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Pour que cette maladie ait lieu, il faut absolument
qu'il ne se fasse aucune digestion dans l'estomac,
que les alimens éludent entierement l'action dissolvante
des sucs gastriques,
On a cru, & sans doute avec plus de raison, que
la digestion pouvoit être empêchée par quelqu'irritation
dans les intestins, par des ulceres, par exemple;
c'est un sentiment qu'Asclepiade a le premier
soutenu, que Galien a réfuté, que quelques modernes
ont renouvellé, & qui pourroit être appuyé,
1°. sur l'Aphorisme 72. liv VII. d'Hippocrate,
La polissure, loevitas, des intestins paroît par - là être une cause très - insuffisante & précaire de la lienterie, tout au plus pourroit - elle déterminer une passion coeliaque; il en est de même de l'obstruction des vaisseaux lactés, qui est aussi fort inutile dans cette maladie, & qui n'est propre qu'à occasionner le flux chyleux. La plûpart des auteurs admettent pour cause de la lienterie toute sorte d'abscès, de suppurations internes aux reins, aux poumons, les vapeurs noires, comme dit Menjot, qui s'échappent d'une vomique ouverte, parce qu'on a observé dans la même personne ces deux maladies en même tems. Ils raisonnent à - peu - près comme ceux qui attribuent à l'opération d'un remede la guérison d'une maladie aiguë, effet constant de la nature; post hoc, concluent-ils, ego propter hoc. L'excrétion des alimens inaltérés, le défaut en conséquence du nouveau chyle, pour
Il n'est pas possible de se méprendre dans la connoissance de cette maladie. Pour la différencier des autres flux de ventre avec lesquels elle a quelque rapport, il n'y a qu'à examiner la nature des excrémens; on la distinguera surement, 1°. de la passion coeliaque, qui n'en est qu'un degré, une demi lienterie, si l'on peut ainsi parler; parce que les alimens ont souffert l'action des menstrues gastriques, ils sont dans un état chimeux; 2°. du flux chyleux dans lequel on voit du chyle mêlé avec les excremens; 3°. du cours de ventre colliquatif, par l'odeur fétide, putride, cadavéreuse qui s'exhale des excrémens, par leur couleur, &c. &c. &c. Il est à propos pour la pratique de ne pas confondre les causes qui ont produit la lienterie: elles se réduisent à deux chefs principaux, comme nous avons dit; les unes consistent dans l'abolition absolue des fonctions digestives de l'estomac, les autres dans l'irritation du conduit intestinal. Lorsque la lienterie doit être attribuée à la premiere cause, la faim canine, ensuite le défaut d'appétit, quelquefois aussi la passion coeliaque précédent; il y a ptialisme, pesanteur d'estomac, &c. Lorsqu'elle dépend de l'irritation & sur - tout de l'éxulcération des intestins, elle succede à la dissenterie, n'est point précédée de passion coeliaque, de faim canine, &c. Le malade éprouve des ardeurs, des tranchées, un morsus formicans dans le bas - ventre; il y a soif, sécheresse dans le gosier, âpreté & rudesse de la langue, les excrétions sont sanieuses, &c.
La lienterie n'est jamais, comme quelques autres
cours de ventre, salutaire, critique; c'est une maladie
très - grave, sur - tout funeste aux vieillards: il est
rare qu'on en guérisse. Nicolas Pechlin raconte n'avoir
vu que trois personnes lientériques, dont aucune
ne put réchapper. C'est à tort que M. Lieutaud dit,
& sur - tout sans restriction, que la passion coeliaque
est plus dangereuse que la lienterie.
Le danger dans la lienterie est proportionné à la fréquence des selles, à la diminution des urines, à l'état des excrémens plus ou moins altérés. Le danger est pressant & la mort prochaine si le visage est rouge, marqueté de différentes couleurs, si le basventre est mol, sale & ridé, & sur - tout si dans ces circonstances le malade est âgé. Il y a au contraire espoir de guérison si les symptômes precédens manquent, si la quantité des urines commence à se proportionner à celle de la boisson, si le corps prend quelque nourriture, s'il n'y a point de fievre, si le malade rend des vents mêlés avec les excrémens. Hippocrate regarde comme un signe très - favorable s'il survient des rots acides qui n'avoient pas encore paru; il a vérifié ce prognostic heureux dans Demanéta: ce qui prouve un commencement de digestion; [p. 492]
Il est à présumer que la lienterie par irritation est moins dangereuse que l'autre qui marque un affaissement absolu, un anéantissement extrème de l'estomac.
