ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"172"> en Grec LADANON, LHDANON, en arabe laden, suc gluant ou substance résineuse, qui transude des feuilles du ciste ladanifere, que nous appellons lede. Voyez Lede.

On trouve dans les boutiques deux sortes de ladanum; l'une en grandes masses molles, qui approchent de la consistence d'emplâtre ou d'extrait, gluantes lorsqu'on les manie avec les doigts, d'une odeur agréable & d'un roux noirâtre; elles sont enveloppees dans des vessies ou dans des peaux; c'est ce qu'on nomme communément ladanum en masse.

L'autre sorte est en pains entortilles & roulés, secs, durs, fragiles, s'amollissant cependant à la chaleur du feu, de couleur noire, d'une odeur foible, & mêlés d'une quantité prodigieuse d'un petit sable noir; c'est l'espece la plus commune, on l'appelle ladanum in tortis. Nous les recevons toutes les deux de l'isle de Candie, & des autres isles de l'Archipel. On le recueille aussi dans l'isle de Chypre du côté de Baffa, qui est l'ancienne Paphos.

Les anciens grecs ont connu comme nous cette résine grasse, & la maniere de la recueillir; du tems de Dioscoride, & même du tems d'Hérodote, on n'amassoit pas seulement le ladanum avec des cordes, on détachoit encore soigneusement celui qui s'étoit pris à la barbe & aux cuisses des chevres, lorsqu'elles avoient brouté le ciste.

Les Grecs modernes ont pour faire cette récolte un instrument particulier, qu'ils nomment ERGAS2IRI, & dont M de Tournefort a donné la figure dans son voyage du Levant. Cet instrument est semblable à un rateau qui n'a point de dents; ils y attachent plusieurs languettes ou courroies de cuir grossier, qui n'a point été préparé. Ils les passent & repassent sur les cistes, & à force de les rouler sur ces plantes, de les secouer, & de les frotter aux feuilles de cet arbuste, leurs courroies se chargent de la glu odoriférante, attachée sur les feuilles; c'est une partie du suc nourricier de l'arbrisseau, lequel transude autravers de la tissure de ses feuilles comme une sueur grasse, dont les gouttes sont luisantes & aussi claires que la térébenthine.

Lorsque les courroies du rateau sont bien chargées de cette graisse, on les ratisse avec un couteau, & l'on met en pain ce que l'on en détache, c'est - là le ladanum. Un homme qui travaille avec application en amasse par jour environ trois livres deux onces, quantite qu'on vendoit un écu de France à Retimo du tems que M. de Tournefort y voyageoit.

Cette recolte n'est rude que parce qu'il faut la faire dans les plus grandes chaleurs, & lorsque le tems est calme; cela n'empêche pas qu'il n'y ait quantité d'ordures dans le ladanum le plus pur, parce que les vents des mois précédens ont jetté beaucoup de poussiere sur les arbrisseaux: mais pour augmenter le poids de cette drogue, les Grecs la pétrissent avec un sablon noirâtre, ferrugineux & très - fin, qui se trouve sur les lieux, comme si la nature avoit voulu leur apprendre à sophistiquer leur marchandise. Il est difficile de connoître la tromperie lorsque le sablon est bien mêlé avec la résine; & ce n'est qu'après l'avoir mâché long - tems qu'on sent le ladanum craquer sous la dent; il y a néanmoins un bon remede, c'est de dissoudre le ladanum, & le filtrer; car par ce moyen on sépare tout ce qu'on y a ajouté, qui n'est pas peu de chose, puisque sur deux livres de ladanum commun, on en retire ordinairement vingt - quatre onces de sable, & tout au plus quatre onces de vraie résine.

Les femmes grecques portent souvent dans leurs mains des boules faites de ladanum simple ou de ladanum ambré pour les sentir. (D. J.)

Ladanum (Page 9:172)

Ladanum ou Labdanum, (Mat. méd.) est une gomme résine selon les auteurs de la table des médi<cb-> camens, mise à la tête de la Pharmacopée de Paris. On doit choisir le ladanum pur, tres - aromatique & qui s'amollisse facilement par la chaleur. Le ladanum en masses ou en pain doit être preféré au ladanum commun ou en tortis; c'est pourtant cette derniere espece qu'on emploie plus fréquemment.

