ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"555"> puis long - tems à la colere des dieux. Voilà le sujet de cette piece lyrique découvert; & vraissemblablement Horace la sit de concert & par les conseils de Mécene & d'Agrippa: jamais le poëte n'eut un sujet plus délicat à manier, & jamais il ne s'en tira avec tant d'art.

Ilion subsista encore sous les empereurs. On a des médailles frappées au nom de ses habitans. Il y en a une de Marc Aurele, qui représente Hector sur un char à deux chevaux, avec cette légende *I*L*I*E*W*N *E*K*T*W*R. Il y en a d'autres de Commode & d'Antonin fils de Sévere, sur lesquelles la légende est la même; mais le char est à quatre chevaux. On en a aussi à deux chevaux frappées sous Sévere & sous Gordien.

C'est de l'Ilion dont il est ici question, que les voyageurs disent avoir vû les ruines, & non pas de l'ancienne Troie, qu'Hector ne put défendre, & que les Grecs brulerent impitoyablement dans une seule nuit. Voyez Troie. (D. J.)

ILISSIDES (Page 8:555)

ILISSIDES, adj. fem. pl. (Mythol.) Ilissides, ou Ilissiades est un surnom des Muses, pris du fleuve Ilissus dans l'Attique, lequel fleuve rouloit des eaux sacrées. Voyez Ilissus, Géog. (D. J.)

ILISSUS (Page 8:555)

ILISSUS, (Géog. anc.) ville & riviere de Grece dans l'Attique; du tems de Pline on ne voyoit déja plus que les ruines de la ville, c'est pourquoi il dit, locus Ilissos; les Athéniens avoient sur le bord de la riviere un autel consacré aux Muses Ilissiades; c'étoit aussi sur les bords de l'Ilissus que se faisoit la lustration dans les petits mysteres; les eaux étoient réputées sacrées par un statut de religion, sacro instituto, dit Maxime de Tyr. Les Turcs ont aujourd'hui détourné les eaux de l'Ilissus, pour arroser leurs jardins, & on n'en voit presque plus que le lit. (D. J.)

ILITHYE (Page 8:555)

ILITHYE, s. f. (Littérat. & Myth.) divinité de la Fable; Ilithye fille de Junon & soeur d'Hébé, présidoit comme sa mere aux accouchemens; les temmes dans les douleurs de l'enfantement, lui promettoient des sacrifices, si elles venoient à être heureusement délivrées. Cette déesse avoit à Rome un temple, dans lequel on étoit obligé de porter une piece de petite monnoie, savoir à la naissance & à la mort de chaque personne. Servius Tullius établit cet usage, pour avoir toutes les années un dénombrement exact des naissances & des morts des habitans de Rome. On trouve la déesse Ilithye sur les médailles & dans les inscriptions antiques, sous le titre de Juno Lucina, ou simplement de Lucina. Cependant les anciens ont fait mention de plusieurs Ilithyes & de plusieurs Lucines, parce qu'il y avoit plusieurs déesses qui présidoient aux enfantemens. Post hoec Ilithyas placato puerperas hostiis, dit l'oracle de la Sybille. On les appelloit indifféremment Lucinas, Ilithyas, Genetyllidas, trois noms qui signifient la même fonction. Le premier est latin & vient de lux, le jour. Les deux autres sont grecs: Ilithya vient de E)LEU/QEIN, oriri; & génétyllis de GENESIS2, nativité. (D. J.)

ILIVILIHU (Page 8:555)

ILIVILIHU, s. m. (Ornithol. exot.) nom que les habitans des îles Philippines donnent à un oiseau fort commun dans ce pays - là, & qui a toute l'encolure de nos cailles, d'où vient que quelques écrivains l'appellent coturnix parvula montana, petite caille de montagne, parce qu'elle vit dans les lieux élevés, & qu'elle n'est pas plus grosse qu'un moineau; elle est remarquable par le joli mélange de la couleur de son pennage. (D. J.)

