ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"375"> une que d'examiner l'état de la mer, pour en conjecturer si le calme durera, ou s'il n'arrivera pas de tempête. On ne doit pas non plus mettre au nombre des superstitions, comprises sous le titre d'hydromantie, la cérémonie que fait tous les ans le doge de Venise d'épouser la mer Adriatique.

5°. On tiroit aussi des présages de la couleur de l'eau, & des figures qu'on y voyoit, ou qu'on y croyoit voir représentées. C'est ainsi, selon Varron, qu'on apprit à Rome quelle seroit l'issue de la guerre contre Mithridate; certaines rivieres ou fontaines passoient chez les anciens pour être plus propres que d'autres à ces opérations. Voyez Pégomancie.

6°. C'étoit encore par une espece d'hydromantie que les anciens Germains, quand ils avoient quelque soupçon sur la fidélité de leurs femmes, prétendoient s'en éclaircir: ils jettoient dans le Rhin les enfans dont elles étoient accouchées; & s'ils surnageoient, ils les tenoient pour légitimes, & pour bâtards, s'ils alloient à fond; c'est à quoi Claudius fait allusion dans ce vers,

Et quos nascentes explorat gurgite Rhenus. Ne seroit - ce pas sur cet ancien usage, que dans le même pays on faisoit subir l'épreuve de l'eau froide à ceux qu'on accusoit d'être sorciers? Voyez Epreuve.

7°. On remplissoit d'eau une tasse, ou un autre vase, & après avoir prononcé dessus certaines paroles, on examinoit si l'eau bouillonneroit, & se répandroit par - dessus les bords.

8°. On mettoit de l'eau dans un bassin de verre, ou de crystal, puis on y jettoit une goutte d'huile, & l'on s'imaginoit voir dans cette eau, comme dans un miroir, les choses dont on désiroit être instruit.

9°. Les femmes des anciens Germains pratiquoient encore une autre sorte d'hydromantie, en examinant les tours & détours, & le bruit que faisoient les eaux des fleuves dans les goufres ou tourbillons qu'ils formoient, pour prédire l'avenir. Clem. Alex. Strom. lib. I.

10°. Enfin, on peut rapporter à l'hydromantie une superstition qui a été en usage en Italie, & que Delrio assure qu'on pratiquoit encore de sou tems. Lorsqu'on soupçonnoit quelques personnes d'un vol, on écrivoit les noms de trois de ces personnes sur autant de petits cailloux, qu'on jettoit dans l'eau, & il ajoute que quelques - uns se servoient pour cette opération d'eau - bénite; mais il n'ajoute pas ce qn'on découvroit par ce moyen. Delrio, Disquisit. magic. lib. IV. quoest. vj. sect. 3. pag. 543 & 544.

HYDROMANTIQUE (Page 8:375)

HYDROMANTIQUE, s. f. (Mathem.) quelques auteurs ont appellé ainsi l'art de produire, par le moyen de l'eau, certaines apparences singulieres. Cette science, si elle en mérite le nom, est fondée principalement sur deux faits très - connus; l'un est, qu'un corps R placé au fond d'un vase plein d'eau, (fig. 31. hydr.) peut être vû par un oeil O, placé près du bord du vase, quoique ce même oeil ne pût le voir si l'eau étoit ôtée, l'autre est, que le fond C H D d'un vase plein d'eau paroît plus élevé qu'il n'en est effet, par exemple en E I F: ces deux phénomenes sont une suite des loix de la réfraction. Voyez Réfraction. (O)

HYDROMEL simple (Page 8:375)

HYDROMEL simple. (Pharmacie & mat. med.) Voyez Miel.

Hydromel (Page 8:375)

Hydromel vineux. (Chimie & diete.) Voyez Miel.

