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JET (Page 8:521)
* JET, s. m. (Gramm.) il se dit, 1°. du mouvement d'un corps lancé avec le bras, ou avec un instrument; le jet de la pierre avec la fronde est plus violent qu'avec le bras: 2°. de l'espace qu'il mesure à deux jets de pierre: 3°. de la poussée d'une branche: 4°. des essains d'abeilles: 5°. des eaux jaillissantes: 6°. du calcul par les jettons: 7°. en fauconnerie, en pêche, en fonderie, en peinture, en marine, en artifice, en plusieurs autres arts, voyez les articles suivans.
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Mariotte démontre qu'un jet d'eau ne peut jamais monter aussi haut qu'est l'eau dans son réservoir. En effet, l'eau qui sort d'un ajutage devroit monter naturellement à la hauteur de son réservoir, si la résistance de l'air & les frottemens des tuyaux ne l'en
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Jet se dit particulierement de la bombe jettée ou
lancée par le moyen du mortier. On appelle le jet
des bombes, l'art ou la science de les tirer avec méthode
pour les faire tomber sur des lieux déterminés.
Cette science fait la principale partie de la balistique,
qui traite du mouvement des corps pesans jettés ou
lancés en l'air suivant une ligne de direction oblique
ou parallele à l'horison. Voyez
On a vû au mot
Ils avoient observé que le mortier, plus ou moins incliné à l'horison, portoit la bombe à des distances inégales; qu'en éloignant la direction du mortier de la verticale, la bombe alloit tomber d'autant plus loin que l'angle formé par la verticale & la direction du mortier approchoit de 45 degrés; & que lorsqu'il surpassoit cette valeur, les distances où la bombe etoit portée, alloient en diminuant; ce qui leur avoit fait conclure que la plus grande portée de la bombe étoit sous l'angle de 45 degrés. Muni de cette connoissance que la théorie a depuis confirmée, lorsqu'il s'agissoit de jetter des bombes, on commençoit à s'assûrer, par quelques épreuves, de la portée sous l'angle de 45 degrés; & lorsqu'on vouloit jetter les bombes à une distance moins grande, on faisoit faire au mortier un angle avec la verticale plus grand ou plus petit que 45 degrés. Cet angle se prenoit au hasard; mais après avoir tiré quelques bombes, on parvenoit à trouver à peu - près la direction ou l'inclinaison qu'il falloit donner au mortier pour faire tomber les bombes sur les lieux proposés.
Telle étoit à peu - près la science des premiers bombardiers; elle leur servoit presque autant que si elle avoit été plus exacte, parce que la variation de l'action de la poudre, la difficulté de faire tenir fixement & solidement le mortier dans la position qu'on veut lui donner, sont des causes qui dérangent presque toûjours les effets déterminés par la théorie.
Les premiers auteurs qui ont écrit sur l'Artillerie, comme Tartaglia de Bresce, Diego Ufano, &c... croyoient que la bombe, ainsi que le boulet, avoit trois mouvemens particuliers; savoir, le violent ou le droit, le mixte ou le courbe, & le naturel ou perpendiculaire.
Le mouvement étoit droit, selon ces auteurs, tant que l'impulsion de la poudre l'emportoit considérablement sur la pesanteur de la bombe: aussi tôt que cette impulsion venoit à être balancée par la pesanteur, la ligne du mouvement du mobile devenoit [p. 522]
C'est à Galilée, mathématicien du grand duc de
Florence, qu'on doit les premieres idées exactes sur
ce sujet. Il considéra la bombe comme se mouvant
dans un milieu non résistant; & en supposant que la
pesanteur fait tendre les corps au centre de la terre,
il trouva, comme nous allons bien - tôt le faire voir,
que la courbe décrite par la bombe est une parabole.
Voyez
Si l'on suppose qu'un corps soit poussé par une force quelconque dans une direction oblique ou parallele à l'horisontale, elle sera celle de projection de ce corps, c'est - à - dire, la ligne dans laquelle il tend à se mouvoir; son mouvement le long de cette ligne sera appellé mouvement de projection.
