ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"845"> poursuivi. Voyez Entonner & Ton. Intonation se prend encore dans un autre sens: on dit d'un musicien, qu'il a l'intonation juste, lorsqu'il exécute avec précision les intervalles de la musique. La justesse de l'intonation dépend de la voix, de l'oreille & de l'exercice.

INTRA - COSTAUX (Page 8:845)

INTRA - COSTAUX, en Anatomie, sont des muscles qui paroissent aussi - tôt qu'on a enlevé la plevre; il sont six, sept, huit ou neuf de chaque côté, & naissent auprès de la tubérosité des côtes: ils montent obliquement & finissent à la premiere côte qui leur est supérieure, ou à la seconde; on les appelle les intra - costaux de Verrheyen, & les sous - costaux de M. de Winslow. Voyez Sous - costaux.

INTRADOS (Page 8:845)

INTRADOS, (Coupe des pierres.) Voyez Doele.

INTRADUISIBLE (Page 8:845)

* INTRADUISIBLE, adj. (Gramm.) qu'on ne peut traduire. Un auteur est intraduisible, lorsqu'il y a peu de termes dans la langue du traducteur qui rendent ou la même idée, ou précisément la même collectiond'idées qu'ils ont dans la langue de l'auteur.

INTRAITABLE (Page 8:845)

* INTRAITABLE, adj. (Gram.) Un homme est intraitable lorsque la dureté de son caractere, la férocité de son esprit, l'inflexibilité de son humeur, la fierté rude de ses moeurs repoussent tous ceux qui ont à traiter, agir, ou converser avec lui. Les honneurs & la richesse rendent quelquefois intraitables. La maladie en fait autant.

INTRANT (Page 8:845)

* INTRANT, s. m. (Litt.) c'est celui qui est choisi & député par la nation, pour l'élection d'un nouveau recteur. Il y a quatre intrans, parce qu'il y a quatre nations dans l'université: ce sont ces vocaux qui font le recteur; ils votent en particulier. Lorsque leurs voix sont partagées, c'est le recteur en exercice qui débarre.

INTREPIDITÉ (Page 8:845)

INTREPIDITÉ, s. f. (Morale.) L'intrépidité est une force extraordinaire de l'ame qui l'éleve au - dessus des troubles, des desordres, & des émotions que la vûe des grands périls pourroit exciter en elle; & c'est par cette force que les héros se maintiennent en un état paisible, & conservent l'usage libre de leur raison dans les accidens les plus surprenans & les plus terribles.

L'intrépidité doit soutenir le coeur dans les conjurations, au lieu que la seule valeur lui fournit toute la fermeté qui lui est nécessaire dans les périls de la guerre.

Souvent entre l'homme intrépide & le furieux il n'est de différence visible que la cause qui les anime. Celui - ci pour des biens frivoles, pour des honneurs chimériques qu'on acheteroit encore trop cher par un simple desir, sacrifiera ses amusemens, sa tranquillité, sa vie même. L'autre au contraire connoît le prix de son existence, les charmes du plaisir, & la douceur du repos: il y renoncera cependant pour affronter les hasards, les souffrances, & la mort même, si la justice & son devoir l'ordonnent; mais il n'y renoncera qu'à ce prix. Sa vertu lui est plus chere que sa vie, que ses plaisirs & son repos; mais c'est le seul avantage qu'il présere à tous ceux - là.

Un moyen propre à redoubler l'intrépidité, c'est d'être homme de bien. Votre conscience alors vous donnant une douce sécurité sur le sort de l'autre vie, vous en serez plus disposé à faire, s'il en est besoin, le sacrifice de celle - ci. « Dans une bataille, dit Xenophon, ceux qui craignent le plus les dieux, sont ceux qui craignent le moins les hommes ».

Pour ne point redouter la mort, il faut avoir des moeurs bien pures, ou être un scélérat bien aveuglé par l'habitude du crime. Voilà deux moyens pour ne pas fuir le danger: choisissez.

