ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"632"> sont pleines d'idées, de nombre, d'harmonie, de fiction, de feu, & de chaleur. Après une longue méditation & un long travail, il est incertain qu'on eût mieux fait.

IMPROUVER (Page 8:632)

IMPROUVER, v. act. (Gramm.) synonyme de desapprouver. Voyez Approuver & Desapprouver.

IMPRUDENCE (Page 8:632)

IMPRUDENCE, s. f. (Morale.) manque de précaution, de réflexion, de délibération, de prévoyance, soit dans le discours, soit dans la conduite; car la prudence consiste à régler l'un & l'autre. Voyez Prudence.

L'imprudence, apanage ordinaire de l'humanité, est si souvent la cause de ses malheurs, que le cardinal de Richelieu avoit coûtume de dire, qu'imprudent & malheureux étoient deux termes synonymes. Il est du moins certain, que les imprudences consécutivement répétées, sont de très - grandes fautes en matiere d'état; qu'elles conduisent aux desastres des gouvernemens, & qu'elles en sont les tristes avant - coureurs. (D. J.)

IMPUBERES (Page 8:632)

IMPUBERES, s. m. pl. (Jurisprud.) sont ceux qui n'ont pas encore atteint l'âge de puberté, qui est de 14 ans accomplis pour les mâles, & 12 pour les filles.

On distingue entre les impuberes, ceux qui sont encore en enfance, c'est - à - dire au - dessous de sept ans; ceux qui sont proches de l'enfance, c'est - à - dire qui sont encore plus près de l'enfance que de la puberté; enfin, ceux qui sont proches de la puberté.

Suivant le Droit romain, les impuberes étant encore en enfance, ou proche de l'enfance, ne pouvoient rien faire par eux - mêmes; ceux qui étoient proche de la puberté, pouvoient sans l'autorité de leur tuteur, faire leur condition meilleure; au lieu qu'ils ne pouvoient rien faire à leur desavantage sans être autorisés de leur tuteur.

En France même, en pays de droit écrit, les impuberes ne peuvent agir par eux - mêmes, & leur tuteur ne les autorise point, il agit pour eux.

En matiere criminelle, on suit la distinction des lois romaines, qui veulent que les impuberes étant encore en enfance, ou proche de l'enfance, ne soient pas soumis aux peines établies par les lois, parce qu'on présume qu'ils sont encore incapables de dol; au lieu que les impuberes qui sont proche de la puberté, étant présumés capables de dol, doivent être punis pour les délits par eux commis: mais en considération de la foiblesse de leur âge, on adoucit ordinairement la peine portée par la loi. C'est pourquoi il est rare qu'ils soient punis de mort; on leur inflige d'autres peines plus légeres, comme le fouet, la prison, selon l'atrocité du crime. Voyez la loi 7. cod. de poen. Voyez la Peirere au mot Crime; Peleus, quest. 16. Soefve, tome I.cent. 1. chap. lviij. (A)

IMPUDENCE (Page 8:632)

IMPUDENCE, s. f. (Morale.) manque de pudeur pour soi - même, & de respect pour les autres. Je la définis une hardiesse insolente à commettre de gaieté de coeur des actions dont les lois, soit naturelles, soit morales, soit civiles, ordonnent qu'on rougisse; car on n'est point blâmable, de n'avoir pas honte d'une chose, qu'aucune loi ne défend; mais il est honteux d'être insensible aux choses qui sont deshonnêtes en elles mêmes.

Ce vice a différens degrés, & des nuances différentes, selon le caractere des peuples. Il semble que l'impudence d'un françois brave tout, avec des traits qui font rire, en même tems que la réflexion porte à en être indigné: l'impudence d'un italien est affectueuse & grimaciere; celle d'un anglois est fiere & chagrine; celle d'un écossois est avide; celle d'un irlandois est flatteuse, légere, & grotesque. J'ai connu, dit Adisson dans le spectateur, un de ces impudens irlandois, qui trois mois après avoir quitté le manche de la charrue, prit librement la main d'une demoiselle de la premiere qualité, qu'un de nos anglois n'auroit pas osé regarder entre les deux yeux, après avoir étudié quatre années à Oxford, & deux ans au Temple.

