ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Espen (Zeger Bernard van) célebre jurisconsulte, & savant canoniste, naquit dans cette ville en 1646, & mourut à Amersfoot en 1728, à 83 ans. On doit des éloges à quelques - uns de ses ouvrages, mais surtout à son jus ecclesiasticum universum, dans lequel il fait paroître une grande connoissance de la discipline ecclésiastique ancienne & moderne. (D. J.)

LOUVE (Page 9:706)

LOUVE, s. f. (Litter.) nourrice de Rémus & de Romulus. Ces deux freres jumeaux, dit Virgile, d'après la tradition populaire, suçoient les mamelles de cet animal, badinoient sans crainte autour de la bête féroce, qu'ils regardoient comme leur mere, & qui les traitoit comme ses enfans. Cette louve se trouve souvent dans les anciens monumens de Rome, avec les deux enfans qui tettent. Telle est cette belle statue du Tibre copiée sur l'antique, & que l'on voit dans le jardin des Tuileries. Plutarque, bien ou mal instruit, raconte dans ses paralles les un fait àpeu - près semblable à celui de Rome, arrivé dans l'Arcadie: mais sur les médailles, un loup ou une louve signifient toujours l'origine de la ville de Rome, ou la domination romaine à laquelle les peuples étoient soumis. (D. J.)

Louve (Page 9:706)

Louve, (Architect.) dans l'art de bâtir, est un morceau de fer comme une main, avec un oeil, qu'on serre dans un trou fait exprès à une pierre prête à poser, avec deux louveteaux, qui sont deux coins de fer; ensuite on attache le cable d'une grue ou autre machine à l'oeil de la louve, ce qui sert à enlever la pierre du chantier sur le tas.

Louver, c'est faire le trou dans la pierre pour y mettre la louve.

Louve, la (Page 9:706)

Louve, la, (Géog.) nom de deux petites rivieres de France, l'une en Franche - comté, a sa source dans le bailliage de Pontarlier, & se jette dans le Doux au dessous de Dôle. Elle est rapide, poissonneuse, & très - utile pour le flotage du bois. L'autre a sa source en Béarn, au village de Louboux, & se perd dans l'Adour, un peu au - dessous de Castelnau. (D. J.)

LOUVESTAN (Page 9:706)

LOUVESTAN, (Géog.) pays d'Asie, dans le Curistan méridional, entre le Tigre, le Curistan & la Perse. M. Fréret juge avec beaucoup de vraissemblance, que c'est la Bactriane de Xénophon; qu'il ne faut pas confondre avec la Bactriane, qui s'étendoit sur la rive méridionale du fleuve Oxus, & dont Bactra, aujourd'hui Termend, sur le Gihon, étoit la capitale, au sentiment de plusieurs géographes. (D. J.)

LOUVET (Page 9:706)

LOUVET, (Maréch.) poil de cheval, il est d'un gris couleur de poil de loup.

LOUVETEAU (Page 9:706)

LOUVETEAU, s. m. (Pelleterie.) petit engendré d'un loup & d'une louve. La peau du louveteau garnie de son poil, est une assez bonne fourrure quand elle est bien préparée par le pelletier. On l'emploie à en faire des manchons & autres fourrures semblables, qui sont plus ou moins estimées, suivant la beauté & la finesse du poil. Voyez Loup.

LOUVETERIE (Page 9:706)

LOUVETERIE, s. f. (Vén.) équipage de chasse pour le loup. Il y a des officiers de louveterie, & dans plusieurs provinces la louveterie a ses lieutenans.

LOUVETIER (Page 9:706)

LOUVETIER, s. m. (Vénerie) officier qui commande à l'équipage du roi, pour la chasse du loup. Le grand louvetier de France porte à ses armes deux têtes de loup au - dessous de l'écu; il fut créé sous François I. en 1520. On se proposa d'exterminer les animaux malfaisants appellés loups: on établit des louvetiers particuliers. Ils ont encore leurs fonctions dans la plupart de nos villages avoisinés de forêts.

