ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"870"> peut - être le Malanius d'Etienne le géographe.

MAIDSTONE (Page 9:870)

MAIDSTONE, (Géogr.) en latin Madus & Vagniacum, ville à marché d'Angleterre au pays de Kent, sur Medway. Elle est assez considérable, bien peuplée; elle envoie deux députés au parlement, & est à 9 lieues E. S. de Londres. Long. 18. 20. lat. 51. 21.

MAIED (Page 9:870)

MAIED, (Géog.) île d'Asie dans l'Océan oriental, sur la côte de la Chine, à trois journées de navigation de l'île Dhalah. Les Chinois y font un grand trafic.

MAIENNE, la (Page 9:870)

MAIENNE, la, (Géog.) riviere de France. Voyez Maine, le, (Géog.)

Maienne (Page 9:870)

Maienne, (Géograph.) ville de France. Voyez Mayenne. (D. J.)

MAJESQUE (Page 9:870)

MAJESQUE, (Jurisprud.) terme usité dans le Béarn pour exprimer le droit que quelqu'un a de vendre seul son vin pendant tout le mois de Mai à l'exclusion de toutes autres personnes. Ce droit a pris sa dénomination du mois de Mai, pendant lequel se fait cette vente. Il est nommé dans les anciens titres maïade, majeneque & majesque: c'est la même chose que ce qu'on appelle ailleurs droit de banvin.

Centule, comte de Béarn, se réserva le droit de vendre ses vins & ses pommades ou cidres, provenans de ses rentes ou devoirs pendant tout le mois. Ce droit est domanial, il appartient au souverain dans les terres de son domaine, & aux seigneurs particuliers dans leurs villages; mais présentement ce droit n'est presque plus usité, attendu que les seigneurs en ont traité avec les communautés moyennant une petite redevance en argent que l'on appelle maïade. On a aussi donné le nom de majesque au contrat que les communautés de vin passent avec un fermier pour en faire le fournissement nécessaire, aux conditions qui sont arrêtées entr'eux; & comme ces sortes de monopoles sont défendus, ces contrats de majesque ne sont valables qu'autant que le parlement en accorde la permission. Voyez M. de Marca, hist. de Béarn, liv. IV. ch. xvij. & le glossaire de Lauriere, au mot Maïade. (A)

MAJESTÉ (Page 9:870)

MAJESTÉ, s. f. (Hist.) titre qu'on donne aux rois vivans, & qui leur sert souvent de nom pour les distinguer. Louis XI. fut le premier roi de France qui prit le titre de majesté, que l'empereur seul portoit, & que la chancellerie allemande n'a jamais donné à aucun roi jusqu'à nos derniers tems. Dans le xij. siecle les rois de Hongrie & de Pologne étoient qualifiés d'excellence; dans le xv. siecle, les rois d'Arragon, de Castille & de Portugal avoient encore les titres d'altesse. On disoit à cel ui d'Angleterre votre grace, on auroit pu dire à Louis XI. votre despotisme. Le titre même de majesté s'établit fort lentement; il y a plusieurs lettres du sire de Bourdeille dans lesquelles on appelle Henri III. votre altesse; & quand les états accorderent à Catherine de Médicis l'administration du royaume, ils ne l'honorerent point du titre de majesté.

Sous la république romaine le titre de majesté appartenoit à tout le corps du peuple & au sénat réuni: d'où vient que majestatem minuere, diminuer, blesser la majesté, c'étoit manquer de respect pour l'état. La puissance étant passée dans la main d'un seul, la flatterie transporta le titre de majesté à ce seul maître & à la famille impériale, majestas augusti, majestas divinoe domus.

Enfin le mot de majesté s'employa figurément dans la langue latine, pour peindre la grandeur des choses qui attirent de l'admiration, l'éclat que les grandes actions répandent sur le visage des héros, & qui inspirent du respect & de la crainte au plus hardi. Silius Italicus a employé ce mot merveilleusement en ce dernier sens, dans la description d'une conspiration formée par quelques jeunes gens de Capouë. Il fait parler ainsi un des conjurés: « Tu te trompes si tu crois trouver Annibal désarmé à table: la majesté qu'il s'est acquise par tant de batailles, ne le quitte jamais; & si tu l'approches, tu verras autour de lui les journées de Cannes, de Trébie & de Trasymène, avec l'ombre du grand Paulus ».

