manticlus. Ce temple fut bâti, dit - on, par Manticlus, chef d'une colonie des Messéniens, qui, chassés de leurs pays, vinrent fonder cette nouvelle ville, à laquelle ils donnerent leur nom, 664 ans avant l'ere chrétienne.

MANTIENI MONTES (Page 10:56)

MANTIENI MONTES, ou MATIENI MONTES, (Géogr. anc.) montagnes d'où le Gyndes & l'Araxe prennent leur source, selon Hérodote, l. I. c. clxxxix. (D. J.)

MANTILLE (Page 10:56)

MANTILLE, s. f. terme de Marchand de modes, cette mantille ne servoit que d'ornement, & étoit attachée par en - haut au collet de la robe des femmes, elle formoit la coquille par - derriere, & il y avoit deux pendans qui se nouoient par - devant, & qui passoient ensuite par - dessous les bras pour se renouer par - derriere; au bout de ces deux pendans, il y avoit deux gros glands d'or, d'argent ou de soie. Cet ajustement ne venoit que jusqu'à la moitié du bras, & étoit fait d'étosse de soie légere, de réseau, d'or, d'argent, de dentelle, de gase, de velour ou de chenille. Cet ajustement a fait place aux mantelets, & n'a été porté que par les femmes du premier ordre.

MANTINÉE (Page 10:56)

MANTINÉE, (Géog. anc.) ancienne ville d'Arcadie dans le Péloponnese, au sud, confinant d'un côté avec la Laconie, & de l'autre avec le territoire d'Orchomene, vers les sources de l'Alphée, à 15 lieues de Lacédémone. Elle avoit été fondée par Mantineus, & devint célebre par la victoire qu'Epaminondas, général des Thébains, remporta sur les Lacédémoniens & les Athéniens réunis l'an de Rome 391. On la nomme aujourd'hui Mandinga ou Mandi.

Les bornes de Mantinée & d'Orchomene finissoient aux Anchisies; on appelloit ainsi les montagnes, au pié desquelles se trouvoit le tombeau d'Anchise. Homere nomme cette ville l'aimable Mantinée, Pausanias (c. viij.) vous en indiquera les revolutions. Je remarquerai seulement qu'Epaminondas rendit Mantinée bien célebre par la bataüle qu'il gagna contre les Lacédémoniens. Il y fut tué entre les bras de la victoire; mais aussi le lustre & la fortune des Thébains périrent avec lui.

Les habitans de Mantinée s'étant ensuite joints à Antigonus, ils changerent le nom de leur capitale en celui d'Antigonie, pour honorer le roi de Macédoine; cependant Adrien abolit le nouveau nom d'Antigonie, ordonnant que le ville reprît celui de Mantinée.

Comme Antinoüs étoit de Bithynium, colonie des Mantinéens, Mantinée, avide de plaire à l'empereur, bâtit un temple à son favori, & établit des sacrifices & des jeux, qui se célébroient tous les cinq ans à sa gloire. Antinous y étoit représenté sous la forme de Bacchus.

Pline parle d'une autre ville de Mantinée dans l'Argie, mais il y ajoute qu'elle ne subsistoit déja plus de son tems. (D. J.)

MANTO (Page 10:56)

MANTO, (Mythol.) cette fille de Tirésias avoit, comme son pere, le don de prédire l'avenir. On dit que Thèbes ayant succombé sous les efforts des Epigones, Manto fut emmenée prisonniere à Claros, où elle établit un oracle d'Apollon, qui fut appellé l'oracle de Claros. Pausanias rapporte que Rhacius, qui commandoit dans cette ville, voyant arriver la jeune Manto, en devint amoureux, & la prit pour son épouse. Virgile la transporte en Italie, où il la fait devenir amoureuse du Tibre, dont elle eut un fils qui bâtit Mantoue.

Ille etiam patriis agmen ciet ocnus ab oris Fatidicae Mantûs & Tusci filius amnis Qui muros matrisque dedit tibi, Mantua, nomen. AEneid. l. X. vers. 198. Mais c'est par les poésies d'Homere que le nom de cette belle devineresse s'est sur - tout immortalisé. (D. J.)

