ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"481"> on attache plusieurs propriétés médicinales, mais dont on ne donne aucune description.

ICHIEN ou ICHIN (Page 8:481)

ICHIEN ou ICHIN, s. m. (Commerce.) C'est l'aulne du Japon, à laquelle on mesure les étoffes de soie & les toiles qui s'y fabriquent. L'ichien est à - peu - près de trois aulnes de Hollande. Voyez l'article suivant. (G)

ICHIN (Page 8:481)

ICHIN, s. m. (Commerce.) aulne ou mesure des longueurs dont on se sert au Japon. Cette mesure est uniforme dans toutes les îles qui composent ce vaste empire; non - seulement chaque marchand a des ichins dans sa boutique auxquels il mesure & vend ses marchandises; mais encore il y a des ichins publics qu'on trouve pendus presqu'à chaque coin de rue, où l'acheteur peut aller vérifier si on ne lui a point fait faux aunage. Cette espece d'aulne a environ six pieds de long divisés en six parties, & chacune de ses divisions en dix autres, en sorte que l'ichin entier a soixante divisions. Un ichin fait àpeu - près trois aulnes de Hollande, & une canne de Provence. Voyez Aulne & Canne, Dictionnaire de Commerce. (G)

ICHNÉ (Page 8:481)

* ICHNÉ, adj. fém. (Mythologie.) surnom de Thémis déesse de la justice, & de Nemesis vengeresse des crimes. Ichnée vient de I)/XNOS2, trace, vestige. Ces divinités furent ainsi appellées de ce qu'on les supposoit toujours attachées sur les pas des coupables.

ICHNEUMON (Page 8:481)

ICHNEUMON, s. m. (Hist. nat.) animal quadrupede. Voyez Mangouste.

Ichneumon (Page 8:481)

Ichneumon, (Hist. nat.) insecte; on a donné ce nom à des mouches voraces qui mangent les araignées; elles ont deux fortes dents, quatre aîles, & d'assez longues antennes qu'elles agitent continuellement; c'est pourquoi on a appellé ces insectes vibrantes. Le ventre ne tient à la poitrine que par un filet très - fin. Il y a grand nombre d'especes d'ichneumons, & de grandeur très - différente; les uns n'ont point de queue apparente; d'autres en ont une qui est très - longue dans plusieurs especes. Les ichneumons qui n'ont point de queue apparente, déposent leurs oeufs sur des chenilles; les vers qui en éclosent vivent de la substance de ces chenilles, & forment des coques qui sont rangées régulierement les unes à côté des autres, & attachées à des branches d'arbres, d'arbrisseaux, ou à des tiges de chaume. Des vers un peu plus gros, & qui éclosent aussi sur des chenilles, forment leurs coques sur une feuille; ces coques sont blanches & dispersées sur la feuille; de gros ichneumons ne déposent qu'un oeuf ou deux sur chaque chenille: les vers qui en sortent suffisent pour la manger, & deviennent presqu'aussi grands qu'elle. Il y a de ces vers qui après avoir vécu dans le corps d'une chenille, la percent par le côté, & filent une coque qu'ils attachent à la chenille & au terrein sur lequel elle se trouve posée: ces coques sont rondes, blanches, & grosses comme un grain de froment; elles semblent être les oeufs de la chenille. On trouve de ces coques qui sont sur des feuilles, & qui ont différentes couleurs, du noir, du blanc, du brun, disposées par bandes. On voit dans les forêts de chênes des coques d'ichneumons qui sont attachées à des fils longs de trois ou quatre pouces, & attachées à de petites branches. Ces coques ont une bande blanche sur le milieu.

