ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"332"> drique, de même que les calices des semences; ce qui fait la plus grande différence qu'il y ait entre la leche & le carex. Micheli, Nov. plant. gen. Voyez Plante.

Leche (Page 9:332)

Leche, s. m. (Commerce.) c'est une espece de verni de lie que l'on donne en Amérique, mais surtout au Mexique, aux piastres que les Espagnols y fabriquent. Voyez l'art. Leciieum. Cette variété tantôt de nomenclature, tantôt d'orthographe, doivent occasionner dans un ouvrage de l'étendue de celui - ci, des redites, contre lesquelles il est difficile d'être en garde; d'ailleurs il vaut mieux redire qu'omettre.

LECHEFRITE (Page 9:332)

LECHEFRITE, s. f. (Cuisine.) ustensile ou espece de vaisseau plat de tôle ou fer bartu, oblong, à pié ou sans pié, à une ou plusieurs mains ou poignées, & terminé par l'une & l'autre de ses extrémités par une goulette, ou un bec qui sert à verser la graisse & le jus qu'il reçoit des pieces qu'on fait rôtir, & sous lesquels il y a toujours une lechefrite.

LECHEUM (Page 9:332)

LECHEUM, on pourroit dire en françois LÉ<-> CHEE, (Géogr. anc.) port sur le golfe de Corinthe, servant de port à la ville même de Corinthe. Tous les anciens, Polybe, Strabon, Pausanias, Ptololomée, & autres en font mention. Corinthe quoique située entre deux mers (ce qui sait dire à Horace bimaris Corinthi), n'etoit pourtant sur le bord ni de l'une ni de l'aurre, mais elle avoit de chaque côte un lieu qui lui servoit de port, savoir Cenchrées au levant, & Lechoeum au couchant; c'est présentement Lesteiocori. (D. J.)

LECHER (Page 9:332)

LECHER, verbe act. (Gram.) c'est polir, nettoyer, sucer avec la langue. L'ours leche son petit; l'auteur son ouvrage. On n'aime pas les peintures léchees. Voyez Lecher, Peinture.

Lécher (Page 9:332)

Lécher en Peinture, c'est finir extrémement les tableaux, mais d'une façon froide & insipide; & où l'on connoît par - tout la peine que cela a coûté au peintre. Bien terminer ses ouvrages, est une bonne qualité; les lécher est un vice. Ce peintre leche trop ses ouvrages; cet ouvrage n'a point d'ame; il est trop léché.

LECHI (Page 9:332)

LECHI, (Géog. sacr.) c'étoit une ville de la tribu de Dan dans la Terre - sainte, & ce n'est aujourd'hui qu'un misérable village; mais l'on recueille dans le territoire voisin beaucoup de coton, de dattes & d'olives, au rapport du P. Roger, Aquila, Symmaque & Glycas nomment Léchi, en grec SIAGW.

LECHO (Page 9:332)

LECHO, s. m. (Monnoie.) on nomme ainsi dans le monnoyage de l'Amérique espagnole, particulierement au Mexique, une espece de couche de vernis de lie que l'on donne à certaines piastres qui s'y sabriquent, afin de les rendro d'un plus bel oeil. Cependant ce vernis fait qu'on préfere dans le commerce les piastres dites colonnes à celles qu'on appelle mexicaines, non pas que les piastres colonnes ainsi nominées, parce qu'elles portent pour revers les colonnes d'Hercule, avec la fameuse devise du nec plus ultrà; non pas, dis - je, que ces dernieres piastres soient d'un titre plus fin que les méxicaines, mais à cause de leur lécho, qui à la refonte laisse un déchet de pres d'un pour cent.

