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Meton vers la quatre - vingt - septieme olympiade, publia le cycle de 19 ans, appellé Enneadécatéride. Dans la cent - vingt - septieme olympiade, Aratus composa ses Phénomenes par ordre d'Antigonus Gonathas, fils de Démetrius Poliorcetes, & suivant les observations astronomiques d'Eudoxe, disciple d'Archytas de Tarente & de Platon, qui avoit été quelque tems en Egypte pour s'instruire à fond de l'Astronomie.
Cependant Vitruve expose l'établissement de l'Astronomie en Grece d'une maniere un peu différente. Il prétend que Berose Babylonien l'apporta dans cette contrée immédiatement de Babylone, & qu'il ouvrit une école d'Astronomie dans l'île de Cos. Pline ajoûte, liv. VII. chap. xxxvij. qu'en considération de ses prédictions surprenantes, les Atheniens lui éleverent une statue dans le Gymnasium, avec une langue dorée. Si ce Berose est le même que l'auteur de l'histoire Chaldéenne, il doit avoir existé avant Alexandre.
Apres la mort de Pythagore, l'étude de l'Astronomie fut négligée; la plûpart des observations célestes qu'on avoit apportées de Babylone se perdirent, & Ptolomée qui en fit la recherche, n'en put recouvrer
Ce dernier eut une haute réputation vers la centquarantieme olympiade, & il suivit l'hypothèse de Pythagore & de Philolaüs, touchant l'immobilité de soleil. Il reste quelques fragmens de lui, sur les grandeurs & les distances du soleil & de la lune.
Archimede vivoit dans le même tems, & il ne se rendit pas moins célebre par ses observations, touchant les solstices & les mouvemens des planetes, que par l'ouvrage merveilleux qu'il fit, dans lequel ces mouvemens étoient représentés.
Démocrite & les Eleatiques ne firent pas de grands progrès. Metrodore croyoit la pluralité des mondes, & s'imaginoit que la voie lactée avoit été autrefois la route du soleil: Xenophanes disoit que le soleil étoit une nuée enflammée, & qu'il y en avoit plusieurs, pour éclairer les différentes parties de notre terre.
Leucippe enfin prétendoit que la violence du mouvement des étoiles fixes les faisoit enflammer, qu'elles allumoient le soleil, & que la lune participoit peu - à - peu à cette inflammation.
Chrysippe chef de la secte des Stoïciens qui se forma 400 ans avant Jesus - Christ, croyoit que les étoiles, tant fixes qu'errantes, étoient animées par quelque divinité.
Platon recommande l'étude de l'Astronomie en divers endroits de ses ouvrages: mais il ne paroît pas qu'il ait fait aucunes découvertes dans cette science; il croyoit que le monde entier étoit un animal intelligent.
Aristote composa un livre sur l'Astronomie, qui n'est pas parvenu jusqu'à nous. Il croyoit comme Platon que l'univers & chacune de ses parties étoient animées par des intelligences. Il a observé Mars éclipsé par la lune, & une comete. Les écoles de Platon & d'Aristote ont produit divers Astronomes distingués. Tel étoit entr'autres Helicon de Cyzique, qui poussa l'étude de l'Astronomie, jusqu'à prédire une éclipse de soleil à Denys de Siracuse.
Numa second roi de Rome, qui vivoit 736 ans avant Jesus - Christ, réforma l'année de son prédécesseur sur le cours du soleil & de la lune en même tems. Tous les deux ans il plaçoit un mois de vingt - deux jours, après celui de Fevrier, afin de regagner les onze jours que la révolution annuelle du soleil avoit de plus que douze révolutions lunaires.