« Lorsqu'on les prend sur la main elles sautent à terre où elles continuent de faire plusieurs sauts à des distances de tems trop éloignées les unes des autres pour que l'on puisse croire que ce sont les bonds d'une balle qui feroit ressort ». En effet les bonds que fait la coque sont causés par le mouvement du ver qu'elle renferme. Les femelles des ichneumons ont à leur partie postérieure une espece d'aiguillon qui pénetre dans les chairs les plus com<cb-> pactes, & même dans des substances beaucoup plus dures; cet aiguillon est renfermé dans le corps de l'ichneumon, ou sort tout entier en dehors; il paroît être la queue de l'insecte; il s'en sert pour enfoncer ses oeufs dans le corps des chenilles. Il y en a qui les déposent seulement sur la chenille, mais le ver sort de l'oeuf par le bout qui pose sur son corps, & y entre en naissant. D'autres ichneumons placent leurs oeufs auprès de ceux d'autres insectes, tels que l'abeille maçonne, avant que le nid soit fermé; lorsque le ver de l'ichneumon est éclos, il mange les vers qui sortent des autres oeufs. Les ichneumons à longue queue, c'est - à - dire à longue tarriere, percent avec cette tarriere des matieres dures, telles que le bois, la terre, le mortier, pour introduire leurs oeufs dans des lieux convenables. La tarriere des ichneumons est composée de trois filets aussi déliés que des poils. Quelquefois ils sont réunis ensemble, d'autrefois ils sont séparés les uns des autres: celui du milieu est la tige de la tarriere, les autres sont les étuis. La tarriere est ferme, solide & dentelée par le bout: « l'espece de cannelure qui paroît la partager en deux est le canal par lequel l'insecte fait descendre ses oeufs ». Il fait faire à sa tarriere des demi - tours à droite & à gauche en la pressant contre la substance qu'il veut percer. Abregé de l'histoire des Insectes, tom. III. pag. 142 & suiv. Voyez Insecte.

ICHNOGRAPHIE (Page 8:481)

ICHNOGRAPHIE. sub. f. (Mathem.) Ce mot signifie proprement le plan ou la trace que forme sur un terrein la base d'un corps qui y est appuyé.

Ce mot vient du grec I)KNOS2, vestigium, trace, & de GRA/FW, scribo, je décris; l'ichnographie étant véritablement une description de l'empreinte ou de la trace d'un ouvrage.

En perspective, c'est la vûe ou la représentation d'un objet quelconque, coupé à sa base ou à son rez - de - chaussée par un plan parallele à l'horison.

L'Ichnographie, en Architecture, est une section transverse d'un bâtiment, qui représente la circonférence de tout l'édifice, des différentes chambres & appartemens, avec l'épaisseur des murailles, les distributions des pieces, les dimensions des portes, des fenêtres, des cheminées, les saillies des colonnes & des piédroits, en un mot, avec tout ce qui peut être vû dans une pareille section.

En Fortification, le mot ichnographie signifie le plan ou la représentation de la longueur & de la largeur des différentes parties d'une forteresse, soit qu'on trace cette représentation sur le terrein ou sur le papier. Voyez Fortification. (E)

C'est aussi, dans la même science, le plan ou le dessein d'une forteresse coupée parallelement & un peu au - dessus du rez - de - chaussée. Voyez Plan.

L'Ichnographie est la même chose que ce que nous appellons plan géométral, ou simplement plan. L'ichnographie est opposée à la stéréographie, qui est la représentation d'un objet sur un plan perpendiculaire à l'horison, & qu'on apppelle autrement élévation géométrale. Voyez Plan.

ICHOGLAN (Page 8:481)

ICHOGLAN, s. m. (Hist. turq.) espece de page du grand - seigneur.

Les ichoglans sont de jeunes gens qu'on éleve dans le serrail, non - seulement pour servir auprès du prince, mais aussi pour remplir dans la suite les principales places de l'empire.

L'éducation qu'on leur donne à ce dessein, est inestimable aux yeux des Turcs. Il n'est pas inutile de la passer en revûe, afin que le lecteur puisse comparer l'esprit & les usages des différens peuples.