Par le mouvement de projection, le corps ou le mobile avance uniformément dans la même direction (en supposant qu'il soit sans pesanteur, & que le milieu dans lequel il se meut ne résiste point), il parcourt des espaces égaux dans des tems égaux; mais si l'on considere que la pesanteur qui agit toujours sur lui, l'approche continuellement du centre de la terre lorsqu'il se meut librement, on verra bien - tôt que son mouvement sera composé de celui de projection, & de celui que lui imprime sa tendance au centre de la terre; qu'ainsi il doit s'écarter de la direction qui lui a d'abord été donnée.
Si le mouvement de pesanteur étoit uniforme comme celui de projection, le corps se mouvroit dans une ligne droite qui seroit la diagonale d'un parallélograme dont les deux côtés seroient entr'eux comme le mouvement de projection est à celui de la pesanteur.
Mais comme la pesanteur fait parcourir au corps des espaces inégaux dans des tems égaux, la ligne qui résulte du concours de ces deux mouvemens doit être une ligne courbe.
Pour trouver cette ligne, il faut diviser celle de projection en plusieurs parties égales; ces parties étant parcourues dans des tems égaux, peuvent exprimer le tems de la durée du mouvement du corps: & comme les espaces que la pesanteur fait parcourir au mobile sont comme les quarrés des tems, ces espaces sont donc entr'eux comme les quarrés des parties de la ligne de projection.
Ainsi A 6 (
Si par le point A on mene A b égale & parallele à 6 B, & que par les points D, E, F, G, H, B, on tire des paralleles à A 6, les parties de la ligne A b, A d, A e, &c. seront égales aux espaces que la pesanteur aura fait parcourir à la bombe; elles seront les abscisses de la courbe A D E F G H B, & les ordonnées D d, E e, F f, seront égales aux divisions correspondantes de A 6. D'où il suit que les quarrés des ordonnées de cette courbe sont entr'eux comme les abscisses. Mais cette propriété appartient à la parabole: donc la courbe décrite par la bombe est une parabole.
Si le milieu dans lequel la bombe ou le mobile
Les lignes de projection des bombes jettées parallelement ou obliquement à l'horison, sont autant de tangentes à la courbe qu'elles décrivent; car comme la pesanteur agit toûjours sur les corps qui se meuvent librement, elle doit les détacher d'abord de la ligne de projection; par conséquent cette ligne ne doit toucher celle qu'ils décrivent que dans un point.
On sait que les bombes se tirent avec des especes
de canons courts appellés mortiers. Voyez
En supposant que les bombes décrivent des paraboles, on peut des différentes propriétés de ces courbes tirer les regles générales & particulieres du jet des bombes; mais comme on peut aussi les déduire du mouvement des corps pesans, nous allons en donner un précis, en ne supposant que la connoissance de la théorie de ce mouvement.
Pour exprimer la vitesse avec laquelle la bombe
est poussée suivant les différentes directions qu'on
peut lui donner, nous supposerons qu'elle a acquis
cette vitesse en tombant d'une hauteur déterminée
B A (
Il est démontré que si un corps pesant qui a acquis
une vitesse en tombant d'une hauteur déterminée
B A, est poussé de bas en haut avec cette vitesse,
qu'il remontera à la même hauteur d'un mouvement
retardé, dans le même tems que celui de la
durée de sa chûte le long de cette hauteur. Voyez
Si l'on suppose qu'il se meuve d'un mouvement uniforme pendant le même tems, avec la vitesse acquise en tombant de B en A, il parcourra un espace double de A B, c'est - à - dire A C: dans le tems qu'il employeroit à tomber d'un mouvement accéléré de B en A, & à remonter de A en B d'un mouvement retardé, il parcourra d'un mouvement uniforme A E quadruple de A B.
