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Invalide (Page 8:847)
Invalides (Page 8:847)
La voûte du sanctuaire offre des ouvrages de Noël Coypel, au sujet du mystere de la Trinité & de l'Assomption de la sainte Vierge. Les douze apôtres peints sur la premiere voûte du dôme, sont de Jouvenet; la Gloire & les Evangélistes de la seconde voûte, sont de la Fosse; les quatre chapelles dédiées aux quatre peres de l'Eglise latine, saint Jérôme, saint Ambroise, saint Augustin & saint Grégoire, sont ornées de tableaux de la main des Boulogne & de Corneile, qui représentent les principales actions de la vie du saint, dont l'enlevement au ciel se voit dans le fond de la voûte. Toutes ces peintures sont à fresque, & très - estimées.
Mais je n'entrerai pas dans les détails, on les trouvera dans Piganiol de la Force, & le tems les engloutira. (D. J.)
INVALIDITÉ (Page 8:847)
INVALIDITÉ, s. f. (Gramm. Jurisprud.) qualité qui réduit à non - valeur. Voilà ce qui démontra l'invalidité de votre titre, de votre preuve, de votre démonstration.
INVARIABLE (Page 8:847)
* INVARIABLE, adj. (Gramm.) qui n'est point sujet au changement: il se prend au physique & au moral. On dit sa santé est invariable. Le cours des astres est invariable. Cela n'est pas exact, il n'y a rien d'invariable dans la nature. L'application de ce terme à l'homme l'est bien moins encore. Il n'y a personne qui soit invariable dans ses opinions, dans ses jugemens, dans ses sentimens. L'invariabilité absolue ne convient qu'à Dieu, & à la matiere en général, si toute fois il y a quelque chose de réel à quoi ce mot abstrait puisse convenir; c'est une question qui a bien plus de difficultés qu'elle n'en présente au premier coup d'oeil.
INVASION (Page 8:847)
* INVASION, s. f. (Gramm. & Art milit.) c'est l'action violente & subite, par laquelle on s'empare d'une contrée ennemie, ou regardée comme telle. Invasion vient d'envahir. Les colonies descendues du nord ont envahi ces provinces plus d'une fois.
INVECTIVE (Page 8:847)
INVECTIVE, s. f. (Gramm. & Morale.) discours injurieux & violent adressé à quelque personne. Il ne faut point invectiver. Il usoit d'invectives contre les absens. Il se dit aussi des choses; tous nos écrivains modernes invectivent contre le luxe; tous nos prédicateurs, contre les progrès de l'incrédulité; mais on les laisse dire: on n'en n'est pas moins fastueux, ni plus croyans.
INVENTAIRE (Page 8:847)
INVENTAIRE, s. m. (Jurisprud.) signifie en général un etat & une description de quelque chose.
On fait un inventaire des titres d'un trésor ou chartrier; ces sortes d'inventaires peuvent être faits d'une matiere authentique, ou simplement comme actes privés.
Inventaire d'une succession, est une énumération & une description des effets mobiliers, & des titres & papiers d'un défunt.
Il est quelquefois précédé d'un apposition de scellé; mais on peut aussi faire inventaire quoiqu'il n'y ait point de scellé.
Entre majeurs cet acte peut de leur consentement être fait sous signature privée.
Mais lorsqu'il y a des mineurs ou des absens, ou que l'on veut s'en servir contre des tiers, il doit être fait solemnellement & par des officiers publics.
A Paris on prend deux notaires; hors de Paris, il suffit d'un notaire & deux témoins.
Dans quelques endroits ce sont les juges ou des commissaires qui ont droit de faire les inventaires solemnels.
L'inventaire est un acte conservatoire, qui se fait pour constater les biens & droits d'une succession ou communauté de biens, à l'effet de maintenir les droits de tous ceux qui peuvent y avoir intérêt; tels que le survivant des conjoints, les héritiers du prédécédé, les créanciers, légataires & autres.
Il ne peut être fait qu'à la réquisition des parties, aucun juge ni autre officier ne peut d'office provoquer l'inventaire, quand même il y auroit des mineurs, si ce n'est dans le cas où le roi ou le public y seroient intéressés.