Fallit te mensas inter quod credis inermem, Tot bellis quoesita viro, tot coedibus armat Majestas oeterna ducem: si admoveris ora, Cannas & Trebiam ante oculos, Trasimenaque busta, Et Pauli stare ingentem miraberis umbram. (D. J.)

Majesté (Page 9:870)

Majesté, (Jurispr.) crime de lese - majesté. Voyez l'article Lese - majesté.

MAJEUR (Page 9:870)

MAJEUR, (Jurispr.) est celui qui a atteint l'âge de majorité, auquel la loi permet de faire certains actes.

Comme il y a plusieurs sortes de majorités, il y a aussi plusieurs sortes de majeurs, savoir;

Majeur d'ans, c'est - à - dire celui qui a atteint le nombre d'années auquel la majoriré est parfaite.

Majeur coutumier est celui qui a atteint la majorité coutumiere, ce qui n'empêche pas qu'il ne soit encore mineur de droit. Voyez l'article suivant & les notes sur Artois, p. 414.

Majeur de majorité coutumiere est celui qui a atteint l'âge auquel les coutumes permettent d'administrer ses biens. Cet âge est réglé différemment par les coutumes: dans quelques - unes c'est à 20 ans, dans d'autres à 18 ou à 15.

Majeur de majorité féodale est celui qui a atteint l'âge auquel les coutumes permettent de porter la foi pour les fiefs. Voyez ci - après Majorité féodale.

Majeur de majorité parfaite. Voyez ci - après Majorité parfaite.

Majeur de vingt - cinq ans est celui qui ayant atteint l'âge de 25 ans accomplis, a acquis par ce moyen la faculté de faire tous les actes dont les majeurs sont capables, comme de s'obliger, tester, ester en jugement, &c. Voyez Majorité, Mineur & Minorité. (A)

Majeur (Page 9:870)

Majeur, (Comm.) dans le négoce des échelles du Levant, signifie un marchand qui fait le commerce pour lui - même, ce qui le distingue des commissionnaires, facteurs, coagis & courtiers. Ceuxci appellent quelquefois leurs commettans leurs majeurs. Voyez Facteur, Coagi, &c. Dictionnaire de Commerce. (G)

Majeur (Page 9:870)

Majeur, adj. (Musique.) est le nom qu'on donne en musique à certains intervalles, quand ils sont aussi grands qu'ils peuvent l'être sans devenir faux. Il faut expliquer cette idée.

Il y a des intervalles qui ne sont sujets à aucune variation, & qui à cause de cela s'appellent justes ou parfaits, voyez Intervalles. D'autres, sans changer de nom, sont susceptibles de quelque différence par laquelle ils deviennent majeurs ou mineurs, selon qu'on la pose ou qu'on la retranche. Ces intervalles variables sont au nombre de cinq; savoir le semi - ton, le ton, la tierce, la sixte & la septieme. A l'égard du ton & du semi - ton, leur différence du majeur au mineur ne sauroit s'exprimer en notes, mais en nombre seulement; le semi - ton mineur est l'intervalle d'une note à son dièse ou à son bémol, dont le rapport est de 24 à 25. Le semi - ton majeur est l'intervalle d'une seconde mineure, comme d'ut à si ou de mi à fa, & son rapport est de 15 à 16. La différence de ces deux semi - tons forme un intervalle que quelques - uns appellent dièse majeur, & qui s'exprime par les nombres 125. 128.

Le ton majeur est la différence de la quarte à la [p. 871] quinte, & son rapport est de 8 à 9. Le ton mineur est la différence de la quinte à la sixte majeure, en rapport de 9 à 10. La différence de ces deux tons, qui est en rapport de 80 à 81, s'appelle comma, voyez Comma. On voit ainsi que la différence du ton majeur au ton mineur est moindre que celle du semi - ton mineur au semi - ton majeur.