LECK, Le (Page 9:332)

LECK, Le, en flamand de LECK, & LYCIAS dans Ptolomée, (Géog.) riviere des Pays - bas. A proprement parler, c'est moins une riviere qu'un bras du Rhin. Cluvier, de tribus Rheni alveis, c. vj. remarque que le nouveau canal dans lequel Civilis fit couler le Rhin, est présentement le Leck, Lecca, qui passant à Culembourg, à Viane, à Schoonhove, se perd dans la Meuse pres du village de Krimpen. M. Corneille a confondu le Leck avec la fosse de Corbulon, sossa Corbulonis. Un diplome de Charlemagne en 776, nomme le Leck Lockia. Heda dit dans la chronique de Hollande, que ce fut en 841 que l'on releva ses bords de fortes digues. (D. J.)

LECHONA - GEEZ (Page 9:332)

LECHONA - GEEZ, (Hist. mod.) ce mot signifie langue savante. Les Ethiopiens & les Abissins s'en servent pour désigner la langue dans laquelle sont écrits leurs livres sacrés; elle n'est point entendue par le peuple, étant reservée aux seuls prêtres, qui souvent ne l'entendent pas mieux que les autres. On croit que cette langue est l'ancien ethiopien; le roi s'en sert dans ses édits: elle a dit - on, beaucoup d'affinité avec l'hébreu & le syriaque.

LECHT (Page 9:332)

LECHT, s. m. (Comm. & Mar.) mesure fort en usage sur les mers du nord: elle contient douze barrils.

LEÇON (Page 9:332)

LEÇON, s. f. (Gram. Mor.) c'est l'action d'instruire. Les maitres de la jeunesse en s'écartant trop de la maniere dont la nature nous instruit, donnent des leçons qui fatiguent l'entendement & la mémoire sans les enrichir & sans les perfectionner.

Les leçons, la plupart ne sont qu'un assemblage de mots & de raisonnemens, & les mots sur quelque matiere que ce soit, ne nous rendent qu'unpanfaitement les idées des choses. L'écriture hiérogliphique des anciens egyptiens étoit beaucoup plus propre à enrichir promptement l'esprit de connoissances réelles, que nos signes de convention. Il faudroit traiter l'homme comme un être organisé & sensible; & se souvenir que c'est par ses organes qu'il reçoit ses idées, & que le sentiment seul les fixe dans sa mémoire. En Métaphysique, Morale, Politique, principes des Arts, &c. il faut que le fait ou l'exemp'e suive la leçon, si vous voulez rendre la leçon utile. On formeroit mieux la raison en faisant observer la liaison naturelle des choses & des idées, qu'en donnant l'habitude de faire des argumens; il faut mêler l'Histoire naturelle & civile, la Fable, les emblemes, les allégories, à ce qu'il peut y avoir d'abstrait dans les leçons qu'on donne à la jeunesse; on pourroit imaginer d'exécuter une suite de tableaux, dont l'ensemble instruiroit des devoirs des citoyens, &c.

Quand les abstractions deviennent nécessaires, & que le maître n'a pu parler aux sens & à l'imagination pour insinuer & pour graver un précepte important, il devroit le lier dans l'esprit de son éleve à un sentiment de peine ou de plaisir, & le fixer ainsi dans sa mémoire; enfin dans toutes les instruction, il faudroit avoir plus d'égard qu'on n'en a eu jusqu'à présent au méchanisme de l'homme.

Leçon (Page 9:332)

Leçon, (Théol.) dans la Bible, les peres & les auteurs ecclésiastiques sont les termes différens dans lesquels le texte d'un même auteur est rendu dans differens manuscrits anciens; différences qui viennent pour l'ordinaire de l'altération que le tems y a apportée, ou de l'ignorance des copistes. V. Texte.

Les versions de l'Ecriture portent souvent des leçons différentes du texte hébreu; & les divers manuserits de ces versions présentent souvent des leçons différentes entre elles.

La grande affaire des critiques & des éditeurs est de déterminer laquelle de plusieurs leçons est la meilleure; ce qui se sait en confrontant les différentes leçons de plusieurs manuserits ou imprimés, & choisissant pour bonne, celle dont les expressions font un sens plus conforme à ce qu'il paroit que l'auteur avoit intention de dire, ou qui se rencontre dans les manuscrits, ou les imprimés les plus corrects.

