ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"371"> dure - mere & la pie - mere, & la troisieme, qui est probablement la seule qui existe dans la nature, & qui soit prouvée par des observations positives, est l'augmentation contre nature des eaux qui sont naturellement dans les ventricules du cerveau. Les enfans sont sujets à l'hydrocéphale dès le sein de leur mere; & le volume excessif de la tête par cette cause, a souvent rendu les accouchemens laborieux, au point d'exiger que l'accoucheur force la sontanelle avec le doigt, pour procurer l'affaissement des parois du crane par l'écoulement de l'humeur épanchée. L'hydrocéphale peut venir à la suite des coups ou chûtes qui occasionnent une commotion dans le cerveau, par laquelle la structure en est dérangée, de façon que les humidités ex halantes ne sont pas résorbées. L'hydrocéphale se manifeste quelquefois apres les douleurs de dents, les affections convulsives & vermineuses des enfans. Cette maladie arrive aussi à ceux qui ont quelque vice de la lymphe, & des obstructions aux glandes conglobées: en général; cette maladie est particuliere aux enfans. Dans les adultes, les sutures serrées ne permetient pas la distension des os du crane.

Il y a des signes qui accompagnent cette maladie depuis son commencement jusqu'à son plus funeste degré. Ceux qui commencent d'en être attaqués, ont la tête lourde, l'assoupissement se manifeste par degrés, & devient plus sort à mesure que l'épanchement augmente; les enfans sont foibles, languissans, tristes & pâles. Ils ont l'oeil morne; la prunelle dilatée, les sutures écartées, les os s'émincent deviennent mous, la tête grossit, devient monstrue use & d'un poids insupportable; les convulsions tourmentent les malades, & si la tête vient à crever, le malade meurt peu de tems après.

On peut voir par cette terminaison quel jugement on doit porter sur l'opération que quelques uns proposent pour évacuer les eaux qui forment l'hydrocéphale. Les desordres primitifs du cerveau, dont le skirrhe est souvent une cause de l'épanchement, ou la destruction consécutive des organes contenus dans le crane, ne laissent aucune ressource. On pourroit par des remedes hydradogues, détourner l'humeur dans sa formation, si on la pouvoit connoitre à tems, l'hydrocéphale dans son principe; mais lorsqu'elle est confirmée & connue par les signes sensibles, le de ordre est porté trop loin pour oser risquer une operation, qui abrégeroit infailliblement les jours du malade.

HYDROCHOOS (Page 8:371)

HYDROCHOOS, s. m. (Astronom.) constellation qu'on nomme en latin aquarius, & en françois le verseau. C'est un des douze signes du zodiaque, qui est composé de trente étoiles en tout, & le soleil y entre au mois de Janvier. Il tire son nom grec & latin, de ce qu'il est ordinairement pluvieux en Grece & en Italie: son nom françois répond à la même idée, mais voyez Verseau. (D. J)

HYDROCOLITE (Page 8:371)

HYDROCOLITE, s. m. (Bot.) écuelle d'eau. Genre de plante à fleur, en rose & en ombelle, composée de plusieurs pétales disposés en rond, & soutenus par un calice, qui devient un fruit composé de deux semences plates, & formées en demi-cercle. Tournesort. Instit. rei herb. Voyez Plante. (I)

HYDROCOTILE (Page 8:371)

HYDROCOTILE, s. f. (Hist. nat. Bot.) plante qui pousse plusieurs petites liges grêles, sarmenteuses, & s'attachant à la terre. Sa feuille est ronde, creuse, portée sur une petite queue; sa fleur petite a cinq feuilles blanches, disposées en rose; le fruit qui lui succede composé de deux graines fort applaties, & semi - circulaires; sa racine fibreuse. Elle croît dans les marais, elle est un peu âcre au goût; elle a la qualité apéritive, détersive, & vulnéraire. M. Tournefort la nomma hydrocotile, de ODWR cau, & de KOTOLH cavité, parce que sa feuille creuse est propre à ramasser l'eau.

