ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"616">

Livre des factures (Page 9:616)

Livre des factures. On tient ce livre pour ne pas embarrasser le livre journal de quantité de factures, qui sont inévitables en dressant les comptes ou factures de diverses marchandises reçues, envoyées ou vendues, où l'on est obligé d'entrer dans un grand détail. Les factures qu'on doit porter sur ce livre, sont les factures des marchandises que l'on achete, & que l'on envoie pour le compte d'autrui.

Celle des marchandises que l'on vend par commission.

Les factures des marchandises que l'on envoie en quelque lieu pour être vendues pour notre compte.

Celles des marchandises qui sont en société, dont nous avons la direction.

Les factures des marchandises qui sont en société, dont d'autres ont la direction.

Enfin, tous les comptes qu'on ne termine pas sur le champ, & qu'on ne veut pas ouvrir sur le grand livre.

Livre des comptes courans (Page 9:616)

Livre des comptes courans. Ce livre se tient en débit & crédit de même que le grand livre. Il sert à dresser les comptes qui sont envoyés aux correspondans pour les régler de concert avec eux, avant que de les solder sur le grand livre; & c'est proprement un double des comptes courans qu'on garde pour y avoir recours en cas de multiplicité.

Livre des commissions (Page 9:616)

Livre des commissions, ordres ou avis. On écrit sur ce livre toutes les commissions, ordres ou avis que l'on reçoit de ses correspondans.

Les marges de ce livre doivent être très - larges pour y pouvoir mettre vis - à - vis de chaque article les notes nécessaires concernant leur exécution. Quelques - uns se contentent de rayer les articles quand ils ont été exécutés.

Livre des acceptations (Page 9:616)

Livre des acceptations ou des traites. Ce livre est destiné à enregistrer toutes les lettres de change que les correspondans marquent par leurs lettres missives ou d'avis qu'ils ont tirées sur nous, & cet enregistrement se fait afin que l'on puisse être en état de connoître à la présentation des lettres, si l'on a ordre de les accepter ou non. Si on les accepte, on met sur le livre des acceptations, à côté de l'article, un A qui veut dire accepté; si au contraire on ne les accepte pas, on met un A & un P, qui signifie à protester. Voyez Acceptation & Protest.

Livre des remises (Page 9:616)

Livre des remises. C'est un livre qui sert à enregistrer toutes les lettres de change à mesure que les correspondans les remettent pour en exiger le payement Si elles sont protestées faute d'acceptation, & renvoyées à ceux qui en ont fait les remises, il en faut faire mention à côté des articles, en mettant un P en marge & la date du jour qu'elles ont été renvoyées, puis les barrer; mais si ces lettres sont acceptées, on met un A à côté des articles & la date des acceptations, si elles sont à quelques jours de vue.

Livre de dépense (Page 9:616)

Livre de dépense. C'est le livre où se mettent en détail toutes les menues dépenses qu'on fait, soit pour son ménage, soit pour son commerce, & dont au bout de chaque mois on fait un total, pour en former un article sur le mémorial ou journal.

Livre des copies de lettres (Page 9:616)

Livre des copies de lettres. Ce livre sert à conserver des copies de toutes les lettres d'affaires qu'on écrit à ses correspondans, afin de pouvoir savoir avec exactitude, & lorsqu'on en a besoin, ce qu'on leur a écrit, & les ordres qu'on leur a donnés.

Livres de ports de lettres (Page 9:616)

Livres de ports de lettres. C'est un perit registre long & étroit, sur lequel on ouvre des comptes particuliers à chacun de ses correspondans pour les ports de lettres qu'on a payés pour eux, & que l'on solde ensuite quand on le juge à propos, afin d'en porter le total à leur débit.

Livre des vaisseaux (Page 9:616)

Livre des vaisseaux. Ce livre se tient en débit & crédit, en donnant un compte à chaque vaisseau. Dans le débit se mettent les frais d'avitaillement, mises hors, gages, &c. & dans le crédit tout ce que le vaisseau a produit, soit pour fret, soit autrement, & ensuite le total de l'un & de l'autre se porte sur le journal en débitant & créditant le vaisseau.

Livre des ouvriers (Page 9:616)

Livre des ouvriers. Ce livre est particulierement en usage chez les marchands qui sont fabriquer des étoffes & autres marchandises. Il se tient en débit & en crédit pour chaque ouvrier qu'on fait travailler. Dans le débit, on met les matieres qu'on leur donne à fabriquer; & dans le crédit, les ouvrages qu'ils rapportent après les avoir fabriquées.