Si le corps pesant est poussé suivant une ligne de
direction quelconque A F, (
Pour le démontrer, tirez la corde E F. On aura les deux triangles semblables E A F, F A G; car les angles E A F, A F G sont égaux étant alternes: de plus, l'angle F E A qui a pour mesure la moitié de l'arc F f A, est égal à F A G qui étant formé de la tangente A G & de la corde F A, a pour mesure la moitié du même arc F f A: donc les deux triangles A E F & F A G sont semblables. C'est pourquoi l'on a E A. A F :: A F. F G. Mais dans la proportion continue le premier terme est au dernier comme le quarré du premier est au quarré du second. Donc E A. F G:: [omission: formula; to see, consult fac-similé version] Et [omission: formula; to see, consult fac-similé version]. Les deux premiers termes de cette derniere proportion expriment les vitesses que le mobile acquiert en tombant librement de E en A, & de F en G; car les vitesses peuvent être exprimées par les racines quarrées des espaces que la pesanteur fait parcourir au mobile. Il suit de - là que les espaces E A & A F étant entr'eux comme les vitesses précédentes, sont parcourus uniformément dans le même tems. Ainsi ils peuvent exprimer ces vitesses, mais les espaces parcourus par la pesanteur sont entr'eux comme les quarrés des vitesses. Donc, puisque E A & F G sont entr'eux comme les quarrés de E A & de A F, ces lignes sont celles que la pesanteur fait parcourir à la bombe ou au mobile dans le tems qu'il decriroit E A & A F uniformément, c'est - à - dire dans un tems double de celui qu'il employeroit à tomber de B en A, d'un mouvement accéléré, ou ce qui est la même chose, dans celui qu'il employeroit à monter de A en B, & à descendre de B en A.
Il est évident que cette démonstration s'applique
également aux
Pour décrire ces arcs dans ces deux derniers cas,
il faut élever du point A sur A Y & A Z, la perpendiculaire
indéfinie A N (
La distance A G à laquelle la bombe va tomber du mortier, se nomme la ligne de but, ou l'amplitude de la parabole; A E quadruple de A B, la force du jet; & F G ou f G, la ligne de chûte.
Comme il n'est point d'usage de tirer les bombes parallelement à l'horison, nous n'entrerons point dans le détail des circonstances particulieres de ce jet; nous donnerons seulement la maniere de déterminer la hauteur le long de laquelle la bombe doit tomber pour acquérir la vitesse nécessaire pour décrire la ligne de projection qui dans ce cas est égale à celle de but, pendant que la pesanteur lui fait décrire la ligne de chûte.
Si l'on suppose que du point B (
La bombe en tombant de B en A acquiert une vitesse capable de lui faire décrire cette même ligne d'un mouvement uniforme pendant la moitié du tems de la durée de sa chûte d'un mouvement accéléré; elle doit donc décrire B D moitié de B F, dans le même tems; comme A B & B D sont ainsi parcourus uniformément dans le même tems, ces deux lignes sont entr'elles comme les vitesses qui les leur font parcourir. Mais à cause du triangle rectangle A D E, l'on a A B. B D::B D. B E; ce qui donne > A B. > B E::A B. B D. Or la vitesse par la chûte le long de A B est égale à la racine quarrée de A B; donc la racine quarrée de E B exprime la vitesse par B D: donc E B est la hauteur de laquelle la bombe doit tomber pour acquérir une vitesse capable de pousser la bombe par le mouvement de projection de B en D, dans le tems de la moitié de la durée de la chûte accélérée de la bombe le long de B A. Or dans un tems double cette même vitesse doit lui faire parcourir B F double de B D; donc elle lui fera parcourir cet espace dans le tems que la pesanteur fera parcourir à la bombe la ligne B A; donc, &c.
La force du jet, la ligne de projection, & la ligne
de chùte sont en proportion continue, c'est - à - dire que
(
Il suit de - là que lorsqu'on connoît l'amplitude de
la parabole, & l'angle de l'inclinaison du mortier,
on peut trouver la force du jet. Car dans le triangle
F G A on connoît A G par la supposition, ainsi que
l'angle F A G. De plus l'angle A G F qui est droit
On voit par - là que si l'on tire une bombe avec une charge de poudre quelconque, qu'on observe l'angle d'inclinaison du mortier, & la distance où la bombe sera portée, on peut trouver la hauteur d'où elle auroit dû tomber pour acquérir une force qui agissant sur elle dans la direction du mortier, soit capable de produire le même effet que l'impulsion de la poudre dont il aura été chargé.
