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Nec deus intersit, nisi dignus vindice nodus Inciderit. Art. poet.
Mais au fonds, le mot dignus emporte une nécessité
absolue. Voyez
Il en est tout autrement dans l'épopée; les machines y sont nécessaires à tout moment & par - tout. Homere & Virgile ne marchent, pour ainsi dire, qu'appuyés sur elles. Pétrone, avec son feu ordinaire, soutient que le poëte doit être plus avec les dioux qu'avec les hommes, & laisser par - tout des marques de la verve prophétique, & du divin enthousiasine qui l'échausse & l'inspire; que ses pensées doivent être remplies de fables, c'est à - dire d'allégories & de figures. Enfin il veut que le poëme se disingue en tout point de l'Histoire, mais sur - tout moins par la mesure des vers, que par ce feu poétique qui ne s'exprime que par allégories, & qui ne fait rien que par machines, ou par l'intervention des dieux.
Il faut, par exemple, qu'un poëte laisse à l'nistorien raconter qu'une florte a été dispersée par la tempête, & jettée sur des côtes étrangeres, mais pour lui il doit dire avec Virgile, que Junon s'adresse à Eole, que ce tyran des mers déchaîne & souleve les vents contre les Troïens, & faire intervenir Neptune pour les préserver du naufrage. Un historien dira qu'un jeune prince s'est comporté dans toutes les occasions avec beaucoup de prudence & de discrétion, le poëte doit dire avec Homere que Minerve conduisoit son héros par la main. Qu'il laisse raconter à l'historien, qu'Agamemnon dans sa querelle avec Achille, voulut faire entendre à ce prince, quoiqu'avec peu de fondement, qu'il pouvoit prendre Troie sans son secours. Le poëte doit représenter Thétis, irritée de l'affront qu'a reçu son fils, volant aux cieux pour demander vengeance à Jupiter, & dire que ce dieu pour la satisfaire envoie à Agamemnon un songe trompeur, qui lui persuade que ce même jour - là il se rendra maître de Troie.
C'est ansi que les poëtes épiques se servent de machines dans toutes les parties de leurs ouvrages. Qu'on parcoure l'Iliade, l'Odyssée, l'Enéïde, on trouvera que l'exposition fait mention de ces machines, c'est - à - dire de ces dieux; que c'est à eux que s'adresse l'invocation; que la narration en est remplie, qu'ils causent les actions, forment les noeuds, & les démêlent à la fin du poëme; c'est ce qu'Aristote a condamné dans ses regles du drame, mais ce qu'ont observé Homere & Virgile dans l'épopée. Ainsi Minerve accompagne & dirige Ulysse dans tous les périls; elle combat pour lui contre tous les amans de Pénélope; elle aide à cette princesse à s'en défaire,
L'usage des machines dans le poëme épique, est, à quelques égards, entierement opposé à ce qu'Horace prescrit pour le dramatique. Ici elles ne doivent être admises que dans une nécessité extrême & absolue; là il semble qu'on s'en serve à tout propos, même lorsqu'on pourroit s'en passer, bien loin que l'action les exige nécessairement. Combien de dieux & de machines Virgile n'emploie - t - il pas pour susciter cette tempête qui jette Enée sur les côtes de Carthage, quoique cet évenement eût pû facilement arriver dans le cours ordinaire de la nature? Les machines dans l'épopée ne sont donc point un artifice du poëte pour le relever lorsqu'il a fait un faux pas, ni pour se tirer de certaines difficultés particulieres à certains endroits de son poëme; c'est seulement la présence d'une divinité, ou quelqu'action surnaturelle & extraordinaire que le poëte insere dans la plûpart de son ouvrage, pour le rendre plus majestueux & plus admirable, ou en même tems pour inspirer à ses lecteurs des idées de respect pour la divinité ou des sentimens de vertu. Or il faut employer ce mélange de maniere que les machines puissent se retrancher sans que l'action y perde rien.
