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Jonas avoit aussi composé une autre prophétie, dont il est parlé dans le IV. livre des Rois, ch. xjv. v. 22. dans laquelle il avoit prédit, sous le regne de Joas, les conquêtes que feroit son fils Jéroboam. Le livre que nous avons, semble être cité dans Tobie, ch. xjv. v. 6. & est approuvé par J. C. même. C'est pourquoi l'Eglise l'a toujours reconnu pour canonique, & la synagogue l'avoit mis dans le canon des Juifs. Dupin, Dissert. prélim. sur la Bible, liv. V. ch. iij. §. 22. p. 377.
JONC (Page 8:873)
JONC, juncus, s. m. (Hist. nat.) genre de plante
à fleur en rose, composée de plusieurs pétales disposés
en rond; il sort du milieu de la fleur un pistil
qui devient dans la suite un fruit ou une capsule.
Cette capsule a ordinairement trois côtés qui s'ouvrent
en trois pieces, & qui renferment des semences,
dont la plûpart sont arrondies. Tournefort,
Inst. rei herb. Voyez
Jonc d'eau (Page 8:873)
Jonc fleuri (Page 8:873)
Jonc marin (Page 8:873)
Jonc odorant (Page 8:873)
Ne doutons plus que notre jonc odorant ne soit le
même que celui des anciens. Matthiole & Bauhin en
ont donné plusieurs preuves convaincantes. Dioscoride & Galien l'appellent simplement
La plante d'où le jonc odorant est tiré, s'appelle par les Botanistes schoenanthus, sive juncus odoratus, J. B. T. Juncus rotundus, aromaticus, C. B. &c.
Ses racines sont blanchâtres, petites, pliantes, dures, ligneuses, accompagnées à leur origine de plusieurs fibres très - menues. Ses feuilles ont plus d'une palme de longueur, semblables à celles du blé, roides, épaisses, larges vers la racine, roulées les unes sur les autres en maniere d'écailles; elles se terminent en pointe dure, menue, arrondie, & embrassent étroitement les tuyaux par leurs gaines, comme dans le roseau. Les tiges ont un pié de long, & sortent du haut de la racine; elles sont cylindriques, grêles vers leurs sommets, divisées par des noeuds fort éloignés les uns des autres; quelquefois elles sont ligneuses, sans noeuds, & remplies d'une moelle fongueuse,telle qu'est celle du jonc ordinaire. Elles portent des épis de fleurs disposées deux à deux, comme l'ivraie; ces fleurs sont très petites, composées d'étamines & d'un pistil à aigrette, contenus dans des petits calices rougeâtres en dehors. Quand ces fleurs sont tombées, il leur succede des graines.
Cette plante vient en si grande quantité dans quelques provinces d'Arabie, qu'elle sert de nourriture commune aux chameaux. Autrefois on recherchoit toutes les parties de ce jonc, savoir les tiges, les fleurs & les racines pour l'usage médicinal; en effet elles sont toutes odorantes. Les feuilles piquent la langue par une certaine acrimonie agréable; la racine a un goût brûlant & aromatique; les fleurs récentes sont un peu aromatiques; mais au bout d'un an elles ont perdu leur parfum, & paroissent inutiles. Il faut donc employer pour les compositions de Pharmacie, comme la thériaque & le mithridate, le jonc odorant, quand il est récent, aromatique, d'un goût brûlant & d'une odeur pénétrante. Il donne pour lors beaucoup d'huile essentielle par la distillation; ses fleurs, ses feuilles & ses tiges sont un peu astringentes, atténuantes & composées de parties volatiles. (D. J.)
Joncodorant (Page 8:873)
Joncs de Pierre (Page 8:873)
Jonc (Page 8:873)
JONCHER (Page 8:873)
* JONCHER, verb. act. (Gramm.) c'est répandre sur la terre sans ordre & à profusion. Il se dit des fleurs, des herbes, des corps morts, &c. Après cette action sanglante, la terre resta jonchée de morts. [p. 874]
De joncher on a fait jonchée. Les Juifs firent des jonchées de palmes à l'entrée de Jesus - Christ dans Jérusalem. Les Grecs firent des jonchées de fleurs à l'arrivée d'Iphigénie en Aulide.
JONCHETS (Page 8:874)
JONCHETS, les s. m. pl. (Jeux) sorte de jeu
ancien dont parle Ovide. On jouoit autrefois aux
jonchets avec de petits brins de joncs, auxquels ont
succédé de petits brins de paille, & ensuite de petits
bâtons d'ivoire; c'est des brins de joncs que lui
vient son nom, comme il paroît par le Diction. étymolog. de Ménage. Rabelais n'a pas oublié ce jeu
dans la longue liste de ceux auxquels Gargantua
passoit la meilleure partie de son tems. Jonchée, dit
Nicod, signifie
JONCTION ou UNION (Page 8:874)
JONCTION ou UNION, (Synonymes.) quoique ces deux mots désignent également la liaison de deux choses ensemble, les Latins ont rendu communément le premier par junctio, & le second par consensus; nous ne les employons pas non plus indistinctement en françois, & l'abbé Girard en a marqué la différence avec beaucoup de justesse; il suffira presque de le copier ici.
