ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"396"> leuse paroisse dure & insensible, cependant pour peu qu'on en effleure la surface avec la lancette, le sang en sort librement. On a tenté jusqu'à ce jour sans succès la cure de ce mal éléphantiatique.

L'histoire raconte que les soldats de Pompée revenant de Syrie, rapporterent pour la premiere fois en Italie, une maladie assez semblable à la lépre même. Aucun reglement fait alors pour en arrêter les progrès, n'est parvenu jusqu'à nous; mais il y a beaucoup d'apparence qu'on fit des reglemens utiles, puisque ce mal fut suspendu jusqu'au tems des Lombards.

Rotharis qui les gouvernoit avec tant de gloire au milieu du septieme siecle, ayant été instruit de l'étendue & des ravages de cette maladie, trouva le moyen le plus propre d'y couper court. Il ne se contenta pas de reléguer les malades dans un endroit particulier, il ordonna de plus, que tout lépreux chassé de sa maison, ne pourroit disposer de ses biens, parce - que du moment qu'il avoit été mis hors de sa maison, il étoit censé mort. C'est ainn que pour empêcher toute communication avec les lépreux, sa loi les rendit incapables des effets civils.

Je pense avec M. de Montesquieu, que ce mal reprit naissance pour la seconde fois en Italie, par les conquêtes des empereurs Grecs, dans les armées desquels il y avoit des milices de la Palestine & de l'Egypte. Quoi qu'il en soit, les progrès en furent arrêtés jusqu'au tems malheureux des croisades, qui répandirent la lepre, non pas dans un seul coin de l'Europe, mais dans tous les pays qui la composent, & pour lors, on établit par - tout des leproseries.

Ainsi les chrétiens après avoir élevé de nouveaux royaumes de courte durée, dépeuplé le monde, ravagé la terre, commis tant de crimes, de grandes & d'infâmes actions, ne rapporterent enfin que la lepre pour fruit de leurs entreprises. Cette cruelle maladie dura long - tems par son étendue dans le corps du petit peuple, par le manque de connoissance dans la maniere de la traiter, par le peu d'usage du linge, & par la pauvreté des pays, ou pour mieux dire leur extrême misere, car les léproseries manquoient de tout; & ces chquettes ou barils qu'on faitoit porter aux lépreux pour les distinguer, n'étoient pas un remede pour les guérir. (D. J.)

LEPSIS (Page 9:396)

LEPSIS, s. f. LH\FIS2, sumptio, en Musique, est une des parties de l'ancienne melopée, par laquelle le compositeur discerne s'il doit placer son chant dans le systeme des sons bas, qu'ils appellent hypatoides; dans celui des sons aigus, qu'ils appellent nétoides; ou dans celui des sons moyens, qu'ils appellent mésoides. Voyez Melopée. (S)

LEPTIS (Page 9:396)

LEPTIS, (Géog. anc.) les anciens distinguent deux leptis, l'une qu'ils nomment la grande, magna; & l'autre la petite, parva ou minor.

Leptis magna, la grande Leptis, étoit une ville & colonie romaine en Afrique, dans la contrée nommée Syrtique, & l'une des trois qui donnerent le nom de Tripolis à cette contrée.

Leptis, en qualité de colonie romaine, est nommée sur les médailles, Col. Vic. Jul. Lep. Colonia, Victrix, Julia, Leptis, c'est - à - dire Leptis, colonie victorieuse Julienne. Cette ville devint épiscopale, & son évêque est désigné le premier entre les évêques de la province Tripolitaine.

Leptis parva ou Leptis minor, la petite Leptis étoit une ville d'Afrique, dans la Byzacène. La table de Peutinger dit, Lepte minus. Il ne faut pas croire, pour ces noms de parva, minor ou minus, que ce fût une petite ville; elle ne s'appelloit ainsi, que par rapport à l'autre Laptis, & pour les distinguer; car du reste, c'étoit une belle & grande ville, liberum oppidum, ville libre, dit Pline, liv. V. chap. iv. Libera civitas, & immunis, ville libre & franche. dit Hirtius, ch. vij. César y mit six cohortes en garnison. Elle étoit aussi épiscopale, & la notice d'Afrique, nomme évêque dans la Byzacène, Fot tuna. tianus, Leptiminensis.

