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Magnésie (Page 9:860)
Quoique cette plaine soit d'une beauté surprenante, dit M. de Tournesort, elle est cependant presque toute couverte de tamaris, & n'est bien cultivée que du côté du levant: la fertilité en est marquée par une médaille du cabinet du roi: d'un côté c'est la tête de Domitia, femme de Domitien; de l'autre est un fleuve couché, lequel de la main droite tient un rameau, de la gauche une corne d'abondance. Du haut du mont Sipyle la plaine paroît admirable, & l'on découvre avec plaisir tont le cours de l'Hermus.
C'est dans cette plaine que les grandes armées d'Agésila@s & de Thissapherne, & celles de Scipion & d'Antiochus, se sont disputées l'empire de l'Asie. Le roi de Lacédémone, étant descendu du mont Sipyle, attaqua les Perses le long du Pactole, & les mit en déroute.
La bataille de Scipion & d'Antiochus se donna entre Magnésie & la riviere Hermus, que Tite - Live & Appien appellent le fleuve de Phrigie. Antiochus campé avantageusement autour de la ville; des élephans d'une grandeur extraordinaire brilloient par l'or, l'argent, l'ivoire & la pourpre dont ils étoient couverts. Scipion ayant fait passer la riviere à son armée, obligea les ennemis de combattre, & cette bataille, qui fut la premiere que les Romains gagnerent en Asie, leur assura la possession du pays, jusqu'aux guerres de Mithridate. (D. J.)
MAGN@TIQUE (Page 9:860)
MAGN@TIQUE, adj. (Phys.) se dit de tout ce
qui a rapport à l'aimant; ainsi on dit fluide magnétique,
vertu magnétique, pôle magnétique, &c. V.
Magnétique (Page 9:860)
Magnétisme (Page 9:860)
Au défaut de la connoissance de la cause qui produit les propriétés de l'aimant, ce seroit beaucoup pour nous que de pouvoir au - moins trouver la liaison & l'analogie des différentes propriétés de cette pierre, de savoir comment sa direction est liée à son atraction, & son inclinaison à l'une & à l'autre de ces propriétés. Mais quoique ces trois propriétés soient vraisemblablement liées par une seule & même cause, elles paroissent avoir si peu de rapport entre elles, que jusqu'à présent on n'a pû en découvrir l'analogie. Ce qu'il y a de mieux à faire jusqu'à présent, est d'amasser des faits, & de laisser les systèmes à faire à notre postérité, qui vraissemblablement les laissera de même à la sienne.
M. Halley, pour expliquer la déclinaison de la boussole, a imaginé un gros aimant au centre de la terre, un second globe contenu au - dedans d'elle comme dans un noyau, & qui par la rotation sur un axe qui lui est propre, entretienne la déclinaison de l'aiguille dans une variation continuelle. M. Halley employoit encore ce globe d'aimant à l'explication de l'aurore boréale; il supposoit que l'espace compris entre la terre & le noyau étoit rempli d'une vapeur légere & lumineuse, qui venant à s'échapper en certain tems par les poles du globe terrestre, produit toutes les apparences de ce phénomene; mais outre que toutes ces suppositions sont purement hypothétiques, on ne verroit pas encore comment ce gros aimant produiroit l'attraction du fer, ni comment il agiroit sur les petits aimans qui se trouvent sur ce globe, & dont il est si éloigné.
Le résultat de cet article est que les phénomenes
de l'aimant sont vraissemblablement produits par
une matiere subtile, différente de l'air; nous disons
différente de l'air, parce que ces phénomenes ont
également lieu dans le vuide; mais nous ignorons
absolument la maniere dont cette machine agit.
C'est encore une question non moins difficile que
de savoir s'il y a quelque rapport entre la cause du
magnétisme & celle de l'électricité, car on ne connoît
guère mieux l'une que l'autre. Voyez
MAGNETTES (Page 9:860)
MAGNETTES, s. f. (Com.) toiles qui se fabriquent en Hollande, & quelques provinces voisines; elles sont plissées à plat ou roulées: le taux les apprécie à 20 florins la piece.
MAGNICE ou MAGNICA (Page 9:860)
MAGNICE ou MAGNICA, (Géog.) fleuve
d'Afrique, dont l'embouchure est à 27
MAGNIFICENCE (Page 9:861)
MAGNIFICENCE, (Morale.) dépense des choses
qui sont de grande utilité au public. Je suis ici
de pr@s les traces d'Aristote, qui distingue deux vertus,
dont l'office concerne l'usage des richesses;
l'une est la simple libéralité,
MAGNIFIQUE (Page 9:861)
MAGNIFIQUE, adj. (Gram.) il se dit au simple & au figuré, des personnes & des choses, & il désigne tout ce qui donne un idée de grandeur & d'opulence. Un homme est magnifique, lorsqu'il nous offre en lui - même, & dans tout ce qui l'intéresse, un spectacle de dépense, de libéralité & de richesse, que sa figure & ses actions ne déparent point; un entrée est magnifique, lorsqu'on a pourvû à tout ce qui peut lui donner un grand éclat par le choix des chevaux, des voitures, des vêtemens, & de tout ce qui tient au cortege; un éloge est magnifique, lorsqu'il nous donne de la personne qui l'a fait, & de celle à qui il est adressé, une tr@s - haute idée. Le luxe va quelquefois sans la magnificence, mais la magnificence est inséparable du luxe; c'est par cette raison qu'elle éblouit souvent & qu'elle ne touche jamais.
