ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"304"> que, la plus grande latitude héliocentrique d'une planete est égale à l'inclinaison de l'orbite de cette planete avec l'écliptique. Cette latitude ou inclinaison à - peu - près constante à quelques petites altérations près, qui viennent de l'action des planetes les unes sur les autres. Voyez New tonianisme, Lune , &c.

Quand on a dit ci - dessus que le soleil n'a point de latitude, cela ne doit pas s'entendre à la rigueur; car si on suppose un plan fixe qui passe par le soleil & par la terre, lorsqu'elle est dans une position quelconque, & qu'on pourra appeller le plan de l'écliptique, le soleil, ou plutôt la terre, aura un mouvement en latitude par rapport à ce plan. Voyez l'article Ecliptique a la fin.

Pour trouver la latitude & la longitude d'une étoile. Voyez l'article Longitude.

Quand les planetes n'ont point de latitude, on dit qu'elles sont alors dans les noeuds de l'écliptique, ce qui veut dire dans l'intersection de leur orbite avec celle du soleil; & c'est dans cette situation qu'elles peuvent souffrir des éclipses, ou être cachées par le soleil, ou bien passer sur son disque. Voyez Noeud & Eclipse.

Cercle de latitude, est un grand cercle quelconque, qui passe par les poles de l'écliptique.

Latitude septentrionale ascendante de la lune, se dit de la latitude de cet astre lorsqu'il va de son noeud alcendant vers sa limite septentrionale, ou sa plus grande élongation. Voyez Limite, Lune, &c.

Latitude septentrionale descendante, c'est celle qu'a la lune lorsqu'elle retourne de sa limite septentrionale à son noeud descendant.

Latitude méridionale descendante, c'est celle qu'a la lune, lorsqu'elle va de son noeud descendant à sa limite méridionale.

Enfin latitude méridionale ascendante, se dit de la lune, lorsqu'elle retourne de sa limite méridionale à son noeud ascendant.

Et les mêmes termes ont lieu à l'égard des autres planetes. Voyez Ascendant & Descendant.

Il y a dans les Transactions philosophiques quelques observations du docteur Halley, qui peuvent servir à prouver que les latitudes de quelques étoiles fixes s'alterent à la longue, en particulier celles de Polilicium, de Sirius, Arcturus, d'où quelques astronomes concluent qu'il en peut être de même des autres étoiles, quoique leurs variations puissent être moins remarquables, parce qu'on les suppose à une plus grande distance de nous.

Ce qu'on peut assurer en général, c'est que la latitude de la plûpart des étoiles fixes, ou leur distance écliptique, est sensiblement constante, au moins dans un certain nombre de siecles, sauf les petites irrégularités qui viennent, de la nutation de l'axe de la terre. Voyez Nutation & Ecliptique.

Parallaxe de latitude, voyez Parallaxe.

Réfraction de latitude, voyez Réfraction. Chambers. (O)

LATITUDINAIRE (Page 9:304)

LATITUDINAIRE, s. m. f. du latin latus, large, ou latituáo, largeur, (Théol.) nom que les Théologiens donnent à une certaine espece de Tolérans, qui applanissent & facilitent extremement le chemin du ciel à tous les hommes, & qui ne veulent pas que la différence de sentimens en fait de religion soit une raison pour en exclure les sectaires même les moins soumis à l'Evangile. Le ministre Jurieu entr'autres étoit de ce nombre, comme il paroît par l'ouvrage que Bayle a publié contre lui sous le titre de janua coelorum omnibus reserata; la porte du ciel ouverte à tous. Voyez Adiaphoriste & Tolérance. (G)

LATIUM le (Page 9:304)

LATIUM le, (Géog. anc.) c'est - à - dire le pays des Latins; mais heureusement nous avons plus accoutumé nos yeux & nos oreilles au mot même qu'à la périphrase. Le Latium est une contrée de l'ancienne Italie, située au levant du Tibre, & au midi du Teverone, aujourd'hui Anio.

