ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"330"> cacher leur intrigue, Léandre, à la faveur de la nuit, passoit le détroit à la nage; mais leur commerce ne dura pas long - tems: la mauvaise saison étant venue, Léandre périt dans les flots, & Héro ne pouvant survivre à cette pette, se précipita du haut de sa tour, Heroá laerymoso littore turri! C'étoit du sommet de cette tour, dit Stace, que la prêtresse de Sestos avoit continuellement ses yeux attachés sur les vagues de la mer: sedet anxia turre supremâ, Sestias in speculis.

On sait combien d'autres poëtes & d'anciens écrivains ont chanté cette avanture. Virgile v fait une belle allusion dans ses géorgiques, liv. III. v. 258 & suiv. Quid juvenis, &c. Dans Martial, Léandre prie les ondes de daigner l'épargner dans sa course vers Héro, & de ne le submerger qu'à son retour, parcite dùm propero, mergite dùm redeo. Antipater de Macédoine, parlant des naufrages arrivés sur l'Hellespont, s'écrie dans l'anthologie, l. I. c. lv. épig. 7. « malheureuse Héro, & vous insortune Déimaque, vous perdîtes dans ce trajet de peu de stades, l'une un époux, & l'autre une épouse chérie ».

Tout le monde a lû dans les héroides attribuées à Ovide, les épîtres de Léandre & d'Héro, & personne n'ignore que l'histoire de ces deux amans est racontée avec toutes les graces de la Poësie dans un écrivain grec, qui porte le nom de Musée: c'est un ouvrage de goût & de sentiment, plein de tendresse & d'élégance. Nous en avons des traductions dans presque toutes les langues vivantes de l'Europe; mais nous n'en avons point qui égale la noblesse & la pureté de l'original.

Enfin, les médailles ont rendu célebre la tour de Léandre: on en possede un grand nombre qui portent les noms des deux amans, & d'autres où l'on voit Léandre précédé de Cupidon le flambeau à la main, nager vers Héro, qui l'accueille du haut d'une tour.

LEANE, la (Page 9:330)

LEANE, la, (Géog.) riviere d'Irlande; elle a sa source dans la province de Meinster, au comté de Kerry, court à l'ouest, & se jette dans la baie de Dingle. (D. J.)

LÉAO (Page 9:330)

LÉAO, s. m. (Hist. nat. Minéralogie.) espece de pierre bleue qui se trouve dans les Indes orientales, sur - tout dans les endroits où il y a des mines de charbon de terre. Les Chinois s'en servent pour donner la couleur bleue à leur porcelaine; ils commencent par laver cette pierre, afin de la dégager de toute partie terrestre & impure; ils la calcinent dans des fourneaux pendant deux ou trois heures, après quoi ils l'écrasent dans des mortiers de porcelaine, & versent de l'eau par - dessus, qu'ils triturent avec la pierre; ils décantent l'eau qui s'est chargée de la partie la plus déliée, & continuent ainsi à triturer & à décanter jusqu'à ce que toute la couleur soit enlevée: après cette préparation ils s'en servent pour peindre en bleu leur porcelaine.

On croit que le léao n'est qu'un vrai lapis laruzi; mais il y a lieu d'en douter, attendu que la couleur du lapis n'est point en état de résister à l'action du feu, qui la fait disparoître. Voyez Lapis lazuli, observations sur les coûtumes de l'Asie. Et voyez l'article Azur. ( - )

Léao (Page 9:330)

Léao, (Géog.) autrement Léaotung, riviere de la Tartarie, où elle a sa source, au - delà de la grande muraille, & se perd dans la mer.

LÉAOTUNG (Page 9:330)

LÉAOTUNG, (Géog.) vaste contrée de la Chine, dont elle est séparee par la grande muraille & le golfe de Cang, tandis que la Corée & les montagnes d'Yalo la séparent du pays des Tartares Bogdois du Niuchèz. Ses habitans, plus guerriers & moins industrieux que les Chinois, n'aiment ni le Commerce ni l'Agriculture, quoique leur pays y soit propre.

Il a plusieurs montagnes, entr'autres celle de Changpé, qui court jusque dans la Tartarie, depuis grande muraille, & qui est celebre par son lac de 80 stades d'étendue. C'est dans cette montagne que le Yalo, & le Quentung prennent leurs sources.

