ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"610"> fait de matieres éccléslastiques, de toutes les parties de la province de Cantorbéri. V. Cour, Appel & Archevêque. Cette cour est ainsi appellée de l'église & de la tour voûtée de Ste Marie, où elle se tenoit ordinairement. Les officiers de cette cour sont le juge, le secrétaire de synode, les greffiers, les avocats, les procureurs ou députés de l'assemblée du clergé, &c.

Le juge de la cour des arches est appellé le doyen des arches ou l'official de la cour des arches, &c. on joint ordinairement à cette officialité une jurisdiction particuliere sur treize paroisses de Londres; cette jurisdiction s'appelle un doyenné; elle n'est point subordonnée à l'autorité de l'évêque de Londres, & elle appartient à l'archevêque de Cantorbéri.

D'autres pensent que le nom & les fonctions du doyen de la cour des arches viennent de ce que l'official de l'archevêque, ou le doyen, étant souvent employé dans les ambassades étrangeres, le doyen des arches étoit son substitut dans cette cour. Ce juge sur quelque appel que l'on fasse à sa cour, sur le champ & sans aucun examen ultérieur de la cause, envoye son ajournement à l'accusé, & sa défense au juge dont est appel. Les avocats qui plaident ou qui peuvent plaider à la cour des arches, doivent être docteurs en droit civil dans quelqu'une des universités d'Angleterre. (H)

ARCHE ou ARCHI (Page 1:610)

ARCHE ou ARCHI (Grammaire.) terme qui par lui - même & pris seul n'a aucune signification déterminée, mais qui en acquiert une tres - forte lorsqu'il en précede quelqu'autre simple qu'il éleve au degré superlatif, dont il a pour lors l'énergie; ainsi l'on dit archi - sou, archi - coquin, &c. pour exprimer le plus haut degré de folie & de fourberie; on dit aussi pour marquer une sur - éminence d'ordre ou de dignité, archange, archevêque, archi - diacre, archi - thrésorier, archimaréchal, &c.

Ce mot est formé du Grec A'RXH\, primauté, commandement, autorité; d'où est dérivé ARXO\, princeps, summus, prince ou chef.

En Angleterre on supprime ordinairement l'i final du mot archi, ce qui rend durs à l'oreille les termes dans la composition desquels il entre; detaut qu'on a évité dans presque toutes les autres langues, soit mortes, soit vivantes. Voyez Anomal ou IrrÉgulier. (G)

ARCHÉE (Page 1:610)

ARCHÉE, s. m. (Physiologie.) ce mot signifie ancien dans sa propre étymologie. Basile Valentin & autres Chimistes abuserent de ce mot qu'ils convertirent en den natur - knaben, appellant ainsi le principe qui détermine chaque végétation en son espece. Paracelse admit l'archée, & Van - Helmont voulut exprimer par - là un être qui ne fût ni l'esprit pensant, ni un corps grossier & vulgaire; mais quelque être moyen qui dirigeât toutes les fonctions du corps sain, guerît les maladies, dans lesquelles il erre, ou même entre quelquefois en délire, &c. Ce qui a engagé ces Philosophes à se forger ces hypotheses, c'est qu'ils ont vû que le corps humain étoit construit avec un art si merveilleux, & suivant les lois d'une méchaque si déliée, qu'ils ont crû en conséquence qu'un aussi grand nombre de fonctions, si subtilement enchaînées entr'elles, ne pouvoient jamais se faire sans le secours de quelque intelligence qui présidât à tout: mais ils ne voulurent point accorder ce ministere à l'ame, parce qu'il leur sembloit qu'il s'ensuivoit de - là que nous eussions dû savoir ce qui se passe au - dedans de nous - mêmes, & pouvoir commander à toutes nos fonctions, sans excepter celles qu'on nomme vitales. Cette opinion ne mérite pas d'être réfutée; je ne crois pas que Van - Helmont ait été assez insensé pour croire vrai tout ce qu'il a écrit sur son archée; & lorsqu'il dit que l'archée a faim ou soif, digere, choisit, expulse, &c. il n'a sans doute voulu dire autre chose, sinon que c'est une puissance inconnue qui fait tout cela dans l'homme; car qu'importe qu'on avoue ignorer la cause de quelqu'action, ou qu'on la mette dans un être imaginé dont on ne connoît ni l'existence, ni la nature, ni les affections, ni la façon d'agir? Mais pour nous, nous connoissons plusieurs causes mchaniques des fonctions du corps: nous savons qu'elles dépendent toutes d'une infinité de causes physiques connues, tellement rassemblées en un tout, qu'elles forment la vie & la santé, la conservent & la rétablissent. Comment. Boerh. Voyez Vie & Santé. (L)

