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Les lilacs sont d'un grand ornement dans les bosquets; on en fait même des massifs entiers, qui font au printems la plus agréable décoration dans un grand jardin.
Il y a des lilacs de deux especes différentes, & chaque espece a plusieurs variétés: on les divise en grands lilacs & en lilacs de Perse.
Grands lilacs. 1°. Le lilac ordinaire. Sa fleur est d'une couleur gris de lin tendre.
2°. Le lilac à fleur pourpre. Sa fleur est plus grosse & plus fournie que celle du précédent; l'arbre en donne une plus grande quantité: c'est le plus beau de tous les lilacs & le moins commun.
3°. Le lilac à fleur blanche. Sa fleur n'est ni si grande ni si garnie que celles des précédens, mais elle semble être argentée.
4°. Le lilac à fleur blanche & à feuille panachée de jaune.
5°. Le lilac à fleur blanche & à feuille panachée de blanc.
Ces deux variétés ne sont pas d'une grande beauté, leur aspect présente plus de langueur que d'agrément. Ceux qui veulent tout rassembler dans une collection, pourront se les procurer en les faisant greffer en écusson ou en approche sur d'autres lilacs.
C'est principalement aux grands lilacs qu'on pourra appliquer ce qui a été dit ci - dessus.
Lilacs de Perse. 6°. Le lilac de Perse à feuille de troëne. Sa fleur est d'un rouge pâle.
7°. Le lilac de Perse à fleur blanche. Sa couleur n'est pas bien tranchée, c'est un rouge si pâle qu'il incline à la blancheur: cette variété est encore très rare.
8°. Le lilac de Perse à feuille découpée; c'est le plus beau des lilacs de Perse, par l'agrément de sa feuille qui est très - joliment découpée, & par la beauté de sa fleur qui est d'une vive couleur de pourpre fort apparente.
Ces lilacs sont des arbrisseaux qui ne s'élevent
qu'à huit ou dix piés. Ils se garnissent de beaucoup
de branches qui sont fort menues; leur feuille est
infiniment plus petite que celle des grands lilacs; leur
fleur est en plus petits bouquets, mais elle a plus
d'odeur, & souvent les branches en sont garnies sur
toute leur longueur. Elle paroit huit jours plus tard
que celle des grands lilacs, & elle dure plus longtems.
Il faut aux lilacs de Perse une bonne terre,
meuble, franche, un peu humide. Ils donnent rarement
des rejettons au pié; il faut les multiplier de
branches couchées que l'on fait au printems, elles
auront au bout d'un an des racines suffisantes pour
la transplantation, qui se doit faire pour le mieux en
automne. Tous les lilacs peuvent se greffer les uns
sur les autres, soit en écusson, soit en approche. Les
lilacs de Perse peuvent contribuer à l'ornement d'un
jardin; on en fait des buissons dans les plate - bandes. On peut aussi leur faire prendre une tige & une
tête réguliere, & on peut encore en former des palissades
de dix piés de hauteur: c'est peut - être la
forme qui leur convient le mieux; & lorsque ces palissades
ont pris trop d'épaisseur, il n'y a qu'à forcer
la taille jusqu'auprès des principales branches,
& bien - tôt la palissade se regarnira de jeunes rejettons: on peut même faire cette opération au mois
de Juillet sans inconvénient. Article de M.
Lilac (Page 9:531)
La racine de cette plante est déliée, ligneuse, & rampante; elle produit un arbrisseau qui parvient à la hauteur d'un arbre médiocre, & s'éleve à dix - huit ou vingt piés, & plus; ses tiges sont menues, droites, rameuses, assez fermes, couvertes d'une écorce grise - verdâtre, remplies d'une moëlle blanche & fongueuse. Ses feuilles sont opposécs l'une à l'autre, larges, pointues, lisses, molles, luisantes, vertes quelquefois, panachées de jaune ou de blanc, & attachées à de longues queues; elles ont un goût un peu âcre & amer.
Ses fleurs sont petites, monopétales, ramassées en touffes, de couleur bleue, quelquefois d'un rouge bleu, d'autres fois d'un rouge foncé, & d'autres fois blanches ou argentées, selon les especes de lilacs, mais toûjours d'une odeur douce & fort agréable.