Les lieux de la province, où il n'y a point de montagnes, sont stériles en froment, millet, légumes & fruits.

Ce pays produit le gin - sing, ainsi que le Canada, & fournit de même des fourrures de castors, de martes & de zibelines. Chan - Yang a de nos jours usurpé la place de Léaoyang, qui en étoit la métropole.

On sait les étranges révolutions que le royaume de Léaogund éprouva dans le dernier siecle. M. de Voltaire en a peint toute l'histoire en quatre pages.

Au nord - est de cette province il y avoit quelques hordes de tartares Mantcheoux, que le vice - roide Léaogund traita durement. Ils firent, comme les anciens scythes, des representations hardies. Le gouverneur, pour réponse, brûla leurs cabanes, enleva leurs troupeaux, & voulut transplanter les habitans. Alors ces tartares, qui étoient libres, se choisirent un chef pour se venger. Ce chef, nommé Taitsou, battit les Chinois, entra victorieux dans la contrée de Léaotung, & se rendit maître de la capitale en 1622.

Taitsou mourut en 1626 au milieu de ses conquêtes; mais son fils Taitsong marchant sur ses traces, prit le titre d'empereur des Tartares, & s'égala à l'empereur de la Chine.

Il reconnoissoit un seul dieu comme les lettrés chinois, & l'appelloit le tien comme eux. Il s'exprime ainsi dans une de ses lettres cireulaires aux Mandarins des provinces chinoises. « Le tien éleve qui il lui plaît; il m'a peut - être choisi pour être votre maître ». Il ne se trompoit pas; depuis 1628 il remporta victoires sur victoires, établit des lois au milieu de la guerre, & enleva au dernier empereur du sang chinois toutes ses provinces du nord, tandis qu'un mandarin rebelle, nommé Litsching, se saisit de celles du midi: ce Litsching fut tué au milieu de ses succès.

Les Tat tares ayant perdu leur empereur Taitsong en 1642, nommerent pour chef un de ses neveux encore enfant, qui s'appelloit Changti. Sous ce chef, qui périt à l'âge de 24 ans en 1661, & sous Chamhi, qu'ils é urent pour maître à l'âge de 8 ans, ils conquirent pié - à - pié tout le vaste empire de la Chine. Le tems n'a pas encore confondu la nation conquérante avec le peuple vaincu, comme il est arrivé dans nos Gaules, en Angleterre & ailleurs; mais les Tartares ayant adopté sous Cham - hi les lois, les usages & la religion des Chinois, les deux nations n'en composeront bien - tôt qu'une seule.

LÉAOYANG (Page 9:330)

LÉAOYANG, (Géog.) c'étoit dans le dernier siecle la capitale du Léaotung; à présent Chan - Yang a pris sa place. Léaoyang est une grande ville assez peuplée. Long. 5. 33. lat. 39. 40.

LÉAWAVIA (Page 9:330)

LÉAWAVIA, (Géog.) port de mer, sur la côte orientale de l'isle de Ceylan, dans le pays du même nom.

LÉBADIE (Page 9:330)

LÉBADIE, (Géog. anc.) LEBADI/A, LEBADEI/A; en latin Lebadia, ancienne ville de Grece en Béotie, entre l'Hélicon & Chéronée, auprès de Coronée. Il y avoit à Lébadie le célebre oracle de Trophonius, qui étoit dans un antre de rocher, où l'on descendoit avec peine. Ce lieu s'appelle encore Livadia, & donne son nom à toute la contrée. Voyez Livadia & Livadie. (D. J.)

LEBEDA (Page 9:330)

LEBEDA, Leptis, (Géog.) ancienne ville d'Afrique, au royaume de Tripoli, avec un assez bon port sur la mer Méditerranée, à 34 lieues de Tripoli. On en a tiré pour la France de belles colonnes de marbre; celles du grand autel de S. Germain - des<pb-> [p. 331] Prés à Paris, sont de ce marbre. Plusieurs croyent qne Lebada est la patrie de l'empereur Severe, & de S. Fulgence: Leptis est l'ancien nom de cette ville. Long. 32. 25. lat. 32. 10.

LFBEDUS (Page 9:331)

LFBEDUS, (Géog. anc.) ville ancienne de l'Asie proprement dite, dans l'Ionie, sur l'isthme, ou du - moins aupres de l'isthme, entre Smirne & Coloplore.