Outre tous ces livres, il y a des villes, comme Venise, Hambourg, Amsterdam, dont les marchands, à cause des banques publiques qui y sont ouvertes, ont encore besoin d'un livre de banque, qui se tient en débit & en crédit, & sur lequel ils mettent les sommes que leur paye ou que leur doit la banque; & c'est par ce secours qu'il leur est facile en très peu de tems de savoir en quel état ils sont avec la banque, c'est - à - dire quel fonds ils peuvent y avoir.

Tous ces livres ou écritures se tiennent presque de la même maniere pour le fond dans les principales villes de commerce de l'Europe, mais non pas par rapport aux monnoies, chacun se réglant à cet égard sur celles qui ont cours dans les états où il se trouve établi.

En France, les livres de marchands & banquiers se tiennent par livres, sols & deniers tournois, la livre valant vingt sols, & le sols douze deniers.

En Hollande, Flandre, Zélande & Brabant, ils se tiennent par livres, sols & deniers de gros, que l'on somme par vingt & par douze, parce que la livre vaut vingt sols, & le sol douze deniers.

On les tient encore dans ces mêmes pays par florins, patars & penings, que l'on somme par vingt & par seize, à cause que le florin vaut vingt patars, & le patar seize penings. La livre de gros vaut six florins, & le sol de gros vaut six patars, ensorte que le florin vaut quarante deniers de gros, & le patar deux deniers de gros.

A Bergame les livres des banquiers, marchands, &c. se tiennent par livres, sols & deniers, qui se somment par vingt & par douze, parce que la livre vaut vingt sols, & le sol douze deniers, que l'on réduit ensuite en ducats de sept livres de Bergame.

A Boulogne en Italie, ils se tiennent de même par livres, sols & deniers, que l'on somme de même, & dont on fait la réduction en écus de quatre - vingt - cinq sols de Boulogne.

A Dantzic & dans toute la Pologne, ils se tiennent par richedales, gros ou grochs & deniers, qu'on somme par quatre - vingt - dix & par douze, parce que la richedale vaut quatre - vingt - dix gros, & le gros douze deniers.

On les tient aussi dans les mêmes pays par florins, gros & deniers, qui se somment par soixante & par douze, le florin valant soixante gros, & le gros douze deniers. Ils s'y tiennent encore par livres, gros & deniers, que l'on somme par trente & par douze, attendu que la livre vaut trente gros, & le gros douze deniers.

A Francfort, à Nuremberg, & presque dans toute l'Allemagne, ils se tiennent par florins, creutzer & penings ou phenings courans, que l'on somme par soixante - huit, parce que le florin vaut soixante creutzers, & le creutzer huit penings.

On les tient encore à Francfort par florins de change, qui se somment par soixante & cinq & par huit, parce que le florin vaut soixante - cinq creutzers, & le creutzer huit penings.

A Gènes, ils se tiennent par livres, sols & deniers, qui se somment comme en France, & qui se [p. 617] réduisent ensuite en piastres de quatre - vingt - seize sols.

A Hambourg, on les tient par marcs, sols & deniers lubs, que l'on somme par seize & par douze, le marc valant seize sols, & le sol douze deniers lubs. On les y tient encore de la même maniere qu'en Hollande.

A Lisbonne, ils se tiennent par raies, qui se distinguent par des virgules de centaine en centaine de droite à gauche, que l'on réduit en mille raies, dont chacune de ces mille font une demi - pistole d'Espagne.

A Florence en écus, sols & deniers d'or, l'écu valant sept livres dix sols, & le sol douze deniers.

A Livourne, on les tient par livres, sols & deniers, que l'on somme par vingt & par douze, la livre y valant vingt sols, & le sol douze deniers, qu'on réduit en piastres de six livres.

En Angleterre, Ecosse & Irlande, la maniere de tenir les livres est par livres, sols & deniers sterlings, qu'on somme par vingt & par douze, la livre valant vingt sols, & le sol douze deniers sterlings.

A Madrid, à Cadix, à Séville & dans toute l'Espagne, ils se tiennent par maravedis, dont les 375 font le ducat, qui se distinguent par des virgules de gauche à droite, ou par réaux de plate & pieces de huit, dont trente - quatre maravedis font la réale, & huit réaux valent une piece de huit, ou piastre, ou réale de deux cens soixante & douze maravedis.

A Messine, à Palerme & dans toute la Sicile, on tient des livres par onces, taris, grains & picolis, que l'on somme par trente, par vingt & par six, parce que trente taris font une once, vingt grains un taris, & six picolis font un grain.

A Milan, ils se tiennent par livres, sols & deniers, qu'on somme par vingt & par douze, la livre valant vingt sols, & le sol douze deniers.