Ovide nous dit d'après la Fable, que Saturne ayant été chassé du ciel par son fils Jupiter, se tint caché quelque tems dans cette contrée d'Italie, & que du mot latere, se cacher, étoit venu le nom de Latium, & celui de Latini, que prirent le pays & les habitans. Mais Varron aime mieux tirer l'origine du mot Latium, de ce que ce pays est en quelque façon caché entre les précipices des Alpes & de l'Apennin; & quant auz Latins, ils dérivent leur nom du roi Latinus, que Virgile a ingénieusement supposé beau - pere d'Enée, pour lui faire jouer un grand rôle dans son Enéide.

Rien n'est plus obscur ni plus incertain que l'ancienne histoire du Latium, quoique Denis d'Halicarnasse ait fait tous ses efforts pour la débrouiller, & réduire les fables ainsi que les traditions populaires à des vérités historiques.

Strabon prétend que l'ancien Latium renfermoit un très - petit pays, qui s'accrut insensiblement par les premieres victoires de Rome contre ses voisins; de sorte que de son tems le Latium comprenoit plusieurs peuples qui n'appartenoient point à l'ancien Latium, comme les Rutules, les Volsques, les Eques, les Herniques, les Aurunces ou Ausones, jusqu'à Sinuesse, c'est - à - dire une partie de la terro de Labour, jusqu'au couchant du golfe de Gaëte.

Il faut donc distinguer le Latium ancien du Latium nouveau ou augmenté. Les Rutules, les Volsques, les Eques, les Herniques, les Aurunces exclus de l'ancien Latium, sont compris dans le second; & ni l'un ni l'autre Latium ne quadre exactement avec ce que nous appellons la campagne de Rome, quoi qu'en disent Ortelius & les modernes qui l'ont copié. L'ancien Latium est trop petit pour y répondre, & le second est trop grand, puisque le Liris aujourd'hui le Garillan, y naissoit & n'en sortoit point depuis ses sources jusqu'à son embouchure. On juge bien que dans l'Enéide il n'est question que de l'ancien Latium pris dans sa plus petite étendue. Virgile le surnomme Hesperium, mais Horace l'appelle ferox, féroce.

Il faut convenir que jamais épithete n'a mieux peint l'ancien Latium que celle d'Horace, s'il est vrai qu'autrefois on y sacrifioit tous les ans deux hommes à Saturne, & qu'on les précipitoit dans le Tibre de la même maniere que les Leucadiens précipitoient un criminel dans la mer. C'est Ovide qui nous rapporte cette tradition; ensuite il ajoûte qu'Hercule ayant été témoin de ce sacrifice en passant par le Latium, n'en put soutenir la cruauté, & qu'il fit substituer des hommes de paille à de véritables hommes. (D. J.)

LATMICUS SINUS (Page 9:304)

LATMICUS SINUS, (Géog. anc.) golfe de la mer Méditerranée sur la côte d'Asie, aux confins de l'Ionie & de la Carie; on le nomme à présent le golfe de Palatchia. (D. J.)

LATMOS (Page 9:304)

LATMOS, (Géog. anc.) ancienne ville de l'Ionie dans l'Asie mineure. Elle fut du nombre de celles qui brisa ses chaînes lors de la défaite de Xercès par les Grecs sous les ordres de Miltiade; mais Artémise, reine de Carie, s'en rendit maîtresse par un de ces stratagèmes que la politique autorise, & que l'honneur & la probité condamnent très justement. La mort de cette reine & les mauvais succès des Grecs dans l'Asie, fournirent à la ville de Latmos les moyens de recouvrer son ancienne liberté. Elle la maintint quelque tems par son courage, & ne la perdit une seconde fois, qu'en se laissant tromper par les artifices de Mausole. (D. J.)

Latmos (Page 9:304)

Latmos ou Latmus, (Géog. anc.) montagne d'Asie, partie dans l'Ionie, & partie dans la Carie. Pomponius Mela, l. I. c. xvij, dit qu'elle étoit cé<pb-> [p. 305] lebre par l'avanture fabuleuse d'Endymion, pour qui la Lune eut de l'amour. De là vient qu'il est nommé latmius heros par Ovide, Trist. l. II. v. 299. & latmius venator, par Valerius Flaccus, l. VIII. v. 28. Le nom moderne de cette montagne est Palatchia selon M. Baudrand. (D. J.)