Le ladanum est fort rarement employé dans les remedes magistraux destinés à l'usage intérieur, il a cependant les vertus génériques des baumes ou des resines molles aromatiques. Voyez Baume & Résine.

Quelques auteurs en ont recommandé l'application exteneure contre la foiblesse d'estomac, & dans le mal des dents; mais on compte peu aujourd'hui sur de pareilles applications. Sont - elles absolument inutiles? Voyez Topique.

On fait entrer le ladanum dans les fumigations odorantes. Voyez Fumigation.

Il entre aussi dans le baume hystérique, dans l'emplâtre contra rupturam, l'emplâtre stomacal; & sa résine séparée par le moyen de l'esprit - de - vin dans la thériaque céleste de la Pharmacopée dé Paris.

Les produits de sa distillation qui sont les mêmes que ceux de toute autre résine odorante, ne sont point d'usage. Voyez Résine. (b)

LADE (Page 9:172)

LADE, (Géog. anc.) isle de la mer Egée, devant Milet, sur la côte d'Asie. Hérodote, Thucydide & Pausanias en parlent. (D. J.)

LADENBOURG (Page 9:172)

LADENBOURG, (Géog.) Ladenburgum, petite ville d'Allemagne au palatinat du Rhin, entre Heidelbern & Manheim sur le Necker. Elle appartient à l'évêché de Worms, & à l'électeur Palatin. Long. 27. 17. lat. 49. 27. (D. J.)

LADIZIN (Page 9:172)

LADIZIN, (Géogr.) ville du royaume de Pologne, dans la petite Russie, au Palatinat de Braclow.

LADOG (Page 9:172)

LADOG, s. m. (Hist. nat. Comm.) c'est ainsi que l'on nomme en Russie un poisson qui ressemble beaucoup au hareng. On le pêche dans le lac de Ladoga, d'où lui vient le nom qu'il porte. Les Russes le salent & le mettent dans des barils de la même façon que cela se pratique pour les harengs; & comme ils observent un carême rigoureux & des jeûnes très austeres, il s'en fait une si grande consommation dans le pays, que la pêche ne suffit pas à la provision, & que l'on arecours aux Anglois & aux Hollandois.

LADOGA (Page 9:172)

LADOGA, (Géogr.) ville de l'empire Russien, sur le bord méridional du lac du même nom. Long. 51. 4. lat. 60. (D. J.)

LADOGA, lac (Page 9:172)

LADOGA, lac, (Géogr.) grand lac de l'empire Russien, entre la Carélie au nord, l'Ingrie & la province de Novogrod au midi. Il se forme de quantité de rivieres, & se décharge dans le golfe de Finlande, par un canal que l'on nomme la Niewa ou la Nie, sur lequel la ville de S. Pétersbourg est située. Il a environ 160 werstes ou milles de Moscovie en sa longueur du nord au sud, entre 60d & 51d 60. de latit. & environ 105 werstes de largeur d'occident en orient, entre 41d. 39'. & 51. 20. de long. Ce lac le plus grand de l'Europe est extrêmement fertile en saumons & un petit poisson gros comme le hareng, nommé le ladog, d'où le lac a tiré son nom. (D. J.)

LADON le (Page 9:172)

LADON le, (Géog. anc.) riviere de Grece, au Péloponnèse dans l'Arcadie. Elle avoit sa source dans les marais de la ville de Phénée, & se perdoit dans l'Alphée. Pausanias vante la beauté de ses eaux sur toutes celles de la Grece; de - là vient que les Mythologistes firent le Ladon pere de la nymphe Daphné & de la nymphe Syrinx. Il étoit couvert de magnifiques roseaux, dont Pan se servit pour sa flûte à sept tuyaux. Ovide n'est point d'accord avec lui - même sur la nature du cours de ce fleuve; tantôt il entraîne tout par sa rapidité, Ladon rapax; tantôt au contraire, il roule tranquillement ses eaux sur le gravier, arenosus, placidus amnis. [p. 173]

Il y avoit une autre riviere de ce nom dans la Béotie, qu'on appella depuis Ismenus. (D. J.)

LADRE (Page 9:173)

LADRE, voyez Lepre, Lépreux & Éléphantiasis.

