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IVROIE (Page 9:83)
IVROIE, s. f. (Botan.) l'ivroie, en grec
Les Botanistes comptent quatre ou cinq especes d'ivroie; mais nous ne décrirons que la plus communo, nommée simplement lolium ou lolium album, & par Tournefort, gramen loliaceum, spica longiori.
Sa racine est fibreuse avec des filamens très - fins; sa tige est haute de deux ou trois coudées, aussi épaisse que celle du fioment, un peu plus petite, ayant quatre ou cinq noeuds qui poussent chacun une feuille, comme dans le chien - dent, & dans les autres plantes dont la tige se change en chaume. Cette feuille est plus verte & plus étroite que celle du froment, luisante, lisse, grasse, cannelée, embrassant ou enveloppant la tige par l'endroit où elle sort. Sa tige porte un épi, droit, menu, plat, long d'un demi - pié & plus, d'une figure particuliere; car il est formé par l'union de six, sept, huit grains, & quelquefois davantage, qui sortent alternativement des deux côtés du sommet de la tige en forme de de petits épis sans pédieule. Chacun de ces petits épis est enveloppé d'une petite feuille. Ses graines sont plus menues que celles du blé, peu farineuses, de couleur rougeâtre & enfermées dans des cosses noirâtres, terminées par une barbe pointue qui manque quelquefois.
Cette plante ne croît que trop fréquemment dans les terres labourées parmi l'orge & le blé. C'est pourquoi la plûpart des anciens & un grand nombre de modernes, ont cru que l'ivroie étoit une dégénération du blé; l'on a même tâché dans ce siecle d'appuyer cette opinion, par des exemples de mêlanges monstrueux de blé & d'ivroie trouvés ensemble sur une même plante.
On a vu, dit - on, une plante de froment d'un seul tuyau, de l'un des noeuds duquel sortoit un second tuyau, qui portoit à son extrémité un épi d'ivroie; le tuyau commun se prolongeoit & se terminoit par un épi de froment; ce tuyau commun ouvert dans sa longueur, n'avoit qu'une seule cavité: voilà un fait bien fort en faveur de ceux qui admettent la dégénération du blé en ivroie. Mais plus on resléchit sur la loi des générations, plus on étudie les caracteres qui différentient les especes, & moins on est disposé à croire qu'une plante puisse devenir une autre plante. Or les Botanistes nous indiquent bien des caracteres qui distinguent le blé de l'ivroie; la couleur des feuilles & celle de la tige, leur tissu, l'arrangement respectif des grains, leur structure, la qualité de la farine qui y est renfermée, forment autant de differences. Les proportions relatives des parties fournissent encore des caracteres différens, très - marqués dans ces deux plantes. Par exemple, l'ivroie pousse ses secondes racines beaucoup plûtôt que le blé; & le noeud d'où ces racines sortent, se distingue aussi plûtôt dans celles - là que dans celui - ci; il est donc sûr que le blé ne dégénere point en ivroie.
On a tenté de rendre raison du phénomène de cette plante, mi - partie blé & ivroie; en supposant que deux plantes, l'une de blé & l'autre d'ivroie, ayent crû fort près l'une de l'autre, & se sont greffées en approche. Seroit ce donc ici une espece de greffe, une greffe par approche? Seroit - ce un effet de la confusion des poussieres des étamines? Toutes ces explications sont arbitraires; ce qui est certain, c'est qu'on ne peut expliquer le fait rapporté ci - dessus, par la prétendue dégénération du blé en ivroie; elle est contraire & aux vrais principes de la Physique, & à toutes les expériences. (D. J.)
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