HYDROMETRE (Page 8:375)

HYDROMETRE, s. m. (Physiq.) est le nom qu'on donne en général aux instrumens qui servent à mesurer la pesanteur, la densité, la vitesse, la force, & les autres propriétés de l'eau. Ce mot est composé du grec U(/DWR, eau. & MERON, mesure. On donne communément le nom d'aréometre à l'instrument dont on se sert pour déterminer la pesanteur spécifique de l'eau. Voyez Aréometre. A l'égard de ceux dont on se sert pour mesurer la vitesse, & par conséquent la force des eaux courantes, voyez l'article Fleuve. Chambers. (O)

HYDROMETRIE (Page 8:375)

HYDROMETRIE, s. f. (Mathem. & Phys.) c'est la science qui enseigne à mesurer la pesanteur, la force, la vitesse de l'eau, & des autres fluides; ce mot est formé des mots grecs U(/DWR, eau, & MERON, mesure. L'Hydrométrie comprend l'Hydrostatique & l'Hydraulique. Voyez ces deux mots.

Ce terme est moderne & de peu d'usage; on s'en est servi pour la premiere fois en 1694, que l'on fonda une nouvelle chaire de professeur d'Hydrométrie dans l'université de Bologne, en saveur de Guglielmini, qui a poussé la doctrine des eaux courantes beaucoup plus loin qu'aucun de ceux qui l'avoient précédé. Voyez Fleuve. Chambers. (O)

HYDROMITES (Page 8:375)

HYDROMITES, s. m. (Hist. eccles.) nom que l'on donnoit anciennement à certains officiers de l'église grecque qui étoient chargés de faire l'eau benite, & d'en faire l'aspersion sur le peuple. Voyez Eau - benite. Ce mot est composé d'U)DWR, eau, & MUS2HS2, personne consacrée aux fonctions de la religion pour ce qui concerne la bénédiction & l'aspersion de l'eau. Dict. de Trévoux. (G)

HYDROMPHALE (Page 8:375)

HYDROMPHALE, s. f. terme de Chirurgie, tumeur qui vient au nombril, & qui est causée par de l'eau. Ce mot vient du grec UDWR, eau, & OMFALOS2, nombril.

On distingue l'hydromphale des autres tumeurs qui viennent au nombril, en ce qu'elle est molle, & néanmoins peu obéissante au toucher, & qu'elle ne diminue ni n'augmente en la comprimant. Quand on la regarde à travers la lumiere, on la trouve transparente.

On dissipe l'hydromphale par des remedes résolutifs, tels qu'on les a indiqués au mot Hydrocêle. On la guérit aussi, si elle ne cede point aux remedes, par la ponction au milieu du nombril avec un trocart. Voyez Trocart.

Il semble que la fluctuation devroit être mise au nombre des signes caractéristiques de l'hydromphale. Voyez Fluctuation. (Y)

HYDROPARASTAN ou HYDROPARASTES (Page 8:375)

HYDROPARASTAN ou HYDROPARASTES, subst. masc. plur. (Théologie.) nom d'hérétiques, attachés à Tatien, qu'on appelle aussi Encratites, Apotactites, Saccophores, Sévérianiens & Aquariens. Voyez Encratites, Aquariens, &c. Ce mot est formé du grec U(/DWR, eau, & PARI/S2HMI, je présente, j'offre.

Les Hydroparastates étoient une branche de Manichéens, qui prétendoient qu'on devoit se servir d'eau au lieu de vin dans l'Eucharistie. Dict. de Trévoux. (G)

HYDROPHANE (Page 8:375)

HYDROPHANE, s. f. ou adj. f. (Hist. nat.) genre de pierres à demi - pellucides; ce mot est formé de U(DWR eau, & FONES2KW, je brille, parce que le caractere distinctif de ce genre de pierres, est de jetter quelque éclat étant plongé dans l'eau.

Ce sont des pierres à demi - transparentes, composées de crystal, & de beaucoup de terre qui s'y trouve mêlée inégalement, comme dans la chalcédoine. Cette composition donne à toute la masse un oeil louche, terne & considérablement opaque, en sorte qu'on ne peut procurer à ces sortes de pierres un poli fin; cependant si on les met dans l'eau, elles brillent, & deviennent à quelques égards pellucides, mais leur transparence cesse, dès qu'on les tire de l'eau & qu'on les essuie.

Nous ne connoissons que deux especes de ce genre de pierres hydrophanes; l'une d'un gris blanchâtre sans veines, & qu'on nomme la pierre changeante, [p. 376] ou l'oeil du monde; l'autre est semblablement d'un gris blanchâtre mêlé de jaune, avec un noyau noir au milieu: les auteurs appellent cette derniere l'oeil de Bélus. (D. J.)

