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LIBERTINUS (Page 9:477)
LIBERTINUS, (Littérat.) Cic. ce mot veut dire un affranchi qui a été délivré de l'esclavage, & mis en liberté. Dans les premiers tems de la république, libertinus étoit liberti filius, le fils d'un affranchi, lequel affranchi se nommoit proprement libertus; mais sur la fin de la république, quelque tems avant Cicéron, & depuis sous les empereurs, on n'observa plus cette différence, & les affranchis furent appellés indifféremment liberti & libertini; cette remarque est de Suétone. (D. J.)
LIBÉTHRA (Page 9:477)
LIBÉTHRA, (Géogr. anc.) ville de Grece sur le mont Olympe du côté de la Macédoine, qui ne subsistoit déja plus du tems de Pausanias. Il nous a raconté l'histoire populaire de sa destruction.
Mais la Thessalie étoit encore célebre par la fontaine Libéthra, fons Libethrius, sources fameuses que les écrits des poëtes ont immortalisées, & qui valurent aux muses, le surnom de Libéthrides; Virgile n'a pas oublié de les en honorer.
Nymphoe noster amor, Libethrides, aut mihi carmen Quale meo Codro, concedite. Eglog. 7. v. 21.
Enfin, la Béotie avoit une montagne nommée Libéthrienne, mons Libethrius, située à deux petites lieues de Coronée. On y voyoit des statues des nymphes & des muses Libéthrides, de même qu'une fontaine libéthriade, où étoit une belle pierre façonnée comme le sein d'une femme, & l'eau sortoit de ses mamelles, comme le lait sort du mamelon. (D. J.)
LIBÉTRIDES (Page 9:477)
LIBÉTRIDES, s. f. pl. (Littérat.) surnom des
nymphes qui habitoient près du mont Libétrien, en
Béotie; mais la fontaine Libéthria valut aux muses
le même nom de Libéthrides dans les écrits des Poëtes.
Voyez
LIBISOSA (Page 9:477)
LIBISOSA, (Géogr. anc.) ancienne ville d'Espagne, colonie des Romains, Libisosana colonia, dont le peuple étoit nommé Libisosani. On avoit accordé à cette colonie les mêmes privileges qu'aux villes d'Italie. Le village de Lezuza dans la nouvelle Castille, à quatre lieues d'Alicarez, où l'on a trouvé une ancienne inscription, donne lieu de croire que ce lieu seroit un reste de la Libisosa ou Libisosana des Romains. (D. J.)
LIBITINAIRE (Page 9:477)
LIBITINAIRE, Libitinarius, s. m. (Littérat.) les
Libitinaires étoient, chez les Romains, des gens qui
vendoient & fournissoient tout ce qui étoit nécessaire
pour la cérémonie des convois. On les appelloit
ainsi, parce qu'ils avoient leur magasin au temple
de Proserpine ou de Vénus libitine. Nous avons
parlé des Libitinaires assez au long, au mot
LIBITINE (Page 9:477)
LIBITINE, Libitina, (Littérat.) déesse qui présidoit aux funérailles. Elle fut ainsi nommée, non parce qu'elle ne plaît à personne, quia nemini libeat, comme disent les partisans de l'antiphrase, mais par ce qu'elle nous enleve quand il lui plaît, pro libitu; cette déesse étoit la même que Vénus Infera ou Epithymbia des Grecs, dont il est fait mention parmi les dieux infernaux dans quelques anciennes épitaphes.
Elle avoit un temple à Rome où l'on louoit, où
Le roi Servius Tullius avoit établi cet usage, qui servoit chaque année à faire connoître le nombre des morts dans la ville de Rome, & par conséquent l'accroissement ou la diminution de ses habitans. C'est aussi par ce tribut que les revenus des prêtres de Libitine grossissoient dans les tems de mortalité; Suétone écrit que sous le regne de Néron, il y eut une automne si funeste, qu'elle fit porter trente mille pieces d'argent au trésor de Libitine.
Cette divinité donna son nom au temple qui lui étoit dédié, aux prêtres qui la servoient, aux gens qui vendoient sous leurs ordres les choses nécessaires aux funérailles, à une porte de Rome par laquelle on sortoit les cadavres hors de la ville, enfin au brancart sur lequel on portoit les corps à leur sépulture. (D. J.)
Libitine (Page 9:477)
LIBONGOS (Page 9:477)
LIBONGOS, s. m. (Commerce.) grosse étoffe qui est propre pour la traite que les européens font à Lowango & autres lieux de la côte d'Afrique.
LIBONOTUS (Page 9:477)
LIBONOTUS, (Géog. marit. anc.) l'un des douze vents des anciens; nos dictionnaires traduisent ce mot latin par le vent de sud - ouest, le vent qui souffle entre le midi & l'occident; mais cette traduction n'est pas absolument exacte, parce que nous n'avons point sur notre boussole de nom qui marque au juste ce rhumb de vent des anciens: en voici la raison.
Aristote & Pline ont divisé les vents en douze; le quart de cercle qui s'étend entre le midi, notus ou auster, & l'occident zephirus ou favonius, se trouve partagé en deux intervalles de trente degrés chacun, & ces deux espaces sont remplis par deux vents, savoir Libonotus & Africus, éloignés l'un de l'autre à distance égale.
Le premier est au milieu entre le vent d'Afrique,
nommé
Ainsi cette division par douze, ne sauroit s'accorder avec la nôtre qui est par trente - deux; le vent dont le libonotus approche le plus, c'est le sudouest quart au sud; & comme nous disons sud - ouest pour signifier le vent qui souffle au milieu précisément, entre le sud & l'ouest, d'un nom composé de ces deux; de même les anciens ont uni les noms de lips & notus, & ont appellé libonotus le vent qui souffle précisément entre ces deux autres vents. (D. J.)