Leçons (Page 9:332)

Leçons, en terme de breviaire, ce sont des fragmens soit de l'Ecriture, soit des PP. qu'on lit à matines. Il y a des matines à neuf leçons, à trois leçons.

On dit aussi leçons de Théologie, comme leçon d'arabe, de grec, &c.

Leçon (Page 9:332)

Leçon, (Maréchallerie.) se dit également du cavalier & du cheval, qu'on instruit dans les maneges. Le cavalier donne leçon au cheval en lui apprenant [p. 333] ses airs de manege, & le maître en parlant à l'academiste à cheval, sur la situation de son corps, & sur la façon de conduire son cheval. En donnant leçon à un cheval, il faut le prendre toujours plutôt par les caresses & la douceur, que par la rigueur & le châtiment.

LECTEUR (Page 9:333)

LECTEUR, (Littérat. mod.) terme général; c'est toute personne qui lit un livre, un écrit, un ouvrage,

Un auteur à genoux dans une humble préface, Au lecteur qu'il ennuie, a beau demander grace, il ne doit pas l'espérer lorsque son livre est mauvais, parce que rien ne le forçoit à le mettre au jour; on peut être très estimable, & ignorer l'art de bien écrire. Mais il faut aussi convenir que la plupart des lecteurs sont des juges trop rigides, & souvent injustes. Tout homme qui sait lire se garde bien de se croire incompétent sur aucun des ecrits qu'on publie; savans & ignorans, tous s'arrogent le droit de décider; & malgré la disproportion qui est entr'eux sur le mérite, tous sont assez unitormes dans le penchant naturel de condamner sans miséricorde. Plusieurs causes concourent à leur faire potter de faux jugemens sur les ouvrages qu'ils lisent; les principales sont les suivantes, discutées attentivement par un habile homme du siecle de Louis XIV. qui n'a pas dédaigné d'épancher son coeur à ce sujet.

Nous lisons un ouvrage, & nous n'en jugeons que par le plus ou le moins de rapport qu'il peut avoir avec nos façons de penser. Nous offre t - il des idées conformes aux nôtres, nous les aimons & nous les adoptons aussi - tôt; c'est - là l'origine de notre compl sitance pour tout ce que nous approuvons en géneral Un ambitieux, par exemple, plein de ses projets & de ses espérances, n'a qu'à trouver dans un livre des idées qui retracent avec un eloge de pareilles images, il goûte infiniment ce livre qui le slitte. Un amant possedé de ses inquiétudes & de ses desirs, va che chant des peintures de ce qui se passe dans son coeur, & n'est pas moins chariné de tout ce qui lui représente sa passion, qu'une belle personne l'est du minon qui lui représente sa beaute. La moyen que de tels lecteurs fassent usage de leur esprit, puisqu ils n'en sont pas les maîtres? hé, comment puiseroient - ils dans leurs fonds des idées contormes à la raison & à la verite quand une seule idée les remplit, & ne laisse point de place pour d'autres?

De plus, il arrive souvent que la partialité offusque nos foibles lumieres & nous aveugle. On a des liaisons étroites avec l'auteur dont on lit les écrits, on l'admire avant que de le lire; l'amitié nous inspire pour l'ouvràge la même vivacité de sentiment que pour la personne. Au contraire notre aversion pour un autre, le peu d'interét que nous prenons à lui (& c'est malneureusement le plus ordinaire), fait d'avance du tort à son ouvrage dans notre ame, & neus ne cherchons, en le litant, que les traits d'une critique amere. Nous ne devlions avec de semblables disposirions porter notre avis que sur des livres dont les auteurs nous sont inconnus.