INTRIGUE (Page 8:845)

INTRIGUE, s. f. (Morale.) conduite détournée de gens qui cherchent à parvenir, à s'avancer, à obtenir des emplois, des graces, des honneurs, par la cabale & le manege. C'est la ressource des ames foibles & vitieuses, comme l'escrime est le métier des lâches.

Intrigue (Page 8:845)

Intrigue, (Belles - Lettres.) assemblage de plusieurs évenemens ou circonstances qui se rencontrent dans une affaire, & qui embarrassent ceux qui y sont intéressés.

Ce mot vient du latin intricare, & celui - ci, suivant Nonius, de trioe, entrave qui vient du grec QRIKES2, cheveux: quod pullos gallinaceos involvant & impediant capilli. Tripand adopte cette conjecture, & assure que ce mot se dit proprement des poulets qui ont les piés empêtrés parmi des cheveux, & qu'il vient du grec EN, *QRIC, cheveux.

Intrigue, dans ce sens, est le noeud ou la conduite d'une piece dramatique, ou d'un roman, c'est - à - dire, le plus haut point d'embarras où se trouvent les principaux personnages, par l'artifice ou la fourbe de certaines personnes, & par la rencontre de plusieurs événemens fortuits qu'ils ne peuvent débrouiller. Voyez Noeud.

Il y a toujours deux desseins dans la tragédie, la comédie ou le poëme épique. Le premier & le principal est celui du héros; le second comprend tous les desseins de ceux qui s'opposent à ses prétentions. Ces causes opposées produisent aussi des effets opposés, savoir, les efforts du héros pour l'exécution de son dessein, & les efforts de ceux qui lui sont contraires.

Comme ces causes & ces desseins sont le commencement de l'action, de même ces efforts contraires en sont le milieu, & forment une difficulté & un noeud qui fait la plus grande partie du poëme; elle dure autant de tems que l'esprit du lecteur est suspendu sur l'événement de ces efforts contraires. La solution ou dénouement commence, lorsque l'on commence à voir cette difficulté levée & les doutes éclaircis. Voyez Action, Fable, &c.

Homere & Virgile ont divisé en deux chacun de leurs trois poëmes, & ils ont mis un noeud & un dénouement particulier en chaque partie.

La premiere partie de l'iliade est la colere d'Achille, qui veut se venger d'Agamemnon par le moyen d'Hector & des Troïens. Le noeud comprend le combat de trois jours qui se donne en l'absence d'Achille, & consiste d'une part dans la resistance d'Agamemnon & des Grecs; & de l'autre, dans l'humeur vindicative & inexorable d'Achille, qui ne lui permet pas de se reconcilier. Les pertes des Grecs & le desespoir d'Agamemnon disposent au dénouement, par la satisfaction qui en revient au héros irrité. La mort de Patrocle, jointe aux offres d'Agamemnon, qui seules avoient été sans effet, levent cette difficulté, & font le dénouement de la premiere partie. Cette même mort est aussi le commencement de la seconde partie, puisqu'elle fait prendre à Achille le dessein de se venger d'Hector; mais ce héros s'oppose à ce dessein, & cela forme la seconde intrigue, qui comprend le combat du dernier jour.

Virgile a fait dans son poëme le même partage qu'Homere. La premiere partie est le voyage & l'arrivée d'Enée en Italie; la seconde est son établissement. L'opposition qu'il essuie de la part de Junon dans ces deux entreprises, est le noeud général de l'action entiere.