LIBORA (Page 9:477)
LIBORA, (Géog. anc.) ville de l'Espagne Tarragonoise, au pays des Carpitaniens, selon Ptolomée liv. ch. vj. c'est présentement Talavera de la Reyna. (D. J.)
LIBOURET (Page 9:477)
LIBOURET, s. m. (Pêche.) instrument que l'on emploie à la pêche du maquereau. C'est une ligne: le pêcheur en prend une très - déliée qu'il nomme bauffe, & qu'il change tous les jours, dans la crainte que la dérive continuelle qui affoiblit le bauffe ne le rompe, & que le plomb qui est au bout & qui peut peser huit, dix à douze livres, ne soit perdu. A un pié près du plomb, on amarre avec un noeud coulant un [p. 478]
LIBOURNE (Page 9:478)
LIBOURNE, liburnum, (Géog.) &, selon M. de Valois, Elloe - borna, c'est - à - dire la borne de l'Ile, ville de France en Guyenne, dans le Bourdelois, plusieurs fois prise & reprise durant les guerres avec les Anglois, & durant les troubles de France. On ne voit pas que ce lieu ait été marqué dans l'antitiquité, quoique le nom latin Liburnum qu'on lui donne ait un certain air d'ancienneté. Cette petite ville marchande & assez peuplée, est au confluent de l'Ile avec la Dordogne, qui est fort large en cet endroit, à 5 lieues N. E. de Bourdeaux, & 122 S. O. de Paris. Long. 17. 24. 32. latit. 44. 55. 2. (D. J.)
LIBRA (Page 9:478)
LIBRA, (Astronomie.) nom latin de la constellation
de la balance. Voyez
LIBRAIRE (Page 9:478)
LIBRAIRE, s. m. & f. marchand qui vend des livres & qui en imprime, si il est du nombre des imprimeurs, typographus, bibliopola, librarius.
On peut dire encore qu'un libraire est un négociant censé lettré, ou doit l'être. Ce que j'avance par rapport aux lettres ne doit pas paroître étrange, si l'on considere que c'est aux Plantins, aux Vitrés, aux Robert, Charles & Henri Etienne, qu'on doit tant de belles éditions greques & latines recommandables sur - tout par leur exactitude, & à quelques - uns de ceux du dernier siecle, nombre de belles éditions, parmi lesquels priment les Rigaud - Anisson, Mabre - Cramoisy, P. le Petit, & autres.
Le nombre des Libraires de Paris n'est pas fixé, mais celui des Imprimeurs l'est à trente - six.
Avant d'être reçu, on subit un examen sur le fait de la Librairie, suivant les ordonnances de plusieurs de nos Rois, confirmées par Louis XIV. & Louis XV.
Il faut que le candidat ait été préalablement examiné par le recteur, qui lui donne un certificat comme il est congru en langues latine & grecque.
Il parut il y a quelques années à Léipsick, une dissertation qui a pour titre, de Librariis & Bibliopolis antiquorum. Ces Bibliopoles des anciens étoient ce que nous appellons maintenant Libraires; c'est - à - dire, marchands de livres; & ceux que les anciens nommoient Libraires, Librarii, étoient ceux qui écrivoient les livres pour le public; & pour les Bibliopoles, c'étoient les copistes.
A Francfort, au tems des foires, il y a des magasins ouverts, sur lesquels sont les titres des plus fa<cb->
Libraire (Page 9:478)
Libraire (Page 9:478)
LIBRAIRIE (Page 9:478)
LIBRAIRIE, s. f. l'art, la profession de Libraires. Typographorum, vel Bibiopolarum ars, conditio. C'est un homme qui est de pere en fils dans la Librairie. II se plaint que la Librairie ne vaut plus rien, que le trafic des livres ne va plus. Toute la Librairie s'est assemblée pour élire un syndic & des adjoints.
Librairie (Page 9:478)
Librairie (Page 9:478)
La Librairie se divise naturellement en deux branches, en ancienne & en nouvelle: par l'une, on entend le commerce des livres vieux; par l'autre, celui des livres nouveaux. La premiere demande une connoissance très - étendue des éditions, de leur différence & de leur valeur, enfin une étude journaliere des livres rares & singuliers. Feu MM. Martin, Boudot, & Piget ont excellé dans cette partie; d'autres suivent aujourd'hui avec distinction la même carriere. Dans la nouvelle Librairie, cette connoissance des éditions, sans être essentielle, ni même nécessaire, n'est point du tout inutile, & peut faire beaucoup d'honneur à celui qui la possede; son étude particuliere doit être celle du goût du public, c'est de le sonder continuellement, & de le prévenir: quelquefois il est visible, il ne s'agit plus que de le suivre.
Charlemagne associant la Librairie à l'université,
lui adjugea les mêmes prérogatives; dès - lors elle
partagea avec ce corps les mêmes droits & privileges
qui la rendirent franche, quitte & exemte de toutes
contributions, prêts, taxes, levées, subsides & impositions
mises & à mettre, imposées & à imposer sur les
arts & métiers. Philippe VI. dit de Valois, honora
aussi la Librairie de sa protection par plusieurs prérogatives;
Charles V. les confirma, & en ajouta encore
de nouvelles; enfin Charles VI. se fit un plaisir
de suivre l'exemple de ses prédécesseurs; l'Imprime<pb->
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