HYDROHPOBE (Page 8:376)

HYDROHPOBE, adj. (Méd.) U(DRO(FOBOS2, aquam timens. On se sert de ce terme, pour désigner ceux qui ont le malheur d'être affectés de la maladie terrible, qu'on contracte ordinairement par l'effet de la morsure de certains animaux, & particulierement d'un chien enragé, qui est connue sous le nom de rage, à laquelle on donne aussi le nom d'hydrophobie, à cause de l'horreur de l'eau, qui en fait un des symptomes essentiels, Voyez Hydrophobie, rage.

HYDROPHOBIE (Page 8:376)

HYDROPHOBIE, s. f. (Méd.) U(DROFOBIA. Ce terme grec est composé des mots U(DWR, eau, & FOBOS2, crainte, aquoe timor. Il est employé par les Médecins, pour synonyme du mot rage, qui est la maladie de ceux qui sont affectés d'une sorte de délire furieux, à la suite de la morsure d'un chien, ou de quelques autres animaux enragés. Comme un des principaux symptomes qui accompagnent cette maladie, est une aversion insurmontable pour l'eau; c'est ce qui lui a fait donner le nom d'hydrophobie. Mais comme elle est moins connue sous ce nom là, que sous celui de rage, il paroît convenable de ne traiter de cette maladie, que sous cette derniere dénomination, qui est d'ailleurs plus spéciale: ainsi voyez Rage.

HYDROPHORE (Page 8:376)

HYDROPHORE, s. m. (Myth.) statue de bronze, de deux coudées, dont parle Plutarque dans la vie de Thémistocle. Ce grand homme, dit - il, l'avoit faite des amendes auxquelles il avoit condamné ceux qui détournoient les eaux publiques à leur usage particulier, & ensuite il l'avoit consacrée dans un temple d'Athènes. Il retrouva son hydrophore à Sardis dans le temple de la mere des dieux. C'étoit une des statues que Xercès avoit emportées de Grece, & Thémistocle fit des efforts inutiles pour que le satrape de Lydie voulût bien la lui rendre. M. Dacier croit que c'est celle qui, dans Pline, l. XXXIV. chap. viij. porte le nom d'OEnophore par la faute des copistes; mais tout est perdu en critique, si l'on admet des conjectures de cette espece, que le sens n'exige point, & qui ne sont point appuyées par les manuscrits. (D. J.)

HYDROPHORIES (Page 8:376)

HYDROPHORIES, s. f. plur. (Myth.) cérémonie funebre qui s'observoit à Athènes & chez les Eginetes, mais en des mois différens, à la mémoire des Grecs qui avoient péri dans le déluge de Deucalion & d'Ogygès; ainsi, hydrophorie étant un mot composé de U)DWR eau, & FERO, j'emporte, désigne une fête commémorative de ceux qui ont été emportés par les eaux. (D. J.)

HYDROPHILLON (Page 8:376)

HYDROPHILLON, (Hist. nat. Bot. anc.) nom que les anciens auteurs grecs ont donné à une plante qui croît sur les lieux où se trouvent des truffes par - dessous; mais comme ils n'ont pas décrit cette plante sous laquelle on trouve des truffes, tubera, il n'est pas possible de la deviner. De plus, le récit qu'ils en font paroît tellement contraire à d'autres sentimens qu'ils soutiennent ailleurs, & même tellement opposé à la vérité, qu'on ne peut s'empêcher de soupçonner ici quelque méprise. Ils disent que cette plante nous enseigne où sont les truffes; mais nous savons que par tout où on en trouve, il ne vient point de plante au - dessus. Peut - être que quelques-uns d'eux, ont confondu la truffe, tuber, avec le bulbocastanum, que nous appellons en françois terrenoix. En ce cas, il est certain que les feuilles de celle - ci en sont une sûre indication, & alors leur hydrophillon ne seroit qu'un second nom de terrenoix. (D. J.)

HYDROPHYSOCELE (Page 8:376)

HYDROPHYSOCELE, s. f. terme de Chirurgie, tumeur du scrotum causée par de l'eau & de l'air. c'est une hydrocele mêlée d'air. Voyez Hydrocele.

