ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"862"> nos appartemens des ornemens d'un goût beaucoup meilleur. Ce regne est celui des magots.

MAGRA, la vallée de (Page 9:862)

MAGRA, la vallée de (Géogr.) en latin vallis Macroe; vallée d'Italie dans la Toscane, d'environ onze lieues de long sur six de large. Elle appartient presque toute au grand - duc. Pontremoli en est la capitale.

Magra (Page 9:862)

Magra, la (Géogr.) en italien Macra, riviere d'Italie. Elle a sa source dans les montagnes de l'Apennin, coule dans la vallée de son nom, & va se perdre dans Ia mer, auprès du cap del Corvo.

MAGRAN (Page 9:862)

MAGRAN, (Géograph.) montagne d'Afrique au royaume de Maroc, dans la province de Tedla. Ses habitans logent dans des hutes d'écorces d'arbres, & vivent de leurs bestiaux. Ils ont à redouter les lions dont cette montagne est pleine, & le froid qui est très - grand, sur - tout au sommet.

MAGUELONE, ou MAGALO (Page 9:862)

MAGUELONE, ou MAGALO, MAGALONA, MAGALONE, en latin civitas Magalonensis, ville ruinée dans le bas Languedoc. Elle étoit située au midi de Montpellier dans une île ou péninsule de l'étang de Maguelone, sur la côte méridionale de cet étang, qui est à l'orient de celui de Thau, insula Magalo. On a sans doute dit dans la suite Magalona, d'où l'on a fait le nom vulgaire Maguelone.

Il n'est point parlé de Maguelone dans les anciens géographes, ni dans aucun écrit antérieur à la domination des Wisigoths; c'est pourquoi nous pouvons leur attribuer l'origine de cette ville & de son évêché.

Maguelone qui tomba sous le pouvoir des Sarrasins, après la ruine de la monarchie des Wisigoths, fut prise & détruite par Charles Martel, l'an 737; alors l'évêque, son clergé, & la plûpart des habitans, se retirerent en terre ferme, à une petite ville ou bourgade nommée Sustantion, qui est marquée dans la carte de Peutinger. Ce lieu appellé Sustantion, qui avoit ses comtes particuliers, a été entierement détruit.

Maguelone au contraire fut rebâtie vers l'an 1060, au lieu où elle avoit été précédemment dans l'île, & les évêques y eurent leur siége ainsi que leur cathédrale, jusqu'à l'an 1536, que le pape Paul III. transféra ce siége dans la ville de Montpellier; la raison de cette translation est qu'on ne pouvoit plus étre en sureté à Maguelone, à cause des incursions des pirates maures & sarrasins, qui y faisoient souvent des descentes. Si vous êtes curieux de plus grands détails, voyez Catel, mém. de Languedoc, & Longuerue, descript. de la France.

J'ajoute seulement que cette ville a été la patrie de Bernard de Tréviez, chanoine de son église cathédrale, & qui vivoit en 1178. Il est l'auteur du roman intitulé, histoire des deux vrais & parfaits amans, Pierre de Provence & la belle Maguelone, fille du roi de Naples. Ce roman fut imprimé pour la premiere fois à Avignon en 1524, in - 8°.

MAGNEY (Page 9:862)

MAGNEY, voyez l'article Karata.

MAGUIL (Page 9:862)

MAGUIL, (Géogr.) petite ville d'Afrique en Barbarie, au royaume de Fez. Les Romains l'ont fondée. Elle est bâtie sur la pointe de la montagne de Zarbon, & jouit au bas d'une belle plaine qui rapporte beaucoup de blé, de chanvre, de carvi, de moutarde, &c. mais les murailles de la ville sont tombées en ruine.

MAGULABA (Page 9:862)

MAGULABA, (Géogr. anc.) ville de l'Arabie heureuse selon Ptolomée, liv. VI. chap. vij. qui la place entre Jula & Sylecum.