LATOBIUS (Page 9:305)

LATOBIUS, (Litter.) nom d'un dieu des anciens Noriques, qu'on suppose être le dieu de la santé. Quoi qu'il en soir, il n'en est parlé que dans deux inscriplions de Gruter trouvées en Carinthie; l'une de ces inseriptions, est un voeu qu'une mere fait pour la santé de son sils & de sa sille, en ces mots: Latobio sac. pro salute Nam. Sabiniani & Julitoe Babilloe Vindona mater, V. S. L. L. M. Nous n'avons aucun autre monument qui nous instruife du dieu Latobius, & nous ignorons si ce mot est grec, latin ou sclavon. (D. J.)

LATOBRIGES les (Page 9:305)

LATOBRIGES les, en latin Latobrigi & Latobrici, (Géog. anc.) ancien peuple de la Gaule au voisinage des Helvétiens. Quelques critiques les ont placés à Lausane, d'autres dans le Vallais, & d'autres dans le Kletgow; mais Nicolas Sanson les met avec plus d'apparence, près des Rauraci, peuple aux environs de Bâle, & des Tulingi, peuple du pays de Dutlingen. Dans cette supposition, il estime que les Latobrigi ne se peuvent mieux choisir que pour le Brisgaw contigu au territolre de Bàle, & à celui de Dutlingen. Sanson ajoute que son sentiment s'accorde à l'ordre de César, quand il parle des peuples auxquels les Helvétiens avoient persuadé de quitter le l'ays, & d'en chercher un plus avant dans les Gaules, & qui sut hors des courses continue les des Gerniains: persuadent Rauracis, Tulingis & Latobrigis sinitimis suis, ut codem usi consilio, oppidis suis vicisque exustis, unà cum üs prosiciscantur. « Ils persuadent à ceux de Bale, de Dutlingen & de Brisgaw leurs voisins, de suivre le même conseil, & de se joindre avec eux après avoir brûlé toutes lears villes & leurs bourgades«. (D. J.)

LATOMIES (Page 9:305)

LATOMIES, s. f. pl. (Géog. histor.) chez les Latins latomioe, mot qu'ils emprunterent des Grecs, pour signifier un lieu où l'on coupoit les pierres. Comme ce nom devint commun à toute, les grandes carrieres, il arriva que les anciens nommerent latomios divers endroits de l'Italie, de la Sieile, de l'Aftique, &c. En effet les latomies de Sieile étoient d'abord une carriere; mais elles devinrent fameuses parce que les tyrans du pays en firent une prison, dans laquelle ils envoyoient ceux qui avoient le malheur de leur déplaire. Ces prisonniers y demeuroient quelquefois si long - tems, que quelques - uns s'y sont mariés. Celle que Denys tyran de Syracuse, lit creuser dans le roc, avoit un stade de long, sur deux cent pas de large. Le poéte Philoxene y fut mis par ordre de ce prince, pour n'avoir pas approuvé ses vers; & l'on croit que ce fut - là qu'il composa sa piece sanglante, intitulée le Cyclepe. Cicéron reproche à Verrès d'avoir fait enfermer dans cette même prison des citoyens romains: cet endroit s'appelle aujourd'hui le Tagliate. (D. J.)

LATONE (Page 9:305)

LATONE, s. f. (My. hol.) déesse du paganisme, sur laquelle je serai tres - court; son - histoire est fort cachée, & répond à l'éty mologie qu'on donne du nom de cette divinité. On sait qu'Hésiode la fait fille du Titan Coëus & de Phébé sa soeur. La Fable ajoûte qu'elle eut de Jupiter Apollon & Diane, qui lui valurent une place dans le ciel, malgré la haine de Junon. Les autres avantures de cette déesse se trouvent dans Ovide, Apollodore, Noël le Comte, & ailleurs.