Louvetier (Page 9:706)

Louvetier, (Hist. mod.) officier qui commande à l'équipage de la chasse du loup. Autrefois il y avoit des louvetiers entretenus dans toutes les forêts; & il en reste encore en beaucoup d'endroits. Le grand louvetier a deux têtes de loup au - dessus de l'écu de ses armes: ce fut François I. qui en créa la charge en 1520. Le grand louvetier prête serment entre les mains du roi, les autres officiers de la louveterie le prêtent entre ses mains. Le ravage que causa dans les provinces la grande multiplication de loups, occasionnée par la dépopulation qui suivit les incursions des barbares dans les Gaules, attirerent l'attention du gouvernement: il y eut des lois faites à ce sujet. Il fut ordonné par celles des Bourguignons, & par les capitulaires de nos rois d'avertirles seigneurs du nombre de loups que chacun aura tués, d'en présenter les peaux au roi; de chercher & de prendre les louveteaux au mois de Mai; & aux vicaires ou lieutenans des gouverneurs, d'avoir chacun deux louvetiers dans leur district: on proposa des prix à ceux qui prendroient des loups. On finit par établir des louvetiers dans chaque forêt, & par créer un grand louvetier, auquel les autres seroient subordonnés. Les places de louvetiers, en chaque province, n'étoient que des commissions, lorsque François I. les mit en titre d'office, & au - dessus de ces officiers, celui de grand louvetier de France. On attribua d'abord aux louvetiers deux deniers par loup, & trois deniers par louve, salaire qui dans la suite fut porté à quatre deniers par louve, & qui dut être payé par chaque feu de village, à deux lieues à la ronde du lieu où l'animal avoit été pris. Les habitans de la banlieue de Paris en furent & ont continués d'en être exempts.

LOUVEURS (Page 9:706)

LOUVEURS, s. m. pl. (Maçonnerie.) ouvriers qui font les trous dans la pierre, & qui y placent la louve. Voyez Louve.

LOUVIER (Page 9:706)

LOUVIER, ou plutût LOUVOIER, (Marine.) c'est courir au plus près du vent, tantôt à stribord, tantôt à bas - bord, en portant quelque tems le cap d'un côté, puis revirant & le portant d'un autre côté, ce qui se fait lorsqu'on a le vent contraire, & qu'on veut chicanner le vent, & maintenir le vaisseau dans le parage où il est, afin de ne se pas éloigner de la route.

LOUVIERS (Page 9:706)

LOUVIERS, (Géog.) en latin moderne Lupaparioe; ville de France dans la haute Normandie, avec titre de comté. Il y a une manufacture de draperies qui est assez considérable. Louviers est d'ailleurs située favorablement dans une plaine fertile, à 4 lieues N. d'Evreux, 2 S. du Pont - de - l'arche, 8 S. E. de Rouen, 22 N. O. de Paris. Long. 18. 50. lat. 49. 10.

LOUVO, ou LOUVEAU (Page 9:706)

LOUVO, ou LOUVEAU, (Géog.) Koempfer écrit LIVO, & les Siamois l'appellent Noccheboury; ville d'Asie, au royaume de Siam, avec un palais que les rois de Siam habitent une partie de l'année; c'est leur Versailles. Elle est fort peuplée, & située dans une belle plaine à 9 lieues de la capitale, où l'on peut aller par un canal. Long. selon les PP. Jésuites, 118. 33. selon M. de Lille, 121. 11. 30. lat. 14.43. 25.

LOUVOYER (Page 9:706)

LOUVOYER, verbe neutre, (Marine.) c'est voguer quelque tems d'un côté, puis virer de cap, & aller autant de l'autre, afin de se conserver toujours une même hauteur, & dériver de sa route le moins qu'il est possible. On louvoie quand le vent est contraire.

LOUVRE, le (Page 9:706)

LOUVRE, le, (Hist. mod.) en latin lupara, palais auguste des rois de France dans Paris, & le principal ornement de cette capitale. Tout le monde connoît le louvre, du - moins par les descriptions détaillées de Brice & autres écrivains.

