ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Les interrogatoires doivent être incessamment communiqués au procureur du roi ou du seigneur, pour prendre droit par iceux, ou requérir ce qu'il avisera.

On en donne aussi communication à la partie civile, de telle nature que soit le crime.

L'accusé d'un crime auquel il n'échet pas peine afflictive, peut prendre droit par les charges après avoir subi l'interrogatoire. (A)

Interrogatoire sur la sellette, est celui lors duquel les accusés sont assis sur une sellette de bois; au lieu que dans les autres interrogatoires, l'accusé est debout derriere le barreau. L'interrogatoire sur la sellette a lieu devant les premiers juges, lorsque les conclusions du procureur du roi ou du procureur fiscal, tendent à peine afflictive; & dans les cours, lorsque les sentences dont est appel, ou les conclusions du procureur général tendent pareillement à peine afflictive.

L'interrogatoire sur la sellette subi devant les premiers juges, doit être envoyé en la cour avec le procès quand il y a appel.

Ceux qui ont impétré des lettres de grace, doivent être interrogés sur la sellette avant le jugement. Voyez l'ordonnance de 1670, titre des interrogatoires, & titre des lettres d'abolition, article 26. (A)

INTER - ROI (Page 8:837)

INTER - ROI, s. m. (Hist. mod. politique.) c'est le titre que l'on donne en Pologne au primat du royaume, c'est - à - dire à l'archevêque de Gnesne, lorsque la mort du roi a laissé le trône vacant. Cet inter - roi a en quelque sorte un pouvoir plus étendu que les monarques de cette république jalouse de sa liberté. Sa fonction est de notifier aux cours étrangeres la vacance du trône; de convoquer la diete pour l'élection d'un nouveau roi; d'expédier des ordres aux généraux, aux palatins, & aux starostes, pour veiller à la garde des forteresses, des châteaux, & des frontieres de la république; de donner des passe ports aux ministres étrangers qui sont chargés de venir négocier, &c. Lorsque la diete de Pologne pour l'élection d'un roi est assemblée, le primat interroi expose à la noblesse les noms des candidats, & leur fait connoître leur mérite; il les exhorte à choisir le plus digne; & après avoir invoque le ciel, il leur donne sa bénédiction: après quoi, les nonces procedent à l'élection. Le primat recueille les suffrages, il monte à cheval, & demande par trois fois si tout le monde est content, & alors il proclame le roi.

INTERRUPTION (Page 8:837)

INTERRUPTION, s. f. (Jurisprud.) est l'effet de quelque acte ou circonstance qui arrête le cours de la prescription, ou qui trouble quelqu'un dans sa possession.

Il y a certaines circonstances, telles que la minorité, qui interrompent la prescription sans aucun acte judiciaire ni extra - judiciaire.

Le trouble de fait ne forme pas une interruption de la possession & prescription, mais bien le trouble de droit, c'est - à - dire lorsqu'il y a une demande judiciaire; car un simple acte extra - judiciaire ne forme pas une interruption civile.

L'action en déclaration d'hypotheque est aussi appellée interruption. Voyez Hypotheque, Possession, Prescription, Trouble . (A)

Interruption (Page 8:837)

* Interruption, (Belles - Lettres.) figure de Rhétorique, dans laquelle l'orateur ou distrait par un sentiment plus violent, qui s'éleve subitement au fond de son ame, ou honteux de ce qui lui reste à dire, s'interrrompt lui - même & se livre à d'autres idées.

Tu veux que je le suie; hé bien, rien ne m'arrête; Allons, n'envions plus son indigne conquête: Que sur lui sa captive étende son pouvoir; Fuyons: mais si l'ingrat instruit dans son devoir, Si la foi dans son coeur retrouvoit quelque place, S'il venoit à mes piés me demander sa grace, Si sous mes lois, amour, tu pouvois l'engager, S'il vouloit... mais l'ingrat ne veut que m'outrager.

Ces interruptions ont beaucoup de vérité & de force; il est impossible à la passion, lorsqu'elle est extrème, de suivre un long enchaînement d'idées: le trouble de l'ame passe dans le discours, & il se brise & se décout.

INTERSECTION (Page 8:837)

INTERSECTION, s. f. terme de Géométrie: on appelle ainsi le point où deux lignes, deux plans, &c. se coupent l'un sur l'autre. Voyez Ligne & Plan.

L'intersection mutuelle de deux plans est une ligne droite: le centre d'un cercle est dans l'intersection de deux de ses diametres; le point central d'une figure réguliere ou irréguliere de quatre côtés, est le point d'intersection de ses deux diagonales. Chambers. (E)

INTERSTICE (Page 8:837)

INTERSTICE, s. m. (Jurisprud.) signifie l'intervalle de tems que la loi veut être gardé entre deux degrés ou ordres.

Les degrés obtenus sans observer ces interstices, sont ce que l'on appelle des degrés obtenus per saltum.