Un defaut particulier à notre nation qui s'étend tous les jours davantage, & qui constitue présentement le caractere des lecteurs de notre pays, c'est de déptiser par air, par méchanceté, par la prétention à l'esprit les ouvrages nouveaux qui sont vraiment dignes d'éloges. Aujourd'hui (dit un Philosophe dans un ouvtage de ce gente qui durera long - tems), « aujourd'hui que chacun aspire à l'esprit, & s'en croit avoir beaucoup; aujourd'hui qu'on met touf en usage pour être à peu de frais spirituel & brillant, ce n'est plus pour s'instiuire, c'est pour critiquer & pour ridiculiser qu'on lit. Or il n'est point de livre qui puisse tenir contre cette amere disposition des lecteurs. La plûpart d'entr eux, occupés à la recherche des défauts d'un ouvrage, sont comme ces animaux immondes qu'on rencontre quelquefois dans les villes, & qui ne s'y promenent que pour en chercher les égoûts. Ignoreroit - on encore qu'il ne faut pas moins de lumieres pour appercevoir les beautés que les défauts d'un ouvrage? Il faut aller à la chasse des idées quand on lit, dit un anglois, & faire grand cas d'un livre dont on en rapporte un certain nombre. Le savant sait lire pour s'éclairer encore, & s'enquiert sans satyre & sans malignité ».

Joignez à ces trois causes de nos faux jugemens en ouvrages le manque d'attention & la répugnance naturelle pour tout ce qui nous attache long - tems sur un même objet. Voilà pourquoi l'auteur de l'Esprit des loix, tout intéressant qu'est son ouvrage, en a si fort multiplié les chapitres; la plûpart des hommes, & les femmes sans doute y sont complises, regardent deux ou trois choses à la fois, ce qui leur ôte le pouvoir d'en bien déméler une seule; ils parcourent rapidement les livres les plus profonds, & ils décident. Que de gens qui ont lu de cette maniere l'ouvrage que nous venons de nommer, & qui n'en ont apperçu ni l'enchainement, ni les liaisons, ni le travail?

Mais je suppose deux hommes également attentifs, qui ne soient ni passionnés, ni préyenus, ni portés à la satyre, ni paresseux, & cette supposition même est rare; je dis que quand la chose se rencontre par bonheur, le different degré de justesse qu'ils auront dans l'esprit formera la différente mesure du discernement; car l'esprit juste juge sainement de tout, au lieu que l'imagination seduite ne juge sainem ent de rien; l'imagination influe sur nos jugemens à - peu - près comme une lunette agit sur nes yeux, suivant la taille du verre qui la compose. Ceux qui ont l'imagination torte croient voir de la petitesse dans tout ce qui n'excede point la grandeur naturelle, tandis que ceux dont l'imagination est foible voient de l'enflure dans les pensées les plus mesurées, & blâment tout ce qui passe leur portée: en un mot, nous n'estimons jamais que les idées analogues aux nôtres.

La jalousie est une autre des causes les plus communes des faux jugemens des lecteurs. Cependant les gens du métier qui par eux mêmes connoissent ce qu'il en coûte de soins, de peines, de recherches & de veilles pour composer un ouvrage, devroient bien avoir appris à compâtir.

Mais que faut - il penser de la bassesse de ces hommes méprisables qui vous lisent avec des yeux de rivaux, & qui, incapables de produire eux - mêmes, ne cherchent que la maligne joie de nuire aux ouvrages supérieurs, & d'en décréditer les auteurs jusque dans le sein du sanctuaire? « Ennemis des beaux génies, & affligés de l'estime qu'on leur accorde, ils savent que semblables à ces plantes viles qui ne germent & ne croissent que sur les ruines des palais, ils ne peuvent s'élever que sur les débris des grandes réputations; aussi ne tendent - ils qu'à les détruire ».

Le reste des lecteurs, quoiqu'avec des dispositions moin honteuses, ne juge pas trop équitablement. Ceux qu'un fastueux amour des livres a teint, pour ainsi dire, d'une littérature superficielle, qualifient d'étrange, de singulier, de bisarre tout ce qu'ils n'entendent pas sans effort, c est - à - dire, tout ce qui excede le petit cercle de leurs connoissances & de leur génie.

Enfin d'autres lecteurs revenus d'une etreur établie parmi nous quand nous étions plongés dans la

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