ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"489"> par - dessus, blanchâtres par - dessous; mais elles sont plus larges, plus longues, plus molles & plus vertes en dessus; quelquefois elles sont un peu dentelées par les bords, & piquantes, d'autres fois unies & sans dentelures. Ses chatons & ses glands sont pareillement semblables à ceux du chêne verd; mais le gland du liége est plus long, plus obtus, d'un goût plus désagréable que celui de l'yeuse. Il en part ordinairement deux d'un même pédicule, qui est ferme & court. Le calice du gland est aussi plus grand & plus velu que celui de l'yeuse.

Cet arbre croît dans les pays chauds, en Espagne, en Portugal, en Italie, en Provence, en Gascogne, vers les Pyrénées & en Roussillon. Il donne une écorce plus épaisse, & meilleure à proportion qu'il vieillit, & c'est de cette écorce inutile en Médecine, mais qu'on emploie à divers autres usages, que cet arbre tire tout son lustre. Son fruit sert à nourrir les cochons, & les engraisse mieux, à ce qu'on dit, que les glands des autres chênes. (D. J.)

Liege (Page 9:489)

Liege, (Mat. méd.) on trouve encore parmi le peuple des femmes qui croient à la vertu du liége porté en amulette pour faire perdre le lait sans danger. Les Médecins & les gens raisonnables n'ont plus de foi pour les propriétés de cette classe, quoiqu'ils attachent encore un collier de bouchons de liége enfilés au cou de leurs chiennes & de leurs chates qui ont perdu leurs petits. (b)

Liege (Page 9:489)

Liege, (Arts & Comm.) écorce extérieure de l'arbre qui porte le même nom.

Pour lever cette écorce, on fend le tronc de l'arbre depuis le haut jusqu'en bas, en faisant aux deux extrémités une incision coronale. On choisit ensuite un tems sec & assuré pour lever cette grosse écorce; car l'écorce inférieure, qui est encore tendre, se gâteroit & feroit périr l'arbre, s'il survenoit des pluies abondantes après la récolte du liége. Il est vrai que ce mal n'arrive guere dans les pays chauds, où le tems est en général fort constant. Quand on a dépouillé l'arbre, qui pour cela ne meurt pas, on met l'écorce en pile dans quelque mare, dans quelque étang, où on la charge de pierres pesantes pour l'applatir de toutes parts & la réduire en tables. On la retire ensuite de la mare, on la nettoie, on la fait sécher, & quand elle est suffisamment seche on la net en balles pour la commodité du transport.

On emploic le liége pour les pantoufles, pour des patins, mais sur - tout pour boucher des cruches & des bouteilles; les pêcheurs s'en servent aussi à faire ce qu'ils appellent des patenostres pour suspendre leurs filets sur l'eau. Enfin, le liége sert à divers autres usages. Les Espagnols, par exemple, le calcinent dans des pots couverts pour le réduire en une cendre noire, extrèmement légere, que nous appellons noir d'Espagne, qui est fort employé par plusieurs ouvriers. Aujourd'hui on fait ce noir par - tout, & mieux que sur les lieux.

On distingue dans le commerce, dit M. Savary, deux sortes de liége, le liege blanc ou de France, & le liége noir ou d'Espagne. Le liége blanc doit être choisi en belles tables unies, légeres, sans noeuds ni crevasses, d'une moyenne épaisseur, d'un gris jaunâtre dessus & dedans, & qui se coupent nettement. Le liége noir doit avoir les mêmes qualités, à la réserve de l'épaisseur & de la couleur extérieure; car le plus épais & le plus noir au dehors, est le plus estimé. (D. J.)

Liege fossile (Page 9:489)

Liege fossile, (Hist. nat.) suber montanum: on nomme ainsi une espece de pierre extrèmement légere qui paroît composée de fibres ou de filets flexibles, & d'un tissu spongieux comme le liége. Wallerius le regarde comme une espece d'amiante, aussi - bien que la chair fossile, caro fossilis, qui se trouve en quelques endroits du Languedoc. Cette pierre entre en fusion dans le feu, & s'y change en un verre noir. Voyez Wallerius, minéralogie.