Il fut commencé grossierement en 1214 sous Philippe Auguste, & hors de la ville. François I. jetta les fondemens des ouvrages, qu'on appelle le vieux louvre; Henri II. son fils employa d'habiles architectes pour le rendre régulier. Louis XIII. éleva le pavillon du milieu couvert en dôme quarré; Louis XIV. fit exécuter la superbe façade du louvre qui est [p. 707] à l'orient du côté de saint Germain l'Auxerrois. Elle est composée d'un premier étage, pareil à celui des autres façades de l'ancien louvre; & elle a au - dessus un grand ordre de colonnes corinthiennes, couplées avec des pilastres de même. Cette façade, longue d'environ 88 toises, se partage en trois avantcorps, un au milieu, & deux aux extrémités

L'avant - corps du milieu est ornée de huit colonnes couplées, & est terminé par un grand fionton, dont la cimaise est de deux seules pierres, qui ont chacune cinquante - deux piés de longueur, huit de largeur & quatorze pouces d'épaisseur.

Claude Perrault donna le dessein de cette façade, qui est devenue par l'exécution, un des plus augustes monumens qui soient au monde. Il inventa même les machines, avec lesquelles on transporta les deux pierres dont nous venons de parler.

L'achevement de ce majestueux édifice, exécuté dans la plus grande magnificence, reste toujours à désirer. On souhaiteroit, par exemple, que tous les rez - de - chaussée de ce bâtiment sussent nettoyés & rétablis en portiques. Ils serviroient ces portiques, à ranger les plus belles statues du royaume, à rassembler ces sortes d'ouvrages précieux, épars dans les jardins où on ne se promene plus, & où l'air, le tems & les saisons, les perdent & les ruinent. Dans la partie située au midi, on pourroit placer tous les tableaux du roi, qui sont présentement entassés & confondus ensemble dans des gardes - meubles où personne n'en jouit. On mettroit au nord la galerie des plans, s'il ne s'y trouvoit aucun obstacle. On transporteroit aussi dans d'autres endroits de ce palais, les cabinets d'Histoire naturelle, & celui des médailles.

Le côté de saint Germain l'Auxerrois libre & dégage, offriroit à tous les regards cette colonade si belle, ouvrage unique, que les citoyens admireroient, & que les étrangers viendroient voir.

Les académies différentes s'assembleroient ici, dans des salles plus convenables que celles qu'elles occupent aujourd'hui; enfin, on formeroit divers appartemens pour loger des académiciens & des artistes. Voilà, dit - on, ce qu'il seroit beau de faire de ce vaste édifice, qui peut être dans deux siecles n'offrira plus que des débris. M. de Marigni a depuis peu exécuté la plus importante de ces choses, la conservation de l'édifice. (D. J.)

Louvre (Page 9:707)

Louvre, honneur du, (Hist. de France.) on nomme ainsi le privilege d'entrer, au louvre & dans les autres maisons royales, en carrosse. En 1607, le duc d'Epernon étant entré de cette maniere dans la cour du louvre, sous prétexte d'incommodité, le roi voulut bien le lui permettre encore à l'avenir, quoique les princes seuls eussent ce privilege; mais il accorda la même distinction au dac de Sully en 1609; enfin, sous la régence de Marie de Médicis, cet honneur s'étendit à tous les dues & officiers de la couronne, & leur est demeuré. (D. J.)

LOUYSIANE, la (Page 9:707)

LOUYSIANE, la, (Géog.) grande contrée de l'Amérique septentrionale, & qui faisoit autrefois partie de la Floride Le P. Charlevoix en a donné une description détaillée dans son Histoire de la nouvelle France; je n'en dirai qu'un mot.

Fernand de Soto, Espagnol, la découvrit le premier, mourut dans le pays, & les Espagnols ne songerent pas à s'y établir. Le P. Marquette, jésuite, & le sieur Jolyet y aborderent en 1672. Dix ans aprés, M. de la Sale perfectionna cette découverte, & nomma cette vaste contrée la Louysiane. En 1698, M. d'Iberville, capitaine de vaisseaux, entra dans le Mississipi, & le remonta jusqu'à son embouchure. En 1718, 1719 & 1720, la France y projetta un établissement qui n'a point eu de succes jusqu'à ce jour: cependant ce pays paroît un des meilleurs de l'Amérique; il est traversé du nord au sud par le Mississipi. Le P. Hennepin, récollet, a donné en 1683 une description de la Louysianue, qui a grand besoin de corrections. Longitude 279 - 289. latit. 39 - 39. (D. J.)

