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Chacun sait que les anciens avoient attaché les plus grandes vertus au mot magique abracadabra. Q. Serenus, célebre Médecin, prétend que ce mot vuide de sens écrit sur du papier & pendu au cou, étoit un sûr remede pour guérir la fievre quarte; sans doute qu'avec de tels principes la superstition étoit toute sa pharmacie, & la foi du patient sa meilleure ressource.
C'est à cette foi qu'on peut & qu'on doit rapporter ces guérisons si extraordinaires dans le récit qu'elles semblent tenir de la magie, mais qui approfondies, sont presque toujours des fraudes pieuses, ou les suites de cette superstition qui n'a que trop souvent triomphé du bon sens, de la raison & même de la Philosophie. Nos préjugés, nos erreurs & nos folies se tiennent toutes par la la main. La crainte est fille de l'ignorance; celle - ci a produit la superstition qui est à son tour la mere du fanatisme, source féconde d'erreurs, d'illusions, de phantômes, d'une imagination échaufée qui change en lutins, en loups - garoux, en revenans, en démons même tout ce qui le heurte; comment dans cette disposition d'esprit ne pas croire à tous les rêves de la magie? si le fanatique est pieux & dévot, (& c'est presque toujours ce ton sur lequel il est monté) il se croira magicien pour la gloire de Dieu; du - moins s'attribuera - t - il l'important privilege de sauver & damner sans appel: il n'est pire magie que celle des faux dévots. Je finis par cette remarque; c'est qu'on pourroit appeller le sabbath l'empire des amazones souterraines; du - moins il y a toujours eu beaucoup plus de sorcieres que de sorciers: nous l'attribuons bonnement à la foiblesse d'esprit ou à la trop grande curiosité des femmes; filles d'Eve, elles veulent se perdre comme elle pour tout savoir. Mais un anonyme (Voyez Alector ou le Coq, lib. II. des adeptes) qui voudroit persuader au public qu'il est un des premiers confidens de satan, prête aux démons un esprit de galanterie qui justifie leur prédilection pour le sexe, & les faveurs dont ils l'honorent: par - là même le juste retour de cette moitié du genre humain avec laquelle pour l'ordinaire on gagne plus qu'on ne perd.
MAGIOTAN (Page 9:854)
MAGIOTAN, (Hist. nat.) nom que l'on donne en Provence & dans d'autres provinces du royaume, à une substance pierreuse ou a une espece de concrétion ou de tuf qui s'amasse à l'embouchure des rivieres: on dit qu'elle est tendre & spongieuse, & paroît formée par le limon que déposent les eaux & qui a pris de la consistance.
MAGIQUE (Page 9:854)
MAGIQUE, (Médecine.) Voyez
Magique (Page 9:854)
Voici la description qu'en donne M. Blanchard:
MAGIOVINTUM (Page 9:854)
MAGIOVINTUM, (Géog. anc.) ancien lieu de l'île de la Grande - Bretgne entre Lactodorum & Durocobriva, à dix sept mille pas de la premiere, & à douze mille de la seconde, selon l'itineraire d'Antonin. Cambden croit que c'est Ashwell, bourgade aux confins d'Hertfordshire, en tirant vers Cambridge. M. Gale penche à croire que c'est Dunstable, parce que la distance entre Lactodorum & Dunstable convient beaucoup mieux au nombre de milles déterminé par Antonin, quoiqu'elle ne s'y accorde pas tout - à - fait. (D. J.)
MAGISTER (Page 9:854)
MAGISTER, s. m. (Hist. mod.) maître; titre qu'on
trouve souvent dans les anciens écrivains, & qui
marque que la personne qui le portoit, étoit parvenue
à quelque degré d'éminence, in scientiâ aliquâ
proesertim litterariâ. Anciennement on nommoit magistri ceux que nous appellons maintenant docteurs.
Voyez
C'est un usage encore subsistant dans l'université de Paris, de nommer maîtres tous les aspirans au doctorat, qui font le cours de la licence; & dans les examens, les thèses, les assemblées, & autres actes publics de la faculté de Théologie, les docteurs sont nommés S. M. N. Sapientissimi Magistri Nostri. Charles IX. appelloit ordinairement & d'amitié son précepteur Amyot, mon maître.
Cùm ante hos dies conjugem & filium amiserim, & pressus necessitate corpora eorum fictili sarcophago commendaverim, donec quietis locus quem emeram oedificaretur, viâ flaminiâ, inter milliare secundum & tertium euntibus ab urbe, parte loevâ, custodia monumenti Flam. Thymel. Amelo. M. signii Orgilii, rogo, domine, permittas mihi in eodem loco, in marmoreo sarcophago queni mihi modò comparavi, eadem corporoe colligere, ut quando & ego esse desiero, pariter cum iis ponar. Voilà la requête que présentoit Arrius Alphius, affranchi d'Arria Fadilla, mere de l'empereur, [p. 855]
MAGISTERE (Page 9:855)
MAGISTERE, s. m. (Chimie.) On donne ce nom
à quelques précipités de toutes les especes, & par
conséquent fort arbitrairement, sans que les précipités
qu'on désigne par ce nom ayent aucun caractere
distinctif. Voyez
Magistere est aussi un des noms de la pierre philosophale.
