ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"555"> linéale lorsque sa progression suit l'ordre des lignes de degré en degré. (A)

LINEAMENT (Page 9:555)

LINEAMENT, s. m. (Divin.) trait fini ou petits signes qu'on observe dans le visage, & qui en font la délicatesse. C'est ce qui fait qu'on conserve toûjours le même air, & qu'un visage ressemble à un autre.

C'est par - là que les Physionomistes prétendent juger du tempérament & des inclinations. Voyez Physionomie & Visage.

Les Astrologues, Devins & autres charlatans, s'imaginent aussi connoître par ce moyen quelle doit être la bonne ou mauvaise fortune d'une personne.

LINFICIUS LAPIS (Page 9:555)

LINFICIUS LAPIS, (Hist. nat.) pierre inconnue qui, si l'on s'en rapporte à Ludovico Doleo, avoit la vertu de guérir le mal caduc & un grand nombre d'autres maladies.

LINGAM (Page 9:555)

LINGAM, (Histoire des Indiens.) autrement LINGAN ou LINGUM; divinité adorée dans les Indes, sur - tout au royaume de Carnate: cette divinité n'est cependant qu'une image infâme qu'on trouve dans tous les pagodes d'Isuren. Elle offre en spectacle l'union des principes de la génération, & c'est à cette idée monstrueuse que se rapporte le culte le plus religieux. Les bramines se sont reservé le privilege de lui présenter des offrandes; privilege dont ils s'acquittent avec un grand respect & quantité de cérémonies. Une lampe allumée brûle continuellement devant cette idole; cette lampe est environnée de plusieurs autres branches, & forme un tout assez semblable au chandelier des Juifs qui se voit dans l'arc triumphal de Titus; mais les dernieres branches du candélabre ne s'allument que lorsque les bramines font leur offrande à l'idole. C'est par cette représentation qu'il prétendent enseigner que l'être suprème qu'ils adorent sous le nom d'Isuren, est l'auteur de la création de tous les animaux de différentes especes. Voyez de plus grands détails dans le christianisme des Indes de M. de la Croze, ouvrage bien curieux pour qui sait le lire en philosophe. (D. J.)

LINGE (Page 9:555)

LINGE, s. m. (Gramm.) il se dit en général de toute toile mise en oeuvre. Il y a le linge de table, le linge fin, le gros linge, le linge de jour, le linge de nuit, &c. Voyez l'article Toile.

LINGEN (Page 9:555)

LINGEN, (Géogr.) ville d'Allemagne dans la Westphalie, capitale d'un petit comté de même nom que le roi de Prusse possede aujourd'hui. Lingen est sur l'Embs, à 12 lieues N. O. d'Osnabruck, 15 N. O. de Munster. Long. 25. 5. lat. 52. 32. (D. J.)

LINGERES (Page 9:555)

LINGERES, s. f. (Commerce.) femmes qui font le commerce du linge & de la dentelle; elles s'appellent maîtresses lingeres, toilieres, canevassieres. Pour être reçues à tenir boutique, il faut avoir été apprentisse deux ans: les femmes mariées ne sont point admises à l'apprentissage, & chaque maîtresse ne peut avoir qu'une apprentisse à - la - fois. Elles vendent toutes sortes de marchandises en fil & coton; elles contractent sans le consentement de leurs maris; elles ont quatre jurées, dont deux changent tous les ans, l'une femme & l'autre fille.

LINGERIE (Page 9:555)

LINGERIE, s. f. il a deux acceptions; il se dit de l'endroit destiné dans une grande maison à serrer le linge, & de tout commerce en linge, comme dans cette phrase, il fait la lingerie, où le mot lingerie se prend dans le même sens que dans celle - ci: il fait la bijouterie.

LINGHE, la (Page 9:555)

LINGHE, la, ou la LINGE, (Géog.) riviere des Pays - Bas; elle a sa source en Gueldres dans le haut Betuwe, & tombe à Gorkom dans la Meuse. (D. J.)

