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INDISPENSABLE (Page 8:684)
* INDISPENSABLE, adj. (Gram.) il se dit des devoirs & des lois. Un devoir indispensable est celui qu'on ne peut ni omettre ni oublier sans être coupable. Une loi indispensable est celle à laquelle on ne peut se soustraire sans crime. Les secours qu'on doit à son pere & à son ami sont indispensables. L'observation des loix naturelles est indispensable.
INDISPOSÉ (Page 8:684)
* INDISPOSÉ, adj. (Gram.) qui ne jouit pas de toute sa santé, dont le corps a souffert quelque dérangement léger. Il ne faut pas négliger les indispositions, on peut en faire des maladies; mais il y a peut - être plus de danger encore à les écouter. Combien la nature en auroit guéri d'elle même, si le médecin ne s'y étoit pas opposé!
Indisposé a une autre acception. Il se dit au moral d'un état de l'ame dans lequel les hommes répugnent à faire ce que nous en desirons. Nous les plaçons nous - mêmes dans cet état par maladresse, ou les autres les y placent par méchanceté. S'il y a des fautes qu'on ne peut s'empêcher de punir, il y en a sur lesquelles il faut fermer les yeux; c'est lorsque les châtimens au lieu de rendre les personnes meilleures, ne serviroient qu'à les indisposer. Dictionn. de Trévoux.
INDISSOLUBLE (Page 8:684)
* INDISSOLUBLE, adj. (Gram.) qui ne peut être dissous, rompu. Le mariage est un engagement indissoluble. L'homme sage frémit à l'idée seule d'un engagement indissoluble. Les législateurs qui ont préparé aux hommes des liens indissolubles, n'ont guere connu son inconstance naturelle. Combien ils ont fait de criminels & de malheureux?
INDISTINCT (Page 8:684)
* INDISTINCT, adj. (Gram.) dont toutes les parties ne se séparent pas bien les unes des autres, & ne font pas une sensation claire & nette. On dit que la mémoire ne nous laisse quelquefois des choses éloignées que des notions indistinctes; mais qu'est - ce que cela signifie? que nous nous rappellons seulement quelques circonstances d'un fait qui restent isolées, faute d'autres circonstances dont le souvenir est effacé. Il en est de même des images indistinctes que le sommeil nous présente, & des objets que nous n'appercevons que dans un trop grand éloignement. Les figures se séparent; l'ensemble qu'elles formoient disparoît, & nous n'en pouvons plus juger: c'est une machine desassemblée, & à laquelle il manque encore des pieces.
INDIVIDU (Page 8:684)
INDIVIDU, s. m. (Métaphysiq.) c'est un être dont toutes les déterminations sont exprimées. Quand il reste des déterminations à faire dans la notion de l'espece, & qu'on les assigne toutes d'une maniere qui ne répugne pas à l'espece, on parvient à l'indi -
Forma, figura, locus, stirps, nomen, patria, tempus.
Les différentes subtilités qu'ils proposent là - dessus
ne méritent pas de nous arrêter; il vaut mieux lire
le chapitre du Traité de l'entendement humain, où M.
Loke examine ce que c'est qu'identité & diversité.
Je rapporterai ici une partie de ce qu'il dit
liv. II. chap. 27, v. 3.
INDIVIS (Page 8:684)
INDIVIS, adj. (Jurisprud.) se dit de quelque chose qui n'est pas divisé ou partagé; on dit en ce sens un héritage indivis, une succession indivise.
Quelquefois par le terme d'indivis simplement on entend l'état d'indivision dans lequel les co - propriétaires jouissent; on dit en ce sens que plusieurs personnes jouissent par indivis, pour dire qu'ils possedent en commun.
Indivis est opposé à divis; lorsqu'un héritage est partagé, chacun des co - partageans jouit à part & divis de sa portion.