Liege (Page 9:489)

Liege, (Géog.) ville d'Allemagne dans le cercle de Westphalie, capitale de l'évêché du même nom, dont l'évêque est souverain, & suffragant de Cologne.

On nomme aujourd'hui cette ville en latin Leodium, Leodicum & Leodica; selon Boxhornius on la nommoit anciennement Legia, à cause d'une légion romaine que les habitans du pays défirent, de même que cinq cohortes commandées par Cotta & par Sabinus, comme le remarque César, liv. V. On l'appelle en allemand Luttich, & en Hollandois Luyk.

La plûpart des meilleurs écrivains prétendent que S. Hubert, originaire d'Aquitaine, qui florissoit en 700, fut le premier évêque de cette ville, qu'il la fonda, lui donna le nom de Legia, & qu'avant son tems ce n'étoit qu'un village.

Quoique cette ville soit soumise à son évêque pour le temporel & le spirituel, elle jouit de si grands privileges qu'on peut la regarder comme une république libre, gouvernée par ses bourgmestres, par ses sénateurs & par ses autres magistrats municipaux; car elle a trente - deux colléges d'artisans, qui partagent une partie de l'autorité dans le gouvernement, & portent l'aisance dans la ville; mais le nombre de ses églises, de ses abbayes, & de ses monasteres, lui font un tort considérable. Pétrarque en sortant de cette ville, écrivit à son amante: Vidi Leodium insignem clero locum; il diroit encore la même chose.

Son évêché renfermoit autrefois tout le comté de Namur, une grande partie du duché de Gueldres & de celui de Brabant. Il n'a plus cette étendue, cependant il comprend encore sous sept archidiaconés vingt & un doyennés ruraux, & en tout environ 1500 paroisses.

Le pays de Liege est divisé en dix drossarderies ou grands bailliages qui sont à la collation du prince, quelques villes, Liege, Tongres, Huy, Maseick, Dinant, Hassel, &c. plusieurs gros bourgs, baronnies & seigneuries, sur lesquelles l'évêque a la jurisdiction de prince ou d'évêque. Le terroir y est fertile en grains, fruits & venaison. Il se trouve dans le pays des mines de fer & quelques - unes de plomb, avec des carrieres d'une espece de charbon de terre, qu'on appelle de la houille.

La ville de Liege est située dans une vallée agréable, abondante, environnée de montagnes que des vallons séparent, avec des prairies bien arrosées, sur la Meuse, à 5 lieues N. E. de Huy, 4 S. de Mastricht, 14 N. E. de Namur, 25 S. O. de Cologne, 26 N. de Luxembourg, 30 N. O. de Mons, 77 N. E. de Paris. Long. selon Cassini, 26d. 6'. 30". latit. 50. 40.

« C'est ici qu'est décédé à l'âge de 55 ans, le 7 Août 1106, Henri IV, empereur d'Allemagne, pauvre, errant, & sans secours, plus misérablement encore que Grégoire VII, & plus obscurément, après avoir si long - tems tenu les yeux de l'Europe ouverts sur ses victoires, sur ses grandeurs, sur ses infortunes, sur ses vices & sur ses vertus. Il s'écrioit en mourant, au sujet de son fils Henri V: Dieu des vengeances, vous vengerez ce parricide! De tous tems les hommes ont imaginé que Dieu exauçoit les malédictions des mourans, & sur - tout des peres; erreur utile & respectable, si elle arrêtoit le crime ». Voltaire, Hist. universelle, tom. I. pag. 280. (D. J.)

Liege (Page 9:489)

Liege, c'est un morceau de bois en forme de petite aîle, qui est aux deux côtés du pommeau de la selle, & qui s'appelle batte, lorsqu'il est couvert de cuir & embelli de clous. On dit: ce liege est décollé. Ce mot vient de ce qu'autrefois la batte étoit de liége; mais on la fait aujourd'hui de bois. V. Selle. [p. 490]

LIEN (Page 9:490)

LIEN, s. m. (Gramm.) il se dit de tout ce qui unit deux choses l'une à l'autre; il se prend au physique & au moral. Le lien d'une gerbe; le lien de l'amitié.

