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Il y a tout lieu de croire que la disposition inflammatoire qui est dans le sang, poussée à un certain point, ou mise en jeu par quelque cause procatarctique sur venue, réveille sa fermentation, ou pour parler avec les modernes, son mouvement intestin de putréfaction; il n'en faut pas davantage pour augmenter sa circulation, soit, comme il est assez naturel de le penser, que la contractilité des organes vitaux, & en conséquence leur action, soit animée par - là, soit que l'augmentation de ce mouvement intestin suffise pour faire la fievre, sans que l'action des vaisseaux y concoure, de même lorsque le vin est agité par une forte fermentation, & qu'il est dans un mouvement rapide, les parois du tonneau n'y contribuent en rien.
Le sang ainsi enflammé, & mû avec rapidité, se portera avec plus d'effort sur les parties qui seront disposées, & s'y dégagera peut - être d'une partie du levain inflammatoire; il semble en effet que ces inflammations des visceres ou d'autres parties, soient des especes de dépôts salutaires quoiqu'inflammatoires; ce qui prouve que les visceres sont dans ces maladies pour l'ordinaire réellement enflammées, c'est qu'on y observe 1°. tous les signes de l'inflammation, les mêmes terminaisons par la suppuration, l'induration & la gangrene. La partie où se fera l'inflammation, décidera la qualité & le nombre des symptômes, &c. Ainsi l'inflammation de la substance du cerveau sera accompagnée de foiblesse extrème, de délire continuel, mais sourd, tranquille, d'abolition dans le sentiment & le mouvement, à l'exception d'une agitation involontaire des mains, qu'on nomme carposalgie, tous symptômes dépendans de la sécrétion troublée & interceptée du fluide nerveux; celle qui aura son siege dans les membranes extrèmement sensibles qui enveloppent le cerveau, entraînera à raison de sa sensibilité des symptômes plus aigus, un délire plus violent: lorsque la maladie inflammatoire portera sur la poitrine, la respiration sera gênée, &c.
Cette croûte blanche, jaune, ou verdâtre qui se forme sur le sang qu'on a tiré des personnes attaquées de ces maladies, paroît n'être qu'un tissu des parties lymphatiques, du suc muqueux, nourricier, dont la sécrétion est empêchée: on observe aussi cette qualité de sang chez les personnes enceintes & autres, où il y a pléthore de suc nourricier; on pourroit avancer, dit fort ingénieusement M. Bordeu, que le suc muqueux qui nage dans le sang, a quelque rapport au blanc d'oeuf qui clarifie une liqueur troublée dans laquelle on le fait bouillir. Ce suc porté dans tous les vaisseaux par le moyen de la fievre, entraîne avec lui toutes les parties d'urine, de bile & d'autres liqueurs excrémenticielles; il clarifie pour ainsi dire le sang; c'est ce qui se passe dans les maladies putrides inflammatoires.
