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LIQUIDE (Page 9:567)
LIQUIDE, adj. f. (Gram.) on appelle articulations
& consonnes liquides, les deux linguales l &
r. Voyez
Liquide (Page 9:567)
M. Mariotte au commencement de son traité du mouvement des eaux, donne une idée un peu différente du corps liquide. Selon lui liquide, est ce qui étant en quantité suffisante, coule & s'étend au - dessous de l'air, jusqu'à ce que sa surface se soit mise de niveau; & comme l'air & la flamme n'ont pas cette propriété, M. Mariotte ajoute que ce ne sont
Les liquides, selon plusieurs physiciens, sont dans un mouvement continuel. Le mouvement de leurs parties n'est pas visible, parce que ces parties sont trop petites pour être apperçues; mais il n'est pas moins réel. Entre plusieurs effets qui le prouvent, selon ces philosophes, un des principaux est la dissolution & la corruption des corps durs causée par les liquides. On ne voit, par exemple. aucun mouvement dans de l'eau - forte qu'on a laissé reposer dans un verre; cependant si l'on y plonge une piece de cuivre, il se fera d'abord une effervescence dans la liqueur: le cuivre sera rongé visiblement tout - autour de sa surface, & enfin il disparoîtra en laissant l'eau - forte chargée par - tout & uniformément de ses parties devenues imperceptibles, & teintes d'un bleu tirant sur le verd de mer. Ce que les eaux fortes font à l'égard des métaux, d'autres liquides le font à l'égard d'autres matieres; chacun d'eux est dissolvant par rapport à certains corps, & plus ou moins, selon la figure, l'agitation, & la subtilité de ses parties. Or il est clair que la dissolution suppose le mouvement, ou n'est autre chose que l'effet du mouvement. Ce n'est pas le cuivre qui se dissout de lui - même; il ne donne pas aussi à la liqueur l'agitation qu'il n'a pas; le repos de ses parties, & le repos des parties du liquide joints ensemble, ne produiront pas un mouvement. Il faut donc que les parties du liquide soient véritablement agitées, & qu'elles se meuvent en tous sens, puisqu'elles dissolvent de tous côtés & en tous sens des corps sur lesquels elles agissent. Quoiqu'il y ait des corps tels que la flamme, dont les parties sont extrèmement agitées de bas en haut, ou du centre vers la circonférence par un mouvement de vibration ou de ressort, ils ne sauroient néanmoins être appellés liquides, & ce ne sont que des fluides, parce que le mouvement en tous sens, le poids, & peut - être d'autres circonstances qui pourroient déterminer leurs surfaces au niveau, leur manquent.
Un liquide se change en fluide par l'amas de ses parcelles lorsqu'elles se détachent de la masse totale, comme on voit qu'il arrive à l'eau qui se résout en vapeurs: car les brouillards & les nuages sont des corps ou des amas fluides, quoique formés de l'assemblage de parcelles liquides; de même un fluide proprement dit, peut devenir liquide, si l'on insere dans les intervalles des parties qui le composent, quelque matiere qui les agite en tous sens, & les détermine à se ranger de niveau vers la surface supérieure.