MAGNI - SIAH (Page 9:861)
MAGNI - SIAH, (Géog.) ville d'Asie, dans la
province de Serhan, au pié d'une montagne; c'est la
même ville, selon les apparences, que la Magnésie
du mont Sipyle. Les orientaux lui donnent 60
MAGNISSA (Page 9:861)
MAGNISSA, (Hist. nat. minéral.) nom donné
par quelques auteurs anciens, à une substance minérale
que l'on croit etre la pyrite blanche, ou pyritoarsenicale, que l'on nommoit aussi leucolithos &
argyrolithos, à cause de sa ressemblance avec l'argent.
Voyez
MAGNOAC (Page 9:861)
MAGNOAC, (Géog.) petit pays sur les confins du pays d'Astarac, & qui fait aujourd'hui partie de celui d'Armagnac. Voyez Longuerue, descript. de la France, part. I. pag. 201. (D. J.)
MAGNOLE (Page 9:861)
MAGNOLE, magnolia, s. f. (Hist. nat. Botan.)
plante à fleur en rose, composée de plusieurs pétales
disposés en rond. Le pistil s'éleve du fond du
calice, & devient dans la suite un fruit dur, tuberculeux,
dans lequel on trouve de petits noyaux oblongs,
qui renferment une amande de la même forme.
Plumier, nova plant. amer. gen. Voyez
Ce genre de plante a été ainsi nommé en l'honneur de M. Magnole, botaniste. Sa fleur est en rose, composée de plusieurs pétales, placées circulairement. Du calice de la fleur s'éleve un pistil, qui dégénere en un fruit conique, garni d'un grand nombre de tubes contenant chacun une noix dure, laquelle venant à sortir, demeure suspendue par un long fil.
Comme c'est un très - beau genre de plante, M. Linneus a pris plaisir d'entrer encore dans de plus grands détails de ses caracteres. Le calice particulier de sa fleur, nous dit - il, est formé de trois feuilles ovales & creuses, qu'on prendroit pour des pétales, & qui tombent avec la fleur. Sa fleur consiste en neuf pétales, d'une forme oblongue, cavés en gouttiere, étroits à la base, & s'élargissant à la pointe, qui est obtuse. Les étamines sont des filets nombreux, courts & pointus. Le pistil est placé sous le germe, & est d'une figure comprimée. Les bossettes des étami<cb->
MAGNUS, a, um (Page 9:861)
MAGNUS,
MAGNY (Page 9:861)
MAGNY, (Géog.) petite ville de France, au Vexin françois, sur la route de Paris à Rouen, à 14 lieues de ces deux villes, & dans un terrein fertile en blé: le P. Breit croit que c'est le Petromantalum des anciens. Long. 19. 22. lat. 49. 8.
C'est la patrie de Jean - Baptiste Santerre, un de
nos peintres qui a excellé dans les sujets de fantaisie.
Il a fait encore des tableaux de chevalet d'une grande
beauté, entre autres celui d'Adam & d'Eve.
Voyez l'article de cet illustre maître, au mot
MAGO (Page 9:861)
MAGO, (Géogr. anc.) ville de la petite île Baléard, selon Pline, liv. III. chap. v. & Pomponius Mela, liv. II. chap. vij. C'est présentement Port - Mahon dans l'île de Minorque.
MAGODES (Page 9:861)
MAGODES, (Littér. Théat. des Grecs.)
Le spectacle d'une comédie noble qui s'étoit fixé
dans la Grece un peu avant le regne d'Alexandre,
& qui étoit si propre à divertir les honnêtes gens,
ne pût suffire au peuple, il lui fallut toujours des
bouffons. Aristote nous dit que de son tems, la coutume
de chanter des vers phalliques subsistoit encore
dans plusieurs villes. On conserva aussi des farces
dans l'ancien goût, qui furent appellées dicélies,
magodies, & les baladins de ces farces furent nommés
dicélistes, magodes, mimographes. Voyez
MAGODUS (Page 9:861)
MAGODUS, s. m. (Littérature.) personnage des spectacles anciens. Il paroissoit habillé en femme; cependant son rôle est d'homme. Il correspondoit à nos magiciens.
MAGOPHONIE (Page 9:861)
MAGOPHONIE, s. f. (Antiq. de Perse.) fête célébrée chez les anciens Perses, en mémoire du massacre des Mages, & particulierement de Smerdis, qui avoit envahi le trône après la mort de Cambyse. Darius fils d'Hystape, ayant été élu roi à la place de cet usurpateur, voulut perpétuer le souvenir du bonheur qu'on avoit eu d'en être délivré, en instituant une grande fête annuelle, qui fut nommée magophonie, c'est - à - dire le massacre des Mages. (D. J.)
MAGOT (Page 9:861)
MAGOT, (Hist. nat.) Voyez
Magot (Page 9:861)
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