Quant au choix du noeud & à la maniere d'en faire le dénouement, il est certain qu'ils doivent naître naturellement du fond & du sujet du poëme. Le P. le Bossu donne trois manieres de former le noeud d'un poëme; la premiere est celle dont nous venons de parler; la seconde est prise de la fable & du dessein du poëte; la troisieme consiste à former le noeud, de telle sorte que le dénouement en soit une suite naturelle. Voyez Catastrophe & Dénouement. [p. 846]

Dans le poëme dramatique, l'intrigue consiste à jetter les spectateurs dans l'incertitude sur le sort qu'auront les principaux personnages introduits dans la scene; mais pour cela elle doit être naturelle, vraissemblable & prise, autant qu'il se peut, dans le fond même du sujet. 1°. Elle doit être naturelle & vraissemblable; car une intrigue forcée ou trop compliquée, au lieu de produire dans l'esprit ce trouble qu'exige l'action théatrale, n'y porte au contraire que la confusion & l'obscurité, & c'est ce qui arrive immanquablement, lorsque le poëte multiplie trop les incidens; car ce n'est pas tant le surprenant & le merveilleux qu'on doit chercher en ces occasions, que le vraissemblable; or rien n'est plus éloigné de la vraissemblance que d'accumuler dans une action, dont la durée n'est tout au plus supposée que de 24 heures, une foule d'actions qui pourroient à peine se passer en une semaine, ou en un mois. Dans la chaleur de la représentation ces surprises multipliées plaisent pour un moment, mais à la discussion on sent qu'elles accablent l'esprit, & qu'au fond le poëte ne les a imaginées que faute de trouver dans son génie les ressources propres à soutenir l'action de sa piece par le fond même de sa fable. De - là tant de reconnoissances, de déguisemens, de suppositions d'état dans les tragédies de quelques modernes dont on ne suit les pieces qu'avec une extrème contention d'esprit; le poëte dramatique doit à la vérité conduire son spectateur à la pitié par la terreur, & réciproquement à la terreur par la pitié. Il est encore également vrai que c'est par les larmes, par l'incertitude, par l'espérance, par la crainte, par les surprises & par l'horreur, qu'il doit le mener jusqu'à la catastrophe; mais tout cela n'exige pas une intrigue pénible & compliquée. Corneille & Racine, par exemple, prodiguent - ils à tout propos les incidens, les reconnoissances & les autres machines de cette nature, pour former leur intrigue? L'action de Phedre marche sans interruption, & roule sur le même intérêt, mais infiniment simple, jusqu'au troisieme acte où l'on apprend le retour de Thesée. La présence de ce prince, & la priere qu'il fait à Neptune, forment tout le noeud, & tiennent les esprits en suspens. Il n'en faut pas davantage pour exciter l'horreur pour Phedre, la crainte pour Hyppolite, & ce trouble inquiétant dont tous les coeurs sont agités dans l'impatience de découvrir ce qui doit arriver. Dans Athalie, le secret du grand - prêtre sur le dessein qu'il a formé de proclamer Joas roi de Juda, l'empressement d'Athalie à demander qu'on lui livre cet enfant inconnu, conduisent & arrêtent comme par degré l'action principale, sans qu'il soit besoin de recourir à l'extraordinaire & au merveilleux. On verra de même dans Cinna, dans Rodogune, & dans toutes les meilleures pieces de Corneille, que l'intrigue est aussi simple dans son principe, que féconde dans ses suites. 2°. Elle doit naître du fond du sujet autant qu'il se peut; car lorsque la fable ou le morceau d'histoire que l'on traite, fournit naturellement les incidens & les obstacles qui doivent contraster avec l'action principale, qu'est - il besoin de recourir à des épisodes qui ne font que la compliquer, ou partager & refroidir l'intérêt? Princip. pour la lect. des Poëtes. tom. II.

INTRINSEQUE (Page 8:846)

INTRINSEQUE, adj. (Gramm.) ou appartenant à toute la substance du corps; c'est ainsi qu'il faut l'entendre dans les phrases de philosophes, où il est joint à vertu, à qualité, & où il est vuide d'idée.

Il a un sens plus déterminé dans les cas où il est appliqué à la valeur des objets; ainsi la valeur intrinseque d'un bijou d'or, c'est la matiere même, sans aucun égard à la façon. La valeur intrinseque d'une piece de monnoye, c'est le métal considéré relativement au grain de fin, & non au travail.