ARCHEGETES (Page 1:610)

ARCHEGETES (Myth.) nom sous lequel Apollon avoit un autel & un culte dans l'île de Naxos. Sur des monnoies de la même île on voyoit la tête d'Apollon avec ce surnom. On donnoit à Hercule le même titre dans l'île de Malte, où son culte avoit été apporté de Tyr; ce mot signifie chef, prince, conducteur, du Grec ARXWN, (G)

ARCHELET (Page 1:610)

ARCHELET, s. m. c'est, en terme de pécheur, une branche de saule pliée en rond, qui s'attache avec de la lignette autour du verveux pour le tenir ouvert. V. Verveux. C'est encore le nom de deux bâtons d'orme courbés & se traversant en forme de croix, à l'extrémité desquels sont atrachés les quatre coins du filet à prendre le goujon, qu'on appelle échiquier. Voyez Echiquier.

ARCHELOGIE (Page 1:610)

ARCHELOGIE, s. f. nom d'un traité des premiers élemens de la Medecine, fondés sur la raison & l'expérience, & considérés par abstraction. (L)

ARCHERS (Page 1:610)

ARCHERS, s. m. (Art militaire.) sorte de milice ou de soldats armés d'arcs & de fleches. Voyez Armes, Fleche. Ce mot vient du Latin arcus, arc; d'où on a formé arcuarius & arquis, & arquites, termes de la basse latinité. On se servoit beaucoup d'archers anciennement: mais présentement ils ne sont plus d'usage qu'en Turquie, & chez les Asiatiques, qui ont encore des compagnies d'archers dans leurs armées, desquels on fit une terrible boucherie à la bataille de Lépante. Le nom d'archers est cependant resté chez les peuples même qui ne s'en servent plus: par exemple, les officiers exécuteurs des ordres des lieutenans de police, & des prevôts, &c. dont l'emploi est de saisir, faire des captures, arrêter, &c. sont appellés archers, quoiqu'ils ayent pour armes des hallebardes & des fusils; c'est dans ce sens que l'on dit les archers du grand prevôt de l'hôtel, du prevot des marchands, les archers de ville, les archers du guet ou de nuit. Il y a aussi des archers que l'on appelle la maréchaussée, qui sont continuellement sur les grands chemins pour les rendre sûrs contre les voleurs. La diligence de Lyon est toûjours escortée par la maréchaussée. Ces archers ou cette maréchaussée est cause que l'on peut voyager dans toutes les parties de la France sans courir de risque; de sorte qu'il arrive moins de vols dans le royaume de France pendant un an, qu'auprès de Londres pendant une semaine.

Il y a aussi les archers des pauvres, dont l'office est de saisir les mendians qui errent dans les rues, & de les mettre à l'hôpital.

Il y a eu autrefois en France un corps d'infanterie créé par Charles VII. sous le nom de francs - archers; ce corps étoit formé par les différentes paroisses du royaume; chacune fournissoit un homme armé: le privilége que ce prince accorda à ceux qui étoient choisis, fut cause qu'il y eut de l'empressement pour l'être; car il les affranchit presque de tous subsides; & c'est de cet affranchissement, dit le P. Daniel, qu'on les appella francs - archers ou francs - taupins, nom qui leur fut donné sans doute, parce qu'on le donnoit alors aux paysans à cause des taupinieres dont les clos des gens de campagne sont ordinairement remplis.