Mais sous quelque aspect que l'impudence se manifeste, c'est toûjours un vice qui part d'une mauvaise éducation, & plus encore d'un caractere sans pudeur, en sorte que tout impudent est une espece de proscrit naturellement par les lois de la société. Voyez Effronté.

Impudence (Page 8:632)

Impudence, (Antiq. greq.) l'Impudence, ainsi que l'Injure ou l'Outrage, eurent dans la ville d'Athènes un temple commun, dont voici l'histoire en peu de mots. Il y avoit à l'Aréopage deux especes de masses d'argent taillées en siéges, sur lesquelles on faisoit asseoir l'accusateur & l'accusé. L'une de ces deux masses étoit consacrée à l'Injure, & l'autre à l'Impudence. Cette ébauche de culte fut perfectionnée par Epiménides, qui commença par élever à ces deux especes de divinités allégoriques, des autels dans les formes; & bien - tôt après, il leur bâtit un temple, dont Ciceron parle ainsi dans son II. livre des lois: illud vitiosum Athenis, quòd Cylonis scelere expiato, Epimenide Cretensi suadente, fecerunt contumelioe fanum & impudentiae. Virtutes, ajoute l'orateur romain, non vitia consecrare decet. Sans doute qu'il faut consacrer les vertus & non pas les vices: mais, quoi qu'en dise Ciceron, ce que les Athéniens firent ici, ne s'écartoit point de son principe; ils en remplissoient parfaitement l'idée; leur temple à l'Outrage & à l'Impudence, n'indiquoit point qu'ils honorassent ces deux vices; il désignoit tout au contraire, qu'ils les détestoient. C'est ainsi que les Grecs & les Romains sacrifierent à la peur, à la fiévre, à la tempête, aux dieux des enfers; ils n'invoquoient en un mot toutes les divinités nuisibles, & ne leur rendoient un culte, que pour les détourner de nuire. Au reste, le temple dont il s'agit présentement, répondoit à celui qu'Oreste avoit consacré aux Furies, qui en l'amenant à Athènes, lui procurerent la protection de Minerve, comme nous l'apprenons de Pausanias, in Attic. (D. J.)

IMPUDICITÉ, IMPUDIQUE (Page 8:632)

IMPUDICITÉ, IMPUDIQUE, (Gramm.) qui est contraire à la pudeur. Voyez Pudeur.

IMPUISSANCE (Page 8:632)

IMPUISSANCE, s. f. (Med.) nom formé du mot puissance, & de la particule négative in ou im, qui désigne cette maladie, dans laquelle les hommes d'un âge requis ne sont pas propres à l'acte vénérien, ou du - moins ne peuvent pas l'accomplir exactement. Il faut pour une copulation complette non - seulement l'érection de la partie destinée à cette fonction, mais outre cela son intromission dans le vagin; & cet acte n'est qu'une peine inutile, s'il n'est pas suivi de l'éjaculation: ce qui constitue trois especes particulieres d'impuissance, & qui en établit les trois causes générales.

1°. L'érection est une suite & un effet assez ordinaire de l'irritation singuliere occasionnée par la semence; ainsi 1°. le défaut ou la rapidité de cette liqueur peuvent l'empêcher; ce qui arrive à cette espece d'homme que l'avarice ou la brutalité ont privé du caractere le plus distinctif de la virilité. (Voyez Eunuque.) Ceux qui ont fait un usage immodéré de remedes trop froids, tels que sont principalement le nénuphar, dont l'usage continué environ douze jours empêche, suivant le rapport de Pline, la génération de la semence; l'agnus castus passe pour avoir cette propriété; les vierges athéniennes pour conserver avec moins de peine leur virginité, parsemoient leurs lits de branches de cet arbre: quelques moines chrétiens ont aussi par le même remede diminué le mérite de leur continence forcée. On assûre que la semence de cet arbre produit le même effet [p. 633] prise intérieurement à ceux aussi qui sont encore convalescens d'une maladie aigue. La matiere de la semence est employée chez eux à l'accroissement & à la nutrition qui sont alors plus considérables; & enfin, aux personnes épuisées & affoiblies par toutes sortes de débauches.