Les parties intégrantes des liquides sont solides, mais plus ou moins, disent les Cartésiens, selon que la matiere subtile les comprime davantage, ou par la liberté & la vîtesse avec laquelle elle se meut entre elles, ou par la quantité & la qualité des surfaces qui joignent entre eux les élémens ou parties encore plus petites, qui composent les premieres. Ces parties intégrantes sont comme environnées de toute part de la matiere subtile; elles y nagent, y glissent, & suivent en tous sens les mouvemens qu'elle leur imprime, soit que le liquide se trouve dans l'air, soit qu'il se trouve dans la machine pneumatique. C'est le plus ou le moins de cette matiere enfermée dans un liquide, selon qu'elle a plus ou moins d'agitation & de ressort, qui fait principalement, selon ces philosophes, le plus ou le moins de liquidité: mais le plus ou le moins d'agitation de cette matiere dépend de la grosseur, de la figure, de la nature des surfaces planes ou convexes, ou con<pb-> [p. 568]
On demande comment se peut - il que les parties intégrantes des liquides étant continuellement agitées par la matiere subtile, elle ne les dissipe pas en un moment: soit, par exemple, un verre à demi-plein d'eau, on voit bien que cette eau est retenue vers les côtés & au - dessous, par les parois du verre; mais qu'est - ce qui la retient au - dessus? Si l'on dit que le poids de l'atmosphere ou la colonne d'air, qui appuie sur la surface de cette eau, la retient en partie; le même liquide qui se conserve dans l'air, ne se conservant pas moins dans la machine pneumatique, après qu'on en a pompé l'air, il faut avoir recours à une autre cause. D'où vient encore la viscosité qu'on remarque dans tous les liquides plus ou moins: cette disposition que les gouttes qu'on en détache ont à se rejoindre, & cette legere résistance qu'elles apportent à leur séparation? De plus, il n'y a point d'apparence que la matiere subtile enfermée dans les interstices d'un liquide, non plus que les parties qui le composent, se meuve avec la même vîtesse, que la matiere subtile extérieure, de même à - peu - près que les vents qui pénetrent jusques dans le milieu d'une forêt, s'y trouvent considérablement affoiblis, les feuilles & tout ce qu'ils y rencontrent y étant beaucoup moins agitées qu'en rase campagne. Or comment se conserve l'équilibre dans ces différens degrés de vîtesse, des parties intégrantes d'un liquide, de la matiere subtile du dedans, & de la matiere subtile du dehors?
Voici les réponses que l'on peut faire à ces questions selon les Cartésiens. 1°. Les parties d'un liquide ne sont pas exemptes de pesanteur, & elles en ont de même que tous les autres corps, à raison de leur masse & de leur matiere propre; cette pesanteur est une des puissances qui les assujettit dans le vase où elles sont contenues. 2°. Il ne faut pas croire que la matiere subtile environne les parties intégrantes d'un liquide, de maniere qu'elles ne se touchent jamais entre elles, & ne glissent jamais les unes sur les autres, selon qu'elles ont des surfaces plus ou moins polies, & qu'elles sont mûes avec plus ou moins de vîtesse. Il est très - probable au contraire que les parties intégrantes des liquides, telles que l'eau, l'huile & le mercure ne se meuvent guere autrement. Or ces parties présentent d'autant moins de surface à la matiere subtile intérieure, qu'elles se touchent par plus d'endroits; & celles qui se trouvent vers les extrémités lui en présentent encore moins que les autres. Elles en présentent donc davantage à la matiere subtile extérieure, & comme cette matiere a plus de liberté, & se meut avec plus de vîtesse que l'intérieure, il est clair qu'elle doit avoir plus de force pour repousser les parties du liquide vers la masse totale, que la matiere subtile intérieure n'en a pour les séparer. Ainsi le liquide demeurera dans le vaisseau qui le contient, & de plus il aura quelque viscosité, ou resistera un peu à la division. Pour les liquides fort spiritueux, dont les parties intégrantes sont apparemment presque toutes noyées dans la matiere subtile, sans se toucher entr'elles que rarement, & par de très - petites surfaces, ils sont en même tems & l'exception & la preuve de ce que nous venons de dire, puisqu'ils s'exhalent & se dissipent bientôt d'eux - mêmes, si l'on ne bouche exactement le vaisseau qui les renferme. 3°. Enfin pour comprendre comment les parties des liquides se meuvent avec la matiere
On voit donc que les parties intégrantes d'un liquide sont ce qui s'y meut avec le moins de vîtesse, [p. 569]
Ceci est tiré de la Dissertation sur la glace par M.
de Mairan, imprimée dans le Traité des vertus médicinales
de l'eau commune, Paris, 1730. tome II. pag.
523 & suiv. Article de M.
Nous n'avons pas besoin de dire que tout ceci est
purement hypothétique & conjectural, & que nous
le rapportons seulement, suivant le plan de notre
ouvrage, comme une des principales opinions des
Physiciens sur la cause & les propriétés de la liquidité.
Car nous n'ignorons pas que ce mouvement
prétendu intestin des particules des fluides, est attaqué
fortement par d'autres physiciens. Voyez
Liquide (Page 9:569)
On entend aussi quelquefois par liquide ce qui est
actuellement exigible; c'est pourquoi, quand on dit
que la compensation n'a lieu que de liquide à liquide,
on entend non - seulement qu'elle ne peut se faire
qu'avec des sommes ou quantités fixes & déterminées,
mais aussi qu'il faut que les choses soient exigibles,
au tems où l'on veut en faire la compensation.
Voyez
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