La complication de flatuosité se fera connoître par la rénitence de la tumeur, & le son qu'elle rend lorsqu'on la frappe, comme feroit un balon. L'hydrocele flatueuse, ou plûtôt la flatuosité de l'hydrocele se dissipera par l'usage des cataplasmes discussifs & carminatifs, faits avec les poudres de fleurs de camonille, de sureau, dans une décoction d'anis, de coriandre, &c. L'amas d'eau forme le fond & l'essentiel de la maladie; nous en avons parlé amplement au mot Hydrocele. (Y)

HYDROPIQUE (Page 8:376)

HYDROPIQUE, adj. (Méd.) C'est l'épithete par laquelle on désigne un malade affecté d'hydropisie en général; mais elle est plus particulierement affectée par l'usage à l'hydropisie, avec épanchement d'humeurs dans le bas - ventre, que l'on appelle ascite. Voyez Hydropisie.

HYDROPISIE (Page 8:376)

HYDROPISIE, s. f. (Méd.) U(DROY, hydrops. C'est une maladie des plus considérables entre les affections chroniques. Elle consiste dans une collection contre nature d'humeurs aqueuses ou séreuses, rarement d'une autre nature, qui croupissent dans leurs vaisseaux relâchés, ou qui sont extravasées dans quelques cavités, d'où s'ensuivent différentes lézions de fonctions, selon le siege du mal, & toujours, lorsqu'il est dans des parties molles, ou qui sont susceptibles de céder, une tumeur ou enflure, & une distention extraordinaire proportionnnée au volume de ces humeurs.

Si elles s'étendent à toute l'habitude du corps & à ses cavités, l'hydropisie est dite universelle; si les humeurs n'occupent que quelques - unes de ces parties, l'hydropisie est particuliere, & alors elle prend différens noms, selon les différentes parties qui en sont affectées.

Lorsque l'humeur remplit, outre mesure, tout le tissu cellulaire, qui est sous les tégumens, dans toute leur étendue, & forme une bouffissure générale, on appelle cette espece d'hydropisie, leucophlegmatie, lorsque l'humeur est pituiteuse, épaisse, & tirant sur le blanc: mais lorsqu'elle est simplement aqueuse, séreuse, ce qu'on distingue par la différente disposition de la peau, dont la surface, dans ce dernier cas, est plus luisante, plus étendue; on donne à cette sorte d'affection le nom d'anasarque, terme formé de deux mots grecs ANA SARKA, circa carnes, pour signifier qu'elle a son siege dans la membrane cellulaire, qui entoure, qui enveloppe les muscles, mais qui ne pénetre pas dans les interstices des fibres charnues, qui forment les muscles. Le contraire n'arrive que fort rarement; & alors, selon Boerhaave, comment. in propr. instit. med. § 732. cette maladie ne doit pas être appellée anasarque, mais U(/POSARKA, intra carnes, hyposarque. Voyez Leucophlegmatie, Anasarque.

On appelle hydrocéphale, l'hydropisie de la tête, soit qu'elle ait son siége au dehors ou au dedans de cette partie. Voyez Hydrocéphale. L'hydrophtalmie est l'hydropisie des enveloppes, ou du globe de l'oeil. Voyez Hydrophtalmie.

Il se forme quelquefois une espece d'hydropisie dans les parties intérieures de la trachée - artere, qui est une sorte de bronchocele: Voyez Bronchocele.

L'hydropisie de poitrine n'a pas de nom particulier; voyez Poitrine. Celle du péricarde s'appelle hydrocardie; voyez Hydrocardie.

Si l'hydropisie se forme dans le bas - ventre, elle prend le nom d'ascite, ASKITHS2, ce qui signifie hydrops utricularius, parce que dans cette maladie les parois de l'abdomen sont tendues comme un outre, par les humeurs dont est remplie la cavité de cette partie. Voyez Ascite: c'est l'hydropisie proprement dite, ou au moins celle que l'on a communément en vûe, lorsqu'on parle de l'hydropisie simplement, sans autre distinction: c'est aussi sous cette ac<pb->

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