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Ces Imprimeurs, de la création de Louis XIII, étoient de ses officiers domestiques, & commensaux de sa maison, avec attribution de gages. Leurs successeurs ont les mêmes prérogatives.
Il n'y en avoit que deux. L'une de ces charges est à présent possédée par André François Le Breton, & l'autre par Jacques Colombat, dont le pere obtint en 1719 le titre additionnel de préposé à la conduite de l'imprimerie du cabinet de sa majesté.
Ils sont aujourd'hui au nombre de six. Les quatre de création postérieure, n'ont d'abord été que brévetés par chacun des secrétaires d'état.
Plusieurs arrêts consécutifs les ont tous maintenus dans leurs premiers privileges & anciennes fonctions, & les dernieres lettres - patentes qu'ils ont obtenues en leur faveur, sont du 9 Décembre 1716, enregistrées au Parlement le 12 Janvier 1717.
Outre ces Imprimeurs, il y en a encore un particulierement titré Noteur de la chapelle de sa Majesté, & exclusivement privilégié à l'impression de sa musique. Cette charge fut créée par Henri II. Ce fut un Ballard qui la posséda, & c'est un de ses descendans qui la possede encore aujourd'hui.
Ceux qui ont rangé le code de la Librairie n'ont fait aucune mention de ces places, qui semblent destinées spécialement à ceux qui se conduisent avec honneur dans leurs corps.
Imprimeur (Page 8:630)
IMPROBATION, IMPROUVER (Page 8:630)
* IMPROBATION, IMPROUVER, (Gram.) il est plus court & plus clair de fixer l'acception des mots par des exemples que par des définitions, qui composées d'autres mots quelquefois plus abstraits, plus généraux, plus indéterminés, ne font que promener un lecteur sur un cercle vicieux. Un prince corrompu par la flatterie qui se récrie avec admiration sur tout, regarde le silence d'un homme de bien comme une improbation secrette, & celui - ci se trouve à la longue disgracié pour s'être tu, comme il l'eût été pour avoir parlé. M. Duguet dit de certains édits qu'on apporte quelquefois aux parlemens pour être enregistrés, que les juges n'opinent alors que par un morne & triste silence, & que la maniere dont ils enregistrent est le sceau de leur improbation. Si vos démarches sont innocentes, soyez tranquille; l'improbation passagere des hommes prévenus ne les rendra point criminelles, tôt ou tard le public vous connoîtra pour ce que vous êtes, & l'ignominie s'asseira sur vos ennemis.
IMPROMTU (Page 8:630)
IMPROMTU, s. m. (Poésie.) ou plûtôt INPROMTU, terme latin qui a passé dans notre langue; c'est une petite piece de poésie assez semblable au madrigal ou à l'épigramme, mais dont le caractere propre & distinctif est d'être fait sans préparation, sur un sujet qui se présente.
L'in - promtu a commencé visiblement par les re<cb->
Les in - promtu que la nature avoit créés se tinrent quelque tems dans les bornes d'une raillerie plus divertissante que piquante & chagrine, mais peu - à - peu ses railleries devinrent ameres & mordantes; leur excès excita des plaintes, & ces plaintes attirerent à Rome une loi qui sévit contre ceux qui blesseroient la réputation de quelqu'un par toutes sortes de vers dits in - promtu, ou autres.
Au lieu d'adopter la loi romaine, nous avons donné des lois aux in - promtu; nous voulons que ces sortes de pieces soient le fruit d'un heureux moment, & qu'elles ayent toûjours un air simple, aisé, naturel, qui garantisse qu'elles n'ont point été faites à loisir; c'est pourquoi nous permettons quelques licences dans ces sortes d'ouvrages en faveur de leur amusement passager; le Comte Hamilton en a prescrit les regles dans les vers suivans, où il appelle l'in promtu,
- Un certain volontaire, Enfant de la table & du vin, Difficile, & peu nécessaire, Vif, entreprenant, téméraire, Etourdi, négligé, badin, Jamais rêveur ni solitaire, Quelquefois délicat & fin, Mais tenant toûjours de son pere. La plûpart des jolies pieces de Lainez, madrigaux; chansons, épigrammes, ont été faites le verre à la main; il partageoit son tems entre l'étude & le plaisir de la table. Un de ses amis lui témoignant un jour sa surprise de le voir à huit heures du matin à la bibliotheque du Roi, & pour ainsi dire au sortir d'un grand repas de la veille, Lainez lui répondit par cet in - promtu ingénieux,
Regnat nocte calix, volvuntur biblia mane, Cum Phoebo, Bacchus dividit imperium.
On rapporte que Théophile étant allé dîner chez un grand seigneur, où tout le monde lui disoit qu'un de ses amis étoit fou puisqu'il étoit poète, il répondit en riant,
J'avouerai sans peine avec vous Que tous les poëtes sont fous; Mais sachant bien ce que vous êtes, Tous les fous ne sont pas poëtes.
Non - seulement nous voulons que l'in - promtu naisse du sujet, mais il faut de plus qu'il renferme une pensée plaisante, vive, juste, neuve, agréable; une raillerie ingénieuse, ou mieux encore, une louange fine & délicate.