Pour se faire promouvoir aux ordres sans garder les interstices de droit, il faut obtenir une dispense de Rome, appellée extra tempora. (A)

INTER - TRANSVERSAIRES (Page 8:837)

INTER - TRANSVERSAIRES, ou petits Transversaires, (Anatomie.) nom des muscles situés entre les apophyses transverses des vertebres: ils viennent de la partie inférieure de l'apophyse transverse d'unevertebre, & s'inserent à la partie supérieure de l'apophyse transverse de la vertebre suivante.

INTER - TRANSVERSALES du Cou (Page 8:837)

INTER - TRANSVERSALES du Cou, (Anat.) ce sont certains muscles situés entre les apophyses transverses des vertebres du cou; ils servent aux divers mouvemens de la tête, & sont de même figure & de même grandeur que les inter - épineux du cou. Voyez Inter - épineux.

INTERVALLE (Page 8:837)

INTERVALLE, s. m. (Gram.) distance, espace qui est entre deux extrémités de tems ou de lieux. Voyez Distance.

Ce mot vient du latin intervallum, qui ne signifie autre chose, selon Isidore, que spatium inter fossam & murum, entre le fossé & le mur: d'autres remarquent que les pieux que les Romains plantoient dans leurs boulevards, étoient appellés valla, & l'espace d'entre deux, inter valla. Dict. étym. & Chambers. (G)

Intervalle (Page 8:837)

Intervalle, (Art milit.) se dit dans l'art militaire, de la distance ou de l'espace qu'on laisse ordinairement entre les troupes placées en ligne ou à côté les unes des autres. On le dit aussi pour exprimer l'espace qui est entre deux lignes de troupes, soit en bataille ou dans le camp. Voyez Distance.

Ainsi, lorsque des troupes sont en bataille, la distance d'un bataillon à un autre se nomme l'intervalle des bataillons. Il en est de même pour les escadrons, & pour la distance de la premiere ligne à la seconde.

L'intervalle des bataillons & celui des escadrons, est ordinairement égal au front de ces troupes; mais il arrive de - là qu'une armée médiocre occupe une très - grande étendue de front, & que les différentes parties de l'armée sont trop éloignées les unes des autres, pour pouvoir se soutenir réciproquement. Voyez Ordre de bataille & Armée.

Pour donner une idée de ces intervalles, ou de l'arrangement des bataillons & des escadrons de la premiere & de la seconde ligne d'une armée, il faut,

1°. Concevoir que toutes ces troupes sont ran<pb-> [p. 838] gées sur une même & seule ligne sans aucune distance.

2°. Qu'on fasse marcher en - avant la moitié, mais de maniere qu'alternativement une troupe s'avance, & que celle qui la touche immédiatement, par exemple à gauche, demeure à la même place; & que celle qui touche la gauche de celle - ci, s'avance aussi, & ainsi de suite.

Il résultera de ce mouvement deux lignes de troupes, dont les intervalles de la premiere se trouveront opposés aux troupes de la seconde, & ces intervalles seront égaux aux fronts des troupes.

Ces intervalles ont pour objet de laisser passer la premiere ligne, si elle se trouve obligée de ployer derriere la seconde sans déranger l'ordre de cette seconde ligne, qui se trouve en état d'arrêter l'ennemi, pendant que la premiere ligne se rallie ou se réforme à couvert de la seconde. Mais cette considération ou cet objet ne paroît pas exiger que les troupes ayent des intervalles égaux à leur front. Une troupe qui se retire en desordre n'occupe pas le même front, que lorsqu'elle est rangée en ordre de bataille; ainsi elle peut s'écouler par des intervalles moindres que son front. Il suit de - là que les intervalles peuvent être plus petits que le front des troupes; ils le doivent même, si l'on veut considérer qu'un tout étant d'autant plus solide que toutes ses parties se tiennent ensemble, & qu'elles s'aident mutuellement, l'armée aura aussi plus de sorce, lorsque les troupes qui la composent se trouveront moins éloignées ou moins séparées les unes des autrès. Cette observation a déja été faite par de très - habiles généraux. Feu M. le maréchal de Puysegur ne prescrit dans son traité de l'Art de la guerre, que dix toises pour l'intervalle des bataillons, & six toises pour celui des escadrons. Il prétend que ces intervalles sont plus que suffisans, & même qu'il seroit à propos de faire combattre les troupes à lignes pleines, c'est à - dire sans intervalles. Voyez Armée.

A Leuze en 1691, & à Fredelingue en 1702, la cavalerie françoise ou la maison du Roi, battit les ennemis qui étoient rangés en lignes pleines: à Ramilly les lignes pleines des ennemis battirent les lignes tant pleines que vuides de la cavalerie françoise; « mais ces exemples ne prouvent rien, dit l'illustre maréchal de Puysegur; car outre l'ordre de bataille, il y a d'autres parties qui dans l'action doivent concourir en même tems pour donner la victoire, & qui ont manqué à ceux qui avoient l'avantage de la ligne pleine lorsqu'ils ont été battus par des troupes rangées avec des intervalles ».

