ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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la priere. Il y avoit encore une autre imposition des mains pour reconcilier les pénitens, ce qui a fait soûtenir à quelques théologiens que l'imposition des mains étoit la matiere du sacrement de pénitence, mais ce sentiment n'est pas suivi. Le plus grand nombre pense que cette imposition des mains usitée dans la premiere Eglise à l'égard des pénitens, étoit seulement cérémonielle & non sacramentelle.

Imposition se dit aussi d'une espece de transplantation qui se fait pour la cure de certaines maladies. Voyez Transplantation.

On prend le plus que l'on peut de la mumie ou de l'excrément de la partie malade, ou de tous les deux ensemble, on les place dans un arbre ou dans une plante, entre l'écorce & le bois, & on recouvre le tout avec du limon. Au lieu de cela, il y en a qui font un trou de tariere dans le bois pour y placer cette mumie ou cet excrément; après quoi ils bouchent le trou avec un tampon de même bois, & mettent du limon par - dessus.

Lorsqu'on souhaite un effet durable, il faut choisir un arbre de longue durée, comme le chêne. Si on le veut prompt, il faut un arbre qui croisse promptement; & dans ce dernier cas, on doit retirer ce qui sert de milieu à la transplantation, si - tôt que l'effet s'est ensuivi, à cause que la trop grande altération de l'esprit pourroit nuire au malade. Dict. de Trévoux.

Imposition

Imposition, terme d'Imprimerie en lettres; c'est une des fonctions du compositeur: lorsqu'il a le nombre de pages qu'il lui faut pour imposer, il les arrange sur le marbre, suivant les regles de l'art, amplement détaillées dans l'article de la main d'oeuvre de l'Imprimerie. Voyez cet article. Ensuite il confere les folio de ses pages pour voir si elles sont bien placées, pose le chassis, place la garniture, délie les pages, & les serre dans la garniture, jette les yeux sur chaque page l'une après l'autre pour voir s'il n'y a point quelques lettres dérangées; s'il y en a, les redresse avec la pointe, garnit la forme de coins, les serre avec la main, taque la forme, & la serre. Les pages doivent être placées de maniere que quand les deux côtés du papier sont imprimés, la seconde page se trouve au revers de la premiere, la quatrieme au revers de la troisieme, & ainsi de suite. Voyez tous les mots italiques chacun à leur article. Voyez aussi les Planches de l'Imprimerie.

IMPOSSIBLE

IMPOSSIBLE, adj. (Métaphysique.) c'est tout ce qui renferme contradiction. Deux idées qui s'excluent réciproquement, forment un assemblage qui est impossible, de même que l'assemblage qui l'exprime.

Il faut bien prendre garde ici aux notions trompeuses & déceptrices que l'on prend quelquefois pour des idées claires. Il arrive en effet que nous nous formons de semblables idées qui nous paroissent évidentes, faute d'attention, parce que nous avons une idée de chaque terme en particulier, quoiqu'il soit impossible d'en avoir aucune de la phrase qui naît de leur combinaison. Ainsi l'on penseroit d'abord entendre ce que l'on veut dire par une figure renfermée entre deux lignes droites; & l'on croiroit parler d'un corps régulier en parlant d'un corps à neuf faces égales, parce qu'on entend tous les termes qui entrent dans ces propositions. Cependant il implique contradiction que deux lignes droites renferment un espace, & fassent une figure, & qu'un corps ait neuf faces égales & semblables. On a encore un exemple de ces idées déceptrices dans le mouvement le plus rapide d'une roue, dont M. Leibnits s'est servi contre les Cartésiens; car il est aisé de faire voir que le mouvement le plus rapide est impossible, puisqu'en prolongeant un rayon quelconque, ce mouvement devient plus rapide à l'infini. On voit par ces exemples, qu'il est très - possible de croire avoir une idée claire d'une chose, dont cependant nous n'avons aucune idée.

L'impossible est tel absolument ou hypothétiquement, suivant qu'il répugne au principe de contradiction, ou à celui de la raison suffisante. Limpossible absolu, c'est ce qui ne sauroit être, quelque suppossition que vous fassiez, parce qu'il répugne à l'essence même du sujet, dont on voudroit le rendre attribut, comme un triangle à quatre angles, une montagne sans vallée. C'est - là l'impossible, proprement dit; mais on connoit aussi une impossibilité conditionnelle, qui vient de ce qu'une chose n'a ni n'aura jamais de raison suffisante de son existence. Un voyage de la terre à la lune implique contradiction, entant que les hommes sont destitués des moyens requis pour l'exécuter. C'est sur cette distinction que MM. Leibnits & Volf fondent leur nécessité absolue & hypothétique.

On peut regarder comme impossible au premier sens, 1°. tout ce qui se contredit soi - même; 2°. tout ce qui contredit à quelque proposition démontrée; 3°. toute combinaison d'attributs qui s'excluent réciproquement.

Tout impossible absolu est un véritable rien, à quoi ne répond aucune idée. Car si l'on met ensemble deux choses inalliables, elles se détruisent l'une l'autre, & il ne reste rien. Des propositions qui expriment des combinaisons absolument impossibles, ne sauroient donc être l'objet de la puissance de Dieu, qui s'exerceroit en ce cas sur le rien. Ce n'est point la borner que dire qu'elle ne s'étend pas jusques - là; car le néant ne sauroit être son objet, puisqu'il n'est susceptible de rien. De telles propositions ne sauroient être non plus l'objet de notre foi; car il ne dépend pas de moi de croire qu'une chose soit & ne soit pas, qu'elle soit ici & ailleurs, qu'elle soit une & trois au même sens & de la même maniere.

IMPOSTE

IMPOSTE, s. f. (Coupe des pierres.) du latin impositum, mis dessus, est le rang ou plûtôt le lit de pierre sur lequel on établit la naissance de la voute, dit le coussinet. Imposte signifie aussi cet ornement de moulures qui couronne un piédroit sous la naissance d'une arcade; lequel sert de base à un autre ornement cintré, appellé archivolte.

IMPOSTURE

* IMPOSTURE, s. f. (Gram. Morale.) ce mot vient du verbe imposer. Or on en impose aux hommes par des actions & par des discours. Les deux crimes les plus communs dans le monde, sont l'imposture & le vol. On en impose aux autres, on s'en impose à soi - même. Toutes les manieres possibles dont on abuse de la confiance ou de l'imbécillité des hommes, sont autant d'impostures. Mais le vrai champ & sujet de l'imposture sont les choses inconnues. L'étrangeté des choses leur donne crédit. Moins elles sont sujettes à nos discours ordinaires, moins on a le moyen de les combattre. Aussi Platon dit - il, qu'il est bien plus aisé de satisfaire, parlant de la nature des dieux que de la nature des hommes, parce que l'ignorance des auditeurs prête une belle & large carriere. D'où il arrive que rien n'est si fermement cru que ce qu'on sait le moins, & qu'il n'y a gens si assûrés que ceux qui nous content des fables, comme alchimistes, prognostiqueurs, indicateurs, chiromantiens, medecins, id genus omne, auxquels je joindrois volontiers, si j'osois, dit Montagne, un tas d'interpretes & contrôleurs des desseins de Dieu, faisant état de trouver les causes de chaque accident, & de voir dans les secrets de la volonté divine les motifs incompréhensibles de ses oeuvres; & quoique la variété & discordance continuelle des événemens les rejette de coin en coin & d'orient en occident, ils ne laissent pourtant de

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