LINGELLE (Page 9:555)

LINGELLE, s. f. (Comm.) Voyez Flanelle.

LINGONS (Page 9:555)

LINGONS, (Géogr. anc.) Lingones dans Tacite, nom d'un ancien peuple & d'une ancienne province de France, aujourd'hui le Langresi. César est le premier qui ait fait mention de ce peuple; il leur ordonne de lui fournir du froment qu'ils recueilloient en abondance, au rapport de Claudien, II. stilic, v. 94. Strabon a corrompu le nom des Lingones, car tantôt il les appelle Liggones, & tantôt Lincasii.

Ces peuples, aussi - bien que les AEdni, eurent le titre d'alliés des Romains; ce qui fait que Pline les appelle Lingones foederati. De son tems ils étoient attribués à la Gaule belgique, & dans la suite ils furent mis dans la Gaule celtique. Comme ils sont situés au milieu de ces deux Gaules, il n'est pas étonnant qu'ils aient été attribués tantôt à l'une, tantôt à l'autre.

Tacite, hist. liv. I. fait mention de civitas Lingonum; mais par le mot civitas on ne doit point entendre la capitale seulement, il faut entendre tout le pays, solum Lingonicum, comitatum Lingonicum, pagum Lingonicum, qui étoit très - opulent au rapport de Frontin, & qui fournit 70 mille hommes armés à l'empereur Domitien.

Aussi met - on sous la dépendance des anciens Lingons une grande quantité de pays; savoir le pays des Altuarii, le Duesnois, le Léçois, le Dijénois (aujourd'hui le Dijonois), l'Onchois, le Tonnerrois, le Bassigny, le pays de Bar - sur - Seine & de Bar - sur - Aube: du - moins presque tous ces pays étoient compris anciennement sous la dénomination de pagus Lingonicus. Son état présent est bien différent; il fait seulement une partie de la généralité & du gouvernement de Champagne, quoique le diocèse de l'évêque s'étende plus loin. Voyez Langres.

Il ne faut pas confondre les Ligones de la Gaule belgique ou celtique, avec les Ligones, peuples de la Gaule cispadane: ceux - ci tiroient leurs noms des Gaulois, Ligons, qui avoient passé en Italie avec les Boiens. leur pays n'étoit pas considérable; ils étoient séparés des Veneti par le Pô, de la Toscane par l'Apennin, des Boïens, au couchant, par la riviere d'Idice, & étoient bornés à l'orient par le fleuve Montone. L'on voit par - là que leur territoire comprenoit une partie du Bolognèse, de la Romagne propre, & de la Romagne slorentine. (D. J.)

LINGOT (Page 9:555)

LINGOT, s. m. (Chimie.) morceau de métal brut qui n'est ni monnoyé ni ouvragé, n'ayant reçu d'autre façon que celle qu'on lui a donnée dans la mine en le fondant & le jettant dans une espece de moule ou creux que l'on appelle lingotiere.

Les lingots sont de divers poids & figures, suivant les différens métaux dont ils sont formes. Il n'y a que l'or, l'argent, le cuivre & l'étain qui se jettent en lingots.

LINGOTIERE (Page 9:555)

LINGOTIERE, s. f. en terme d'Orfeverie, est un morceau de fer creux & long pour recevoir la matiere en fusion, ce qui forme le lingot. Le plus grand mérite d'une lingotiere est d'être sans paille; il y en a de différentes grandeurs, avec des piés ou sans piés. Il faut qu'elles soient un peu plus larges du haut que du bas pour que le lingot puisse sortir en la renversant. Quand on voit que la matiere est bientôt prête à jetter, l'on fait chauffer la lingotiere assez pour que le suif fonde promptement; quand on en met pour la graisser, l'on n'en laisse que ce qui est resté après l'avoir retournée, ensuite l'on jette. Voyez Jetter. Il y en a quelques - unes où il y a une petite élévation pour poser le creuset, afin de faciliter celui qui jette. Voyez nos Pl. d'Orfevr.