Si par les points f F (
Il résulte de cette considération (
2°. Que comme les ordonnées également distantes du rayon C L perpendiculaire sur A E sont égales, les inclinaisons A f, A F également au - dessus & au - dessous de 45 degrés, donnent des amplitudes égales.
Ainsi l'angle de projection étant de 30 degrés ou de 60, la bombe ira à la même distance, parce qu'ils different également de 45 degrés.
3°. Comme les ordonnées d f, d f, sont les sinus des arcs A f, A f, & que les angles f A G, f A G ont pour mesure la moitié de ces arcs, les portées A G, A G égales aux ordonnées d f, d f sont entr'elles comme les sinus des arcs A f, A f, ou ce qui est la même chose, comme les sinus des angles doubles de l'inclinaison du mortier.
Ainsi, lorsque l'angle d'inclinaison du mortier est de 15 dégrés, l'arc A f est à 30; mais comme le finus de cet arc est la moitié du rayon, la portée de la bombe tirée sous l'angle de 15 degrés, est la moitié de celle qu'on a sous l'angle de 45 degrés.
Si l'on veut connoître la plus grande hauteur à
laquelle la bombe s'éleve sur l'horisontal A X (
Pour le démontrer, considérez que I R coupant A G en deux également, coupe de même A F en R, & que comme I R est la moitié de la ligne de chûte F G, I K moitié de I R est le quart de F G. Or le tems que la bombe emploie à parcourir A F par son mouvement de projection, est double de celui de A R; mais les espaces que la pesanteur lui fait parcourir, sont entr'eux comme les quarrés des tems; donc la ligne de chûte F G est quadruple de R K ou I K; donc I K exprime la plus grande élévation de la bombe sur l'horisontale A X.
Les principes précédens suffisent pour la résolution des différens problèmes qui concernent le jet des bombes, lorsque le plan où elles doivent tomber est de niveau avec la batterie. On peut aussi les appliquer aux plans élevés au - dessus de l'horison, ou inclinés au - dessous, mais d'une maniere moins générale, parce que dans ces deux derniers cas les portées ne sont point entr'elles comme les sinus des angles doubles de l'inclinaison du mortier. Nous ferons voir la maniere de faire cette application dans les problèmes suivans; mais auparavant nous allons donner le moyen de trouver l'angle de projection qui donne la plus grande portée de la bombe, soit que le plan sur lequel elle doit tomber soit élevé sur l'horison, ou incliné au - dessous.
Soient pour cet effet les
Cela posé, l'arc dont A E est la corde, sera de 40 degrés plus petit que la demi - circonférence; car l'angle N A E est égal à G A X formé par le plan incliné A Y, & l'horisontale A X: or E A N a pour mesure la moitié de l'arc N E; mais cette moitié étant de 20 degrés, par la supposition le double E N doit en avoir 40. Si l'on ôte ce nombre de 180 degrés, valeur de la demi - circonférence, il restera 140 degrés pour l'arc A L E, dont A E est la corde.
La perpendiculaire C L qui coupe la corde E A en deux également, coupe de la même maniere l'arc A L E; c'est pourquoi dans cet exemple l'angle L A G de la plus grande portée a pour mesure le quart de 140 degrés, c'est - à - dire 35 degrés.
Il est évident que les angles également au - dessus & au - dessous de cet angle, donneront les mêmes portées, ainsi que ceux qui different également de 45 degrés, lorsque le plan sur lequel la bombe doit tomber, est horisontal ou de niveau avec la batterie.
Si le plan A Z,
Il est aisé de tirer de - là une regle générale pour avoir l'angle de la plus grande portée de la bombe sur un plan élevé sur l'horison ou incliné au - dessous d'une quantité connue.
Dans le premier cas, il faut ôter de 180 degrés le double de l'angle de l'élévation du plan, & prendre le quart du reste: dans le second, il faut ajoûter à 180 degrés le double de l'inclinaison du plan, & prendre également le quart de la somme qui en résulte; ou bien il faut dans le premier cas, ôter de 45 degrés la moitié de l'angle de l'élévation du plan, & ajoûter dans le second à 45 degrés la moitié de l'inclinaison du plan sous l'horison.