Ladre (Page 9:173)

Ladre, (Maréchal.) se dit d'un cheval qui a plusieurs petites taches naturellement dégarnies de poil, & de couleur brune autour des yeux ou au bout du nez. Les marques de ladre sont des indices de la bonté d'un cheval. Quoi qu'en dise le vulgaire, celui qui en a est très - sensible à l'éperon.

Ces marques au reste se distinguent sur quelque poil que ce soit, mais plus difficilement sur le blanc que sur tout autre.

Ladre (Page 9:173)

Ladre, (Vener.) se dit d'un lievre qui habite aux lieux marécageux.

LADRONE (Page 9:173)

LADRONE, (Géog.) ville & comté situé dans l'évéché de Trente, sur le lac d'Idro.

LAEHN ou LEHN (Page 9:173)

LAEHN ou LEHN, (Géog.) ville d'Allemagne de la basse Silésie, dans la principauté de Jauer, sur la riviere de Bober.

LAEP (Page 9:173)

LAEP, s. m. (Comm.) poids qui est en usage à Breslau en Silésie, & qui fait 24 liv. du pays, c'est - à dire 20 livres du poids de Hambourg.

LAEPA (Page 9:173)

LAEPA, (Géog. anc.) ancienne ville d'Espagne dans la Bétique, au pays des Turdetains, selon Ptolomée, qui la surnomme la grande; cependant nous ignorons le lieu même qui pourroit lui répondre. (D. J.)

LAERTE (Page 9:173)

LAERTE, (Géog. anc.) *DAE/RTH; ville de la Cilicie montagneuse, dans la Pamphilie, selon Ptolomée, lib. V. c v. C'étoit, selon Strabon, une place forte, située sur une colline, & où on entretenoit une garnison. (D. J.)

LAES (Page 9:173)

LAES, s. m. (Commerce.) espece de monnoie de compte dont on se sert dans quelques endroits des Indes orientales, particulierement à Amadabath. Un laes vaut 100000 roupies; cent laes font un crou, & chaque crou vaut quatre árebs. Voyez Dictiona. du Commerce. (G)

LAESZIN (Page 9:173)

LAESZIN, (Géog.) petite ville de la Prusse polonoise, de la dépendance du palatinat de Culm.

LAFFA (Page 9:173)

LAFFA, s. m. (Hist. nat. Bot.) arbre de l'île de Madagascar; on en tire des filamens semblables à du crin de cheval, dont les habitans font des lignes pour la pêche.

LA FRANQUAIN (Page 9:173)

LA FRANQUAIN, (Géog.) Michelot, dans son portulan de la Méditerranée, dit la Franquine; c'est un mouillage de France sur la cole de Roussillon, ou une anse de sable dans laquelle on peut mouiller avec des galeres; mais le vent d'est - nordest y donne à plein, & il ne faut pas s'y laisser surprendre. Concluons de là que ces sortes de mouillages ne sont bons que dans une nécessité pressante & dans la saison favorable. (D. J.)

LAGA (Page 9:173)

LAGA, s. m. sorte de feve rouge & noire qui croît en diverses contrées des Indes orientales, & qui sert en quelques endroits de poids pour l'or & l'argent. Les Melais l'appellent conduit.

LAGAN (Page 9:173)

LAGAN, s. m. (Droit marit.) terme ancien & hors d'usage; il désignoit le droit que plusieurs nations s'arrogeoient autrefois sur les hommes, les vaisseaux & les marchandises qui avoient fait nausrage, & dont la mer jettoit les personnes ou les débris sur la côte.

S'il en faut croire quelques historiens, les peuples habitans du comté de Ponthieu ne se faisoient point de scrupule, dans le x. & xje. siecle, de déclarer prisonniers tous ceux que le malheur faisoit échouer sur leurs côtes, & d'exiger d'eux une grosse rançon. Mais ce droit barbare, qui s'appelloit en France le lagan (laga maris), loi de mer, étoit reçu chez la plûpart des peuples curopéens.

Ce fut à Amiens que l'an 1191, le roi Philippe Auguste, le comte de Flandres, Philippe d'Alsace, Jean, comte de Ponthieu, Ide, comtesse de Boulogne, Bernard, seigneur de S. Valery, & Guillaume de Caveu, consentirent conjointement d'abolir cet usage, que d'ailleurs la religion & l'humanité ont abrogé dans toute l'Europe. Il n'en reste, à proprement parler, que ce qu'on appelle en françois le jet; ce sont les marchandises que le maître d'un vaisseau qui se trouve en danger, jette à la mer pour alléger son bâtiment, & que la mer renvoie à terre. Les princes, seigneurs ou peuples qui les recueillent, se les approprient. (D. J.)