LINGUAL, le (Page 9:555)

LINGUAL, le, adj. (Anat.) ce qui appartient à la langue. Voyez Langue.

Nerf lingual, voyez Hypoglosse.

Artere sub - linguale, voyez Ranine.

Glande sub - linguale, voyez Hypoglotide.

Lingual (Page 9:555)

Lingual, adj. (Bandage.) terme de Chirurgie. Machine pour la réunion des plaies transversales de [p. 556] la langue, imaginé par M. Pibrac, & décrite dans une dissertation qu'il a donnée à l'académie royale de Chirurgie, sur l'abus des sutures, tome. III.

Les sutures ont prévalu dans presque tous les cas sur les autres moyens de réunion, parce qu'il a toujours été plus facile d'en faire usage, que d'appliquer son esprit dans des circonstances difficiles à imaginer un bandage qui remplît, par un procédé nouveau, toutes les intentions de l'art & de la nature. Ambroise Paré, le premier auteur qui ait parlé expressément du traitement des plaies de la langue, rapporte trois observations de plaies à cette partie, auxquelles il a fait la suture avec succès. Elle avoit été coupée entre les dents à l'occasion de chûtes sur le menton. Ce grand praticien prescrit la précaution de tenir la langue avec un linge, de crainte qu'elle n'échappe dans l'opération. La suture est très - difficile, quelque précaution qu'on prenne, sur - tout pour peu que la division soit éloignée de l'extrémité. Ambroisé Paré ne désespéroit pas qu'on ne réussît à trouver un meilleur moyen: M. Pibrac l'a imaginé. Une demoiselle, dans un accès d'épilepsie, se coupa la langue obliquement entre les dents: la portion divisée qui ne tenoit plus que par une petite quantité de fibres sur un des côtés, étoit pendante hors de la bouche; en attendant qu'on avisât aux moyens les plus convenables, M. Pibrac crut devoir retenir cette portion par un morceau de linge en double qu'il mit transversalement en forme de bande entre les dents. Le succès avec lequel la portion de langue coupée fut retenue dans la bouche, suggéra à M. Pibrac l'invention d'une petite bourse de linge fin pour loger exactement la langue, voyez Pl. XXXVI. fig. 1 & 2; il trouva le moyen de l'assujettir, en l'attachant à un fil d'archal a a replié sous le menton, & qu'il étoit facile de fixer par deux rubans b, b, b, liés derriere la tête: ce qui représente assez bien un bridon. La langue est vûe dans la bourse, fig. 2, & la machine en place, fig. 3.

Rien n'est plus commode que cet instrument pour réunir les plaies de la langue & maintenir cette partie sans craindre le moindre dérangement. Il suffit de fomenter la plaie à - travers la poche avec du vin dans lequel on a fait fondre du miel rosat. S'il s'amasse quelqu'espece de limon dans le petit sac, il est aisé de le nettoyer avec un pinceau trempé dans le vin miellé, & d'entretenir par ce moyen la plaie toujours nette.

Ce bandage est extrémement ingénieux & d'une utilité marquée: cette invention enrichit réellement la Chirurgie; c'est un présent fait à l'humanité, cet éloge est mérité. L'inconvénient de notre siecle, c'est qu'on loue avec un faste imposant des inventions superflues ou dangereuses comme utiles & admirables, & que le suffrage public instantané est pour ceux qui se vantent le plus, & dont la cabale est la plus active. Le bandage lingual a été placé sans ostentation dans les mémoires de l'académie royale de Chirurgie, & ne sera vu dans tous les tems qu'avec l'approbation qui lui est dûe. (Y)

Linguale (Page 9:556)

Linguale, adj. f. (Gram.) Ce mot vient du latin lingua la langue, lingual, qui appartient à la langue, qui en dépend.