La grande Leptis est nommée Lépide par Marmol, Lepeda par Baudrand, Lesida par le sieur Lucas. La petite Leptis est appellée Lepté par Corneille, & Télepté par M. l'Abbé Fleuri, & par Dupin (D. J.)

LEPTUM (Page 9:396)

LEPTUM, s. m. (Monn. anc.) petite monnoie des anciens Romains, qui valoit selon les uns, la huitieme partie d'une obole, & qui selon d'autres, étoit une drachme de cuivre ou d'argent. (D. J.)

LE TURGUS (Page 9:396)

LE TURGUS, s. m. (Litt. greq.) On nommoit en grec LEW=TARGOI, & en latin tenuarü, des ouvriers qui s'occupoient à faire ces pallia bombicina, ces fobes fines, ces habits transparens, ces gazes de Cos, si fort en vogue dans le tems de la dépravation des moeurs des Grecs & des Romains.

Rosinus nous décrit l'usage & la variété de ces nuages de lin ou de soie, qu'un poëte nommoit si heureusement ventos textiles. Les planches en grand nombre d'Herculanum, tab. 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 25, du tom. I. nous représentent de très jolies bacchantes revêtues en dansant de ces robes de gaze; c'est dans ce même habit qu'Apulée dépoint Vénus, qualis erat dùm virgo, nudo & intecto corpore, perfectam formositatem professa, nisi quod tenui pallio bombicino inumbrabat spectabilem pubem. Voyez Gaze de Cos. (D. J.)

LEQUIOS, ou LIQUIOS, ou RIUKU (Page 9:396)

LEQUIOS, ou LIQUIOS, ou RIUKU, (Géog.) ce sont plusieurs îles de l'Océan oriental, au nombre de six principales; ce petit Archipel coupe obliquement le 145 dégré de long. vers les 26 ou 27 de lat. au sud ouest de Saxuma, province du Japon, dont elles dépendent, un roi de Saxuma en ayant fait la conquete vers l'an 1610.

Le langage du pays est une espece de chinois corrompu, parce que dans la derniere révolution de la Chine, plusieurs des habitans de ce vaste empire se refugierent dans ces îles, où ils s'appliquereur au négoce. Depuis que le commerce du Japon est fermé aux étrangers, les insulaires Lequios ne sont reçûs que dans un port de la province de Saxuma, pour le débit de quelques marchandises, jusqu'à la concurrence de 23 caisses d'argent par an; mais ils ne sont ni moins habiles, ni moins heureux que les Chinois, à faire la contrebande. Voyez les détails dans Koempfer, & le P. Charievoix, Hist. du Japon. (D. J.)

LÉRICE (Page 9:396)

LÉRICE, (Gram.) en latin erix, ou ericis portus, bourg ou petite ville d'Italie, avec une espece de port sur la côte orientale du golfe de la Spécia, dans l'état de Gènes, à 5 milles de la Spécia, & à 40 de Porto - fino. Long. 27. 30. lat. 44. 5.

LÉRIDA (Page 9:396)

LÉRIDA, (Géog.) ancienne & forte ville d'Espagne, dans la Catalogne, avec un évêché considérable suffragant de Tarragone, une université, & un bon château. Il s'y tint un coneile en 528. Jacques I. roi d'Aragon, s'en empara sur les Maures, en 1238. Le grand Condé fut obligé d'en lever le siege dans le dernier siecle. Les Catalans la prirent en 1705. Elle est proche la riviere de Segre, dans un terroir fertile, à 6 lieues sud - ouest de Balaguer, 16 nord - ouest de Tarragone, 30 nord - ouest de Barcelone, 76 nord - est de Madrid.

Les Anciens ont connu Lérida, sous le nom d'Ilerda, dont le nom moderne n'est qu'une espece d'anagramme; elle se rendit célebre dans l'antiquité, par son commerce, & par la victoire que Jules - César y remporta sur les lieutenans du grand Pompée. Long. 18. 10. lat. 41. 31. (D. J.)