ILKUSCH (Page 8:555)

ILKUSCH, Ilcussum, (Géog.) ville royale de Pologne au palatinat de Cracovie, remarquable par ses mines d'argent, mêlées avec du plomb; il est bon d'observer ici, que les mines ne sont point entiérement du droit royal en Pologne; elles appartiennent au seigneur sur la terre duquel elle se rencontrent, & ce seigneur en fait quelque reconnoissance au roi; mais les mines qui sont sur les terres de la couronne, comme par exemple, celles d'Ilkusen se partagent entre le roi, le palatin & l'évêque; cette ville est dans un pays ingrat, au pié de plusieurs montagnes, à six lieues N. O. de Cracovie. Long. 37. 35. lat. 50. 26. (D. J.)

ILL l (Page 8:555)

ILL l, (Géograph.) riviere de France en Alsace, qu'elle traverse presque dans toute sa longueur; elle a sa source à l'extrémité du Santgaw, & se jette dans le Rhin à deux lieues au - dessous du pont de Strasbourg. L'Ill arrose plusieurs villes, & reçoit dans son cours quelques rivieres considérables; ses débordemens ne sont guere moins nuisibles que ceux du Rhin. (D. J.)

ILLAPS (Page 8:555)

* ILLAPS, s. m. (Théolog.) espece d'extase contemplative où l'on tombe par des degrés insensibles où les sens extérieurs s'alienent, & où les organes intérieurs s'échauffent, s'agitent, & mettent dans un état fort tendre & fort doux, peu different de celui qui succede à la possession d'une femme bien aimée & bien estimée.

ILLATION (Page 8:555)

* ILLATION, s. f. (Logiq. Théolog Hist.) ce terme est de l'école; il vient du latin inferre, conclure; ainsi connoître par illation, c'est la même chose que connoître par voie de consequence.

L'illation est dans la messe mozarabique ce que nous appellons dans la nôtre la préface. L'illation & la préface avoient encore pour synonymes les mots contestation & immolation.

Illation se dit aussi pour retour; ainsi l'illation de saint Benoît, c'est la fete du retour de ses reliques de l'église de saint Agnan d'Orleans à Fleure.

ILLE (Page 8:555)

ILLE, (Géog.) petite ville de France dans le Roussillon, a quatre lieues de Perpignan; elle est jolie & bien bâtie, dit Piganiol de la Force, tom. VI. p. 449. Long. 21. 20. lat. 42. 25. (D. J.)

ILLÉGITIME (Page 8:555)

ILLÉGITIME, adj. (Jurisprud.) se dit de ce qui est contre la soi, & opposé à quelque chose de legitime, comme une conjonction illégitime, un enfant illégitime. Voyez Batard, Légitime. (A)

ILLESCAS (Page 8:555)

ILLESCAS, (Géog.) petite ville d'Espagne, dans la nouvelle Castille, à six lieues au sud de Madrid.

ILLIBÉRAL (Page 8:555)

ILLIBÉRAL, adv. (Gram.) services bas, méchaniques. Voyez Libéral.

ILLICITE (Page 8:555)

* ILLICITE, adj. (Gram. & Morale) qui est défendu par la loi. Une chose illicite n'est pas toujours mauvaise en soi; le défaut de presque toutes les législations, c'est d'avoir multiplié le nombre des actions illicites par la bisarrerie des défenses. On rend les hommes méchans en les exposant à devenir infracteurs; & comment ne deviendront - ils pas infracteurs, quand laloi leur défendra une chose vers laquelle l'impulsion constante & invincible de la nature les emporte sans cesse? Mais quand ils auront foulé aux piés les lois de la société, comment respecteront - ils celles de la nature; sur - tout s'il arrive que l'ordre des devoirs moraux soit renversé, & que le préjugé leur fasse regarder comme des crimes atroces, des actions presqu'indifférentes? Par quel motif celui qui se regardera comme un sacrilege, balancera - t - il à se rendre menteur, voleur, calomniateur? Le concubinage est illicite chez les chrétiens; le trafic des armes est illicite en pays étrangers; il ne faut pas se défendre par des voies illicites. Heureux celui qui sortiroit de ce monde sans avoir rien fait d'illicite! plus heureux encore celui qui en sort sans avoir rien fait de mal! Est il, ou n'est - il pas illicite de parler contre une superstition consacrée par les lois? Lorsque Ciceron écrivit ses livres sur la divination, fit - il une action illicite? Hobbes ne sera pas embarrassé de ma question; mais osera - t - on avouer les principes d'Hobbes, sur - tout dans les contrées où la puissance temporelle est distinguée de la puissance spirituelle?