On commence par exiger de ces jeunes gens, qui doivent un jour occuper les premieres dignités, une profession de foi musulmane, & en conséquence on [p. 482] les fait circoncire: on les tient dans la soumission la plus servile; ils sont châtiés séverement pour les moindres fautes par les eunuques qui veillent sur leur conduite; ils gémissent pendant 14 ans sous ces sortes de précepteurs, & ne sortent jamais du serrail, que leur terme ne soit fini.

On partage les ichoglans en quatre chambres bâties au - delà de la salle du divan: la premiere qu'on appelle la chambre inférieure, est ordinairement de 400 ichoglans, entretenus de tout aux dépens du grand - seigneur, & qui reçoivent chacun quatre ou cinq aspres de paye par jour, c'est - à - dire, la valeur d'environ sept à huit sols de notre monnoie. On leur enseigne sur - tout à garder le silence, à tenir les yeux baissés, & les mains croisées sur l'estomac. Outre les maîtres à lire & à écrire, ils en ont qui prennent soin de les instruire de leur religion, & principalement de leur faire faire les prieres aux heures ordonnées.

Après six ans de cette pratique, ils passent à la seconde chambre avec la même paye, & les mêmes habits qui sont assez communs. Ils y continuent les mêmes exercices, mais ils s'attachent plus particulierement aux langues: ces langues sont la turque, l'arabe, & la persienne. A mesure qu'ils deviennent plus forts, on les fait exercer à bander un arc, à le tirer, à lancer la zagaie, à se servir de la pique, à monter à cheval, & à tout ce qui regarde le manege, comme à darder à cheval, à tirer des fleches en avant, en arriere, & sur la croupe, à droite & à gauche. Le grand seigneur s'amuse quelquefois à les voir combattre à cheval, & récompense ceux qui paroissent les plus adroits. Les ichoglans restent quatre ans dans cette classe, avant que d'entrer dans la troisieme.

On leur apprend dans celle - ci pendant quatre ans, de toutes autres choses, que nous n'imaginerions pas, c'est - à - dire, à coudre, à broder, à jouer des instrumens, à raser, à faire les ongles, à plier des vestes & des turbans, à servir dans le bain, à laver le linge du grand - seigneur, à dresser des chiens & des oiseaux; le tout afin d'être plus propres à servir auprès de sa hautesse.

Pendant ces 14 ans de noviciat, ils ne parlent entre eux qu'à certaines heures; & s'ils se visitent quelquefois, c'est toûjours sous les yeux des eunuques, qui les suivent par - tout. Pendant la nuit, non - seulement leurs chambres sont éclairées; mais les yeux de ces argus, qui ne cessent de faire la ronde, découvrent tout ce qui se passe. De six lits en six lits, il y a un eunuque qui prête l'oreille au moindre bruit.

On tire de la troisieme chambre les pages du trésor, & ceux qui doivent servir dans le laboratoire, où l'on prépare l'opium, le sorbet, le caffé, les cordiaux, & les breuvages délicieux pour le serrail. Ceux qui ne paroissent pas assez propres à être avancés plus près de la personne du sultan, sont renvoyés avec une petite récompense. On les fait entrer ordinairement dans la cavalerie, qui est aussi la retraite de ceux qui n'ont pas le don de persévérance; car la grande contrainte & les coups de bâton leur font bien souvent passer la vocation. Ainsi la troisieme chambre est réduite à environ 200 ichoglans, au lieu que la premiere étoit de 400.

La quatrieme chambre n'est que de 40 personnes, bien éprouvées dans les trois premieres classes; leur paye est double, & va jusqu'à neuf ou dix aspres par jour. On les habille de satin, de brocard, ou de toile d'or, & ce sont proprement les gentils - hommes de la chambre. Ils peuvent fréquenter tous les officiers du palais; mais le sultan est leur idole; car ils sont dans l'âge propre à soupirer après les honneurs. Il y en a quelques - uns qui ne quittent le prince, que lorsqu'il entre dans l'appartement des dames, comme ceux qui portent son sabre, son manteau, le pot à eau pour boire, & pour faire les ablutions, celui qui porte le sorbet, & celui qui tient l'étrier quand sa hautesse monte à cheval, ou qu'elle en descend.