Les savans sont fort partagés sur le tems auquel Pytheas de Marseille a vécu: sans entrer dans cette dispute, remarquons seulement, que c'est lui, qui le premier prit la hauteur du soleil à midi dans le tems du solstice, & qui par ce moyen trouva l'obliquité de l'écliptique; ce qui est une des plus importantes observations de l'Astronomie. Enfin les Ptolemées, ces rois d'Egypte & ces protecteurs des sciences, fonderent dans Alexandrie une école d'Astronomie.
Les premiers Astronomes de cette école furent Timochares & Aristyllus, qui faisoient leurs observations de concert. Ptolomée nous en a conservé une partie.
Vers l'an 270 avant Jesus - Christ, florissoit Aratus, dont nous avons déja parlé, lequel composa son poëme sur l'Astronomie. Les anciens en ont fait tant de cas, qu'il a eu un grand nombre de commentateurs. Il s'écarte de l'opinion, qui étoit généralement reçûe alors, que le lever & le coucher des astres étoient la cause des changemens de l'air.
Dans le même tems qu'Aristarque, vivoit le fâmeux Euclide. Outre ses ouvrages de Géométrie, on a encore de lui, un livre des principes de l'Astronomie, où il traite de la sphere & du premier mobile. [p. 787]
Conon qui vivoit sous les Ptolemées Philadelphe
& Evergete, fit plusieurs observations sur les éclipses de soleil & de lune; & il découvrit une constellation
qu'il nomma chevelure de Berenice: Callimaque en
fit un poëme, duquel nous avons la traduction par
Catulle. Mais à la tête de tous ces Astronomes, on
doit placer Hipparque qui entreprit, pour me servir
des expressions de Pline, un ouvrage si grand,
qu'il eût été glorieux pour un Dieu de l'avoir achevé;
rem etiam deo improbam: c'étoit de nombrer les
étoiles, & de laisser, pour ainsi dire, le ciel à la postérité
comme un héritage. Il calcula des éclipses de
lune & de soleil, pour six cents ans; & ce fut sur ses
observations que Ptolomée établit son fameux traité,
intitulé
Les plus illustres Astronomes qui sont venus ensuite, ont été Géminus de Rhode, dans l'olympiade 178; Théodore Tripolitain; Sosigenes, dont César se servit pour la réformation du calendrier; Andromaque de Crete; Agrippa Bithynien dont parle Ptolomée, Liv. VII, chap. iij. Ménelaüs sous Trajan; Théon de Smyrne; & enfin Claude Ptolomée, qui vivoit sous Marc Aurele, & dont les ouvrages ont été jusqu'aux derniers siecles le fondement de toute l'Astroncmie, non - seulement parmi les Grecs, mais encore parmi les Latins, les Syriens, les Arabes & les Persans. Il naquit à Peluse en Egypte, & fit la plus grande partie de ses observations à Alexandrie. Profitant de celles d'Hipparque, & des autres anciens Astronomes, il forma un systeme d'Astronomie, qui a été suivi pendant plusieurs siecles. Sextus Empiricus, originaire de Cheronée & neveu du fameux Plutarque, qui vivoit dans le même siecle, & qui dans les ouvrages qui nous restent de lui se moque de toutes les Sciences, n'a cependant osé s'attaquer à l'Astronomie. Bien plus, le cas qu'il en fait le porte à réfuter solidement les Chaldéens, qui abusant de l'Astronomie, la rendoient méprisable. Nous trouvons encore au deuxieme siecle Hypsicles d'Alexandrie, auteur d'un livre d'Astronomie qui nous reste.