MaGUSANUS, (Littérat.) épithete donnée à Hercule, & dont l'origine est inconnue; mais on a trouvé au temple d'Hercule, à l'embouchure de l'Escaut, Magusoei Herculis fanum. Il en est fait mention dans une ancienne inscription qu'on découvrit en 1514 à Berteappel en Zélande. La voici, telle que la rapporte Ortelius, qui déclare l'avoir bien examinée. Herculi Magutano. M. Primilius. Tertius. V. S. L. M. Le nom & la figure de cet Hercule, surnommée Magutanus, se trouve sur une médaille de posthume en bronze. Trébellius Pollion nous apprend que cet empereur commanda sur la frontiere du Rhin, & fut fait président de la Gaule, par l'empereur Vallérien.

MAGWIBA, ou RIO - NOVO (Page 9:862)

MAGWIBA, ou RIO - NOVO, (Géogr.) grande riviere d'Afrique en Guinée, au royaume de Quoja. En été cette riviere est moins grosse qu'en hiver, & l'eau qui y remonte est salée jusqu'à deux lieues au - dessus de la côte.

MAHA (Page 9:862)

MAHA, (Géogr.) peuple errant de l'Amérique septentrionale, dans la Louisiane, au nord du Missouri & des habitations les plus septentrionales des Padoucas, par les quarante - cinquieme de lat. septentrionale, & à deux cens lieues de l'embouchure du Missouri dans le Mississipi.

MAHAGEN (Page 9:862)

MAHAGEN, (Géogr.) ville de l'Arabie heureuse, où elle sépare les deux provinces nommées Jémamah & Temamah. Elle est située dans une plaine fertile, à deux journées de Zébid.

MAHAL, ou MAHL (Page 9:862)

MAHAL, ou MAHL, (Histoire mod.) c'est ainsi qu'on nomme le palais du grand mogol, où ce prince a ses appartemens & ceux de ses femmes & concubines. L'entrée de ce lieu est interdite même aux ministres de l'empire. Le medecin Bernier y est entré plusieurs fois pour voir une sultane malade, mais il avoit la tête couverte d'un voile, & il étoit conduit par des eunuques. Le maal du grand mogol est la même chose que le serrail du grand seigneur & le haram des rois de Perse; celui de Dehli passe pour être d'une très - grande magnificence. Il est rempli par les reines ou femmes du mogol, par les princesses du sang, par les beautés asiatiques destinées aux plaisirs du souverain, par les femmes qui veillent à leur conduite, par celles qui les servent, enfin par des eunuques. Les enfans mâles du mogol y restent aussi jusqu'à ce qu'ils soient mariés; leur éducation est confiée à des eunuques, qui leur inspirent des sentimens très - opposés à ceux qui sont nécessaires pour gouverner un grand empire; quand ces princes sont mariés, on leur donne un gouvernement ou une viceroyauté dans quelque province éloignée.

Les femmes chargées de veiller sur la conduite des princesses & sultanes, sont d'un âge mûr; elles influent beaucoup sur le gouvernement de l'empire. Le souverain leur donne des offices ou dignités qui correspondent à ceux des grands officiers de l'état; ces derniers sont sous les ordres de ces femmes, qui ayant l'oreille du monarque, disposent souverainement de leur sort. L'une d'elles fait les fonctions de premier ministre; une autre celles de secrétaire d'état, &c. Les ministres du dehors reçoivent leurs ordres par lettres, & mettent leur unique étude à leur plaire; d'où l'on peut juger de la rigueur des mesures & de la profondeur des vues de ce gouvernement ridicule.

Le grand mogol n'est servi que par des femmes, dans l'intérieur de son palais; il est même gardé par une compagnie de cent femmes tartares, armées d'arcs, de poignards & de sabres. La femme qui les commande a le rang & les appointemens d'un omrah de guerre, ou général d'armée.

MAHALEB (Page 9:862)

MAHALEB, (Botan.) le mahaleb, ou bois de Sainte - Lucie, se doit rapporter au genre de cerisiers. Il est nommé cerasus sylvestris amara, mahaleb putata, par Tourn. J. R. H. J. B. 1. 227. Ray, hist. 2. 1549. Ceraso affinis, C. B. P. 451.

