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LIANNE (Page 9:456)
LIANNE, s. f. (Botan.) on donne ce nom à un grand nombre de différentes plantes, qui croissent naturellement dans presque toute l'Amérique, & principalement aux Antilles: plusieurs de ces plantes sont rameuses, bien garnies de feuilles, & couvrent la terre & les rochers; d'autres, comme le lierre d'Europe, serpentent & s'attachent à tout ce qu'elles rencontrent; on en voit beaucoup d'aussi grosses que le bras, rondes, droites, couvertes d'une peau brune, fort unie, sans noeuds ni feuilles, s'élever jusqu'à la cime des plus grands arbres, d'où, après avoir enlacé les branches & n'étant plus soutenue, leur propre poids les fait incliner vers la terre, où elles reprennent racine & produisent de nouveaux jets qui cherchent à s'appuyer sur quelque arbre voisin, ou remontent en serpentant autour de la maîtresse lianne, ce qui ressemble à des cables de moyenne grosseur: l'usage que l'on fait de cette lianne lui a donné le nom de lianne à cordes. On l'appelle encore lianne jaune, à cause d'un suc de cette couleur qui en découle lorsqu'elle a été coupée.
Les autres liannes, dont l'usage est le plus connu, sont,
1. Lianne brûlante. C'est une espece de lierre qu'on emploie tout verd dans la composition de la lessive, qui sert à la fabrication des sucres.
2. Lianne à concombre. Celle - ci porte un fruit gros comme un citron de moyenne grosseur, ayant la forme d'un sphéroïde très - peu allongé; la pellicule qui le couvre est lisse, d'un verd pâle & parsemée de petites pointes peu aiguës, l'intérieur de ce fruit est tout - à - fait semblable à celui des concombres ordinaires; on l'emploie aux mêmes usages.
3. Lianne à crocs de chiens. Cette lianne produit beaucoup de branches tortueuses, souples & fortes, garnies de beaucoup d'épines très - aiguës, assez grandes & recourbées comme les griffes d'un chat; son bois sert à faire des cerceaux pour les barriques où l'on met le sucre. Il ne faut pas la confondre avec la lianne à barriques, que l'on emploie aussi à faire des cerceaux, mais dont l'usage n'est pas si bon.
4. Lianne à eau. Elle croît abondamment dans les bois & dans les montagnes; sa propriété la plus connue est de servir à désaltérer ceux qui fréquentent les lieux écartés des ruisseaux & des sources; lorsqu'ils sont pressés de la soif, ils coupent cette lianne par le pié, &, après avoir fait une médiocre ouverture à la partie qui est restée suspendue aux rochers ou aux arbres, ils reçoivent par le bout d'en bas la valeur d'une chopine & plus d'une belle eau fraîche, limpide, sans aucun goût ni qualité, malfaisante.
5. Lianne grise. Cette espece est un peu noueuse, mais très - liante; sa grosseur approche de celle du petit doigt: on l'emploie au lieu d'osier pour faire des paniers, des claies & autres ouvrages utiles à la campagne.
6. Miby. Lianne de la petite espece très - menue, fort souple, servant à faire des liens & des petits paniers peu durables.
7. Lianne à patate. Ce n'est autre chose que la tige des patates, qui rempe à terre & s'étend beaucoup; on en nourrit les cochons.
8. Lianne à persil. Le bois de cette lianne est de couleur rougeâtre; il est dur, solide, & cependant assez liant; on en fait des bâtons qui ne rompent point.
9. Lianne à sang. Cette lianne étant coupée, donne quelques gouttes d'une liqueur visqueuse, rouge comme du sang de boeuf; teignant les linges & les étoffes blanches, mais cette couleur s'efface à
10. Lianne à savon. Ainsi nommée par l'effet qu'elle produit, étant écrasée & frottée dans de l'eau claire; on lui attribue une qualité purgative.
11. Lianne à serpent. Cette lianne est employée dans les remedes contre la morsure du serpent, on exprime le suc de la tige & des feuilles, & après l'avoir mêlé avec les deux tiers de tafia ou d'eaude - vie, on fait boire le tout au patient, & le marc s'applique sur la morsure, cela réussit quelquefois.
Cette plante dont les propriétés ne sont pas bien connues, paroît avoir une qualité narcotique; elle exhale une odeur forte, désagréable & assoupissante.
Le nombre des autres liannes est si considérable, qu'il faudroit un volume entier pour les décrire toutes exactement.