On ne trouve pas que dans un assez long espace de tems, il y ait eu parmi les anciens Romains de grands Astronomes. Les défauts de l'année de Numa, & le peu d'ordre qu'il y eut dans le calendrier, jusqu'à la réformation de Jules César, doivent être regardés plûtôt comme un effet de l'incapacité des Pontifes, que comme une marque de leur négligence. L'an 580 de Rome, Sulpicius Gallus, dans la guerre contre les Perses, voyant les soldats troublés par une éclipse de lune, les rassûra en leur en expliquant les causes. Jules César cultiva l'Astronomie; Macrobe & Pline assûrent même qu'il composa quelque chose sur cette science. Elle fut aussi du goût de Cicéron, puisqu'il fit la version du poëme d'Aratus sur l'Astronomie. Terentius Varron, cet homme universel, fut aussi Astronome. Il y en eut même qui firent leur unique étude de cette science. Tel fut P. Rigodius, qui donna dans l'Astrologie judiciaire, & qui, à ce qu'on prétend, prédit l'empire à Au<cb->
Seneque avoit du goût pour l'Astrologie, comme il paroît par quelques endroits de ses ouvrages. Pline le Naturaliste, dans son important ouvrage, paroît n'avoir pas ignoré l'Astronomie. Il a même beaucoup contribué aux progrès de cette science, en ce qu'il nous a conservé un grand nombre de fragmens des anciens Astronomes. Sous le regne de Domitien, Agrippa sit diverses observations astronomiques en Bithynie. L'on trouve dans les écrits de Plutarque divers passages, qui marquent qu'il n'étoit pas ignorant dans cette science. Ménélaüs étoit Astronome de profession. Il fit ses observations à Rome. Ptolomée en faisoit grand cas. Il composa trois livres des figures sphériques, que le P. Mersenne a publiés. Enfin il faut encore placer dans ce siecle Théon de Smyrne déja nommé. Il écrivit sur les diverses parties des Mathématiques du nombre desquelles est l'Astronomie. Les Astrologues, nommés d'abord Chaldéens, & ensuite Mathématiciens, étoient fort en vogue dans ce siecle à Rome. Les empereurs & les grands en faisoient beaucoup de cas.
Censorin, qui vivoit sous les Gordiens, vers l'an 238 de J. C. a renfermé dans son petit traité de Die natali, un grand nombre d'observations qui ne se trouvent point ailleurs.
Anatolius qui fut évêque de Laodicée, composa un traité de la Pâque, où il fait voir son habileté dans ce genre. Septime Severe favorisa au commencement du troisieme siecle les Mathématiciens ou Astrologues: mais sur la fin de ce siecle Dioclétien & Maximien leur défendirent la pratique de leur art.
Macrobe, Marcianus Capella, & quelques autres, n'ont parlé qu'en passant de l'Astronomie.
Nous avons de Firmicus huit livres sur l'Astronomie: mais comme il donnoit beaucoup dans les rêveries des Chaldéens, son ouvrage n'est pas fort instructif. Théon le jeune d'Alexandrie fit diverses observations, & composa un commentaire sur un ouvrage de Ptolomée, dont les savans font cas encore aujourd'hui. Hypatia se distingua dans la même science: mais il ne nous reste rien d'elle. Paul d'Alexandrie s'appliqua à la science des horoscopes, & nous avons son introduction à cette science prétendue.
Pappus est connu par divers fragmens, qui font regretter la perte de ses écrits. On place aussi dans le quatrieme siecle, Théodore Manlius, consul Romain, qui, au rapport de Claudien, fit un ouvrage, qui s'est perdu, sur la nature des choses & des astres; & Achilles Tatius, dont nous avons un commentaire sur les phénomenes d'Aratus.
Synésius, évêque de Ptolémaïde, fut disciple de
la célebre Hypatia. Il nous reste de lui un discours à
Poeonius, où il fait la description de son astrolabe; c'étoit
une espece de globe céleste. Rufus Festus Avienus fit une paraphrase en vers hexametres des phénomenes
d'Aratus, qui est parvenue jusqu'à nous.
Le commentaire de Macrobe sur le songe de Scipion,
fait voir qu'il n'étoit pas ignorant dans l'Astronomie.
Capella, qui fut proconsul, écrivit sur cette science
l'ouvrage que nous connoissons, sous le nom de
Satyricon. Proclus Lycius, cet ennemi du Christia<pb->
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