La jonction, dit - il, regarde proprement deux choses éloignées qu'on rapproche, ou qui se rapprochent l'une auprès de l'autre; l'union regarde particulierement deux différentes choses qui se trouvent bien ensemble. Le mot de jonction semble supposer une marche ou quelque mouvement; celui d'union renferme une idée d'accord ou de convenance: on dit la jonction des armées, & l'union des couleurs; la jonction des deux rivieres, & l'union de deux voisins; ce qui n'est pas joint, est séparé; ce qui n'est pas uni est divisé. On se joint pour se rassembler & n'être pas seuls; on s'unit pour former des corps de société.
Union s'emploie souvent au figuré, & toujours avec grace, mais on ne se sert de jonction que dans le sens littéral. La jonction des ruisseaux forme les rivieres; l'union soutient les familles & la puissance des états. La jonction de l'Océan & de la Méditerranée par le canal de Languedoc, est un projet magnifique, conçu d'abord sous François I. renouvellé sous Henri IV. & finalement exécuté sous Louis XIV. par les soins de M. Colbert. La sympathie qui forme si promtement l'union des coeurs, qui fait que deux ames assorties se cherchent, s'aiment, s'attachent l'une à l'autre, est une chose aussi rare que délicieuse. (D. J.)
Jonction (Page 8:874)
Appointement de jonction, est le réglement qui unit ainsi deux instances ou procès qui étoient auparavant séparés.
Dans les instances ou procès appointés, on appointe en droit & joint les nouvelles demandes qui sont incidentes au fond.
On joint même quelquefois au fond des requêtes contenant demande provisoire, lorsqu'on ne trouve pas qu'il y ait lieu de statuer sur le provisoire.
Quand on joint simplement la requête, il n'y a point d'instruction à faire, on statue sur la requête en jugeant le fond.
Mais quand on appointe en droit & joint, il faut écrire & produire en exécution de ce réglement. (A)
Jonction du procureur - général, ou du procureur du roi, ou du ministere public en général, c'est
JONE (Page 8:874)
JONE, (Géog.) petite île d'Ecosse au S. O. de celle de Mull; elle a deux milles de long & un mille de large. Je n'en parle que parce qu'elle étoit le lieu où résidoient les évêques des îles, & celui du tombeau des rois d'Ecosse: on compte quarante rois d'Ecosse, quatre d'Irlande, & autant de Norwege, qui y sont enterrés. (D. J.)
JONGLEURS (Page 8:874)
JONGLEURS, s. m. pl. (Littérat.) joueurs d'instrumens qui, dans la naissance de notre poésie, se joignoient aux troubadours ou poëtes provençaux, & couroient avec eux les provinces.
L'histoire du théatre françois nous apprend qu'on
nommoit ainsi des especes de bâteleurs, qui accompagnoient
les trouveurs ou poëtes provençaux, fameux
dès le xj. siecle. Le terme de jongleur paroît
être une corruption du mot latin joculator, en françois
joueur. Il est fait mention des jongleurs dès le
tems de l'empereur Henri II. qui mourut en 1056.
Comme ils jouoient de différens instrumens, ils s'associerent
avec les trouveurs & les chanteurs, pour
exécuter les ouvrages des premiers, & ainsi de
compagnie ils s'introduisirent dans les palais des rois
& des princes, & en tirerent de magnifiques présens.
Quelque tems après la mort de Jeanne premiere
du nom, reine de Naples & de Sicile & comtesse
de Provence, arrivée en 1382, tous ceux de
la profession des trouveurs & des jongleurs se séparerent
en deux différentes especes d'acteurs. Les uns,
sous l'ancien nom de jongleurs, joignirent aux instrumens
le chant ou le récit des vers; les autres
prirent simplement le nom de joueurs, en latin joculatores, ainsi qu'ils sont nommes par les ordonnances.
Tous les jeux de ceux ci consistoient en gesticulations,
tours de passe - passe, &c. ou par eux mêmes,
ou par des singes qu'ils portoient, ou en quelques
mauvais récits du plus bas burlesque. Mais
leurs excès ridicules & extravagans les firent tellement
mépriser, que pour signifier alors une chose
mauvaise, folle, vaine & fausse, on l'appelloit jonglerie; & Philippe - Auguste dès la premiere année de
son regne les chassa de sa cour & les bannit de ses
états. Quelques - uns néanmoins qui se réformerent
s'y établirent & y furent tolérés dans la suite du regne
de ce prince & des rois ses successeurs, comme
on le voit par un tarif fait par S. Louis pour régler les
droits de péage dûs àl'entrée de Paris sous le petit - châtelet. L'un de ces articles porte, que les jongleurs seroient
quittes de tout péage en faisant le récit d'un
couplet de chanson devant le péager. Un autre porte
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