ILLIFONSO de los Zapotecas Sant (Page 8:555)

ILLIFONSO de los Zapotecas Sant., [p. 556] (Géog.) ville deserte de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, au diocèse de Guaxaca. Elle est sur une montagne, à 20 lieues N. E. d'Antequera. Long. 280. 5. lat. 17. 35. (D. J.)

ILLIMITÉ (Page 8:556)

ILLIMITÉ, adj. (Gram.) qui n'a point de limite. Il est relatif au tems & à l'espace. On dit un tems illimité, un espace illimité: il l'est aussi à la puissance. Il n'y a point de puissance légitime & illimitée sur la terre; il y a même un sens très - raisonnable dans lequel on peut dire que celle de Dieu ne l'est pas; elle est bornée par l'essence des choses. Les notions que nous avons de sa justice sont immuables: où en serions - nous, s'il en étoit autrement? Cependant on ne peut être trop circonspect lorsqu'il s'agit d'élever ses idées jusqu'à un être d'une nature aussi différente de la nôtre; il ne faut pas s'attendre dans ces comparaisons, à une conformité bien rigoureuse. Mais, voulons - nous vivre & mourir en paix, faisons descendre notre justice jusqu'à la fourmi, afin que celui qui nous jugera, rabaisse la sienne jusqu'à nous.

ILLINOIS (Page 8:556)

ILLINOIS, s. m. pl. (Géog.) peuples sauvages de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle France, le long d'une grande riviere du même nom. Cette riviere des Illinois, qui vient du nord - est, ou est - nord - est, n'est navigable qu'au printems; elle a plus de cent lieues de cours, qui va au sud - quartsud - est, & se décharge dans le Missipipi, vers le 39 deg. de latitude.

Le pays des Illinois est encore arrosé par d'autres grandes rivieres; on lui donne cent lieues de largeur, & beaucoup plus de longueur, car on l'étend bien loin le long du Missipipi. Il est par - tout couvert de vastes forêts, de prairies & de collines. La campagne & les prairies abondent en bysons, vaches, cerfs, & autres bêtes fauves, de même qu'en toute sorte de gibier, particulierement en cygnes, grues, outardes & canards.

Les arbres fruitiers peu nombreux, consistent principalement en des especes de néfliers, des pommiers, & des pruniers sauvages, qu'on pourroit bonnisier en les greffant; mais les Illinois ignorent cet art, ils ne se donnent pas même la peine de cueillir le fruit aux arbres, ils abattent les arbres pour en prendre le fruit.

Dans un si grand pays, on ne connoît que trois villages, dont l'un peuplé de huit ou neuf cent Illinois, est à plus de 50 lieues du second.

Les Illinois vont tout nuds depuis la ceinture; toute sorte de figures bisarres, qu'ils se gravent sur le corps, leur tiennent lieu de vêtement. Ils ornent leur tête de plumes d'oiseaux, se barbouillent le visage de rouge, & portent des colliers de petites pierres du pays de diverses couleurs. Ils ont des tems de festins & de danses, les unes en signe de réjouissance, les autres de deüil; ils n'enterrent point leurs morts, ils les couvrent de peaux, & les attachent à des branches d'arbres.

Les hommes sont communément grands, & tous très - lestes à la course. La chasse sait leur occupation, pour pourvoir à leur nourriture, à laquelle ils joignent le blé d'inde; & quand ils en ont fait la récolte, ils l'enferment dans des creux sous terre, pour le conserver pendant l'été. Le reste du travail regarde les femmes & les filles; ce sont elles qui pilent le blé, qui préparent les viandes boucannées, qui construisent les cabanes, & qui, dans les courses nécessaires, les portent sur leurs épaules.

Elles fabriquent ces cabanes en forme de longs berceaux, & les couvrent avec des nattes de jonc plat, qu'elles ont l'adresse de coudre ensemble très artistement, & à l'épreuve de la pluie. Elles s'occupent encore à mettre en oeuvre le poil des bysons ou boeufs sauvages, à en faire des sacs & des ceintures. Ces boeufs sont bien différens de ceux d'Europe; outre qu'ils ont une grosse bosse sur le dos vers les épaules, ils sont encore tout couverts d'une laine fine, qui tient lieu aux Illinois de celle qu'ils tireroient des moutons, s'ils en avoient dans leur pays.