L'intervalle des lignes de troupes en bataille doit être d'environ 150 toises; mais dans le combat la seconde ligne doit s'approcher davantage de la premiere, pour être plus à portée de la soutenir.

A l'égard de l'intervalle ou de la distance qui est entre les deux lignes du camp, il faut la regler sur la profondeur des camps des bataillons & des escadrons. Cette profondeur peut être évaluée environ à 120 toises; il faut aussi un espace libre en - avant du terrain de la seconde ligne, pour qu'elle puisse s'y porter en bataille. On peut estimer cet espace de 30 toises ou environ: ainsi l'intervalle du front de bandiere de la premiere ligne à celui de la seconde, sera donc d'environ 150 toises, ou trois cens pas; le pas étant compté à la guerre pour une longueur de trois piés.

Intervalle (Page 8:838)

Intervalle, en Musique, est la distance qu'il y a d'un son à un autre, du grave à l'aigu: c'est tout l'espace que l'un des deux auroit à parcourir pour arriver à l'unisson de l'autre. A prendre ce mot en son sens le plus étendu, il est évident qu'il y a une infinité d'intervalles: mais comme en Musique, on borne le nombre des sons à ceux qui composent un certain système, on borne aussi par - là le nombre des intervalles à ceux que ces sons peuvent former entre eux. De sorte qu'en combinant deux à deux tous les sons d'un système quelconque, on aura précisément tous les intervalles possibles dans ce même système: sur quoi il restera à réduire sous la même espece tous ceux qui se trouveront égaux.

Les anciens divisoient les intervalles de leur musique en intervalles simples ou diastèmes, & en intervalles composés, qu'ils appelloient systemes. V. ces mots.

Les intervalles, dit Aristoxene, different entre eux en cinq manieres; 1°. en étendue: un grand intervalle differe ainsi d'un plus petit; 2°. en résonance ou en accord; & c'est ainsi qu'un intervalle consonnant differe d'un dissonnant; 3°. en quantité, comme un intervalle simple d'un intervalle composé; 4°. en genre. C'est ainsi que les intervalles diatoniques, chromatiques, & enharmoniques, different entre eux; 5°. & enfin, en nature de rapport, comme l'intervalle dont la raison peut s'exprimer en nombres, differe d'un intervalle irrationnel. Je parlerai en peu de mots de toutes ces différences.

1°. Le plus petit de tous les intervalles de Musique, selon Gaudence & Bacchius, est le dièse enharmonique. Le plus grand, à le prendre de l'extrémité aiguë du mode hypermixolydien, jusqu'à l'extrémité grave de l'hypodorien, seroit de trois octaves & un ton; mais comme il y a une quinte & même une sixte à retrancher, selon un passage d'Adraste, cité par Meibomius, reste la quarte par - dessus le disdiapason, c'est - à - dire la dix - huitieme, pour le plus grand intervalle du diagramme des Grecs.

2°. Les Grecs divisoient aussi - bien que nous, tous les intervalles en consonnans & dissonans: mais leur division n'étoit pas la même que la nôtre. Voyez Consonannce. Ils subdivisoient encore les intervalles consonans en deux especes, sans y compter l'unisson qu'ils appelloient homophonie, ou parité de sons, & dont l'intervalle est nul. La premiere espece étoit l'antiphonie ou opposition de sons qui se faisoit à l'octave ou à la double octave, & qui n'étoit proprement qu'une replique du même son, mais pourtant avec opposition du grave à l'aigu. La seconde espece étoit la paraphonie ou surabondance de son, sous laquelle on comprenoit toute consonance autre que l'octave, tous les intervalles, dit Théon de Smyrne, qui ne sont ni unissonnans ni dissonans.

3°. Quand les Grecs parlent de leurs diastèmes ou intervalles simples, il ne faut pas prendre ce terme absolument à la rigueur; car le diese même n'étoit pas selon eux exempt de composition; mais il faut toujours le rapporter au genre auquel l'intervalle s'applique: par exemple, le semiton est une intervalle simple dans le genre chromatique & dans le diatonique, & composé dans l'enharmonique; le ton est composé dans le chromatique, & simple dans le diatonique; & le diton même, ou la tierce majeure qui est composée dans le diatonique, est incomposée dans l'enharmonique. Ainsi ce qui est système dans un genre, peut être diastème dans l'autre, & réciproquement.

4°. Sur les genres, divisez successivement le même tétracorde, selon le genre enharmonique, selon le diatonique & selon l'enharmonique, vous aurez trois accords différens, qui, au lieu de trois intervalles, vous en donneront neuf, outre les compositions & combinaisons qu'on en peut faire, & les différences de tous ces intervalles, qui vous en donneront une multitude d'autres; si vous comparez, par exemple, le premier intervalle de chaque tétracorde dans l'enharmonique & dans le chromatique mol d'Aristoxène, vous aurez d'un côté un quart ou trois douziemes de ton, & de l'autre un tiers ou quatre douziemes; or il est évident que les deux cordes aiguës

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