C'est entre ces quarante ichoglans de la quatrieme chambre, que sont distribuées les premieres dignités de l'empire, qui viennent à vaquer. Les Turcs s'imaginent que Dieu donne tous les talens & toutes les qualités nécessaires à ceux que le sultan honore des grands emplois. Nous croirions nous autres, que des gens qui ont été nourris dans l'esclavage, qui ont été traités à coups de bâton par des eunuques pendant si long - tems, qui ont mis leur étude à faire les ongles, à raser, à parfumer, à servir dans le bain, à laver du linge, à plier des vestes, des turbans, ou à préparer du sorbet, du caffé, & autres boissons, seroient propres à de tous autres emplois qu'à ceux du gouvernement des provinces. On pense différemment à la cour du grand - seigneur; c'est ces gens - là que l'on en gratifie par choix & par préférence; mais comme ils n'ont en réalité ni capacité, ni lumieres, ni expérience pour remplir leurs charges, ils s'en reposent sur leurs lieutenans, qui sont d'ordinaire des fripons ou des espions que le grandvisir leur donne, pour lui rendre compte de leur conduite, & les tenir sous sa férule. (D. J.)

ICHOREUX, EUSE (Page 8:482)

ICHOREUX, EUSE, adj. (terme de Chirurgie.) on appelle ichoreuse, l'humeur séreuse & âcre qui découle de certains ulceres. Les parties exangues, telles que les ligamens, les membranes, les aponévroses, les tendons, ne fournissent jamais une suppuration vraiment purulente; les ulceres qui affectent ces parties donnent un pus ichoreux, une espece de sanie: ce mot vient du grec I)KW\R, ichor, sanies, sanie, ou sérosité âcre.

On tarit la source de l'humeur ichoreuse dans les plaies des parties membraneuses & aponévrotiques, par l'usage de l'esprit de térébenthine. Ce médicament desseche l'extrémité des vaisseaux qui fournit l'ichor. Lorsque dans la piquûre d'une aponévrose ou d'un ligament, les matieres ichoreuses & âcres seront retenues derriere, elles y produisent des accidens qu'on ne fait cesser ordinairement qu'en faisant une incision pour donner une issue à ces matieres; l'incision est d'ailleurs indiquée pour arrêter les suites funestes de l'étranglement que l'aponévrose enflammée fait sur les parties qu'elle embrasse. Voyez Gangrene.

Si le pus est ichoreux par le défaut de ressort des chairs relâchées & spongieuses d'un ulcere, les remedes détersifs corrigent ce vice; l'indication particuliere peut déterminer à les rendre cathérétiques ou anti - putrides. Voyez Détersif. Les chairs mollasses d'un cautere forment quelquefois un bourrelet pâle dont il ne sort qu'un pus ichoreux. On applique ordinairement de l'alun calciné pour détruire les chairs excédentes. Je me suis servi avec succès dans ce cas de la poudre de scammonée & de rhubarbe; j'en ai même chargé une boule de cire pour mettre à la place du pois. La vertu de ces médicamens ranime les chairs, & produit un dégorgement purulent: ces bons effets montrent la justesse de l'idée des anciens sur la qualité des remedes détersifs qu'ils appelloient les purgatifs des ulceres. (Y)

ICHOROIDE (Page 8:482)

ICHOROIDE, s. f. (Medecine.) moiteur, sueur, dite malsaine, & semblable à la sanie que rendent les ulceres.

ICHTYODONTES (Page 8:482)

ICHTYODONTES, s. f. (Hist. nat.) nom donné par quelques auteurs aux dents de poissons que l'on trouve répandues dans l'intérieur de la terre, telles que les glossopetres ou dents de lamies, les crapaudines, &c. ( - )

ICHTYOLITES (Page 8:482)

ICHTYOLITES, s. f. (Hist. nat. Lythologie.) nom

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