Partie thérapeutique. Le diagnostic. Le diagnostic des maladies inflammatoires est très - simple & tout naturel. 1°. Il est facile, en se rappellant ce que [p. 724]
Prognostic. Les symptômes essentiels aux maladies inflammatoires, ou les accidens qui surviennent ordinairement dans leur cours, en rendent le prognostic toujours fâcheux; on peut assurer avec raison que ces maladies sont dangereuses. L'inflammation ou le dépôt inflammatoire qui se fait dans quelques parties, n'en augmente qu'accidentellement le danger; quelquefois, le plus souvent même, il le diminue. Ce dépôt débarrasse, comme nous l'avons déjà remarqué, le sang d'une partie du levain inflammatoire. Il y a tout lieu de croire que la maladie inflammatoire seroit plus dangereuse s'il n'y avoit point de partie particulierement affectée. Nous voyons que la fievre ardente ou causus, espece de maladie inflammatoire qui n'est décidée à aucune partie, est très - dangereuse; Hippocrate la range parmi les maladies mortelles; lorsque les inflammations extérieures sont formées, la fougue du sang se rallentit, la violence des symptômes s'appaise, & l'on jette le malade dans le danger le plus pressant, si l'on empêche la formation de ces dépôts inflammatoires, comme il est arrivé à ceux qui ont voulu, sacrifiant leurs malades à une aveugle routine, accoutumer la petite vérole à la saignée, & comme l'éprouvent encore aujourd'hui ceux qui sans autre indication veulent guérir les maladies inflammatoires par la saignée; on ne sauroit cependant disconvenir que ces inflammations attaquant des parties considérables dont les fonctions sont nécessaires à la vie, n'augmentent quelquefois le danger des maladies inflammatoires; c'est ce qui fait qu'on doit regarder les maladies inflammatoires qui se portent à l'extérieur, comme les moins dangereuses: quant à celles qui affectent quelque partie interne, leur danger varie suivant la situation, la nécessité, la connexion, la disposition, la sensibilité du viscere enflammé, & sur - tout suivant la nature, le nombre & la vivacité des symptômes que cette inflammation détermine. Pour porter un prognostic plus juste, il me paroît quoi qu'on en dise, que l'on peut tirer quelque lumiere de l'examen de la constitution épidémique. Si l'on observe une certaine uniformité dans les symptômes de plusieurs maladies inflammatoires qui regnent en même tems, ou un génie épidémique, on peut régler sur les suites plus ou moins fâcheuses qu'ont eu les précédentes, les jugemens de celles sur lesquelles on est obligé de prononcer.
Les maladies inflammatoires sont des maladies très aiguës, dont le sort est toujours décidé avant le quatorzieme jour, souvent le sept, quelquefois le quatre elles se terminent à la santé par une résolution critique, quelquefois par la suppuration; la gangrene entraîne toujours avec elle non - seulement la mort de la partie, mais celle de tout le corps; il y a une espece de maladie inflammatoire, l'angine, dont le siége est dans les parties glanduleuses du gosier, qu'on a vu quelquefois se terminer par l'induration; alors la douleur, la chaleur de la partie
On doit s'attendre à voir périr le malade si l'on
n'observe aucun relâche dans les symptômes ni le
quatrieme ni le cinquieme jour, si le pouls conserve
toujours un caractere d'irritation; l'on voit alors
survenir différens phénomenes qui par leur gravité
ou leur anomalie annoncent la mort prochaine. Ces
signes varient suivant les maladies. Voyez leur détail
au mot
La suppuration dans les maladies inflammatoires extérieures, est toujours un grand bien; mais elle n'est pas toujours un grand mal dans celles qui attaquent les parties internes; il n'est pas nécessaire d'avoir blanchi dans la pratique pour avoir vû beaucoup de maladies inflammatoires se terminer par la suppuration sans aucune suite fâcheuse; il m'est arrivé souvent de rencontrer des péripneumonies qui suppuroient sans que le malade courût un danger pressant; on ne doit pas s'effrayer autant qu'on le fait de ces suppurations internes, pourvû que les visceres dans lesquels elles se forment, ayent des tuyaux excrétoires: on peut se flatter jusqu'à un certain point, qu'ils donneront passage aux matieres de la suppuration: si cette partie n'est point un organe excrétoire, la suppuration est plus dangereuse; mais dans ces cas même qui ignore les ressources de la nature? N'arrive - t - il pas souvent des heureuses métastases, des transports salutaires, des abscés d'une partie interne à l'extérieur? N'a - t - on pas vû des vomiques se vuider par des urines, par des abscès aux jambes, &c.
J'ai observé un dépôt au cerveau se vuider & se renouveller jusqu'à trois fois par le nez & les oreilles; combien n'y a - t - il pas d'observations à - peu - près semblables? On en pourroit conclure qu'il faut souvent favoriser les suppurations loin de les détourner; c'est pourquoi il est très - important de connoître les cas où la suppuration doit terminer l'inflammation.
Lorsque les symptômes sont violens, qu'ils dimi<pb->
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