LERJEONS (Page 9:396)

LERJEONS, s. m. pl (Pêche.) terme de pêche usité dans le ressort de l'amirauté de Bourdeaux: [p. 397] ce sont des especes de tramaux ou silets tramaillés. Voyez Tramaux.

LÉRINS (Page 9:397)

LÉRINS, (les Iles de) Lerinoe insula, Géog. nom de deux petites iles de la mer Méditerranée, sur la côte de Provence, à 2 lieues d'Antibes.

Celle des deux iles, qui est le plus pres de la côte, a une lieue & demie de long, sur une demi-lieue de large; elle s'appelle l'de sainte Marguerite, & est la Leto ou Lerone des anciens. Elle a une sorte de forteresse, avec une parnison d'invalides, pour y garder les prisonniers d'etat.

L'autre ile est nommce des anciens Lerina, Lerinum, Lertnus. Tacite, l. I. de ses Annales, rapporte qu'Auguste y avoit relegué Agrippa son neveu. On l'appelle aujourd'hui l'ile saint Honorat, parce que ce sanit en 410 la choisit pour sa retraite, & y fonda le menastere de Lerins, qui suit la regle de saint Bénoit. L'ile saint Honorat est du côté de l'ouest, plus basse & plus petite que l'ile sainte Marguerite.

LERME (Page 9:397)

LERME, (Géog.) petite ville d'Espagne, dans la vieille Castille, erigée en duché par Philippes III. en 1599, en saveur de son favori & premier ministre le due de Lerme, qui devint cardinal après la mort de sa femme, & qui y bâtit le château de Lerme. La ville est sur la petite riviere d'Arlanzon, à 6 lieues de Burgos, & à 12 de Valladolid. Long. 14. 10. let. 61. 30.

LERNE (Page 9:397)

LERNE, (Géog. anc. Mythol. & Litt.) marais du Péloponnese, au royaume d'Argos.

Il est celebre dans les tems fabuleux, par le meurtre des fils d'OEgyptus; car ce fut - là, dit Pausanias, l. II. c. xxjv. que les filles de Danaüs, leurs fiancées, les égorgerent, & leurs corps y furent inhumés, mais leurs tétes furent portées à Argos, & l'en y montroit leur sépulture, sur le chemin de la citadelle.

Lerne n'est pas moins célebre dans les écrits des Pcetes, par cette hydre à sept têres, dont Hercule triompna; ce qui si nifie, nous disent les Mythologrstes, autant de sources qui se perdoient dans ce marais, & qu'Hercule détourna pour le dessécher.

Quoi qu'il en soit, ce lieu étoit réputé mal - sain, & les assassinats qu'on y avoit commis, obligerent plusieurs fois de le purifier. Ce sont ces purifications, qui suivant Strabon, donnerent naissance à ure expression proverbiale, LERNH HAHWN, Lerne de maux, expression, ajoute ce geographe, que les moderres interpretes des proverbes, comme Zénobius, Diogénianius, & autres, ont prétendu expliquer, en supposant qu'on voituroit à Lerne tous les immondices d'Argos.

Le marais de Lerne s'écouloit dans une petite riviere qui entrant dans la Laconie, portoit ses eaux dans la mer, & au nord de son embouchure.

Entre la riviere de Lerne & les confins d'Argos, étoit une petite ville du même nom Lerna, que le marais & la riviere. C'est du moins de cette maniere, que M. de Lisle, dans sa belle carte de l'ancienne Grece, concilie les divers auteurs qui parlent de Lerne, les uns comme ville, d'autres comme riviere, & d'autres enfin comme un marais infect & mal - sain. M. l'abbé Fourmont en 1729, n'a vû ni ville, ni riviere, ni marais, mais une simple fontaine qu'on nomme Lerne, & qui est à 200 pas de la mer.

LERNECA (Page 9:397)

LERNECA, (Géog.) ancienne ville de Chypre, qui a du être autrefois considérable, à en juger par ses ruines. Elles forment encore un village de ce nom, sur la côte meridionale de l'île de Chypre; ce village a une bonne rade, & un petit fort pour sa défense. (D. J.)