Leur religion consiste à honorer une espece de génie qu'ils nomment Manitou, & qui, selon eux, est maître de la vie & de la mort. Voyez Manitou.

Je ne conseille pas au lecteur qui sera curieux d'autres détails, de les prendre dans le P. Hennepin, ni dans la relation de l'Amérique du chevalier Tonti, ouvrage supposé; mais il y a quelque chose de mieux sur les Illinois; c'est une lettre du P. Gabriel Marest, Jésuite missionnaire, qui est insérée dans le Recueil des lettres édifiantes, tom. XI. (D. J.)

ILLOCK (Page 8:556)

ILLOCK, (Géog.) petite ville de la basse - Hongrie dans l'Esclavonie. Elle est sur le Danube, à 2 lieues de Peterwaradin, 8 S. E. d'Issek, 30 N. O. de Belgrade. Long. 37. 45. lat. 45. 30. (D. J.)

ILLUMINATION (Page 8:556)

ILLUMINATION, s. f. (Gram.) c'est l'action d'un corps lumineux qui éclaire, ou la passion d'un corps opaque qui est éclairé; il se dit au simple & au figuré. Au simple, de la maniere dont nos temples sont éclairés à certains jours solemnels; des lumieres que le peuple est obligé d'entretenir la nuit sur ses fenêtres, lorsque quelque événement important & heureux l'exige; & de celles dont les faces des grandes maisons sont décorées, dans les mêmes circonstances, ou dans quelques fêtes particulieres. Nos artistes se sont souvent distingués par le goût dans ce genre d'artifice, qui consiste à imiter des morceaux d'architecture & autres objets, par un grand nombre de lumieres symmétriquement distribuées. Au figuré, on appelloit autrefois le sacrement de baptême l'illumination, & nous nous servons de la même expression, pour désigner ces inspirations d'enhaut, que quelques personnes privilégiées ont éprouvées. La foi est un don & une illumination de l'Esprit - saint.

Illuminations (Page 8:556)

Illuminations, se dit en Peinture de figures, ou autres objets peints sur des corps transparens, comme le verre, la gase, le papier, la toile, &c. derriere lesquels on met des lumieres qu'on ne voit point, & qui font appercevoir les objets représentés. On s'en sert dans les décorations de théâtre, dans celles des fêtes publiques, & on en fait de toutes couleurs.

ILLUMINÉ (Page 8:556)

ILLUMINÉ, adj. pris subst. (Théolog.) c'est le nom que l'on donnoit anciennement dans l'Église à ceux qui avoient reçu le baptême. Voyez Baptême.

Ce nom leur venoit d'une cérémonie du baptême, qui consistoit à mettre dans la main du néophite qui venoit d'être baptisé, un cierge allumé, symbole de la foi & de la grace qu'il avoit reçu par ce sacrement. Voyez Cathécumene. Dictionnaire de Trévoux.

Illuminé (Page 8:556)

Illuminé, nom d'une secte d'hérétiques qui s'éleverent en Espagne, vers l'an 1575, que les Espagnols appelloient Alambrados.

Leurs chefs étoient Jean de Dillapando, originaire de l'île de Ténérif, & une carmélite appellée Catherine de Jésus. Ils avoient beaucoup de compagnons & de disciples, dont la plupart furent pris par l'Inquisition, & punis de mort à Cordoue; les autres abjurerent leurs erreurs.

Les principales erreurs de ces illuminés étoient que, par le moyen de l'oraison sublime à laquelle ils parvenoient, ils entroient dans un état si parfait, qu'ils n'avoient plus besoin ni de l'usage des sacremens, ni des bonnes oeuvres; & qu'ils pouvoient même se laisser aller aux actions les plus infames sans pécher. Voyez le Dictionnaire de Trévoux.

La secte des illuminés fut renouvellée en France, en 1634, & les Guerinets, disciples de Pierre Gué<pb->

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