Ainsi la valeur intrinseque est celle des choses indépendamment de nos conventions, de nos caprices, de nos idées, &c.

INTRODUCTEUR des Ambassadeurs (Page 8:846)

INTRODUCTEUR des Ambassadeurs, (Hist. cérémoniale.) legatorum admissioni proefectus; c'est celui qui, entr'autres fonctions de sa charge, reçoit & conduit les ministres étrangers dans la chambre de leurs majestés & des enfans de France; ils s'adressent encore à lui pour les particularités qu'il leur convient de savoir au sujet du cérémonial.

Cette charge n'est établie dans ce royaume que de la fin du dernier siecle, & dans la plupart des autres cours, elle est confondue avec celle de maître des cérémonies.

On peut appeller admissionales, les introducteurs des ambassadeurs. Ces officiers étoient connus des Romains dans le troisieme siecle: Lampride dit d'Alexandre qui monta sur se trône en 208: quid salutaretur quasi unus de senatoribus, patente velo, admissionalibus remotis. Il en est fait mention dans le code Théodosien, ainsi que dans Ammian Marcellin, lib. XV. cap. v, où l'on voit que cet emploi étoit très honorable. Corippus, lib. III. de laudib. Justini, qui fut élu empereur en 518, donne à cet officier le titre de magister.

Uti loetus princeps solium conscendit in altum, Membraque purpureâ proecelsus veste locavit, Legatos . . . . jussos intrare magister. (D. J.)

INTRODUCTIF (Page 8:846)

INTRODUCTIF, adj. (Jurisprud.) se dit en parlant du premier exploit par lequel on commence une contestation. On l'appelle exploit introductif, ou la demande introductive, parce que c'est ce qui a introduit la contestatton. (A)

INTRODUCTION (Page 8:846)

INTRODUCTION, s. f. (Jurisprud.) signifie commencement; quand on dit depuis l'introduction de l'instance, c'est depuis le premier exploit qui a commencé l'affaire. (A)

INTRONATI (Page 8:846)

INTRONATI, (Hist. littéraire.) nom d'une académie de Sienne en Italie. Voyez Académie.

Les membres de cette académie se contenterent d'établir à sa naissance six lois fondamentales fort courtes: 1°. prier; 2°. étudier; 3°. se réjouir; 4°. n'offenser personne; 5°. ne pas croire légerement; 6°. laisser dire le monde.

INTRUS (Page 8:846)

INTRUS, adject. (Jurisprud.) est celui qui s'est emparé de quelque bien sans titre légitime.

Ce terme est principalement usité en matiere bénéficiale, pour exprimer celui qui s'est mis en possession d'un bénéfice par voie de fait, sans institution légitime & canonique, ou sans avoir observé les formalités requises, par exemple s'il n'a pas obtenu le visa.

Cette possession vicieuse est qualifiée d'intrusion, laquelle emporte une incapacité perpétuelle de la part de l'intrus de posséder le bénéfice. (A)

INTUITIF (Page 8:846)

INTUITIF, adject. (Théolog.) il se dit de la vision ou connoissance claire & distincte d'une chose. Les Théologiens promettent aux hommes dans ce monde - ci, que s'ils sont du nombre des bienheureux dans l'autre, ils auront la vision intuitive de la majesté de Dieu, & la connoissance des mysteres de la religion.

INTUS - SUSCEPTION (Page 8:846)

INTUS - SUSCEPTION, s. f. (Physique.) Voyez Juxta - position.

INVALIDE (Page 8:846)

INVALIDE, adj. (Gramm.) qui ne peut valoir. On dit, cette seule phrase marque que cette homme ne jouissoit pas de sa raison quand il a fait son testament, & elle suffit pour le rendre invalide. Voilà une de ces circonstances sur lesquelles il a été impossible

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