MANTONNET (Page 10:56)

MANTONNET, s. m. (Serrur.) piece qui sert à recevoir le bout des battans ou des loquets, des loqueteaux. Le mantonnet tient la porte fermée. Il se pose quelquefois sur platine. Il est plus ordinaire<pb-> [p. 59] ment à pointe simple ou double: il y en a pour le bois & pour le plâtre. Ce dernier est refendu par le bout, afin de former le scillage.

MANTOUAN, le (Page 10:59)

MANTOUAN, le, (Géogr.) pays d'Italie en Lombardie le long du Po, qui le coupe en deux portions. Son nom lui vient de Mantoue sa capitale; ses bornes sont au septentrion, la Véronese; au midi, les duchés de Reggio, de Modene & de la Mirandole; à l'orient, le Ferrarois; à l'occident, le Crémonois & le Bressan. Son étendue irréguliere peut avoir en quelques endroits 35 milles, en d'autres seulement 6 ou 7; celle de l'est à l'ouest est d'environ 60 milles dans sa plus grande largeur; il comprend les duchés de Mantoue, de Guastalla & de Sabioneta, les principautés de Castiglione, de Solferino & de Bozolo, & le comté de Novellara. (D. J.)

Mantoue (Page 10:59)

Mantoue, le duché de, (Géog.) Il occupe la plus grande partie du Mantouan, & tout ce qui a été donné en apanage aux cadets de cette maison. Ainsi le domaine de Charles IV. dernier duc de Mantoue, consistoit d'un côté dans le Mantouan, diminué par le partage entre les diverses branches de sa maison, & de l'autre en une partie du Montferrat. L'empereur s'est à - peu - près saisi du total en 1710, malgré les plaintes des héritiers; la raison du plus sort est toujours la meilleure: ensuite il s'est accommodé du Montferrat avec le roi de Sardaigne qui possédoit déjà une portion considérable de cette province. (D. J.)

Mantoue (Page 10:59)

Mantoue, Mantua, (Géog.) ancienne ville d'Italie, dans la Lombardie, capitale du duché auquel elle donne le nom, avec un archevêché, une université, & une bonne citadelle.

Mantoue, si l'on en croit Eusebe, est une des anciennes villes du monde, & avoit été bâtie 430 ans avant Rome. Virgile pour l'ennoblir encore davantage, déclare qu'elle fut fondée par Oenus fils du Tibre, & de la devineresse Manto, & qu'il la nomma du nom de sa mere.

Pline la place dans l'Istrie, & insinue qu'elle appartenoit aux Toscans.

Après la décadence de l'empire romain. Mantoue fut envahie par les Lombards, & ensaite conquise sur ceux - ci par Charlemagne: sous les descendans de cet empereur, l'Italie étant devenue le partage de divers princes, Mantoue passa de tirans en tirans, jusqu'à Louis de Gonzague, qui s'y établit en 1328. Son petit - fils Jean François fut créé marquis de Mantoue par l'empereur, en 1433; & Frédéric II. en fut fait duc par Charles - quint, en 1530. L'alliance de la France que le dernier duc de Mantoue crut devoir préférer à celle de la maison d'Autriche, devint fatale à ce prince dans la guerre de 1700. Il fut contraint de se retirer dans l'état de Venise où il mourut en 1708. L'empereur s'empara de sa succession, que les ducs de Lorraine & de Guastalla se disputoient.

Il y avoit déjà long - tems que le palais du duc de Mantoue, si renommé par ses ameublemens précieux, ses peintures, ses statues, ses vases, & ses autres raretés, avoit été pillé par les Impériaux, dans le sac de cette ville, en 1630.

Mantoue est bâtie dans un terrein bas & ferme, sur un côté du marais formé par le Mincio, & qui est dix fois plus long que large, à 14 lieues N. O. de Modène, & 36 N. O. de Florence. Long. selon de la Hire & Desplaces, 28. 30. 30. lat. 45. 11.