Anciennement il étoit permis de commencer l'inventaire vingt - quatre heures après l'enterrement du défunt; mais par le dernier réglement, on ne peut le commencer que trois jours après.
La veuve & les héritiers font inventaire pour s'instruire des forces de la succession, & déterminer ensuite la qualité qu'ils doivent prendre.
L'ordonnance donne à la veuve & aux héritiers trois mois pour faire inventaire, & quarante jours pour délibérer, c'est - à - dire que pendant ce tems on ne peut pas les forcer de prendre qualité, mais on provoque quelquefois ce délai selon les circonstances; & quand on n'est pas poursuivi pour prendre qualité, on peut en tout tems faire inventaire; il est cependant beaucoup mieux de le faire le plutôt qu'il est possible, & même quand il y a des absens ou des créanciers, de faire mettre le scellé afin de prévenir tout soupçon de recelé & divertissement.
Les héritiers ne prennent ordinairement d'autre qualité dans l'inventaire, que celle d'héritiers présomptifs, ou d'habiles à se dire & porter héritiers; & la veuve habile à se dire & porter commune. Cependant quand on est bien sûr de l'état d'une succession ou communauté de biens, & que l'on est déterminé à l'accepter, on peut prendre qualité sans attendre la confection de l'inventaire.
Il est quelquefois libre de faire inventaire ou non, mais il y a des cas où il est nécessaire; savoir,
1°. Lorsqu'un héritier veut accepter par bénéfice d'inventaire.
2°. Quand le survivant des conjoints qui a des enfans mineurs, veut empêcher la continuation de la communauté.
3°. Quand il y a des mineurs, il est à propos pour le tuteur de faire inventaire.
4°. Dans le cas de don mutuel entre les conjoints, les héritiers du prédécédé peuvent obliger le survivant de faire inventaire.
5°. Lorsqu'il y a des effets mobiliers substitués, dont il doit être fait emploi.
Lorsqu'il y a un exécuteur testamentaire, c'est à sa requête que l'inventaire doit être fait.
L'inventaire se fait au lieu du domicile du défunt, s'il y a des meubles ailleurs, on les fait inventorier par les officiers des lieux, à moins que l'inventaire ne soit commencé à Paris, auquel cas les commissaires & notaires qui font l'inventaire, peuvent le continuer par droit de suite par - tout où il y a des meubles. [p. 848]
L'acte doit être écrit de la main d'un des notaires ou autre officier qui fait l'inventaire, ou de la main de leur clerc, & non de la main d'une des parties, quand même cette partie seroit notaire.
On doit y faire mention du jour, & si c'est devant ou après - midi, & le marquer à chaque vacation.
Ceux qui y sont présens doivent signer sur la minute à la fin de chaque vacation.
On commence l'inventaire par une espece de préface qu'on appelle l'intitulé, qui contient les qualités des parties, & leurs dires & réquisitions; ensuite on énonce les meubles, la vaisselle d'argent, les titres & papiers.
Il est d'usage de faire priser les meubles par un huissier ou par des experts à mesure qu'on les inventorie, cependant il y a des endroits où l'on ne fait pas de prisée.
On range les titres & papiers par liasse & par cotte, & on les désigne de même dans l'inventaire.
Les dettes actives & passives doivent aussi être déclarées.
Le survivant des pere & mere qui est tuteur de ses enfans mineurs, ayant des intérêts à régler avec eux, doit faire l'inventaire avec un légitime contradicteur, c'est - à - dire avec le subrogé tuteur ou curateur des mineurs, dont la fonction ne consiste qu'à assister à l'inventaire.
On fait ordinairement clore l'inventaire en justice trois mois après qu'il est parachevé. Cette formalité est nécessaire dans quelques coutumes pour empêcher la continuation de communauté; dans celles qui n'en parlent point, il suffit de faire un inventaire fidele.
L'inventaire se fait aux frais communs de ceux qui acceptent la succession & communauté de biens.
Après l'inventaire on procede ordinairement à la vente des meubles, à moins qu'on ne soit d'accord de les partager.
Quand il n'y a ni meubles, ni titres & papiers à inventorier, & néanmoins que l'on a intérêt de constater l'état de la succession, on fait un procès-verbal de carence. Voyez la loi scimus au code de jure deliberandi; le titre des scellés & inventaires, livre IV. le parfait Notaire, livre XII. chap. j. (A)
Inventaire de Production (Page 8:848)
On arrange ces pieces par liasses, suivant l'ordre qui leur convient, & chaque liasse est cottée par une lettre de l'alphabet.