LERNFES (Page 9:397)

LERNFES, (Littarat.) têtes ou mysteres qu'on célébroit à Lerna, petite ville près d'Argos, en l'honneur de Bacchus & de Cérès. La déesse y avoit un bois sacré, tout en platanes, & au milieu du bois étoit sa statue de marbre qui la representoit assise; Bacchus y avoit aussi sa statue; mais quant aux sacrifices nocturnes qui s'y font tous les ans à l'honneur de ce dieu, dit Pausanias, il ne m'est pas permis de les divulguer. (D. J.)

LEROS (Page 9:397)

LEROS, (Géog. anc.) le nom moderne est Léro, ile d'Asie, dans la mer Egée, l'Archipel, l'une des sporades, tur la côre de Cane; c'etoit une des colonies des Milésiens; ses habitans avoient assez mauvaise réputation du côté de la probité, si nous en jugeens par une épigramme de Phocydide, qui se trouve dans l'anthologie; mais au lieu de l'original que peu de lecteurs entendroient, j'y substituerai la traduction qu'en a faite M. Chevreau dans ses OEavres mélées, p. 369.

Ceux de Léros ne valent rien, Ilors Patrocle pourtant qui malgré sa naissance A passé jusqu'ici pour un homme de bien; Mais quand avec Patrocle on a fait connoissance, Eneore s'apperçoit - on qu'il tirnt du Lérien. Long. de Léro 44. 40. lat. 37. (D. J.)

LEROT (Page 9:397)

LEROT, s. m. (Hist. nat. quadrup.) mus avellanarum major, Rai, synop. anim. quadr. rat dormeur un peu plus petit que le loir; il en differe principalement en ce qu'il n'a de longs poils qu'au bout de la queue. Ses yeux sont entourés d'une bande noire qui s'étend en avant jusqu'à la moustache, & en arriere jusqu'au - delà de l'oreille, en passant par - dessus l'oeil. La face supérieure du corps est de couleur fauve, melée de cendré brun, & de brun noirâtre; la face inférieure a une couleur blanche, avec des teintes jaunâtres & cendrées. Le lerot est plus commun que le loir; on l'appelle aussi rat blanc; il se trouve dans les jardins, & quelquefois dans les maisons; il se niche dans des trous de murailles, pres des arbres en espalier, dont il mange les fruits; il grimpe aussi sur les arbres élevés, tels que les poiriers, les abricotiers, les pruniers, & lersque les fruits lui manquent, il mange des amandes, des noisettes, des noix, &c. & même des graines légumineuses; ce rat transporte des provisions dans des trous en terre, dans des creux d'arbres, ou dans des fentes de vieux murs, qu'il garnit de mousse, d'herbe, & de feuilles. Il reste engourdi & pelotonné durant le froid. Il s'accouple au printems; la femelle met bas en été cinq ou six petits à chaque portée. Le lerot a une aussi mauvaite odeur que le rat domestique: aussi sa chair n'est pas mangeable. On trouve des lerots dans tous les climats tempérés de l'Europe, & même en Pologne, en Prusse, &c. Hist. nat. génér. & part. tom. VIII. Voyez Rat dormeur & Quadrupede.

LESBOS (Page 9:397)

LESBOS, (Géog. anc.) ile de la mer Egée, sur la côte de l'Asie mineure, & plus particulierement de l'AEolie. Strabon lui donne 137 milles & demi de tour, & Pline, selon la pensée d'Isidore, 168 milles.

Elle tenoit le septieme rang entre les plus grandes îles de la mer Méditerranee. Les Grecs sous la conduite de Graüs, arriere - petit - fils d'Oreste, fils d'Agamemnon. y établirent une colonie qui devint si puissante. qu'elle & la ville de Cumes passerent pour la métropole de toutes les colonies greques qui composoient l'AEolide, & qui étoient environ au nombre de trente. Pausanias prétend que Penthilus fils d'Oreste, fut celui qui s'empara de l'ile de Lesbos.

Elle avoit eu plusieurs noms; Pline en rapporte six, & néanmoins il ne dit rien de celui d'Issa, que Strabon n'a pas oublié. Ce nom d'Issa lui venoit d'Issus fils de Macarée: le nom de Macaria lui venoit

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