Curation. Chaque espece de lienterie demande des remedes particuliers; il est des cas où il ne faut qu'animer, fortifier l'estomac & en reveiller le ton engourdi; les stomachiques astringens, absorbans, sont les remedes indiqués pour remplir ces vûes. Waldschimidius remarque que dans ce cas - là les stomachiques les plus simples, les plus faciles à préparer, sont les plus appropriés & réussissent le mieux. Les plus efficaces sont, suivant cet auteur, la muscade, le gingembre en conserve, le vin d'absynthe préparé avec le mastich & les sudorifiques, l'exercice, l'équitation, & comme dit un auteur moderne, le mariage, produisent dans ces cas - là de grands effets. Si les forces de l'estomac n'étoient qu'oppressées & non pas épuisées, l'émétique pourroit convenir; son administration pourroit avoir des suites fâcheuses, il est plus prudent de s'en abstenir. Hippocrate nous avertit d'éviter dans les lienteries les purgations par le haut, sur - tout pendant l'hiver, Aphor. 12. lib. II. Puisque les rots sont avantageux dans cette maladie, il seroit peut - être utile de les exciter par les remedes appropriés, comme l'ail, la rhue, que Martial appelle ructatricem. Ces remedes seroient plus goûtés en Espagne, où c'est une coutume & non pas une indécence de chasser les vents incommodes par les voies les plus obvies.
Si la lienterie dépend d'une irritation dans le conduit intestinal, il faut emporter la cause irritante, si on la connoît, sinon tâcher d'en émousser l'activité par les laitages affadissans les plus convenables, pris surtout en lavement; on ne doit pas négliger les stomachiques: l'émétique seroit encore ici plus pernicieux. Si l'on a quelques marques d'ulceres dans les intestins, il faut avoir recours aux différens baumes de copahu, de la Mecque, du Canada, &c. les lavemens térébenthinés peuvent être employés avec succès. (M)
LIENTZ ou LUENTZ (Page 9:492)
LIENTZ ou LUENTZ, (Géog.) en latin Loncium, petite ville du Tirol sur la Drave, à 4 milles germaniques d'lunichen. Longit. 29. 10. latit. 47. 15. (D. J.)
LIER (Page 9:492)
LIER, v. act. (Gramm.) il désigne l'action d'attacher ensemble des choses auparavant libres & séparées. Il se prend au moral & au physique: l'homme est lié par sa promesse: les pierres sont liées par les barres de fer qui vont de l'une à l'autre.
Lier (Page 9:492)
Lier (Page 9:492)
On dit aussi que deux oiseaux se lient lorsqu'ils se font compagnie & s'unissent pour poursuivre le héron & le serrer de si près, qu'ils semblent le lier & le tenir dans leurs serres. A l'égard de l'autour, on dit empiéter.
LIERNE (Page 9:492)
LIERNE, s. f. (Hydr.) piece de bois qui sert à tirer les fils de pieux d'une palée; elle est boulonnée & n'a point d'entailles comme la morze pour accoler les pieux. On lierne souvent les pieux d'un batardeau. (K)
Lierne (Page 9:492)
Liernes (Page 9:492)
Liernes (Page 9:492)
LIERRE (Page 9:492)
LIERRE, hedera, s. m. (Hist. nat. Bot.) genre de
plante à fleur en rose composée de plusieurs pétales
disposés en rond; il sort du milieu de la fleur un pistil
qui devient dans la suite une baie presque ronde &
remplie de semences arrondies sur le dos, & plates
sur les autres côtés. Tournefort, inst. rei herb. Voyez
Lierre (Page 9:492)
Le tronc du lierre grossit avec l'âge, & il s'en
trouve quelquefois qui ont un pié & demi de tour:
cet arbrisseau s'attache fortement à tous les objets
qu'il peut atteindre, & qui peuvent le soutenir &
l'élever au moyen de quantité de fibres ou griffes
dont ses branches sont garnies; elles s'appliquent
sur le mortier des murailles, & sur l'écorce des arbres,
avec une ténacité à l'épreuve de la force des
vents & des autres injures du tems. Ces griffes ont
tant d'activité, qu'elles corrompent & brisent le mortier
des murailles, & quelquefois les font écrouler,
sur - tout lorsque l'arbrisseau vient à périr. On observe
que ces griffes qui semblent être des racines,
n'en font pas les fonctions; car quand on coupe un
lierre au - dessus des racines qui sont en terre, le tronc
& toutes les branches se dessechent & périssent; &
si quelque partie continue de végéter, ce sera parce
que quelques branches se seront insinuées dans le
mur, & y auront pris racine; c'est dans ce cas qu'il
est très - difficile de les faire périr. La même force
des griffes en question agit sur les plus gros arbres;
dès que le lierre s'en est emparé, il enveloppe le
tronc, se répand sur toutes les branches, pompe la
seve, couvre les feuilles, & fait tant d'obstacles à la
végétation, que l'arbre périt à la fin. On peut remarquer
sur le lierre des feuilles de trois différentes formes,
selon la différence de son âge. Pendant qu'il rampe
à terredans sa premiere jeunesse, elles sont de la figure
d'un fer de lance allongé sans échancrure; quand
il s'est attaché aux murs ou aux arbres, ses feuilles
sont échancrées en trois parties; elles sont d'un verd
plus brun que les premieres, & elles sont mouchetées
de taches blanchâtres; mais lorsque l'arbrisseau
domine sur les objets auxquels il s'est attaché, ses
feuilles sont presqu'ovales, & d'un verd jaunâtre.
Au surplus, sa feuille à tout âge, est toujours ferme,
épaisse, luisante en - dessus, & à l'épreuve de toutes
les intempéries. Le lierre ne donne ses fleurs qu'au
mois de Septembre; elles viennent en bouquet, sont
petites, de couleur d'herbe, sans nul agrément, ni
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