Mais cette ville est à jamais fameuse dans les écrits des anciens & des modernes, pour avoir donné la naissance à Virgile qui dit lui - même dans ses Géorgiques, l. III. xij.

Primus idumoeas referam tibi Mantua palmas, Et viridi campo templum de marmore ponam.

Marone felix Mantua, s'écrie Martial! & Silius Italicus en fait ce magnifique éloge, en disant:

Nectat adoratas & Smyrna, & Mantua lauros.

Toutefois Virgile n'étoit pas né dans la ville de Mantoue, mais dans un village voisin nommé Andes, aujourd'hui Petula. Nous parlerons de l'excellence de sa muse, à l'article Poetes latins.

Il suffit de remarquer ici qu'il est ridicule que la majesté de l'Enéide ait été travestie par Scarron en burlesque, & décousue par des moderncs pour former d'autres sens, en donnant aux vers du prince des poëtes, d'autres arrangemens.

Cependant Capilupi (Lélio), né à Mantoue en 1498, s'est rendu célebre en employant ses talens à se jouer des vers de Virgile, pour décrire satyriquement l'origine des moines, leurs regles & leur vie; car voilà ce que c'est que le centon virgilien de Capilupi, dont tout le monde connoît le passage suivant:

Non absunt illi saltus, armentaque loeta; Celati argenti sunt, aurique multa talenta. Sacra Deûm, sanctique patres, & chara sororum Pectore merentum tenebris, & carcere coeco Centum oerei claudunt vectes; & soepè sine ullis Conjugiis, vento gravidoe, mirabile dictu! Religione sacroe! Non hoec sine numine Divûm! Jam nova progenies coelo dimittitur alto; Credo equidem, nec vana fides, genus esse Deorum.

On vante ce morceau entre plusieurs autres comme très - heureux & très ingénieux; mais il est encore plus méchant; & certainement Capilupi pouvoit mieux employer son esprit & ses veilles: il mourut dans sa patrie en 1560. (D. J.)

MANTURNE (Page 10:59)

MANTURNE, s. f. (Mytholog.) nom d'une divinité des anciens Romains; c'est à elle qu'on s'adressoit pour que la nouvelle épousée se plût dans la maison de son mari, & y demeurât.

MANTURES (Page 10:59)

MANTURES, s. f. (Marine.) ce sont les coups de mer, & l'agitation des flots & des houles. Voyez Houles, Lames.

MANUBALISTE, ou BALISTE A MAIN (Page 10:59)

MANUBALISTE, ou BALISTE A MAIN, balista manualis, c'est l'arbalête, (Art milit.) Voyez Scorpion & Arbalête.

MANUDUCTEUR (Page 10:59)

MANUDUCTEUR, s. m. (Hist. mod.) terme ecclésiastiaque, nom qu'on donnoit anciennement à un officier du choeur, qui placé au milieu du choeur, donnoit le signal aux choristes pour entonner, marquoit les tems, battoit la mesure, & régloit le chant. Voyez Choeur, &c.

Les Grecs l'appelloient mesochoros, par la raison que nous venons de dire, qu'il étoit placé au milieu du choeur: mais dans l'église latine on l'appelloit manuductor, de manus, main, & duco, conduire; parce qu'il regloit le choeur par le mouvement & les gestes de sa main.

MANUEL CHIMIQUE (Page 10:59)

MANUEL CHIMIQUE, (Chimie.) manoeuvre, pratique, emploi des agens & des instrumens chimiques.

Ces agens sont, comme il est exposé à l'article Chimie, le feu & les menstrues. On trouvera donc aux articles Feu & Menstrue, les considérations pratiques nécessaires sur l'emploi général de ces agens; & les lois plus positives & plus pratiques de détail, dans les articles où il est traité des diverses opérations chimiques, dont on trouve le tableau à l'article Opérations chimiques.

Nous avons donné sous le nom d'instrumens ou agens secondaires, les vaisseaux, les fourneaux, & une autre classe d'ustensiles chimiques, à laquelle nous avons spécialement réservé le nom d'instru<pb->

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.