Les trois autres intervalles, savoir la tierce, la sixte & la septieme, different toujours d'un semi - ton du majeur au mineur, & ces différences peuvent se noter. Ainsi la tierce mineure a un ton & demi, & la tierce majeure deux tons, &c.

Il y a quelques autres plus petits intervalles, comme le dièse & le comma, qu'on distingue en moindres, mineurs, moyens, majeurs & maximes; mais comme ces intervalles ne peuvent s'exprimer qu'en nombre, toutes ces distinctions sont assez inutiles. Voyez Dièse & Comma. (S)

Majeur (Page 9:871)

Majeur, (Mode.) Voyez Mode.

MAIGRE, MAIGREUR (Page 9:871)

MAIGRE, MAIGREUR, (Gram.) La maigreur est l'état opposé à l'embonpoint. Il consiste dans le défaut de graisse, & dans l'affaissement des parties charnues. Il se remarque à l'extérieur par la saillie de toutes les éminences des parties osseuses: ce n'est ni un symptome de santé, ni un signe de maladie. La vieillesse amene nécessairement la maigreur. On ne fait aucun excès sans perdre de l'embonpoint; c'est une suite de la maladie & de la longue diete.

Maigre (Page 9:871)

Maigre, Voyez Ombre.

Maigre (Page 9:871)

Maigre, (Coupe des pierres.) par analogie à la maigreur des animaux, se dit des pierres dont les angles sont plus aigus qu'ils ne doivent être, de sorte qu'elles n'occupent pas entierement la place à laquelle elles étoient destinées.

Maigre (Page 9:871)

Maigre, (Ecriture.) se dit dans l'écriture d'un caractere dont les traits frappés avec timidité, ou trop légerement ou trop obliquement, présentent des pleins foibles & délicats, des liaisons & des déliés de plusieurs pieces.

Maigre (Page 9:871)

Maigre, (Jardinage.) se dit d'une terre usée qui demande à se reposer & à être amandée.

Maigre (Page 9:871)

Maigre, (Maréchal.) étamper maigre. Voyez Étamper.

Maigre (Page 9:871)

Maigre ou Exténué, (Maréchal.) On dit qu'un cheval est exténué, quand son ventre, au lieu de pousser en - dehors, se contracte ou rentre du côté de ses flancs.

Maigre (Page 9:871)

Maigre, on dit en Fauconnerie voler bas & maigre.

MAIL (Page 9:871)

MAIL, s. m. (Jeu.) Au jeu de ce nom c'est un instrument en forme de maillet, dont le manche va toujours en diminuant de haut en bas, & dont la tête d'un bois très - dur, est garnie à chacune de ses extrémités d'une virole ou cercle de fer pour empêcher qu'elles ne s'émoussent. Il faut que le poids & la hauteur du mail soient proportionnés à la force & à la grandeur du joueur; car s'il est trop long ou trop pesant, on prend la terre, & s'il est trop court ou trop léger, on prend la boule, comme on dit, par les cheveux.

Ce jeu est sans contredit de tous les jeux d'exercice le plus agréable, le moins gênant, & le meilleur pour la santé. Il n'est point violent: on peut en même tems jouer, causer & se promener en bonne compagnie. On y a plus de mouvement qu'à une promenade ordinaire. L'agitation qu'on se donne fait un merveilleux effet pour la transpiration des humeurs, & il n'y a point de rhumatismes ou d'autres maux semblables, qu'on ne puisse prévenir par ce jeu, à le prendre avec modération, quand le beau tems & la commodité le permettent. Il est propre à tous âges, depuis l'enfance jusqu'à la vieillesse. Sa beauté ne consiste pas à jouer de grands coups, mais à jouer juste, avec propreté, sans trop de fa<cb-> çons; quand à cela l'on peut ajouter la sûreté & la force qui font la longue étendue du coup, on est un joueur parfait. Pour parvenir à ce degré de perfection, il faut chercher la meilleure maniere de jouer, se conformer à celle des grands joueurs, se mettre aisément sur sa boule, ni trop près ni trop loin, n'avoir pas un pié guere plus avancé que l'autre; les genoux ne doivent être ni trop mols ni trop roides, mais d'une fermeté bien assurée pour donner un bon coup; les mains ne doivent être ni serrées ni trop éloignées l'une de l'autre; les bras ni trop roides ni trop allongés, mais faciles afin que le coup soit libre & aisé: il faut encore se bien assurer sur ses piés, se mettre dans une posture aisée; que la boule soit vis - à - vis le talon gauche, ne pas trop reculer le talon droit en arriere, ni baisser le corps, ni plier le genouil quand on frappe, parce que c'est ce qui met le joueur hors de mesure, & qui le fait souvent manquer.