Les vers que Gacon dit sur - le - champ à ses amis, qui lui montroient le portrait de Thomas Corneille, sont plaisans;
Voyant le portrait de Corneille, Gardez - vous de crier merveille, Et dans vos transports n'allez pas Prendre ici Pierre pour Thomas. On connoît l'in - promtu que Poisson (Raimond), un de nos meilleurs acteurs comiques, fit à dîner chez M. Colbert, qui avoit tenu un de ses enfans sur les fonts baptismaux. Comme M. Colbert ne devoit arriver qu'au fruit, tout le monde avoit profité de son absence pour élever sa gloire, quand Poisson prit la parole, & dit,
Ce grand ministre de la paix, [p. 631]
L'impromptu suivant est de Mademoiselle Scudery, sur des fleurs que M. le Prince cultivoit.
En voyant ces oeillets qu'un illustre guerrier Arrose d'une main qui gagne des batailles, Souviens - toi qu'Apollon élevoit des murailles, Et ne t'étonne pas que Mars soit jardinier.
Mais entre plusieurs jolis impromptu de nos poëtes, qu'on ne peut oublier, je ne dois pas taire celui que M. de S. Aulaire fit à l'âge de plus de quatre - vingt - dix ans, chez madame la duchesse du Maine, qui l'appelloit son Apollon. Cette princesse ayant proposé un jeu, où l'on devoit dire un secret à quelqu'un de la compagnie, elle s'adressa à M. de S. Aulaire, & lui demanda le sien; il lui répondit:
La divinité qui s'amuse A me demander mon secret, Si j'étois Apollon ne seroit pas ma muse, Elle seroit Thétis & le jour finiroit.
C'est une chose très - singuliere, dit M. de Voltaire, que les plus jolis vers qu'on ait de lui, ayent été faits lorsqu'il étoit plus que nonagénaire. (D. J.)
IMPROPRE (Page 8:631)
IMPROPRE, adj. Les Grammairiens usent de ce mot, comme d'un terme technique, en trois occasions différentes.
1°. Ils ont coutume de distinguer deux sortes de
diphthongues, des propres & des impropres. Voyez
La réunion de plusieurs voyelles représente une diphthongue ou un son simple; dans le premier cas, c'est proprement une diphthongue; mais dans le second, ce n'est point une diphthongue, & il y a une véritable antilogie à dire que c'est une diphthongue impropre. J'avoue cependant qu'il y a pour les yeux une apparence réelle de diphthongue, puisqu'il y a les signes de plusieurs sons individuels; c'est pourquoi je pense que l'on peut donner à ces assemblages de voyelles le nom de diphthongues oculaires, & alors la dénomination de diphthongues auriculaires convient très bien par opposition aux diphthongues propres. Ces dénominations semblent présenter à l'esprit des notions plus précises, plus exactes, & même plus lumineuses, que celles de propres & d'impropres.
2°. M. Restaut établit sept sortes de pronoms, & ceux de la septieme espece sont les indéfinis, qu'on appelle encore, dit - il, (VII. Ed. pag. 154.) pronoms impropres, parce qu'il y en a plusieurs qu'on pourroit aussi bien regarder comme des adjectifs que comme des pronoms.
Je ne dis rien ici de la division des pronoms, adoptée
par cet auteur & par tant d'autres qui n'ont pas
plus approfondi que lui la nature de cette partie d'oraison.
Voyez
3°. On appelle encore terme impropre tout mot
qui n'exprime pas exactement le sens qu'on a prétendu
lui faire signifier; ce qui fait, comme on voit,
un véritable vice dans l'élocution. Par exemple, il
faut choisir entre élection & choix:
Ce n'est que dans ce troisieme sens que je trouverois convenable que le mot impropre fût regardé comme un terme technique de grammaire. Une idée ne laisse pas d'être exprimée par un terme impropre, quoiqu'il manque quelque chose à la justesse ou à la vérité de l'expression; mais une diphthongue impropre n'est point une diphthongue, & un pronom impropre n'est point un pronom.
IMPROPRIATION (Page 8:631)
IMPROPRIATION, s. f. terme de Jurisprudence canonique, se dit des revenus d'un bénéfice ecclésiastique qui sont entre les mains d'un laïque.
Elle differe de l'appropriation par laquelle les profits
d'un bénéfice sont entre les mains d'un évêque,
d'un collége, &c. On emploie aujourd'hui ces deux
termes indifféremment l'un pour l'autre. On prétend
qu'il y a 3845 impropriations en Angleterre. Voyez
IMPROPRIÉTÉ (Page 8:631)
IMPROPRIÉTÉ, s. f. (Gramm.) qualité de ce
qui n'est pas propre. Voyez
Les Grammairiens distinguent trois sortes de fautes
dans le langage, savoir le solécisme, le barbarisme,
& l'improprieté. Celle - ci se commet quand on
ne se sert pas d'un mot propre, & qui ait une signification
convenable; comme si on disoit un grand
ouvrage, en parlant d'un livre prolixe & diffus; le
mot grand seroit impropre, ou parce qu'il seroit
équivoque, grand ouvrage pouvant se dire d'un livre
long, mais bien fait & utile; & il ne seroit pas
aussi net, aussi expressif que diffus, qui caractérise
un défaut. Voyez
IMPROVISTER, IMPROVISTEUR (Page 8:631)
* IMPROVISTER, IMPROVISTEUR, (Gram.)
il se dit du talent de parler en vers, sur le champ &
sur un sujet donné. Quelques italiens le possedent à
un degré surprenant: on a d'eux des pieces qui ont
été enfantées de cette maniere miraculeuse, & qui
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