LAGANUM (Page 9:173)

LAGANUM, s. n. (Littér.) mot d'Horece. Le laganum n'étoit point précisément un morceau de pâte cuite dans la graisse, une gausre, une crêpe, un bignet, comme traduisent nos dictionnaires. Le laganum étoit une espece de petit gâteau, fait avec de la farine, de l'nuile & du miel: c'étoit - là un des trois plats du souper d'Horace, à ce qu'il dit; les deux autres consistoient, l'un en poireaux & l'autre en feves; mais Horace savoit bien quelquefois faire meilleure chere, & il paroît assez par ses écrits qu'il s'y connoissoit. (D. J.)

Galien a fait mention de cette espece de gâteau grossier, de aliment. facult. lib. I. cap. iv.

LAGARIA (Page 9:173)

LAGARIA, (Géog. anc.) ville ancienne de la grande Grece, dans le territoire des Tituriens. Cette ville ne subsiste plus; le lieu où elle étoit est desert & sans habitans. (D. J.)

LAGÉNIE (Page 9:173)

LAGÉNIE, (Géog. anc.) nom ancien d'une des quatre provinces de l'Irlande, qu'on appelle aujourd'hui Leinster. C'est le pays où Ptolomée place les Brigantes, les Cauques, les Blaines & les Ménapiens: ses trois rivieres remarquables nommées dans Speed le Shour, le Neor & le Borrao, s'appellent à présent le Shannon, la Nuer & le Barrow. (D. J.)

LAGENOPHORIES (Page 9:173)

LAGENOPHORIES, s. f. pl. (Littér.) réjouissances d'usage chez le menu peuple à Alexandrie du tems des Ptolomées. Ces réjouissances tiroient leur nom de lagena, une boureille, & fero, je porte. parce que ceux qui les célébroient devoient apporter chacun pour leur écot chez leur hôte, un certain nombre de bouteilles de vin pour égayer la fête. (D. J.)

LAGENTIUM ou LAGECIUM (Page 9:173)

LAGENTIUM ou LAGECIUM, (Géog. ancien.) ancien lieu de la grande Bretagne, selon l'itinéraire d'Antonin, sur la route d'Yorck à Londres, à 21 mille pas de la premiere. Gale observe que c'est présentement Castleford, ou plûtôt Casterford, au consluent des rivieres l'Are & la Caulder. Il ajoute qu'on a trouvé près de Castlefrod un aussi grand nombre de monnoies romaines, que si on les y avoit semées. (D. J.)

LAGHI (Page 9:173)

LAGHI, (Géog.) ville de l'Arabie heureuse, vers les côtes de la mer d'Arabie, au royaume d'Adramont, à 90 mille pas d'Aden. (D. J.)

LAGIAS (Page 9:173)

LAGIAS, s. m. (Commerce.) toiles peintes, qu'on appelle, à cause de leur perfection, lagias du Peoy, se fabriquent & se vendent au Pegu. Les torpites, les corpis & les pentadis sont inférieurs aux lagias.

LAGIDES (Page 9:173)

LAGIDES, s. m. (Hist. anc.) nom qu'on donna aux rois grecs qui posséderent l'Egypte après la mort d'Alexandre. Les deux plus puissantes monarchies qui s'éleverent alors, furent celle d'Egypte, fondée par Prolomée, fils de Lagus, d'où viennent les Lagides, & celle d'Asie ou de Syrie, fondée par Séleucus, d'où viennent les Séleucides.

LAGLYN ou LOUGHLEN (Page 9:173)

LAGLYN ou LOUGHLEN, (Géog.) ville d'Irlande dans la province de Leinster, au comté de Catherlagh. Long. 10. 45. lat. 52. 40. (D. J.)

LAGNI (Page 9:173)

LAGNI, (Géog.) Latiniacum, ville de l'île de France, dans le territoire de Paris, sur laquelle on peut consulter Longuerue, description de la France. Lagni est à 6 lieues au - dessus de Paris, & à 4 de

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