Plusieurs alchimistes l'ont appellée le grand
magistere, le magistere, notre magistere. Voyez
MAGISTRAL remede (Page 9:855)
MAGISTRAL
Nous avons exposé au mot
Magistral (Page 9:855)
Le sirop magistral astringent se prépare de la maniere suivante, selon la pharmacopée de Paris. Prenez de rhubarbe concassée une once & demie, de santal citrin & de cannelle de chacun un gros, de mirobolans citrins une once; faites - les macérer dans un vaisseau fermé au bain - marie pendant douze heures dans trois livres d'eau de plantain, passez & prenez d'autre part de roses rouges seches deux onces, de balaustes une once, de sucs d'épinevinette & de groseille de chacun quatre onces; faites macérer pendant douze heures au bain - marie dans un vaisseau fermé dans huit onces d'eau - rose; passez avec expression; mêlez les deux colatures, laissez - les se clarifier par le repos; & faites - les cuire au bain - marie
Ce sirop est préparé contre les regles de l'art, en
ce que le bain - marie est employé dans l'espoir très frivole
de retenir le principe aromatique du santal,
de la cannelle, des roses rouges, de l'eau - rose & peut - être
de l'eau de plantain; car il est très - démontré
qu'en dissipant, comme il faut le faire ici, pour obtenir
la consistence de sirop, environ trois livres &
un quart d'eau, il est impossible de retenir une quantité
sensible de ce principe aromatique, quelque légere
que soit la chaleur par laquelle on exécute cette
prodigieuse évaporation: il faut donc ou négliger ce
principe aromatique, qui ne paroît pas être un ingrédient
fort essentiel d'un sirop astringent, & dans
ce cas retrancher les ingrédiens de cette composition,
qui ne peuvent donner que du parfum; ou charger
quatre ou cinq fois davantage les infusions, & employer
à - peu - près huit livres de sucre, au lieu d'une
livre & demie; & alors le faire fondre au bain - marie
dans un vaisseau fermé, si l'on ne préfere encore
le moyen plus exact de la distillation. Voyez
Le sirop magistral astringent est recommandé pour remplir l'indication de resserrer le ventre & de fortifier l'estomac & les intestins, après avoir évacué doucement. On le conseille aussi contre les pertes de sang. La dose en est depuis une once jusqu'à trois pris le matin à jeun, pendant plusieurs jours de suite. (b)
MAGISTRAT (Page 9:855)
MAGISTRAT, s. m. (Politique.) ce nom présente une grande idée; il convient à tous ceux qui par l'exercice d'une autorité légitime, sont les défenseurs & les garants du bonheur public; & dans ce sens, il se donne même aux rois.
Le premier homme en qui une société naissante eut assez de confiance pour remettre entre ses mains le pouvoir de la gouverner, de faire les lois qu'il jugeroit convenables au bien commun, & d'assurer leur exécution, de réprimer les entreprises capables de troubler l'ordre public, enfin de protéger l'innocence contre la violence & l'injustice, fut le premier magistrat. La vertu fut le fondement de cette autorité: un homme se distingua - t - il par cet amour du bien qui caractérise les hommes vraiment grands; avoit il sur ses concitoyens cet empire volontaire & flatteur, fruit du mérite & de la confiance que donne quelquefois la supériorité du génie, & toûjours celle de la vertu? ce fut sans doute cet homme qui fut choisi pour gouverner les autres. Quand des raisons que nous laissons discuter à la Philosophie, détruisirent l'état de nature, il fut nécessaire d'établir un pouvoir supérieur, maître des forces de tout le corps, à la faveur duquel celui qui en étoit revêtu fût en état de réprimer la témérité de ceux qui pourroient former quelque entreprise contre l'utilité commune & la sûreté publique, ou qui resuseroient de se conformer à ce que le desir de les maintenir auroit fait imaginer; les hommes renoncerent au nom de liberté pour en conserver la réalité. Ils firent plus: le droit de vie & de mort fut réuni à ce pouvoir suprème, droit terrible que la nature méconnut, & que la nécessité arracha. Ce chef de la société reçut différentes dénominations suivant les tems, les moeurs, & les différentes formes des gouvernemens; il sut appellé empereur, consul, dictateur, roi, titres tous contenus sous celui de magistrat, pris dans ce sens.
Mais ce nom ne signifie proprement dans notre
langue que ceux sur qui le souverain se repose pour
rendre la justice en son nom, conserver le dépôt
sacré des lois, leur donner par l'enregistrement la
notoriété nécessaire, & les faire exécuter; fonctions
augustes & saintes, qui exigent de celui qui en est
chargé, les plus grandes qualités. Obligé seulement
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