Le mahaleb est une espece de cerisier sauvage, ou un petit arbre assez semblable au cerisier commun; son bois est gris, rougeâtre, agréable à la vue, compact, assez pesant, odorant, couvert d'une écorce [p. 863] brune, ou d'un noir tirant sur le bleu; ses feuilles ressemblent à celles du bouleau, ou à celles du peuplier noir; mais elles sont petites, un peu moins larges que longues, crénelées aux bords, veineuses, d'une couleur verte; ses fleurs sont semblables à celles du cerifier ordinaire, mais plus petites, blanches, composées chacune de cinq pétales disposés en rose, de bonne odeur, attachées par des pédicules courts, qui sortent plusieurs d'un autre pédicule plus grand & rameux. Quand ces fleurs sont tombées, il leur succede de petits fruits ronds, noirs, ayant la figure de nos cerises, amers, teignant les mains quand on les écrase, peu charnus, contenant un noyau, dans lequel on trouve une amande amere. Quelques - uns appellent ce petit fruit vaccinium, & ils prétendent que c'est de lui dont Virgile parle dans ce vers:

Alba ligustra cadunt, vaccinia nigra leguntur.

La racine de l'arbre est longue, grosse, branchue & étendue; il croît aux lieux aquatiques, aux bords des rivieres. Son fruit contient beaucoup d'huile & de sel volatil.

On nous apporte d'Angleterre & de plusieurs autres endroits, l'amande du noyau de ce fruit seche, parce que les parfumeurs en emploient dans leurs savonettes. On appelle cette amande du nom de l'arbre, mahaleb, ou magaleb. Elle doit être grosse comme l'amande du noyau de cerise, récente, nette; elle a ordinairement une odeur fort desagréable, & approchante de celle de la punaise.

Le bois de Sainte - Lucie qui nous est apporté de Lorraine, & dont les Ebénistes se servent pour leurs beaux ouvrages, est tiré du tronc de l'arbre mahaleb. Il doit être dur, compact, médiocrement pesant, sans noeuds ni obier, de couleur grise, tirant sur le rougeâtre, couvert d'une écorce mince & brune, semblable à celle du cerisier, d'une odeur agréable, qui augmente à mesure que le bois vieillit.

MAHALEU (Page 9:863)

MAHALEU, (Géog.) considérable ville d'Egypte, capitale de la Garbie, l'une des deux provinces du Deltha. Il s'y fait un grand commerce de toiles de lin, de toiles de coton, & de sel ammoniac. Il y a des fours à faire éclore des poulets par la chaleur, à la façon des anciens Egyptiens. Elle est près de la mer. Long. 49. 56. lat. 31. 4. (D. J.)

MAHA OMMARAT (Page 9:863)

MAHA OMMARAT, (Hist. mod.) c'est le nom que l'on donne dans le royaume de Siam au seigneur le plus distingué de l'état, qui est le chef de la noblesse, & qui dans l'absence du roi & à la guerre, fait les fonctions du monarque & le représente.

MAHATTAM (Page 9:863)

MAHATTAM, (Géogr.) île de l'Amérique septentrionale sur la côte de la nouvelle Yorck, à l'embouchure de la riviere de Hudson, ainsi nommée par ce fameux navigateur anglois, qui la découvrit en 1609.

MAHLSTROM, ou MOSKOESTROM (Page 9:863)