2°. Une des grandes causes d'érection est l'imagination remplie d'idées voluptueuses, frappée de quelque bel objet, bouillante de le posséder: le sang & les esprits semblent alors agités par cette idée; ils se portent avec rapidité à la verge, en dilatent & distendent toutes les petites cellules, & la mettent en état de remplir les desirs déja formés. Lorsque cette cause vient à manquer, l'érection ne se fait que mollement, ou même point du tout: ainsi un mari sera impuissant vis - à - vis d'une femme laide, dégoutante, libertine, gâtée, qui au lieu d'amour excitera chez lui l'aversion, le mépris, ou la crainte. La pudeur peut être aussi un obstacle à l'érection; elle est gravée si profondément dans le coeur, que les libertins les plus outrés ne pouvant la secouer, il leur est impossible d'ériger devant beaucoup de monde: c'est ce qui fait encore voir l'absurdité des congrès établis autrefois pour constater la virilité. L'étude trop forcée, des méditations profondes, un état permanent de mélancolie, dissipent les pensées amoureuses, semblent empêcher la génération de la semence, rendent impuissant. Manget rapporte une observation d'un jeune homme qui tomba dans cette maladie après avoir passé plusieurs nuits à l'étude. Biblioth. medic. pratiq. lib. IX. La crainte d'un maléfice, l'imagination frappée des menaces des noueurs d'éguillette, a eu très - souvent l'effet attendu & n'a que trop accrédité ce préjugé dans l'esprit du bas peuple, toûjours ignorant, & par conséquent crédule. Il y a une foule d'observations très - bien constatées de paysans, qui la premiere nuit de leurs noces, quoique très - bien conformés, n'ont jamais pû ériger malgré le voisinage, les caresses, les attouchemens d'une femme jolie, aimable, & aimée, parce qu'ils étoient, disoient - ils, enchantés, ensorcelés, parce qu'on leur avoit noué l'éguillette. Il est à remarquer que ceux qui veulent s'amuser ou se venger de ces gens - là par ce prétendu maléfice, ont toûjours soin de les en avertir, de les en menacer; ils pratiquent même en leur présence quelques - uns des secrets qui passent pour avoir cette vertu: ce qui leur frappe l'imagination, de façon que lorsqu'ils veulent se joindre amoureusement à leurs femmes, ils n'osent presque pas; ils sont tristes, abattus, languissans. Ayant des causes aussi évidentes de ce fait, il seroit ridicule de l'attribuer aux effets magiques, ou à la puissance du démon: le seul magique ou miraculeux tire son origine du secret des causes; mais finissons, c'est une folie, dit un auteur ancien, de s'arrêter trop à réfuter & approsondir les folles opinions. 3°. Une condition nécessaire à l'érection, est le bon état & l'action des muscles qui vont de l'os ischium sur le dos de la verge sous le nom d'érecteurs; ainsi la paralysie de ces muscles est une raison suffisante d'impuissance par défaut d'érection; elle peut dépendre des causes générales de la paralysie, voyez Paralysie, ou être une suite d'un exercice trop violent, trop continué de cette partie, ou même du non - exercice; ces muscles perdent par un trop long repos leurs forces, leur jeu, & leurs actions; les tuyaux nerveux qui y portent les esprits animaux s'engorgent ou se flétrissent; la même chose arrive aux conduits séminaires, aux testicules, à la verge. Vidus Vidius rapporte qu'on trouva dans un jeune ecclésiastique qui avoit toûjours gardé la continence propre à son état, les testicules flétris, les vaisseaux spermatiques desséchés, & le membre viril extrèmement diminué. L'équitation trop long - tems con<cb-> tinuée produit aussi quelquefois cette maladie. Jacques Fontanus raconte qu'un jeune seigneur devint impuissant par cette cause; il y a beaucoup d'autres semblables observations. Les chûtes sur le dos, sur l'os sacrum, & autres parties voisines, peuvent être suivies de la paralysie des muscles érecteurs, comme il est arrivé à une personne dont Fabrice de Hilden nous a donné l'histoire, Cent. vj. observ. 59. qui quoique dans l'impossibilité d'ériger, avoit des desirs extremement lubriques, & sentoit cette douce irritation dans les parties génitales, qui prépare, dispose au plaisir, & en augmente la vivacité. Il arrive quelquefois même qu'on éjacule dans cet état - là; Raymond - Jean Forns a une observation qui le prouve. Consult. medic. Tom. I.