L'inventaire de production se fait dans le même ordre; on commence par tirer les inductions de chaque piece d'une même cotte, & ensuite on déclare que, pour justifier de ce qui a été dit, on produit tant de pieces; savoir, &c. ensuite on désigne la cotte ou lettre, sous laquelle ces pieces sont produites.
Cet inventaire se fait tant par le demandeur que par le défendeur, par l'appellant & par l'intimé. Voyez l'ordonnance de 1667, tit. XI art. 33. (A)
INVENTION (Page 8:848)
INVENTION, s. f. (Arts & Sciences.) terme général
qui s'applique à tout ce qu'on trouve, qu'on
invente, qu'on découvre d'utile ou de curieux dans
les Arts, les Sciences, & les Métiers. Ce terme est
assez synonyme à celui de découverte, quoique
moins brillant; mais on me permettra de les confondre
ici, sans répéter les choses curieuses que le lecteur
doit lire préalablement au mot
Nous sommes redevables des inventions au tems, au pur hasard, à des conjonctures heureuses & imprévues, à un instinct méchanique, à la patience du travail, & à ses ressources.
Ce n'est point aux recherches des gens qu'on appelle dans le monde gens d'esprit; ce n'est point à des
Je dis les prémices, car il faut remarquer que tout ce que nous avons de plus curieux & de plus utile dans les Arts, n'a pas été trouvé dans l'état où nous le voyons à présent. Toutes ces choses ont été découvertes grossierement, ou par parties, & ont été amenées insensiblement à une plus grande perfection. C'est ce qui paroît du - moins des inventions dont nous venons de parler; & c'est ce qu'on peut prouver de celles du verre, de la boussole, de l'Imprimerie, des horloges, des moulins, des télescopes, & de tant d'autres.
Je passe sous silence les découvertes dans les Sciences, qui ont pû être préparées par les travaux des siecles précédens; ce sujet seroit d'une trop longue recherche. Je ne parlerai pas davantage des découvertes prétendues modernes, qui ne sont que des opinions anciennes, présentées de nouveau sous des faces plus lumineuses. De telles discussions seseroient d'ailleurs peu susceptibles de démonstrations; je me contenterai d'observer, pour ne point sortir des Arts, qu'il a fallu une suite plus ou moins longue de tems pour perfectionner les inventions, qui dans des siecles grossiers, étoient originairement le produit du hasard, ou du génie méchanique.
Guttemberg n'imagina que les lettres mobiles sculptées en relief sur le bois & sur le métal. Ce fut Schoëffer, qui rectifiant cette invention, trouva le secret de jetter en fonte les caracteres; & l'on sait combien cet art a été perfectionné depuis Schoëffer.
Que ce soit Goya marinier, natif de Melfi, ou les Anglois, ou les François, ou les Portugais, qui ayent trouvé l'usage de la boussole dans le xij. siecle; cette découverte est dans le même cas que celle de l'Imprimerie. On ne sut d'abord qu'étendre l'aiguille aimantée sur du liége à la surface de l'eau; ensuite on vint à la suspendre sur un pivot dans une boëte qui étoit suspendue elle - même; & finalement on l'a fixée à une rose de carton ou de talc, sur laquelle on a tracé un cercle divisé en 32 parties égales, pour marquer les 32 airs, avec un autre cercle concentrique, divisé en 360 degrés, & qui sert à mesurer les angles & les écarts de la boussole.
L'invention des moulins - à - vent (peut - être originaire d'Asie) n'a fait une fortune brillante, que quand la Géométrie a perfectionné cette machine, qui dépend entierement de la théorie des mouvemens composés.
Combien de siecles se sont écoulés pour perfectionner
les horloges & les montres depuis Ctesibius, qui fit vraissemblablement la premiere horloge
à rouage, & qui fleurissoit vers l'an 613 de Rome,
jusqu'à la derniere pendule faite en Angleterre par
Graham, ou en France par Julien le Roi? Les Hughens, les Leibnitz, & tant d'autres, ne s'y sont - ils
pas exercés?
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