Soit (
Comme on suppose que A G est connue, on trouvera par la Trigonométrie F G & A F, cherchant ensuite une troisieme proportionnelle à F G & A F, on aura la force du jet A F.
Si le plan est incliné au - dessus ou au - dessous de
l'horison d'une quantité connue G A X, (
Si le plan est incliné au - dessous de l'horison, (
Les lignes de chûte & de projection, (
Il. La force du jet étant connue, trouver la plus
grande distance où la bombe peut être portée sur un plan
quelconque,
Il est évident par tout ce que l'on a exposé précédemment,
que la plus grande distance où la bombe
peut être portée sur un plan quelconque avec une
charge de poudre exprimée par la force du jet A E,
est déterminée par la partie A M du plan, comprise
entre le point A, où l'on suppose le mortier & la
parallele L M, à la force du jet A E, menée de l'extrémité
L de la ligne C L qui coupe l'arc A L E en
deux également. C'est pourquoi il ne s'agit que de
trouver la valeur de A M dans les
Lorsque le plan est horisontal (
Si le plan A Y (
Pour cet effet, considérez que l'angle N A Y est droit; qu'ôtant de cet angle les angles connus N A E & L A Y, il restera l'angle E A L: or dans le triangle rectangle A C L, connoissant A C égal à la moitié de la force du jet A E, & un angle C A L, on viendra par la Trigonométrie à la connoissance de A L.
Présentement dans le triangle A M L, on connoîtra le côté A L, l'angle L A M, & A M L égal à M A X, plus l'angle droit A R M; c'est pourquoi on viendra par la Trigonométrie à la connoissance de la plus grande distance A M, où la bombe peut être portée avec la charge du mortier exprimée par la force du jet A E.
Si le plan est incliné sous l'horison comme A Z
(
La ligne de projection A L étant ainsi connue, de même que les angles de la base du triangle L A M, savoir L A M & A M L (ce dernier est égal à A P G, moins P A G), il sera aisé de venir par la Trigonométrie à la connoissance de A M, ou de la plus grande portée de la bombe.
III. La plus grande distance où une bombe puisse aller sur un plan quelconque étant connue, & la force du jet, trouver la distance où elle ira, tirée sous tel angle de direction que l'on voudra, le mortier étant toûjours chargé de la même quantité de poudre, ou, ce qui est la même chose, la force du jet étant toûjours la même.
Lorsque le plan est horisontal, les différentes portées sont entr'elles comme les sinus des angles doubles de l'inclinaison de mortier; c'est pourquoi l'on trouvera la distance demandée par cette analogie.
Comme le sinus total est au sinus de l'angle double de l'inclinaison du mortier; ainsi la plus grande distance est à la distance demandée.
Si le plan donné A Y (
Si le plan A Z est incliné sous l'horison (
I V. La plus grande distance où une bombe puisse aller sur un plan quelconque étant connue, & la force du jet, trouve l'angle de projection ou d'inclinaison du mortier pour la faire tomber à une distance donnée.
Si le plan est horisontal, on fera cette analogie.
Comme la plus grande distance est à la distance donnée; ainsi le sinus total est au sinus de l'angle double ds celui de projection.
Ce sinus étant connu, on cherchera dans les tables de sinus l'angle auquel il appartiendra; sa moitié sera la valeur de l'angle de projection demandé.
Si le plan est incliné au - dessus ou au - dessous de
l'horison comme A Y & A Z (
Nous supposerons d'abord (
Pour venir à la connoissance de cet angle par le calcul, il faut observer que dans le triangle A G F, on connoît le côté donné A G; de plus l'angle A G F égal à G A P plus G P A; qu'ainsi si l'on parvient à la connoissance de G F, ou de A F, on pourra connoître par la Trigonométrie, l'angle de projection F A G.