Chacune de ces fleurs est en entonnoir, ou en tuyau évasé par le haut, & découpé en quatre ou cinq parties, garni de deux ou trois étamines courtes, à sommets jaunes. Le calice est d'une seule piece, tubuleux, court, & divisé en quatre segmens; l'ovaire est placé au centre du calice qui est dentelé.
Quand les fleurs sont passées, il leur succede des fruits comprimés, oblongs, assez semblables à une langue, ou à un fer de pique. Ils prennent une couleur rouge en mûrissant, & se partagent en deux loges, qui contiennent des semences menues, oblongues, applaties, pointues par les deux bouts, bordées d'un feuillet membraneux & comme aîlé, de couleur rousse.
Le lilac nous est venu selon Mathiole de Constantinople, & selon d'autres de l'orient. Il fleurit au mois d'Avril, & n'a point d'usage médicinal. Mais comme la mode regne encore de le cultiver dans nos jardins, à cause de la beauté de ses fleurs, il nous faut dire un mot de sa culture.
Lilac (Page 9:531)
Les lilas bleus, blancs, & pourpre - foncé, montent d'ordinaire à la hauteur de vingt piés, & forment l'embellissement des allées & des bosquets, lorsque dans le printems, la nature ouvre son sein pour enchanter nos regards; ici le lilas - blanc étendant ses branches, produit à leurs extrémités des panaches de fleurettes argentines, soutenues sur de courts pédicules. Là, le lilas bleu présente de longues grappes de charmantes fleurs, dont l'air est embaumé; mais le lilas pourpre nous plaît encore davantage, & par le nombre des fleurs qu'il donne, & par les touffes qui en sont plus pressées, & par l'attrait de leurs belles couleurs; le mêlange de l'opposition ingénieuse de ces trois lilas ne sert que mieux à relever le lustre de chacun en particulier.
On multiplie les lilas, en couchant au mois d'Octobre ses jeunes branches dans la terre, ou bien en détachant ses rejettons, & les plantant tout de suite dans une terre legere, où on les laisse trois ou quatre ans, avant que de les transplanter à demeure.
Les lilas à feuilles de troëne, que nous nommons [p. 532]
Quoiqu'on puisse multiplier de rejettons, les lilas de Perse, le meilleur est de les multiplier de marcotes; on peut les planter dans les plates - bandes des parterres; on peut les tailler en buisson ou en globe posé sur une tige, en s'y prenant de bonne heure. Enfin, on peut les élever en caisse, mais c'est une chose inutile; car ils ne sont point délicats, toute terre & toute exposition leur sont presque indifférentes.
LILÉE (Page 9:532)
LILÉE, (Géog. anc.) Liloea, ville de Grece, dans la Phocide, du côté du mont Parnasse. Apollon & Diane avoient chacun un temple dans cette ville: comme elle étoit située auprès des sources du Céphise, la fable dit qu'elle tiroit son nom de la nayade Lilée, fille de ce fleuve.
LILIBÉE (Page 9:532)
LILIBÉE, (Géog.) Liliboeum, ville de Sicile, dans sa partie occidentale, près du cap de même nom, à l'opposite de l'embouchure du port de Carthage. Cette ville fut ensuite nommée Helvia Colonia; elle étoit fort grande du tems des Romains, qui y avoient jusqu'à dix mille hommes de garnison, au rapport de Tite - Live, l. XXI. c. xlix.
Le siége qu'ils firent de cette ville, dont Polybe, l. I. c. x. nous a laissé une si belle description, est au jugement de Folard, le chef - d'oeuvre de l'intelligence & de la capacité militaire, tant pour l'attaque, que pour la défense. Lilibée ne tomba sous la puissance de Rome, qu'après une suite de victoires sur les Carthaginois; c'est présentement Marsaglia. Le cap Lilibée, Liliboeum promontorium, s'appelle de nos jours Capo - Bolo, ou Liliboeo.
LILINTGOW (Page 9:532)
LILINTGOW, (Géog.) en latin Lindum, ancienne ville d'Ecosse, dans la province de Lothiane, sur un lac très - poissonneux, à 4 lieues N. E. d'Edimbourg, 130 N. O. de Londres. Long. 14. 20. lat. 56. 18. (D. J.)