Pour sortir de l'état d'indivis, il y a deux voies;
savoir, la licitation & le partage. Voyez ci - après
INDIVISIBLE (Page 8:684)
INDIVISIBLE, adj. (Géométrie.) on entend par [p. 685]
Ils prétendent qu'une ligne est composée de points, une surface de lignes paralleles, & un solide de surfaces paralleles & semblables; &, comme ils supposent que chacun de ces élémens est indivisible, si, dans une figure quelconque, l'on tire une ligne qui traverse ces élémens perpendiculairement, le nombre des points de cette ligne sera le même que le nombre des élémens de la figure proposée.
Suivant cette idée, ils concluent qu'un parallélogramme, un prisme, un cylindre, peut se résoudre en élémens ou indivisibles, tous égaux entre eux, paralleles & semblables à la base; que pareillement un triangle peut se résoudre en lignes paralleles à sa base, mais décroissantes en proportion arithmétique, & ainsi du reste.
On peut aussi résoudre un cylindre en surfaces courbes cylindriques de même hauteur, mais qui décroissent continuellement à mesure qu'elles approchent de l'axe du cylindre, ainsi que le font les cercles de la base sur laquelle s'appuient ces surfaces courbes.
Cette maniere de considérer les grandeurs s'appelle
la Méthode des indivisibles, qui n'est au fond
que l'ancienne méthode d'exhaustion déguisée, &
dont on prend les conclusions comme principes sans
se donner la peine de les démontrer; car toutes les
raisons que les partisans des indivisibles ont imaginées
pour établir leurs élémens, sont de purs paralogismes
ou des pétitions de principe, ensorte que
l'on est absolument obligé de recourir à la méthode
d'exhaustion pour démontrer à la rigueur les principes
des Indivisibilistes; d'où il suit que leur méthode
n'en est point une nouvelle, puisqu'elle a besoin
d'une autre pour être démontrée, ainsi que nous le
verrons bientôt quand nous aurons donné un exemple
de la maniere de procéder dans une démonstration
de Géométrie par la prétendue méthode des
indivisibles. Voyez
Ce qui a gagné des partisans aux indivisibles, c'est que par leur moyen on abrege merveilleusement les démonstrations mathématiques; on peut en voir un exemple dans le fameux théorème d'Archimede, qu'une sphere est les deux tiers du cylindre qui lui est circonscrit.
Supposons un cylindre, une demi - sphere, & un
cône renversé (
Il faut avouer qu'il n'y a rien de plus aisé ni de
plus élégant que cette démonstration; c'est dommage
qu'elle ait besoin elle - même d'une autre démonstration,
ainsi qu'on le trouve prouvé d'une maniere
invincible (& à laquelle les Géometres qui y avoient
le plus d'intérêt n'ont osé répliquer) dans un ouvrage
intitulé institutions de Géométrie, &c. imprimé
à Paris chez Debure l'aîné en 1746, en 2 vol. in - 8°.
voici ce qu'on lit à ce sujet pag. 309 du second tome:
Cependant malgré cette absurdité & bien d'autres,
que l'on peut voir dans l'ouvrage même,
Depuis cette réponse il paroît que l'on n'a plus
inquiété les partisans des indivisibles, & que leurs
principes ont acquis toute l'autorité des premiers
axiomes. Cette autorité s'est d'autant plus fortifiée,
que les indivisibles aboutissent à des conclusions
qui sont démontrées à la rigueur par des
voies incontestables. Un rapport si juste pourroit - il
être la production d'un faux principe »?
Reprenons la méthode des Indivisibilistes. Quand
ils veulent démontrer, par exemple, que les pyramides
de même base & de même hauteur sont égales, ils imaginent que ces pyramides soient coupées
par un nombre infini de plans paralleles à leur base,
& comme le nombre de ces plans est mesuré par
la perpendiculaire qui désigne leur hauteur commune,
il s'ensuit que
A la vérité ils prouvent à la rigueur que les
bases entre lesquelles sont comprises les tranches
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