Il y a trois classes générales d'articulations, les labiales, les linguales & les gutturales. (Voyez H & Lettres.) Les articulations linguales, sont celles qui dépendent principalement du mouvement de la langue; & les consonnes linguales sont les lettres qui représentent ces articulations. Dans notre langue, comme dans toutes les autres, les articulations & les lettres linguales sont les plus nombreuses, parce que la langue est la principale des parties organiques, nécessaires à la production de la parole. Nous en avons en françois jusqu'à treize, que les uns classisient d'une maniere, & les autres d'une autre. La division qui m'a paru la plus convenable, est celle que j'ai déja indiquée à l'article Lettres, où je divise les linguales en quatre classes, qui sont les dentales, les sifflantes, les liquides & les mouillées.

J'appelle dentales celles qui me paroissent exiger d'une maniere plus marquée, que la langue s'appuie contre les dents pour les produire: & nous en avons cinq; n, d, t, g, q, que l'on doit nommer ne, de, te, gue, que, pour la facilité de l'épellation.

Les trois premieres, n, d, t, exigent que la pointe de la langue se porte vers les dents supérieures, comme pour retenir le son. L'articulation n le retient en effet, puisqu'elle en repousse une partie par le nez, selon la remarque de M. de Dangeau, qui observa que son homme enchifrené, disoit, je de saurois, au lieu de je ne saurois: ainsi n est une articulation nasale. Les deux autres d & t sont purement orales, & ne different entr'elles que par le degré d'explosion plus ou moins fort, que reçoit le son, quand la langue se sépare des dents supérieures vers lesquelles elle s'est d'abord portée; ce qui fait que l'une de ces articulations est foible, & l'autre forte.

Les deux autres articulations g & q ont entr'elles la même différence, la premiere étant foible & la seconde forte; & elles différent des trois premieres, en ce qu'elles exigent que la pointe de la langue s'appuie contre les dents inforieures, quoique le mouvement explosif s'opere vers la racine de la langue. Ce lieu du mouvement organique a fait regarder ces articulations comme gutturales par plusieurs auteurs, & spécialement par Wachter. Glossar. germ. Proleg. sect. 2. §. 20. & 21. Mais elles ont de commun avec les trois autres articulations dentales, de procurer l'explosion au son & en augmentant la vîtesse par la résistance, & d'appuyer la langue contre les dents; ce qui semble leur assurer plus d'analogie avec celles - là, qu'avec l'articulation gutturale h, qui ne se sert point des dents, & qui procure l'explosion au son par une augmentation réelle de la force. Voyez H. Mais voici un autre caractere d'affinité bien marqué dans les événemens naturels du langage; c'est l'attraction entre le n & le d, telle qu'elle a été observée entre le m & le b (Voyez Lettres), & la permutation de g & de d. « Je trouve, dit M. de Dangeau (opusc. pag. 59.), que l'on a fait .... de cineris, cendre; de tenor, tendre; de ponere, pondre; de veneris dies, vendredi; de gener, gendre; de generare, engendrer; de minor, moindre. Par la même raison à peu près, on a changé le g en d, entre un n & un r; on a fait de fingere, feindre; de pingere, peindre; de jungere, joindre; de ungere, oindre; parce que le g est à peu près la même lettre que le d». On voit dans les premiers exemples, que le n du mot radical a attiré le d dans le mot dérivé; & dans les derniers, que le g du primitif est changé en d dans le dérivé; ce qui suppose entre ces articulations une affinité qui ne peut être que celle de leur génération commune.

Les articulations linguales que je nomme sifflantes, different en effet des autres, en ce qu'elles peuvent se continuer quelque - tems & devenir alors une espece de sifflement. Nous en avons quatre, z, s, j, ch, qu'il convient de nommer ze, se, je, che. Les deux premieres exigent une disposition organique toute différente des deux autres; & elles different du fort au foible; ainsi que les deux dernieres. On doit bien juger que ces lettres sont plus ou moins commuables entr'elles, à raison de ces différences. Ainsi le changement de z en s est une regle générale dans la formation du tems, que je nommerois présent postérieur, mais que l'on appelle communément le futur des verbes en ZW de la quatrieme con<pb->

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