Pour cet effet, soit tiré du centre O de l'arc A L F sur A E, la perpendiculaire O C, qui étant prolongée jusqu'à la rencontre de cet arc en L, le coupera en deux également, ainsi que A E en C, & F f en T.
On aura le triangle rectangle A C O, dans lequel le côté A C qui est égal à la moitié de la force du jet A E sera connu, ainsi que l'angle O A C, égal à celui de l'élévation du plan Y A X, ou G A P; c'est pourquoi on viendra par la Trigonométrie à la connoissance de O C & de O A, égale à O L.
Présentement si l'on prolonge F G jusqu'à ce qu'elle rencontre l'horisontale A X dans le point P, il sera aisé, dans le triangle rectangle A P G, semblable au triangle A C O, de venir à la connoissance de A P & de P G.
Comme C T est égale à A P, à cause des paralleles A E & F P, O T qui est égal à O C plus C T sera connue; si l'on ôte O T de O L, il restera T L.
Cette ligne étant connue, on viendra par la propriété du cercle, à la connoissance de FT ou T f, en multipliant O L plus O T par T L, & extrayant laracine quarrée du produit. [p. 526]
Pour déterminer F G ou f G, il faut considérer que C A moins P G est égale à T G; ajoûtant T F à cette ligne, on a F G, & ôtant T f de cette même ligne A C, il restera f G.
G F ou G f étant connue, on connoît dans le triangle A F G ou A f G deux côtés, & l'angle AGF compris par ces côtés; c'est pourquoi on viendra par la Trigonométrie à la connoissance des angles F A G, A F G.
Lorsque le plan sur lequel la bombe doit tomber,
est incliné sous l'horison A X, comme A Z
Remarques. 1°. Il est évident que, si la distance
A P, prise du point A, où l'on suppose la batterie,
2°. On peut, par la résolution des problèmes précédens, calculer des tables pour trouver avec toutes les charges de poudre qu'on peut employer, les distances où les bombes iront tomber, soit que le plan sur lequel on les tire soit horisontal, ou incliné à l'horison, sous tel angle d'inclinaison que l'on voudra, & réciproquement pour trouver les angles d'inclinaison, lorsque les distances où les bombes doivent tomber sont données. M. Bélidor a rempli cet objet dans le Bombardier françois pour les plans horisontaux; les deux derniers problemes qu'on vient de résoudre, donnent les moyens de continuer ces tables pour les autres plans.
2°. Il faut observer que, comme il y a deux angles de projection pour chaque amplitude de la bombe, au - dessus de la plus grande portee, & que le plus grand lui donne plus d'élévation que le petit, on doit se servir du premier lorsque l'objet des bombes est de ruiner des édifices, le second & le plus petit angle doit être employé pour tirer des bombes dans les ouvrages attaqués, & sur des corps de troupes, parce que les bombes ayant alors moins d'élévation, elles s'enfoncent moins dans la terre, ce qui en rend les éclats plus dangereux.
Description & usage de l'instrument universel pour jetter les bombes. Quoique les différens calculs nécessaires pour tirer les bombes avec regle & principes soient fort simples, cependant, comme il peut arriver que tous ceux qui peuvent être chargés de la pratique du jet des bombes, n'en soient pas également capables, on a imaginé différens instrumens pour leur épargner ces calculs ou pour les abréger. On peut voir ces différens instrumens, & la maniere de s'en servir dans l'Art de jetter les bombes par M. Blondel. Nous donnerons seulement ici la construction & l'usage de celui qui peut servir le plus généralement à ce sujet, & qu'on appelle par cette raison l'instrument universel.
C'est un cercle X,
On attache à la tangente ou à la regle A F, un filet R P, de maniere qu'on puisse le faire couler le long de A F; ce filet est tendu par un plomb P, qui tient à son extrémité.
Pour trouver, par le moyen de cet instrument, l'inclinaison qu'il faut donner au mortier pour jetter une
On cherchera d'abord la force du jet, en tirant le mortier avec la charge de poudre dont on veut se servir, sous un angle d'inclinaison pris à volonté.