Cette milice n'a subsisté que jusques vers la fin du regne de Louis XI. Il cassa les francs - archers pour dé<pb-> [p. 611] charger les bourgs & villages qui étoient tenus de leur entretien: mais pour suppléer à cette infanterie, il leva six mille suisses & dix mille hommes d'infanterie Françoise à sa solde. Histoire de la milice Françoise, par le P. Daniel. (Q)

ARCHET (Page 1:611)

ARCHET, s. m. (en Lutherie) petite machine qui sert à faire raisonner la plûpart des instrumens de Musique à corde. Il est composé d'une baguette de bois dur AC, fig. 8. Pl. II. un peu courbée en A, pour éloigner les crins de la baguette, & d'un faisceau de crins de cheval, composé de 80 ou cent brins, tous également tendus. Le faisceau de crins qui est lié avec de la soie, est retenu dans la mortoise du bec A, par le moyen d'un petit coin de bois qui ne laisse point sortir la ligature. Il est de même attaché au bas de la baguette C: après avoir passé sur la piece de bois B, qu'on appelle la hausse. Cette hausse communique par le moyen d'un tenon taraudé qui passe dans une mortoise à la vis, dont la piece d'ivoire D est la tête. Cette vis entre de 3 ou 4 ou 5 pouces dans la tige ou fût de l'archet. On s'en sert pour tendre ou détendre les crins de l'archet, en faisant marcher la hausse vers A ou vers D. Voyez Violon ou Viole, pour les regles du coup d'archet.

Afin que l'archet touche plus vivement les cordes, on en frotte les crins de colophane, sorte de poix. Voyez Colophane.

Archet (Page 1:611)

Archet, outil d'Arquebusier, est un morceau de lame d'épée ou de fleuret, emmanché dans une poignée faite comme celle d'une lime, mais percée tout proche du manche d'un trou, dans lequel on passe une grosse corde à boyau qui y est retenue à demeure par un noeud. Le haut de cette lame est dentelé comme une crémaillée, & l'autre bout de la corde à boyau est noué en boucle, & peut s'arrêter par cette boucle dans chaque dent; les arquebusiers se servent de l'archet pour faire tourner la boîte à foret. Pour cet effet, ils font faire un tour à la corde à boyau autour de la boîte, & l'accrochent par la boucle ou rosette à une des dents de la crémaillée de la lame; de maniere que le tour de corde fait sur la boîte soit bien serré, en vertu de l'élasticité de la lame. On conçoit que si la corde n'étoit pas serrée sur la boîte, l'archet en allant & venant ne feroit pas tourner la boîte, ni par conséquent percer le foret; si surtout la matiere à percer opposoit quelque résistance au mouvement du foret & de la boîte.

Cet archet est aussi à l'usage du doreur. Voyez Planch. du doreur, fig. 43. Celui des horlogers n'est presque pas différent; ils substituent quelquefois à la lame d'épée, un morceau de baleine ou de canne. Si vous comparez cette description avec celle qui suit, vous verrez que l'archet du serrurier est aussi très semblable à celui de l'arquebusier.

Archet (Page 1:611)

Archet, chez les Serruriers, est un outil qui sert à faire marcher le foret. Cet outil est fait d'une lame d'épée ou de fleuret, ou d'un morceau d'acier étiré sous cette forme. A son extrémité faite en crochet est attachée la laniere de cuir ou la corde à boyau qu'on roule sur la boîte du foret. Cette laniere se rend au manche de l'archet & y est attachée, en passant dans un oeil ou un piton; l'oeil est percé dans la lame ou le piton est rivé dessus. On cloue la laniere, après avoir traversé le piton ou l'oeil sur le manche: on a des archets de toute grandeur, selon la force des ouvrages à foret.

Archet (Page 1:611)

Archet, chez les Fondeurs de caracteres d'Imprimerie, est un instrument faisant partie du moule qui sert à fondre les caracteres d'Imprimerie. C'est un bout de fil de fer long de douze à quatorze pouces géométriques, plié en cercle oblong. Des deux bouts qui se rejoignent, l'un est arrêté dans le bois inférieur du moule, & l'autre reste mobile faisant un ressort que l'on met sur le talon de la matrice, pour l'arrêter au moule à chaque lettre que l'on fond. Voyez Pl. II. du Fondeur de caracteres, figure premiere DCE.