LOWICKZ ou LOWIECKZ, ou LOWITZ (Page 9:707)

LOWICKZ ou LOWIECKZ, ou LOWITZ, (Géog.) en latin Lovicium, ville de Pologne au palatinat de Rava, avec une sorteresse; c'est la résidence des archevêques de Gnesne; elle est sur le ruisseau de Bzura, à 7 lieues S. de Ploczko, 12 N. de Rava. Long. 37. 49. lat. 52. 18.

LOWLANDERS (Page 9:707)

LOWLANDERS, (Géog.) nom qu'on donne aux Ecossois qui demeurent dans le plat - pays, pour les distinguer des montagnards qui sont appellés Highlanders. Les Lowlanders sont composés de diverses nations, d'Ecossois, d'Anglois, de Normands, de Danois, &c. Leur langue renferme quantité de termes tirés de l'ancien Saxon; mais ces termes s'abolissent tous les jours, depuis que l'anglois y a pris si fort racine, que le vieux langage écossois ne se parle plus que dans les montagnes, & dans les îles parmi le petit peuple.

LOXA (Page 9:707)

LOXA, (Géog.) ou LOJA, car c'est la même prononciation; ville d'Espagne au royaume de Grenade, dans un terroir agréable & fertile sur le Xénil, à 6 lieues de Genade. Long. 14. 5. lat. 37. 5.

Il y a une petite ville de Loxa au Pérou, dans l'audience de Quito, sur le confluent de deux petits ruisseaux, qui descendent du nord de Caxanuma, & qui tournant à l'est, & grossis de plusieurs autres, forment la riviere de Zamora, qui se jette dans le Maranon, sous le nom de Sant - Jago. Loxa est situé quatre degrés au - delà de la ligne équinoxiale, environ cent lieues au sud de Quito, un degré plus à l'ouest. La montagne de Caxanuma, célebre par l'excellent quinquina qui y croît, est à plus de deux lieues & demie au sud de Loxa. Cette petite ville a été fondée en 1546, dans un vallon assez agréable, par Mercadillo, l'un des capitaines de Gonçale Pizarrc. Son sol est d'environ 1100 toises au - dessus du niveau de la mer. Le climat y est fort doux, quoique les chaleurs y soient quelquefois incommodes. J'en par le ainsi d'après M. de la Condamine, Mém. de l'acad. des Sc. ann. 1745. (D. J.)

LOXODROMIE (Page 9:707)

LOXODROMIE, s. f. loxodromia, (Navigat. & Géométrie.) ligne qu'un vaisseau décrit sur mer, en faisant toûjours voile avec le même rhumb de vent. Voyez Rhumb.

Ce mot vient du grec, & il est formé de LO/COS2, oblique, & de DRO/MOS2, course.

Ainsi la loxodromie, qu'on appelle aussi ligne loxodromique, ou loxodrimique, coupe tous les méridiens sous un même angle, qu'on appelle angle loxodromique.

La loxodromie est une espece de spirale logarithmique tracée sur la surface d'une sphere, & dont les méridiens sont les rayons. Voyez Logarithmique (spirale). M. de Maupertuis, dans son discours sur la parallaxe de la lune, nous a donné plusieurs propriétés de la loxodromie, ainsi que dans un mémoire imprimé parmi ceux de l'académie des sciences de Paris, en 1744. Voyez l'article Capotage.

La loxodromie tourne autour du pole sans jamais y arriver, comme la logarithmique spirale tourne autour de son centre. Il est de plus évident qu'une portion quelconque de la loxodromie est toûjours en raison constante avec la portion correspondante du méridien.

Si on nomme z l'arc compris entre le pole & un point de la loxodromie, & 1 le rayon, du la différence de la longitude, on aura l'arc infiniment petit du parallele correspondant égal à d u sin. z; & cet arc doit être en raison constante avec d z, à cause que la loxodromie coupe toûjours le méridien sous le

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