La force du jet A E,
Ainsi nommant x le quatrieme terme de cette regle, l'on aura 923. 200 :: 250. x; faisant l'opération, on trouvera 54 pour la valeur de x, ou du quatrieme terme.
On fera couler le filet R P de l'instrument universel
X,
Pour le démontrer, il faut imaginer l'instrument
universel X, placé immédiatement sous l'horisontale
A G,
Remarque. Si le filet R P, au lieu de couper le demi cerle de l'instrument ne faisoit que le toucher, l'angle de projection cherché seroit de 45 degrés, & la portée donnée seroit la plus grande. Mais s'il tomboit en dehors le problème seroit impossible, c'est - à - dire, que la charge de poudre déterminée, ne seroit pas suffisante pour chasser la bombe à la distance donnée.
Si l'angle d'inclinaison du mortier, ou de la ligne de projection est donné, & qu'on veuille savoir à quelle distance la charge du mortier portera la bombe sur un plan horisontal, supposant cette charge, ou la force du jet, la même que dans le problème précédent.
On fera couler le filet R P le long de la regle A
F,
Si le plan sur lequel la bombe doit tomber, est plus élevé ou plus bas que la batterie, on trouvera de même avec l'instrument universel, l'angle d'inclinaison convenable pour la faire tomber à une distance donnée.
Soit le plan A Y,
On déterminera d'abord, par la Trigononiétrie, l'horisontale A M, on trouvera ensuite le nombre des parties de la regle A F de l'instrument universel, correspondant aux toises de A E, par cette regle de trois.
La force du jet A E . . . . . . . . 923 toises est à la somme des parties de la regle A F . . . . . . . . . . . . 200. comme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . NM. est à . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A R.
La partie A R de la regle A F étant connue, on
placera le filet R P en R, & l'on fera ensorte
qu'il y soit attaché fixement. Cela fait, on mettra
l'instrument universel verticalement en A,
On opérera de la même manieie pour trouver ces mêmes angles, si le lieu où la bombe doit tomber, est au dessus de l'horison.
Remarque. Il est évident que si le filet R P ne faisoit que toucher le demi - cercle A d D B, la distance A G seroit la plus grande où la bombe pourroit aller avec la force du jet donné, ou la charge du mortier; & que s'il tomboit en dehors, le problème seroit impossible.
Pour démontrer cette opération, il faut, comme
on l'a fait dans la précédente, supposer le demi - cercle A F f E N,
Il est aisé d'observer que, comme le point A du diametre A B de l'instrument universel est élevé sur l'horison, la direction A C n'est pas exactement la même, que si ce point étoit immédiatement sur la ligne B M; mais comme cette élévation est très - petite, par rapport à la distance A G, la différence qui en résulte, ne peut être d'aucune considération dans la pratique du jet des bombes, & c'est par cette raison qu'on n'y a nul égard.
Pour ce qui concerne la maniere de pointer le
mortier. Voyez
Jet de Voiles, Jeu de Voiles (Page 8:527)
Jet de Feu (Page 8:527)
La composition des jets n'est autre chose qu'un mêlange de poulverin, & de limaille de fer. Lorsqu'elle est fine, pour les petits jets, on en met le quart du poids de la poudre, & lorsqu'elle est grosse, comme pour les gros jets, dont les étincelles doivent être plus apparentes, on y en met le tiers & même davantage. On peut diminuer cette dose de force, lors<cb->
On fait des jets de toute grandeur, depuis 12 jusqu'à 20 pouces de long, & depuis six lignes jusqu'à 15 de diametre.
Jet (Page 8:527)
Jets (Page 8:527)
Jet (Page 8:527)
Jet, Jetter (Page 8:527)
On dit encore des melons, qu'ils ont jetté de grands bras.
Jet du bois (Page 8:527)
Jet d'eau (Page 8:527)
Jet de Moule (Page 8:527)
L'or se jette dans les moules avec le creuset, en le prenant avec des hapes creuses construites à cet effet. Quant à l'argent & le cuivre on se sert de cuillieres, en puisant dans le creuset le métal en bain que l'on veut mouler.