Strabon, liv. XIV. parlé des jeux que l'on y célébroit tous les ans en l'honneur de Bacchus; c'est à quoi se rapporte une médaille de Géta avec la figure de Baecls, & ce mot *DIBEUIWN. Lysimaque renversa Lcbedus, & en transporta les habitans à Ephése, comme le raconte Pausanias, Attic. c. ix. Depuis ce tems - là, cette ville ne put se rolever, & demeura moins un bourg, qu'un pauvre village. Horace nous l'indique assez, quand il dit, lib. I. epist. xj. v. 5.

An ebedum laudas odio maris, arque viarum? Seis bebedus quam sit Gabiis desertior, atque Fidenis vieus.

« Ennuyé de courir les mers, n'êtes - vous point tenté de vous fixer à Lebedus? ce séjour n'a - t - il point d'attrait pour vous? Bull. Savez - vous ce que c'est que Lebedus, un séjour plus desert que Gabies & que Fidene ».

Fn esset, ce lieu restoit desert plus des trois quarts de l'annce, & n'étoit fréquenté que pendant que les comédiens y sejournoient pour jouer leurs pieces, & célébrer les fêtes de Bacchus.

Enfin, cette ville, dont Hérodote, Strabon, & Pomponius Méla, nous pailent comme de l'une des douze anciennes villes de l'Ionie, n'étoit plus du tems d'Auguste qu'une méchante bicoque.

LEBENA (Page 9:331)

LEBENA, (Géog. anc.) *DEBHIA, vilie de l'île de Crete, sur la côte méridionale, voisine du promontoire de Léon. Elle servoit de port à Gortyne, dont elle étoit à 90 stades. Il y avoit un temple d'Esculape, *DEHAIWN, bâti sur le modele de celui qui étoit à Cyrene, & selon Philostrate, l. IV. e. xj. toute la Crete se tendoit à ce temple, de même que toute l'Asie se rendoit à Pergame.

LFBER (Page 9:331)

LFBER, (Géog.) riviere de la haute Alsace; elle a sa ource à l'orient des montagnes da Vosge, aux comis de la Lorraine, & se jette dans l'Ill; la valles qu'elle arrose s'appelle le Libéraw, ou Leberthall. (D. J.)

LBESCHE, ou SUD - OUEST (Page 9:331)

LBESCHE, ou SUD - OUEST, s. m. (Marine.) c'est le nom qu'on donne sur la Méditerranee au vent qui soufile entre le couchant & le midi, nommé sur l'Ocean Sud Ouest:

LEBINTHUS (Page 9:331)

LEBINTHUS, (Géog. anc.) île de la mer de Crete, voisine de Calymne & de Nisyros; c'est présentement Lévita, ile de l'Archipel.

LEBITON (Page 9:331)

LEBITON, s. m. (Littér.) LEBITON; c'étoit un habit de moine fait de poil, selon Suidas, selon d'autres auteurs, c'étoit une tuniqae de lin sans manches, & assez semblable à un sac que portoient les solitaires de l'Eavpte & de la Thébaïde. (D. J.)

LEBINI (Page 9:331)

LEBINI, s. m. (Onomat. des drog.) nom donné par les anciens Arabes à une des especes de storax; nous tâcherons d'éclaircir cette dénomination avec les autres qu'on trouve dans leurs écrits au mot Storax. (D. J.)

LEBRET, ou LEBRIT (Page 9:331)

LEBRET, ou LEBRIT, en latin Leporetum, (Géog.) aneren nom de la ville & du pays d'Albret, en Gascogne; sur quoi voyez M. de Marea, Hist. de Béarn. liv. VII. c. y. not. 3, 4, & 5. L'origine de ce nom vient des lievres ou lapins, qui fourmilloient alors daus les landes du pays.

LEBRIXA (Page 9:331)

LEBRIXA, Nebtissa, (Géogr.) ancienne ville d'Espagne, dans l'Andalousie. Elle est dans un pays admirable, abondant en grains, en vins excellens, & en oliviers, dont on fait la meilleure huile d'Es<cb-> pagne, à quatre lieues N. E. de S. Luçar de Barameda, à deux du Guadalquivir. Elle étoit connue des anciens seus le nom de Nebrissa, qu'elle porte encore, avee un sort leger changement. Long. 12. 3. lat. 36. 56.