Lien (Page 9:490)

Lien, double, (Jurisprud.) voyez Double lien.

Liens (Page 9:490)

Liens, (Chirurgie.) bandes de soie, de fil ou de laine, dont on se sert pour contenir les malades, principalement dans l'opération de la taille, afin qu'ils ne changent point de situation, & ne puissent faire aucuns mouvemens qui pourroient rendre dangereuse à différens égards une opération qui exige une si grande précision.

On met ordinairement le malade sur le bord d'une table garnie d'un matelas, & de quelques oreillers pour soutenir la tête & les épaules. Cette situation presque horisontale, est préférable au plan incliné qu'on obtenoit avec une chaise renversée sous le matelas, ou avec un dossier à crémailliere, Plan. XII. fig. 2.

Lorsque le malade est assis sur le bord de la table, on applique les liens. Ce sont ordinairement des bandes de cinq ou six aunes de long, larges de trois ou quatre travers de doigt. On pose le milieu des deux liens sur le col au - dessus des épaules: deux aides placés, l'un à droite, l'autre à gauche, font passer, chacun de son côté un chef de liens par - devant la clavicule, & l'autre chef sur l'omoplatte. Ils les amenent sous l'aisselle où on les tourne deux ou trois fois en les cordelant. Ensuite on fait approcher les genoux du malade le plus que l'on peut vers son ventre, & dans ce tems on fait passer un des liens entre les cuisses & l'autre par dehors; on les joint ensemble tous deux par - dessus, en les cordelant une fois. On fait pareillement approcher les talons du malade vers les fesses, tandis qu'on engage la jambe de la même façon. Après quoi on lui fait mettre quatre doigts de la main sous le pié, & le pouce au - dessous de la malléole externe, comme s'il vouloit prendre son talon. Dans cette situation, on lui engage les poignets & la main avec la jambe & le pié, observant de passer les chefs de liens par - dessous le pié en forme d'étrier, & ensuite on les conduit entre les piés & les pouces des mains, parce qu'il faut serrer médiocrement; ce qui suffiroit néanmoins pour incommoder les pouces, si on les engageoit. Voyez Pl. IX. fig. 3. Elle représente en outre la situation d'un aide qui comprime sur les épaules; & montre d'un côté l'attitude de ceux qui doivent contenir les jambes & les cuisses pendant l'opération.

Cet appareil a quelque chose d'effrayant pour le malade. On pourroit se dispenser de cette maniere de lier qui imprime quelquefois de la terreur aux assistans mêmes. M. Raw ne se servoit que de lacs pour contenir & fixer simplement les mains avec les piés, au moyen de quelques circonvolutions des chefs d'une bande. M. Ledran a imaginé des liens assez commodes, & qui assujettissent suffisamment les malades, sans l'embarras des grands liens ordinaires. Une tresse de fil fort, large de deux pouces, longue de deux piés ou environ a ses deux bouts réunis par une couture. Cette tresse pliée en deux, n'a plus qu'un pié de long. Un noeud coulant fait d'une pareille tresse, rapproche & embrasse ensemble les deux côtés de ce lien, qui alors fait une espece de 8. Ce noeud n'est pas fixe: on peut le faire couler vers l'un ou l'autre bout du lien. Voyez Pl. IX. fig. 6. & 7.

Pour s'en servir, chacun des deux aides passe une des mains du malade dans un des bouts du lien, & il l'assujettit avec le noeud coulant à l'endroit de la jointure du poignet; aussi - tôt il fait passer l'autre bout du lien dans le pié, en forme d'étrier. Il porte une de ses mains entre les bras & le jarret du malade pour le lui soutenir, & de l'autre main il lui soutient le pié.