Latone étoit hyperboréenne selon Diodore de Sicile; Hérodote la fait égyptienne, & pourroit bien avoir raison: car il senible que les Grecs n'ont fait que déguiser sous le nom de Latone une histoire vé<cb-> ritable des Egyptiecs. Il est certain qu'elle avoit un culte & un oracle très - respecté dans la ville de Buto en Egypte. Les habitans de Délos lui bâtirent un temple, mais celui qu'elle eut dans Argos l'emporta de beaucoup par la magnificence, outre que sa statue étoit l'ouvrage de Praxiteles. Les Tripolitains & les Gaulois lui rendirent aussi de grands honneurs. Elle avoit part aux jeux apollinaires, où on lui sacrifioit une génisse aux cornes dorées; enfin Latone, Diane & Venus devinrent les trois divinités les plus vénérées chez les Romains par le beau sexe; elles faisoient toutes trois la matiere la plus ordinaire de leurs cantiques. (D. J.)

LATONE (Page 9:305)

LATONE, (Géog.) ville d'Egypte sur le Nil, selon Ptolomée, l. IV. c. 5. Le nom grec est *DHTOU=S2<-> WOLIS2, c'est - à - dire la ville de Latone, parce que Latone mere d'Apollon y avoit un temple & un culte particulier. Elle étoit la capitale d'un nome qui en prenoit le nom de Latapolite, Latapalites nomos. On croit que cette ville est présentement Dérote. (D. J.)

LATONIGENE (Page 9:305)

LATONIGENE, (Mythol.) Latonigena, Ovide, Seneque; épithere d'Apollon & de Diane, nés de Latone & de Jupiter selon la Fable. (D. J.)

LATOVICI (Page 9:305)

LATOVICI, (Géogr. anc.) ancien peuple de la haute Pannonie. Antonin place proetorium Latovicorum sur la route d'AEmona à Sirmich; cette position répond aux environs du confluent de la Save & de la Sane. (D. J.)

LATOWTTZ (Page 9:305)

LATOWTTZ, (Géog.) ville & château du royaume de Pologne, à peu de distance de Varsovie.

LATRAN (Page 9:305)

LATRAN, (Théol.) originairement nom propre d'homme, de Plautius Lateranus consul désigné, que Néron fit mourir, qui a passé dans la suite à un ancien palais de Rome, que Constantin, selon Baronius, donna au pape Melchiade, & aux bâtimens que l'on a faits à sa place, sur - tout à l'église de saint Jean de Latran qui est le principal siége de la papauté. Voyez Pape.

On appelle conciles de Latran ceux qui se sont tenus à Rome dans la basilique de Latran en 1123, 1139, 1179, 1215 & 1513. Voyez Concile.

Chanoines réguliers de la congrégation de saint Sauveur de Latran, est une congrégation de chanoines réguliers dont l'église de saint Jean de Latran étoit le cnef - lieu.

On prétend qu'il y a eu depuis les apôtres une succession non - interrompue de clercs vivans en commun; & que c'est de ces clercs que les papes établirent à saint Jean de Latran après que Constantin l'eût fait bâtir. Mais ce ne fut que sous Léon I. vers le milieu du viij siecle, que les chanoines réguliers commencerent à vivre en commun. Ils posséderent cette église pendant 800 ans jusqu'à Boniface VIII. qui la leur ôta l'an 1294 pour y mettre des chanoines réguliers; Eugene IV les y rétablit 150 ans après. Voyez le Dictionnaire de Trévoux.

LATRIE (Page 9:305)

LATRIE, s. f. terme de Théologie. Culte de religion qui n'appartient qu'à Dieu seul. Voyez Culte, Adoration.

Les Chrdtiens adorent Dieu d'un culte de latrie; ils honorent les saints d'un culte de dulie. On confond quelquefois les termes honorer, adorer. Voyez Saint, Relique, &c.

Cette adoration intérieure que nous rendons à Dieu en esprit & en vérité a ses marques extérieures, dont la principale est le sacrifice qui ne peut être offert qu'à Dieu seul, parce que le sacrifice est établi pour faire un aveu public & une protestation solemnelle dé la souveraineté de Dieu, & de notre dépendance de lui. Voyez Sacrifice.

M. Daillé est convenu que les peres du iv siecle ont reconnu la distinction que nous faisons de latrie & de dulie. Dictionnaire de Trévoux.

LATRINE (Page 9:305)

LATRINE, s. f. (Littér.) latrina, a, dans Var<pb->

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