LEBUI (Page 9:331)

LEBUI, (Géog. anc.) peuple de la Gaule - Cispadane, qui occupoit le pays où sont Brixia & Vérone. Tite - Live, l. XXI. c. xxxviij. en parle en plus d'un endroit.

LEBUNI (Page 9:331)

LEBUNI, (Géog. anc.) ancien peuple de l'Espagne Tariagonoise, selon Pline, l. III. c. iij. L'Espagne étoit divisée sous les Romains en assemblées, conventus, & les Lebuni étoient sous l assemblée de Lugos.

LEBUS (Page 9:331)

LEBUS, ou LEBUSS, Lebussa, (Géog) petite ville d'Allemagne, dans le cercle de la haute Saxe, au marquisat de Brandebourg, avec un évêché, autrefois suffragant de Gnesne, qui a été sécularisé en 1556, pour la maison de Brandebourg. Eile est sur l'Oder, à huit lieues de Custrin, & à deux de Francfort. Voyez sur cette ville Zeyler, Brandb. Topog. p. 71, & Chytraei, Saxonia, p. 955. Long. 32. 30. lat. 52. 28. (D. J.)

LECANOMANCIE (Page 9:331)

LECANOMANCIE, s. f. (Divin.) sorte de divination qui se pratiquoit en jettant dans un bassin plein d'eau des pierres précieuses marquées de caracteres magiques & des lames d'or & d'argent aussi constellées, de maniere qu'on entendoit sortir du fond du bassin la question à ce qu'on demandoit. Glycas rapporte, liv. II. de ses Annales, que ce fut par ce moyen que Nectanebe roi d'Egypte, connut qu'il seroit déuôné par ses ennemis, & Delrio ajoute que de son tems cette espece de divination étoit encore en vogue parmi les Tures. Delrio, Disquisit. magicar. lib. IV. cap. ij. quoest. VI. sect. iv. p. 545. (G)

LECCE (Page 9:331)

LECCE, Aletium, (Géog.) ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la terre d'Otrante, dont elle est la principale, & la résidence du gouverneur, avec un évêché suffragant d'Otrante. Elle est à 4 lieues du golfe de Venise, 8 N. O. d'Otrante, 8 S. E. de Brindisi, 78 S. E. de Naples. Long. 36. 55. lat. 40. 38.

Leccé est la patrie de Ammirato Scipione, que le grand - duc de Toscane accueillit obligeamment à Florence; il publia en italien l'histoire de cette ville, & de ses familles illustres: il y mourut en 1603.

Palmis Abraham juif, & docteur en Medecine au commencement du xvj. siecle. Je le nomme ici, parce qu'il est, je pense, le premier qui ait donné au public une grammaire hébraïque. Il n'en avoit point encore paru en Europe avant la sienne; il est vrai qu'aujourd hui cette grammaire de Palmis n'est point estimée, mais elle en a occasionné de bonnes, sans lesquelles on ne peut apprendre l'hébreu.

LECCO (Page 9:331)

LECCO, (Géog.) petite ville d'Italie, en Lombardie, dans le Milanez, vers la frontiere de l'état de Venise, & du Bergamasque, sur l'Addar, à 9 milles de Come. Long. 26. 33. lat. 45. 46.

LECH (Page 9:331)

LECH, (Geog.) riviere d'Allemagne; elle a sa source au Tirol, sur les frontieres des Grisons, & se jette dans le Danube, un peu au - dessous de Donavert. (D. J.)

LECHE (Page 9:331)

LECHE, Cperoides, s. f. (Bot.) genre de plante dont la fleur n'a point de pétales; elle est composée de deux étamines, stérile & soutenue par un calice d'une seule piece en forine d'écaille. L'embryon est renfermé dans une capsule qui vient d'un autre caiice assez semblable au premier. Cet embryon devient dans la suite une semence ordinairement triangulaire. Lorsque cette semence n'est encore qu'un embryon, elle est terminée par un filament qui est branchu par son extrémité, & qui passe par l'ouverture des capsules. Ajoutez aux caracteres de ce genre que les calices des fleurs sont disposés en épi cylin<pb->

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