LILITH (Page 9:532)
LILITH, s. m. (Hist. anc.) les Juifs se servent de ce mot pour marquer un spectre de nuit qui enleve les enfans & les tue; c'est pourquoi, comme l'a remarqué R. Léon de Modene, lorsqu'une femme est accouchée, on a coutume de mettre sur de petits billets, aux quatre coins de la chambre où la femme est en couche, ces mots, Adam & Eve: Lilith hors d'ici, avec le nom de trois anges; & cela pour garantir l'enfant de tout sortilége. M. Simon, dans sa remarque sur ces paroles de Léon de Modene, observe que Lilith, selon les fables des Juifs, étoit la premiere femme d'Adam, laquelle refusant de se soumettre à la loi, le quitta & s'en alla dans l'air par un secret de magie. C'est cette Lilith que les Juifs superstitieux craignent comme un spectre, qui apparoît en forme de femme, & qui peut nuire à l'enfantement. Buxtorff, au chap. ij. de sa Synagogue, parle assez au long de cette Lilith, dont il rapporte cette histoire tirée d'un livre juif. Dieu ayant créé Adam, lui donna une femme qui fut appellée Lilith, laquelle refusa de lui obéir: après plusieurs contestations ne voulant point se soumettre, elle prononça le grand nom de Dieu Jehova, selon les mysteres secrets de la cabale, & par cet artifice elle s'envola dans l'air. Quelque instance que lui eussent fait plusieurs anges qui lui furent envoyés de la part de Dieu, elle ne voulut point retourner avec son mari. Cette histoire n'est qu'une fable; & cependant les Juifs cabalistiques, qui sont les auteurs d'une infinité de contes ridicules, prétendent la tirer du premier chapitre de la Genèse,
LILIUM (Page 9:532)
LILIUM, (Chimie & Mat. med.) ce remede qui
est fort connu encore sous le nom de lilium de Paracelse, à qui on l'a attribué sur un fondement assez
frivole, & sous celui de la teinture des métaux, est
un de ceux que l'abbé Rousseau a célebrés dans son
livre des secrets & remedes éprouvés. M. Baron nous
avertit dans une dissertation très - étendue & très profonde
sur cette préparation, dissertation qui fait
une de ses additions à la chimie de Lémery, qu'on
doit bien se garder de croire que l'abbé Rousseau soit
l'inventeur de ce remede, puisque, selon la remarque
de M. Burlet, le premier qui ait rendu publique
la description de la teinture des métaux, est l'auteur
anonyme d'un livre intitulé Chimia rationalis,
imprimé à Leyde en 1687. On s'est un peu écarté
depuis ce tems du procédé de l'inventeur. Voici celui
qui est décrit dans la Pharmacopée de Paris; prenez
des régules de cuivre, d'étain, & d'antimoine
martial, de chacun quatre onces, (voyez sous le mot
Le lilium est fort communément employé dans la
pratique de la Medecine comme un cordial très actif,
& même par quelques medecins, (ceux de
Montpellier, par exemple) comme la derniere ressource
pour soutenir un reste de vie prêt à s'éteindre.
La teinture des métaux differe à peine quant à
sa constitution intérieure ou chimique de la teinture
du sel de tartre, & n'en differe point du tout quant
à ses qualités medicinales; en sorte que c'est par une
erreur, ou du - moins une inexactitude, que nous
devons relever ici, que le lilium est qualifié de préparation
d'antimoine dans l'art.
On trouve encore parmi les secrets de l'abbé
Rousseau, & dans la chimie de Lémery, une autre
préparation chimique, sous le nom de lilium minéral, ou sel métallique. Cette préparation n'est autre
chose qu'un alkali fixe, qui ayant été tenu dans une
longue & forte fusion avec un regule composé de
cuivre, d'étain, & de regule martial, qui se réduit
en chaux dans cette opération, a été rendu très caustique
par l'action de ces chaux, desquelles on
le sépare ensuite par la lotion. Toute cette opération
n'est bonne à rien qu'à fournir la matiere de
la teinture des métaux, supposé que la teinture des
métaux soit elle - même une préparation fort recommandable.
Car quant à son produit plus immédiat,
le prétendu sel métallique, il n'est & ne doit être
d'aucun usage en Medecine, ni intérieurement, parce
qu'il est vraiment corrosif; ni extérieurement, parce
que la pierre à cautere avec laquelle il a beaucoup
d'analogie, vaut mieux, & se prépare par une manoeuvre
beaucoup plus simple. Voyez
LILIUM LAPIDEUM (Page 9:532)
LILIUM LAPIDEUM, (Hist. nat.) Voyez
LILLE (Page 9:532)
LILLE, (Géog.) grande, belle, riche & forte ville
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