Lianne (Page 9:456)
Cette fleur en clochette n'est pas composée de plusieurs pétales, ni même d'une seule, ainsi que le sont les fleurs en entonnoir; mais toute sa circonférence est formée par un grand nombre de filets assez gros, veloutés, & d'une belle couleur bleue depuis leur extrémité jusqu'environ les deux tiers de leur longeur, le reste étant marqueté de blanc & de pourpre, jusqu'à la partie qui joint le pistil, autour duquel ces filets prennent naissance, & représentent intérieurement un soleil rayonnant, varié de diverses couleurs. La position naturelle de cette fleur est toujours pendante, & differe beaucoup de la figure défectueuse qu'en ont donné les RR. PP. Dutertre & Labat, dans laquelle ils renversent les filets en - dehors, pour montrer le pistil à découvert; c'est tout le contraire, puisqu'ainsi qu'on l'a déja dit, la fleur ressemble à une campanille ou clochette dont le pistil peut être regardé comme le battant.
Au bout de deux ou trois jours cette fleur se séche, & le pistil en croissant se change en un fruit verd, plus gros qu'un oeuf de poule; la peau de ce fruit acquiert en murissant une belle couleur d'abricot; elle est fort épaisse, coriace, souple, unie, un peu veloutée, & belle à voir; elle renferme intérieurement une multitude de petites graines plates, presque noires, nageantes dans une liqueur épaissie en consistence de gelée claire, un peu aigrelette, sucrée, parfumée, & d'un goût très - agréable; on la croit raffraîchissante. Pour manger ce fruit, communément on fait avec le couteau un trou à l'une de ses extrémités, au moyen de quoi on en suce la substance, en pressant un peu la peau qui cede sous les doigts comme uue bourse de cuir.
Quelques voyageurs ont confondu la pomme de lianne avec la grenadille ou barbadine; celle - ci est trois ou quatre fois plus grosse; sa peau est épaisse du petit doigt, extrèmement lisse, & d'un jaune verdâtre très - pâle, comme celle d'un concombre à moitié mûr. La substance intérieure de ce fruit est un peu moins liquide, & plus parfumée que celle de la pomme de lianne; ces deux plantes s'emploient à former de très - jolis berceaux qu'on appelle tonelles dans le pays. Art. de M. le Romain.
Lianne (Page 9:456)
LIANT (Page 9:457)
LIANT, adj. (Gram.) Il se dit au physique & au moral. Au physique, il désigne une souplesse molle, une élasticité douce & uniforme dans toute la continuité du corps; c'est en ce sens qu'un ressort est liant. Le tissu de l'osier est liant. Au moral il se dit d'un caractere doux, affable, complaisant, & qui invite à former une liaison.
LIARD (Page 9:457)
LIARD, s. m. (Monnoie.) teruncius, petite monnoie de billon, qui vaut trois deniers, & fait la quatrieme partie d'un sol. Louis XI. en fit fabriquer qui eurent en Guyenne le nom de hardi. On en fabriqua en 1658 de cuivre pur, qu'on appella doubles, parce qu'ils ne valoient que deux deniers; ils ont été remis à trois deniers au commencement de ce siecle, & ont repris leur premier nom de liard.
On ignore l'origine de ce mot; les uns prétendent qu'il est venu par corruption de li - hardi, petire monnoie des princes anglois, derniers ducs d'Aquitaine; d'autres tirent ce mot de Guignes Liard, natif de Crémieu, qui inventa, disent - ils, cette monnoie en 1430; d'autres enfin prétendent qu'elle fut ainsi nommée par opposition aux blancs, lyblancs, & qu'étant les premieres pieces qu'on eût vû de billon, on les appella ly - ards, c'est - à - dire les noirs. (D. J.)
LIASSE (Page 9:457)
LIASSE, s. f. (Jurisprud.) se dit de plusieurs pieces & procédures enfilées & attachées ensemble par le moyen d'un lacet ou d'un tiret.
Lorsqu'il y a plusieurs liasses de papiers dans un inventaire, on les cotte ordinairement par premiere, seconde, troisieme, &c. afin de les distinguer & de les reconnoître. (A)
LIBAGES (Page 9:457)
LIBAGES, s. m. pl. en Architecture. Ce sont des quartiers de pierres dures & rustiques, de quatre ou cinq à la voie, qu'on emploie brutes dans les fondations, pour servir comme de plate - forme pour asseoir dessus la maçonnerie de moilon ou de pierre de taille.