Jet, Picot (Page 8:527)
Les pêcheurs sur la Somme se servent du jet autre [p. 528]
Ils frappent encore & sur la tête du ret amarrée à l'ancre, & sur la cabliere une bouée ou un petit barril; ils reconnoissent ainsi l'étendue du filet qui bat la riviere, la follée ou poche exposée au courant.
Lorsque le jet est ainsi établi, les pêcheurs au nombre de trois ou quatre dans un bateau, hommes & femmes, voguent avec leurs avirons, à quelques cent brasses au - dessus du filet, vont & viennent, refoulant la marée vers le filet, chantant, faisant le plus de bruit qu'ils peuvent, criant, siflant, & frappant sur le bord du bateau. D'autres cependant se mettent à l'eau, la battent, l'agitent avec leurs avirons ou de petites perches. Le poisson s'éleve du fond où il est enfoui, suit le courant, & va se jetter dans la follée du filet qu'on releve de tems en tems du côté de la cabliere, par la ligne de la tête & du pié du jet, dont on n'emploie à cette pêche qu'une seule piece. Le poisson pris, on replace le filet, & l'on continue la pêche jusqu'à ce que la marée montante la fasse cesser.
Les pêcheurs conviennent que leur pêche n'en seroit pas moins bonne, sans le fracas qu'ils font; il est d'habitude: mais la précaution d'agiter l'eau est nécessaire pour faire sortir le poisson.
Il y a encore un filet du nom de jet, qui differe peu du coleret, sur - tout lorsqu'on le traîne. Sédentaire, il est fixé à des pieux, traversant toute une riviere, une gorge, un bras. Les pêcheurs battent l'eau, & le poisson renfermé dans l'enceinte du fer à cheval que le filet forme, va s'arrêter dans ses mailles qui sont de deux pouces. Il est, comme les autres, plombé par le bas, & garni de flottes de liége par le haut.
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On entend aussi quelquefois par ce terme de jet, la contribution que chacun des intéressés au navire doit supporter pour le jet qui a été fait en mer.
Suivant l'ordonnance de la Marine, l. III. tit. 8. si par tempête, ou par chasse d'ennemis ou de pyrates, le maître du navire se croit obligé de jetter en mer une partie de son chargement, il doit prendre l'avis des marchands & principaux de son équipage; & si les avis sont partagés, celui du maître & de l'équipage doit être suivi.
Les ustensiles du vaisseau, & autres choses les moins nécessaires, les plus pesantes & de moindre prix, doivent être jettées les premieres, & ensuite les marchandises du premier pont; le tout cependant au choix du capitaine, & par l'avis de l'équipage.
L'écrivain doit tenir registre des choses jettées à la mer. Au premier port où le navire abordera, le maître doit déclarer devant le juge de l'amirauté, s'il y en a, sinon devant le juge ordinaire, la cause pour laquelle il aura fait le jet. Si c'est en pays étranger qu'il aborde, il doit faire sa déclaration devant le consul de la nation françoise. Après l'estimation des
Les munitions de guerre & de bouche, ni les loyers & hardes des matelots ne contribuent point au jet, & néanmoins ce qui en a été jetté est payé par contribution sur tous les autres effets.
On ne peut pas demander de contribution pour le payement des effets qui étoient sur le tillac, s'ils sont jettés ou endommagés par le jet, sauf au propriétaire son recours contre le maître, & néanmoins ils contribuent s'ils sont sauvés.
On ne fait pas non plus de contribution, pour raison du dommage arrivé au bâtiment, s'il n'a été fait exprès pour faciliter le jet.
Si le jet ne sauve pas le navire, il n'y a lieu à aucune contribution, & les marchandises qui peuvent être sauvées du naufrage, ne sont point tenues du payement ni du dédommagement de celles qui ont été jettées ou endommagées.
Mais si le navire ayant été sauvé par le jet, & continuant sa route vient à se perdre, les effets sauvés du naufrage, contribuent au jet sur le pié de leur valeur, en l'état qu'ils se trouvent, déduction faite des frais du sauvement.
L'ordonnance de la Marine contient encore plusieurs autres regles pour la contribution qui se fait à cause du jet. (A)
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