ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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IMPOSITION
(Page 8:599)
IMPOSITION, (Jurisprud.) signifie souvent la
même chose qu'impot ou tribut: on dit, par exemple,
l'imposition des tailles, celle du dixieme ou du
vingtieme, &c.
Quelquefois par imposition, on entend la repartition
qui est faite de ces impôts sur les contribuables.
Voyez Impot. (A)
Imposition
(Page 8:599)
Imposition. On se sert de ce mot en Lorraine,
au lieu de celui de taille, pour exprimer les sommes
qui se levent sur les sujets pour les besoins de l'état.
Les impositions de cette province pour l'année 1748
montent, sans y comprendre celle du vingtieme, à
pèrs de deux millions neuf cens trente - cinq mille
livres au cours de France. La principale imposition
est appellée subvention. C'étoit autrefois la seule, &
elle comprenoit toutes les charges. Elle n'est ni
réelle, ni personnelle; elle est mixte. Les autres im -
positions, qui se répartissent sur les mêmes principes
que la subvention, sont pour la dépense des ponts
& chaussées; la solde de la maréchaussée; les gages
& appointemens d'officiers militaires, de judicature,
de finance, & pour le supplément du prix
des fourrages aux troupes de cavalerie en quartier
dans la province. Le roi de Pologne, duc de Lorraine & de Bar, fixe chaque année par des arrêts
de son conseil des finances, la somme imposée sur
les deux duchés. La Lorraine en supporte ordinairement
les deux tiers, le Barrois le surplus. Ces arrêts
sont adressés avec des lettres patentes à la
chambre des comptes de Lorraine & à la chambre
des comptes de Bar, lesquelles en font chacune dans
sa province la répartition sur les différentes paroisses
ou communautés qui en dépendent. Elles adressent
à chaque communauté un mandement fort
étendu, qui explique les principes & la maniere de
procéder à la levée des deniers de l'imposition,
l'exemption qui en est accordée aux nobles, aux
ecclésiastiques, &c. Aussi - tôt après la réception du
mandement de la chambre des comptes, le maire
ou principal officier fait assembler la communauté,
& on élit trois asseyeurs à la pluralité des voix,
l'un tiré de la haute classe, un autre de la moyenne
classe, le troisieme de la basse classe des contribuables.
Ces asseyeurs font seuls sur les particuliers la
répartition de la somme imposée sur le corps de la
communauté. Le rôle qu'ils en ont formé est remis
à deux collecteurs choisis & différens des asseyeurs.
Ces collecteurs font la levée & le recouvrement des
deniers sans le ministere d'huissiers ou sergens, &
portent les derniers au receveur particulier des finances
en deux termes, Janvier & Juillet. Les sommes
se remettent ensuite par le receveur particulier
au receveur général des finances en exercice.
L'imposition du vingtieme n'a commencé en Lorraine qu'en 1750. Le second vingtiéme au premier
Octobre 1756; & les quatre sous en sus du premier
vingtieme en Janvier 1757. Il s'y perçoit comme
en France. Article de M. Durival le jeune.
Imposition
(Page 8:599)
Imposition des mains, (Théologie.) onction ecclésiastique
par laquelle la mission évangélique &
le pouvoir d'absoudre sont communiqués. Voyez
Chirotonie & Main.
L'imposition des mains étoit une cérémonie judaïque
qui s'étoit introduite, non par quelque loi
divine, mais par la coûtume, & toutes les fois que
l'on prioit Dieu pour quelqu'un, on lui mettoit les
mains sur la tête.
Notre Sauveur a suivi cette coûtume, soit qu'il
fallût benir des enfans ou guérir des malades, en
joignant la priere à cette cérémonie. Les apôtres de
même imposoient les mains à ceux à qui ils conféroient
le S. Esprit. Les prêtres en usoient ainsi, lorsqu'ils introduisoient quelqu'un dans leur corps; &
les apôtres eux - mêmes recevoient de nouveau l'imposition des mains, lorsqu'ils s'engageoient à quelque
nouveau dessein. L'ancienne église donnoit
l'imposition des mains à ceux qui se marioient, &
les Abyssins le font encore. Voyez Mariage.
Mais ce nom qui est général dans sa premiere
signification, a été restraint par l'usage à l'imposition
des mains par laquelle on confere les ordres. Spanheim a fait un traité de impositione manuum. Tribenhorius & Braunius ont suivi son exemple. Voyez
Ordination.
Il est aussi fait mention fréquemment dans les
écrits des peres & des auteurs ecclésiastiques, d'une
imposition des mains par laquelle on recevoit les
hérétiques qui, abjurant leurs erreurs, rentroient
dans le sein de l'Eglise. On sait que le sacrement de
confirmation se confere par l'imposition des mains
de l'évêque, jointe à l'onction du saint chrême & à
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la priere. Il y avoit encore une autre imposition des
mains pour reconcilier les pénitens, ce qui a fait
soûtenir à quelques théologiens que l'imposition des
mains étoit la matiere du sacrement de pénitence,
mais ce sentiment n'est pas suivi. Le plus grand
nombre pense que cette imposition des mains usitée
dans la premiere Eglise à l'égard des pénitens, étoit
seulement cérémonielle & non sacramentelle.
Imposition se dit aussi d'une espece de transplantation
qui se fait pour la cure de certaines maladies.
Voyez Transplantation.
On prend le plus que l'on peut de la mumie ou
de l'excrément de la partie malade, ou de tous les
deux ensemble, on les place dans un arbre ou dans
une plante, entre l'écorce & le bois, & on recouvre
le tout avec du limon. Au lieu de cela, il y en
a qui font un trou de tariere dans le bois pour y
placer cette mumie ou cet excrément; après quoi
ils bouchent le trou avec un tampon de même bois,
& mettent du limon par - dessus.
Lorsqu'on souhaite un effet durable, il faut choisir
un arbre de longue durée, comme le chêne. Si
on le veut prompt, il faut un arbre qui croisse
promptement; & dans ce dernier cas, on doit retirer
ce qui sert de milieu à la transplantation, si - tôt
que l'effet s'est ensuivi, à cause que la trop grande
altération de l'esprit pourroit nuire au malade. Dict.
de Trévoux.
Imposition
(Page 8:600)
Imposition, terme d'Imprimerie en lettres; c'est
une des fonctions du compositeur: lorsqu'il a le nombre
de pages qu'il lui faut pour imposer, il les arrange
sur le marbre, suivant les regles de l'art, amplement
détaillées dans l'article de la main d'oeuvre de l'Imprimerie. Voyez cet article. Ensuite il confere les
folio de ses pages pour voir si elles sont bien placées,
pose le chassis, place la garniture, délie les
pages, & les serre dans la garniture, jette les yeux
sur chaque page l'une après l'autre pour voir s'il
n'y a point quelques lettres dérangées; s'il y en a,
les redresse avec la pointe, garnit la forme de coins,
les serre avec la main, taque la forme, & la serre.
Les pages doivent être placées de maniere que
quand les deux côtés du papier sont imprimés, la
seconde page se trouve au revers de la premiere,
la quatrieme au revers de la troisieme, & ainsi de
suite. Voyez tous les mots italiques chacun à leur article.
Voyez aussi les Planches de l'Imprimerie.
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