LIBAN, le (Page 9:457)
LIBAN,
Ils appellent le Liban les plus hautes montagnes de la Syrie; c'est une chaîne de montagnes qui courent le long du rivage de la mer Méditerranée, du midi au septentrion. Son commencement est vers la ville de Tripoli, & vers le cap rouge; sa fin est au - delà de Damas, joignant d'autres montagnes de l'Arabie déserte. Cette étendue du couchant à l'orient, est environ sous le 35 degré de latitude.
L'anti - Liban, ainsi nommé à cause de sa situation opposée à celle du Liban, est une autre suite de montagnes qui s'élevent auprès des ruines de Sidon, & vont se terminer à d'autres montagnes du pays des Arabes, vers la Trachonitide, sous le 34 degré.
Chacune de ces montagnes est d'environ cent lieues de circuit, sur une longueur de 35 à 40 lieues, ce qui est facile à comprendre, si on fait réflexion qu'elles occupent un espace fort vaste, en trois provinces qu'on appelloit autrefois la Syrie propre, la Coelé - Syrie, & la Phénicie, avec une partie de la Palestine.
De cette façon, le Liban & l'anti - Liban pris ensemble, ont à leur midi la Palestine, du côté du nord l'Arménie mineure; la Mésopotamie ou le Diarbeck, avec partie de l'Arabie déserte, sont à leur orient, & la mer de Syrie du côté du couchant.
Ces deux hautes montagnes sont séparées l'une
Dom Calmet croit que le nom de Liban vient du mot hébreu leban ou laban, qui veut dire blanc, parce que cette chaîne de montagnes est couverte de neige. (D. J.)
LIBANOCHROS (Page 9:457)
LIBANOCHROS, s. m. (Hist. nat.) pierre qui suivant Pline ressembloit par sa couleur à des grains d'encens ou à du miel.
LIBANOMANCIE (Page 9:457)
LIBANOMANCIE, s. f. (Divin.) divination qui se faisoit par le moyen de l'encens.
Ce mot est composé du grec
Dion Cassius, l. XLI. de l'hist. august. parlant de l'oracle de Nymphée, proche d'Apollonie, décrit ainsi les cérémonies usitées dans la libanomancie. On prend, dit - il, de l'encens, & après avoir fait des prieres relatives aux choses qu'on demande, on jette cet encens dans le feu, afin que sa fumée porte ces prieres jusqu'aux dieux. Si ce qu'on souhaite doit arriver, l'encens s'allume sur le champ, quand même il seroit tombé hors du feu, le feu semble l'aller chercher pour le consumer; mais si les voeux qu'on a formés ne doivent pas être remplis, ou l'encens ne tombe pas dans le feu, ou le feu s'en éloigne, & ne le consume pas. Cet oracle, ajoute - t - il, prédit tout, excepté ce qui regarde la mort & le mariage. Il n'y avoit que ces deux articles sur lesquels il ne fut pas permis de le consulter.
LIBANOVA (Page 9:457)
LIBANOVA, (Géog.) bourg de Grece dans la Macédoine, & dans la province de Jamboli, sur la côte du golfe de Contessa, au pié du Monte - Santo. Le bourg est pauvre & dépeuplé; mais c'est le reste de Stagyre, la patrie d'Aristote, & cela me suffiroit pour en parler. (D. J.)
LIBATION (Page 9:457)
LIBATION, s. f. (Littér. gréq. & rom.) en grec
Mais les Grecs & les Romains employoient aussi les libations sans sacrifices, dans plusieurs conjonctures très - fréquentes, comme dans les négociations, dans les traités, dans les mariages, dans les funérailles; lorsqu'ils entreprenoient un voyage par terre ou par mer; quelquefois en se couchant, en se levant; enfin très - souvent au commencement & à la fin des repas; alors les intimes amis ou les parens se réunissoient pour faire ensemble leurs libations. C'est pour cela qu'Eschine a cru ne pouvoir pas indiquer plus malicieusement l'union étroite de Démosthene & de Géphisodote, qu'en disant qu'ils faisoient en commun leurs libations aux dieux.
Les libations des repas étoient de deux sortes;
l'une consistoit à séparer quelque morceau des viandes,
& à le brûler en l'honneur des dieux; dans ce
cas, libare n'est autre chose que excerpere; l'autre
sorte de libation, qui étoit la libation proprement
dite, consistoit à répandre quelque liqueur, comme
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