A Rome, on les tient par livres, sols & deniers d'or d'estampe, que l'on somme par vingt & par douze, parce que la livre vaut vingt sols, & le sol douze deniers d'estampe.

A Venise, par ducats & gros de banque, dont les vingt - quatre gros font un ducat, ce qui se pratique particulierement pour la banque. On les y tient aussi par livres, sols & deniers de gros, qui se somment par vingt & par douze, parce que vingt sols font la livre, & douze gros le sol. Il faut remarquer que de cette seconde maniere la livre de gros vaut dix ducats. Dans la même ville, on tient encore les livres par ducats courans, qui different de vingt pour cent des ducats de banque.

A Augsbourg, en talers & en creutzers; le taler de quatre - vingt dix creutzers, & le creutzer de huit penings.

A Bolzam comme à Ausbourg, & encore en florins & en creutzers, le florin de soixante creutzers.

A Naumbourg, en richedales, gros & fenins, la richedale de vingt - quatre gros, le gros de douze fenins.

A Genève, en livres, sols & deniers, & aussi en florins. En Savoie comme à Genève.

A Raconis, en florins & en gros.

En Suisse, en florins, creutzers & penings.

A Ancone, en écus, sols, deniers, l'écu valant vingt sols & le sol douze deniers.

A Luques, en livres, sols & deniers: on les y tient aussi en écus de 7 livres 10 sols.

A Nove, en écus, sols & deniers d'or de marc, l'écu d'or de marc valant vingt sols.

A Malte, en tarins, carlins & grains; ils s'y tiennent encore en sequins ou, comme parlent les Maltois, en dieli - tarini.

Dans les échelles du Levant & dans tous les états du grand - seigneur, en piastres, abouquels & en aspres.

En Hongrie, en hongres & demi - hongres d'or.

A Strasbourg, en florins, creutzers & penings monnoie d'Alsace.

A Berlin & dans une partie des états du roi de Prusse, en richedales, en grochs & aussi en florins.

En Suede, en dalles d'argent & en dalles de cuivre.

En Danemark, en richedales, en hors & en schelings.

Enfin, en Moscovie, en roubes, en altins & en grifs ou grives. Voyez toutes ces différentes monnoies, leur valeur & leur rapport avec les nôtres, ou sous leur titre particulier, ou à l'article Monnoie.

Livre de bord (Page 9:617)

Livre de bord, ce sont les registres que les capitaines ou les maîtres des vaisseaux marchands doivent tenir ou faire tenir par leur écrivain, sur lesquels ils sont obligés d'enregistrer le chargement de leurs vaisseaux, c'est - à - dire la quantité, la qualité, la destination & autres circonstances des marchandises qui composent leur cargaison.

Ces livres, avec les connoissemens, chartes - parties & autres semblables papiers & expéditions, sont ce qu'on appelle les écritures d'un navire marchand, que les capitaines ou maîtres des vaisseaux sont tenus, par l'ordonnance de Février 1687, de communiquer aux commis du bureau le plus prochain du lieu où ils ont relâché, pour y justifier de la destination de leurs marchandises. Voyez Connoissement; Charte - partie, Écritures .

Livre de soubord (Page 9:617)

Livre de soubord, terme de commerce de mer; c'est un des livres que tient l'écrivain d'un navire marchand, dans lequel il enregistre toutes les marchandises qui composent le chargement du bâtiment, soit pour le simple fret, soit pour être vendues ou troquées à mesure que la vente s'en fait dans les lieux de leur destination, ou qu'on les délivre a leur adresse: le tout suivant ce qu'il est spécifié dans le connoissement du capitaine ou du maître de navire.

L'ordre de ce livre est de mettre à part toutes les marchandises qui doivent être vendues, chacune suivant les endroits où la traite s'en doit faire, & pareillement à part toutes celles qu'on ne prend qu'à fret, aussi chacunes suivant les personnes & les lieux à qui elles sont adressées.

Il y a ordinairement à chaque page de ce livre deux colonnes à gauche & trois à droite. Dans la premiere à gauche on met la marque du ballot ou de la caisse, & dans la seconde, son numéro: vis - à - vis, on écrit le lieu où se doit faire la traite, avec les marchandises qui y sont contenues, en observant la même chose pour celles qu'on a à fret: ensuite on porte dans les trois colonnes qui sont à droite les sommes qui ont été reçues, soit pour la vente, soit pour le fret.

On observe pour l'ordinaire de mettre les premieres celles qui sont pour la traite, & ensuite celles qui sont pour le fret. Un exemple de quelques articles d'un livre de soubord fera encore mieux connoître la maniere de le tenir.

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.