2°. La seconde cause d'impuissance est le défaut d'intromission qui arrive ordinairement par quelque vice de conformation, lorsque la verge manque tout - à - fait, lorsqu'elle n'est pas droite, lorsqu'elle est d'une grosseur monstrueuse, ou d'une extrème petitesse; quoiqu'elle entre alors dans le vagin, elle est incapable d'exciter une femme à l'éjaculation, & il est bien difficile que la matrice puisse recevoir comme il faut la semence qui en sort, quoiqu'elle s'abaisse ou s'allonge à un certain point pour la pomper & l'absorber entierement. D'ailleurs un homme si mal partagé manque de force, de chaleur, d'esprits, & de semence. L'intromission peut aussi être empêchée par la grosseur du ventre dans les hommes qui ont trop d'embonpoint, sur - tout s'ils ont affaire à une femme qui soit dans le même cas; si ce vice est considérable, c'est inutilement qu'on cherche des situations plus avantageuses & commodes, il est ordinairement suivi d'impuissance.

3°. La troisieme cause enfin dépend de l'éjaculation: si elle ne se fait pas du tout, ou si elle se fait autrement qu'elle ne doit, l'éjaculation manque totalement, 1°. par l'absence des arteres spermatiques, ainsi que l'a observé Riolan, Anthropogr. lib. II. cap. xxiij. 2°. par le défaut des resticules qui peuvent manquer, être obstrués, desséchés, relâchés, &c. 3°. par le vice des canaux deférens, qu'on a quelquefois trouvés nuls, dérangés, flétris, desséchés, racornis, Plater. Prax. lib. I. cap. xvij. Scholizius rapporte que dans un jeune homme mort impuissant & épileptique, les tuyaux déférens étoient à peine sensibles, les vaisseaux préparans ou spermatiques manquoient d'un côté, & les testicules étoient retirés dans le ventre. Journal des curieux, ann. 1671. observ. 62. 4°. par la foiblcsse, le relâchement des vésicules séminales, ou l'obstruction de leurs tuyaux excrétoires. Ces conduits qui donnent issue à la semence peuvent être bouchés par les cicatrices des ulceres qui se trouvent dans ces parties à la suite des gonorrhées, par des caruncules, par des calculs. Marcus Donatus dit avoir trouvé dans la prostate une pierre qui empêchoit l'élaboration de l'humeur prostatique, & l'excrétion de la vraie semence. Histor. mirab. lib. IV. cap. vj. Il y a une autre observation parfaitement semblable dans Frédéric Lossius, lib. I. observ. 33. II peut aussi arriver que la constriction dans laquelle sont ces parties durant l'acte vénérien, soit si forte qu'elle ferme totalement l'ouverture des conduits excréteurs; c'est ce qui fait que souvent le trop d'ardeur empêche l'éjaculation; c'est le cas d'un jeune homme bien constitué, dont le docteur Cockburne rapporte l'histoire, Essai & observat. d'Edimbourg. Lorsqu'il vaquoit aux devoirs & plaisirs conjugaux avec sa femme, il se tourmentoit inutilement sans pouvoir éjaculer; cependant en même tems il éprouvoit des pollutions nocturnes, ce qui donna lieu de penser au medecin que l'érection trop forte, la trop grande vivacité du jeune homme étoient la cause

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