Quant à la maniere de les mettre eu oeuvre & de
les faire agir, il faut observer que dans la Mythologie on distinguoit des dieux bons, des dieux malfaisans,
& d'autres indifférens, & qu'on peut faire de
chacune de nos passions autant de divinités allégoriques,
en sorte que tout ce qui se passe de vertueux
ou de criminel dans un poëme, peut être attribué à
ces machines, ou comme cause, ou comme occasion,
& se faire par leur ministere. Elles ne doivent cependant
pas toutes, ni toujours agir d'une même maniete;
tantôt elles agiront sans paroître, & par de
simples inspirations, qui n'auront en elles - mêmes
rien de miraculeux ni d'extraordinaire, comme quand
nous disons que le démon suggere telle pensée, tantôt
d'une maniere tout - à - fait miraculeuse, comme
lorsqu'une divinité se rend visible aux hommes, &
s'en laisse connoître, ou lorsque sans se découvrir à
eux, elle se déguise sous une forme humaine. Enfin
le poëte peut se servir tout à la sois de chacune de
ces deux manieres d'introduire une machine, comme
lorsqu'il suppose des oracles, des songes, & des inspirations
extraordinaires, ce que le P. le Bossu appelle
des demi - machines. Dans toutes ces manieres, il saut
se garder avec soin de s'écarter de la vraissemblance;
car quoique la vraissemblance s'étende fort loin
lorsqu'il est question de machines, parce qu'alors elle
est fondée sur la puissance divine, elle a toujours néanmoins
ses bornes. Voyez
Horace propose trois sortes de machines à introduire sur le théâtre: la premiere est un dieu visiblement présent devant les acteurs; & c'est de celle - la qu'il donne la regle dont nous avons déja parlé. La seconde espece comprend les machines plus incroyables & plus extraordinaires, comme la métamorphose de Progné en hirondelle, celle de Cadmus en serpent. Il ne les exclut, nine les condamne absolument, mais il veut qu'on les mette en récit & non pas en action. La troisieme espece est absolument absurde, & il la rejette totalement; l'exemple qu'il en donne, c'est un enfant qu'on retireroit tout vivant du ventre d'un monstre qui l'auroit dévoré. Les deux premiers genres sont reçus indifféremment dans l'épopée, & dans la distinction d'Horace, qui ne regarde que le théâtre. La différence entre ce qui se passe sur la scène, & à la vûe des spectateurs, d'avec ce qu'on suppose s'achever derriere le rideau, [p. 800]
On convient que les anciens poëtes ont pu faire
intervenir les divinités dans l'épopée; mais les modernes
ont - ils le même privilege? C'est une question
qu'on trouvera examinée au mot merveilleux. Voyez
Machines de Théatre (Page 9:800)
MACHINISTE (Page 9:800)
MACHINISTE, s. m. (Art méchan.) est un homme qui par le moyen de l'étude de la Méchanique, invente des machines pour augmenter les forces mouvantes, pour les décorations de théâtre, l'Horlogerie, l'Hydraulique & autres. (K)
MACHINOIR (Page 9:800)
MACHINOIR, s. m. (Cordonnerie.) petit outil de buis qui sert aux Cordonniers à ranger & décrasser les points de derriere du soulier. Il est fort pointu, long de quatre à cinq pouces, arrondi par les deux bouts, dentelé à l'un, le milieu est un peu excavé en arc, afin que l'ouvrier le tienne plus commodément. Ce sont des marchands de crépin qui vendent des machinoirs.
MACHLIS (Page 9:800)
MACHLIS, s. m. (Hist. nat. Zoolog.) c'est un animal dont il est parlé dans Pline; il est, dit - il, commun en Scandinavie. Il a les jambes toutes d'une venue, sans jointures, ainsi il ne se couche point; il dort appuyé tontre un arbre. Pour le prendre on scie l'arbre en partie; l'animal s'appuyant, l'arbre tombe & l'animal aussi, qui ne peut se relever. Il est si vite, qu'on ne pourroit le prendre autrement. Il ressemble à l'alcé. Il a la levre de dessus fort grande; de sorte qu'il est obligé d'aller à reculons pour paître.
MACHLYES (Page 9:800)
MACHLYES, (Géog. anc.) en grec
MACHO (Page 9:800)
MACHO, s. m. (Commerce.) on appelle en Espagne quintal - macho, un poids de cent cinquante livres, c'est - à - dire de cinquante livres plus fort que le quintal commun, qui n'est que de cent livres. Il faut six arobes pour le quintal macho, l'arobe de vingt - cinq livres, la livre de seize onces, & l'once de seize adarmes ou demi - gros; le tout néanmoins un peu plus foible que le poids de Paris; en sorte que les cent cinquante livres du macho ne rendent que cent trente - neuf livres & demi, un peu plus, unpeu moins de cette derniere ville. Dict. de comm. (G)
MACHOIRE (Page 9:800)
MACHOIRE, s. f. en Anatomie; c'est une partie
d'un animal où les dents sont placées, & qui sert à
mâcher les alimens. Voyez
Les mâchoires sont au nombre de deux, appellées à cause de leur situation, l'une supérieure & l'autre inferieure.
La mâchoire supérieure est immobile dans l'homme & dans tous les animaux que nous connoissons, excepté dans le perroquet, le crocodile, & le poisson appellé acus vulgaris. Voyez Ray, Synops. pisc. p. 109.
Elle est composée de treize os, joints les uns aux
autres par harmonie, six de chaque côté & un au
milieu. Leurs noms sont le zigomatique ou os de la
pommette, l'os maxillaire, l'os unguis, l'os du nez, l'os
du palais, le cornet inférieur du nez, & le vomer. Voyez
La mâchoire inférieure n'est composée que de deux
os, qui d'abord sont unis au milieu du menton par
le moyen d'un cartilage qui se durcit à mesure que
l'enfant croît, & qui vers l'âge de sept ans, devenant
osseux, unit tellement les deux os, qu'ils n'en
forment plus qu'un seul de la figure de l'
Cette mâchoire est composée de deux tables, entre
lesquelles se trouve une substance spongieuse, qui
est médullaire dans les enfans. La partie antérieure
est mince, & garnie ordinairement de seize alvéoles
pour autant de dents. Voyez
On distingue dans la mâchoire inférieure une arcade antérieure, qu'on appelle le corps, laquelle se termine sur les parties latérales en deux branches.
On remarque au bord supérieur de l'arcade, les
alvéoles qui reçoivent les dents. On divise le bord
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