Plusieurs lithotomistes prennent pour liens des ceintures de laine en réseau, dont les couriers se serrent le ventre. On met cette ceinture en double: on fait dans l'anse un noeud coulant dans lequel on engage le poignet; les deux chefs servent à fixer la main & le pié par différens croisés, & l'on en noue les extrémités. Cette ligature molette & épaisse peut être serrée assez fermement, & elle ne laisse aucune impression comme les bandes de fil. J'en ai introduit l'usage à l'hôpital de la charité de Paris en 1758.

On ne lie point les petits enfans: il suffit de les contenir de la façon que le représente la fig. 4. Planche XII.

On donne aussi le nom de liens à des rubans de sil larges d'un pouce ou environ, dont on se sert pour contenir les fanons dans l'appareil d'une fracture. Nous en avons parlé au mot Fanon, terme de Chirurgie. (Y)

Lien (Page 9:490)

Lien d'assemblage, outil de Charron. Voyez Bride.

Lien (Page 9:490)

Lien, terme de Chapelier, se dit du bas de la forme du chapeau, ou de l'endroit du chapeau jusqu'où ils font descendre la ficelle.

Liens (Page 9:490)

Liens, (Charpente.) est une piece de bois qui se met en angle sous une autre piece pour la soutenir & l'allier avec une autre, comme les jambes de force avec les entraits, &c. Voyez nos Pl. de Charpente & leur explic. tom. II. part. I.

Lien (Page 9:490)

Lien, (Serrurerie.) c'est une piece qui, dans les grilles, rampes, & autres ouvrages de cette nature, lie les rouleaux ensemble dans les parties où ils se touchent, & fait solidité & ornement aux panneaux. Le lien à cordon est celui au milieu du champ duquel on a pratiqué l'ornement appellé cordon.

Le lien est fait d'une lame de fer battue, épaisse d'une ligne ou deux, suivant l'ouvrage, large de sept à huit; on tourne cette lame sur un mandrin; on laisse aux deux bouts de quoi former des tenons qui recevront la quatrieme partie du lien, qui sera percée à ses extrémités de trous où les tenons entreront & seront rivés.

Les liens à cordons s'estampent; ils sont de quatre pieces: on déformeroit le cordon en les pliant, s'ils n'étoient que de deux.

Liens (Page 9:490)

Liens, (Vitrier.) sont de petites bandes de plomb d'une ou deux lignes de large sur une d'épaisseur, qui sont soudées sur le plomb des panneaux, & qui servent à attacher les verges de fer pour entretenir lesdits panneaux.

Moule à liens est un moule à deux branches comme un gauffrier, qui sert à faire plusieurs liens à - la fois.

LIENNE (Page 9:490)

LIENNE, s. f. terme de Tisserand; ce sont les fils de la chaîne dans lesquels la treme n'a point passé, parce qu'ils n'ont pas été levés ou baissés par les marches.

LIENTERIE (Page 9:490)

LIENTERIE, s. f. (Medecine.) LEIENTERIA. Ce nom est composé de deux mots grecs, LEION, qui signifie glissant, poli; & ENTERON, intestin. On s'en sert pour désigner un flux de ventre alimenteux, dans lequel on rend par les selles les alimens indigérés tels qu'on les a pris. L'étymologie de ce nom vient de l'idée fausse qu'avoient les anciens, regardant cette maladie comme une suite nécessaire du poli contre nature des intestins; ils l'appelloient lienterie, comme s'ils eussent dit LEIOTH TWN ENTERWN, polissure des intestins. Le symptôme principal, univoque, nécessaire, seul diagnostic, est cette excrétion fréquente des alimens inaltérés; à ce symptôme se joignent quelquefois des nausées, vomissemens, pesanteur d'estomac, ptialisme, &c. d'autres fois des douleurs, tranchées; les selles sont sanguinolentes. Assez souvent la lienterie est précédée, mais rarement accompagnée de KUNOREXIA, faim canine, à la suite de la quelle vient l'anorexie ou défaut d'appétit, & enfin la lienterie se déclare; la maigreur, la foiblesse, l'exténuation ne

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