MAHLSTROM, ou MOSKOESTROM, (Géog.) c'est ainsi qu'on nomme un goufre fameux placé près des côtes de Norwege, à environ quarante milles au nord de la ville de Drontheim. En cet endroit de la mer on rencontre une suite de cinq îles, que l'on nomme le district de Lofoden, quoique chacune de ces îles ait un nom particulier. Entre chacune de ces îles le passage n'a jamais plus d'un quart de mille de largeur; mais au sud ouest du district de Lofoden, il se trouve encore deux îles habitées, que l'on nomme Woeron & Roeston, qui sont séparées de Lofoden, & les unes des autres par des passages ou détroits assez larges. Entre cette rangée d'îles & le Helgeland, qui est une portion du continent de la Norwege, la mer forme un golfe. C'est entre le promontoire de Lofoden & l'île de Waron, que passe le courant qu'on nomme Mahlstrom. Sa largeur du nord au sud est d'environ deux milles; sa longueur de l'est à l'ouest est d'environ cinq milles. Il y a aussi un courant entre l'île de Woeron & celle de Roeston, mais il est moins fort que le Mahlstrom. Au milieu du détroit qui sépare Lofoden & Woeron, mais un peu plus du côté du sud, se trouve le rocher appellé Moskoe, qui forme une île qui peut avoir un tiers de mille de longueur, & quelque chose de moins en largeur; cette île n'est point habitée, mais comme elle a de bons pâturages, les habitans des îles voisines y laissent paître des brebis l'hiver & l'été. C'est entre cette île de Moskoe & la pointe de Lofoden, que le courant est le plus violent; il devient moins sensible à mesure qu'il approche des îles de Woeron & de Roeston.

On trouve dans plusieurs relations des descriptions étonnantes de ce goufre & de ce courant; mais la plûpart de ces circonstances ne sont fondées que sur des bruits populaires; on dit que ce goufre fait un bruit horrible, & qu'il attire à une très - grande distance les baleines, les arbres, les barques & les vaisseaux qui ont le malheur de s'en approcher; quaprès les avoir attirés, il les réduit en pieces contre les rochers pointus qui sont au fond du goufre. C'est de cette prétendue propriété qu'est venu le nom de Mahlstrom, qui signifie courant qui moud. L'on ajoute qu'au bout de quelques heures, il rejette les débris de ce qu'il avoit englouti. Cela dément le sentiment du pere Kircher, qui a prétendu qu'il y avoit en cet endroit un trou ou un abîme qui alloit au centre de la terre, & qui communiquoit avec le golfe de Bothnie. Quelques auteurs ont assuré que ce courant, ainsi que le tournoyement qui l'accompagne, n'étoit jamais tranquille; mais on a publié en 1750, dans le tome XII. des mém. de l'académie royale des Sciences de Suede, une description du Mahlstrom, qui ne laisse plus rien à désirer aux Physiciens, & qui en faisant disparoître tout le merveilleux, réduit tous ces phénomenes à la simple vérité. Voici comme on nous les décrit.

Le courant a sa direction pendant six heures du nord au sud, & pendant six autres heures du sud au nord; il suit constamment cette marche. Ce courant ne suit point le mouvement de la marée, mais il en a un tout contraire, en effet dans le tems que la marée monte & va du sud au nord, le Mahlstrom va du nord au sud, &c. Lorsque ce courant est le plus violent, il forme de grands tourbillons ou tournoyemens qui ont la forme d'un cône creux renversé, qui peut avoir environ deux famnars, c'est - à - dire douze piés de profondeur; mais loin d'engloutir & de briser tout ce qui s'y trouve, c'est dans le tems que le courant est le plus fort, que l'on y pêche avec le plus de succès; & même en y jettant un morceau de bois, il diminue la violence du tournoyement. C'est dans le tems que la marée est la plus haute & qu'elle est la plus basse, que le goufre est le plus tranquille; mais il est très - dangereux dans le tems des tempêtes & des vents orageux, qui sont très - communs dans ces mers, alors les navires s'en éloignent avec soin, & le Mahlstrom fait un bruit terrible. Il n'y a point de trous ni d'abîme en ce lieu, & les pêcheurs ont trouvé avec la sonde, que le fond du goufre étoit composé de rochers & d'un sable blanc qui se trouve à vingt brasses dans la plus grande profondeur. M. Schelderup, conseiller d'état en Norwege, à qui cette description est dûe, dit que tous ces phénomenes viennent de la disposition dans laquelle se trouve cette rangée d'îles, entre lesquelles il n'y a que des passages étroits qui font que les eaux de la pleine mer ne pouvent y passer librement, & par là s'amassent & demeurent en quelque façon suspendues lorsque la marée hausse; d'un autre côté lorsque la marée se retire, les eaux qui se trouvent dans le golfe qui sépare ces îles du continent, ne peuvent point

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