MAIL - ÉLOU (Page 9:871)

MAIL - ÉLOU, s. m. (Botan. exot.) grand arbre du Malabar, qui est toujours verd, qui porte fleurs & fruits en même tems, & même deux fois l'année. Commelin, dans l'Hort. malab. caractérise cet arbre en botaniste, arbor baccifera, trifolia, malabarica, simplici ossiculo, cum plurimis nucleis, lusitanis carilla. On fait de ses feuilles bouillies dans une infusion de riz, qu'on passe ensuite, une boisson pour expulser l'arriere - faix, & faciliter les vuidanges. (D. J)

MAIL - ELOU - RATOU (Page 9:871)

MAIL - ELOU - RATOU, s. m. (Botan. exot.) arbre de Malabar, qui croît dans ses contrées montagneuses, & qui est encore plus grand que le mail - elou. Il est toûjours vert, porte fleurs & fruits à - la - fois, & vit environ 200 ans: il est nommé arbor baccifera malabarica, folio pinnato,floribus umbellatis,simplici ossiculo, cum pluribus nucleis. H. M. (D. J.)

MAILLE (Page 9:871)

MAILLE, (Jurisprud.) terme usité en quelques coûtumes dans le même sens que vendition. Voyez Vendition.

Maille (Page 9:871)

Maille ou Obole, s. f. (Monnoie.) monnoie de billon, qui avoit cours en France pendant la troisieme race. Maille ou obole, dit M. le Blanc, ne sont qu'une même chose, & ne valent que la moitié du denier; c'est pourquoi il y avoit des mailles parisis & des mailles tournots. On trouve plusieurs monnoies d'argent de la seconde race, qui pesent justement la moitié du denier de ce tems - là, & qui par conséquent ne peuvent être que l'obole. Dans une ordonnance de Louis VIII. pour le payement des ouvriers de la monnoie, il est fait mention d'oboles. On continua sous les regnes suivans de fabriquer de cette monnoie. La maille ou l'obole n'étoit pas, comme on le croit, la plus petite de nos monnoies; il y avoit encore une espece qui ne valoit que demi - maille, & par conséquent la quatrieme partie du denier. (D. J.)

Maille noire (Page 9:871)

Maille noire, (Joerisprud.) en Angleterre, étoit une certaine quantité d'argent, de grains, ou de bestiaux, ou autre chose que payoient les habitans de Westmorland, Cumberland, Northumberland & Durham, à différentes personnes qui les avoisinoient, & étoient à la vérité gens d'un rang distingué, ou bien alliés, mais grands voleurs, ne respirant que le pillage, & taxant ainsi le peuple, sous prétexte de protection. Cette sorte d'extorsion a été défeudue & abolie par la reine Elisabeth.

Maille (Page 9:871)

Maille, (Bas au métier.) il se dit de chaques petits entrelacemens du fil, qui forment par leur continuité l'ouvrage qu'on exécute sur le métier. Il y a des mailles fermées, des mailles tombées, des mailles mélées, des mailles doubles, des mailles mordues, portées, retournées, &c. Voyez l'article Bas au métier, & Métier à bas.

Maille (Page 9:871)

Maille, (Marine.) c'est un menu cordage ou

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