Archet (Page 1:611)

Archet, chez les Tourneurs, est un nom que ces ouvriers donnent à une perche attachée au plancher, suspendue au - dessus de leur tête, & à laquelle ils attachent la corde qui fait tourner leur ouvrage. Voyez Tourneur.

ARCHETYPE (Page 1:611)

ARCHETYPE, s. m. (à la Monnoie) est l'étalon primitif & général, sur lequel on étalonne les étalons particuliers. Voyez Étalon.

ARCHEVÊCHÉ (Page 1:611)

ARCHEVÊCHÉ, s. m. (Gram. & Jurisprud. eccles.) terme qui se prend en différens sens: 1°. pour le diocese d'un archevêque, c'est - à - dire, toute l'étendue de pays soûmise à sa jurisdiction, mais qui ne compose qu'un seul diocese; on dit en ce sens que tel évêché a été érigé en archevêché; que tel archevêché contient tel nombre de paroisses: 2°. pour une province ecclésiastique, composée d'un siége métropolitain & de plusieurs évêques suffragans; ainsi l'archevêché de Sens, ou l'église métropolitaine & primatiale de Sens, a pour suffragans les évêchés d'Auxerre, de Troies, de Nevers, & l'évêché titulaire de Bethléem: 3°. pour le palais archiépiscopal, ou pour la cour ecclésiastique d'un archevêque; ainsi l'on dit qu'un tel ecclésiastique a été mandé à l'archevêché, qu'on a agité telle ou telle matiere à l'archevêché: 4°. pour les revenus temporels de l'archevéché, ainsi l'archevéché de Tolede passe pour le plus riche du monde. (G)

Il y a en France maintenant dix - huit archevêchés. Celui de Paris est le plus distingué par le lieu de son siége qui est la capitale du royaume: mais quelques autres le sont encore plus par une prééminence affectée à leur siége.

Il n'y a que deux archevêchés en Angleterre, celui de Cantorbéri & celui d'York, dont les prélats sont appellés primats & métropolitains; avec cette unique différence, que le premier est appellé primat de route l'Angleterre, & l'autre simplement prélat d'Angleterre. Voyez Primat & Métropolitain.

L'archevêque de Cantorbéri avoit autrefois jurisdiction sur l'Irlande, aussi - bien que sur l'Angleterre; il étoit qualifié de patriarche, & quelquefois alterius orbis papa & orbis Britannici pontifex.

Les actes qui avoient rapport à son autorité se faisoient & s'enregistroient en son nom, de cette maniere, anno pontificatus nostri primo, &c. Il étoit aussi légat né, &c. Voyez LÉgat. Il joüissoit même de quelques marques particulieres de royauté, comme d'être patron d'un évêché, ainsi qu'il le fut de celui de Rochester; de créer des chevaliers, & de faire battre monnoie, &c. Il est encore le premier pair d'Angleterre, & immédiatement après la famille royale, ayant la préséance sur tous les ducs & tous les grands officiers de la couronne, &c. Suivant le droit de la nation, la vérification des testamens ressortit à son autorité; il a le pouvoir d'accorder des lettres d'administration, &c. Il a aussi un pouvoir d'accorder des licences ou priviléges, & des dispenses dans tous les cas où elles étoient autrefois poursuivies en Cour de Rome, & qui ne sont point contraires à la loi de Dieu. Voyez Dispense. Il tient aussi plusieurs cours de judicature, telles que la cour des arches, la cour d'audience, la cour de la prérogative, la cour des paroisses privilégiées. Voyez Arche, Audience, &c.

L'archevêque d'York a les mêmes droits dans sa province que l'archevêque de Cantorbéri; il a la préséance sur tous les ducs qui ne sont pas du sang royal, & sur tous les ministres d'état, excepté le grand chancelier du royaume. Il a les droits d'un comte Palatin sur Hexamshire.

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