HYDRODYNAMIQUE (Page 8:371)

HYDRODYNAMIQUE, s. f. (Ordr. encycl. Entendement. Raison. Philosophie ou Science. Science de la nature. Mathématique. Mathématiques mixtes. Méchaniques. Hydrodynamique.) est proprement la dynamique des fluides, c'est - à - dire, la science qui enseigne les loix de leur mouvement. Ainsi, on voit que l'Hydrodynamique ne differe point, quant à l'objet, de la science qu'on appelloit autrefois & qu'on appelle encore très - souvent Hydraulique. Voyez Hydraulique.

On appelle Dynamique, comme nous l'avons dit à ce mot, la partie de la méchanique qui enseigne à déterminer les mouvemens d'un systeme de corps qui agissent de quelque maniere que ce soit, les uns sur les autres. Or, tout fluide est un composé de particules faciles à se mouvoir, & qui sont liées entre elles de maniere qu'elles alterent & changent réciproquement leurs mouvemens. Ainsi l'hydraulique & l'hydrostatique, est la vraie dynamique des fluides.

Il paroît que le premier qui se soit servi de ce terme, est M. Daniel Bernoulli, qui a donné ce titre à son Traité du mouvement des fluides, imprimé a Strasbourg en 1738. Si le titre étoit nouveau, il faut avouer que l'ouvrage l'étoit aussi. M. Daniel Bernoulli paroît être le prem er qui ait réduit les lois du mouvement des fluides à des principes surs & non arbitraires, ce qu'aucun des auteurs d'hydraulique n'avoit fait avant lui. Le même auteur avoit déjà donné en 1727, dans les Mémoires de l'académie de Petersbourg, un essai de sa nouvelle théorie. On n'attend pas de nous que nous en donnions ici un extrait; nous nous contenterons de dire qu'il se sert principalement du principe de la conservation des forces vives, reconnu aujour d'hui pour vrai par tous les Méchaniciens, & dont on fait un usage si fréquent dans la Dynamique, depuis qu'il a été découvert par M. Huyghens sous un autre nom. M. Jean Bernoulli a donné une Hydraulique, dans laquelle il se propose le même objet que M. Daniel Bernoulli son fils; mais il prétend y employer des principes plus directs & plus lumineux que celui de la conservation des forces vives; & on voit à la tête de cet ouvrage, une lettre de M. Ealer à l'auteur, par laquelle M. Euler le félicite d'avoir trouvé les vrais principes de la science qu'il traite. M. Maclaurin a aussi donné dans son Traité des fluxions un essai sur le mouvement des fluides qui coulent dans des vases, & cet essai n'est autre chose qu'une extension de la théorie de M. Newton, que cet auteur a perfectionnée. Enfin le dernier ouvrage qui ait paru sur cette matiere, est celui que j'ai donné en 1744, sous le titre de Traité de l'équilibre & du mouvement des fluides; j'aurois pû donner à cet ouvrage le titre d'Hydrodynamique, puisque c'est une suite du Traité de Dynamique que j'avois publié en 1743. Mon objet, dans ce livre, a été de réduire les lois de l'équilibre & du mouvement des fluides au plus petit nombre possible, & de déterminer par un seul principe général, fort simple, tout ce qui concerne le mouvement des corps fluides. J'y examine les théories données par M. Bernoulli & par M. Maclaurin, & je crois y avoir montré des difficultés & de l'obscurité. Je crois aussi avoir prouvé que dans certaines occasions, M. Daniel Bernoulli a employé le principe des forces vives dans des cas où il n'auroit pas dû en faire usage. J'ajoûte que ce grand géometre a d'ailleurs employé ce principe sans le démontrer, ou plutôt que la démonstration qu'il en donne n'est point satisfaisante; mais cela n'empêche pas que je ne rende avec tous les savans, la justice dûe au mérite de cet ouvrage. Je traite [p. 372] aussi dans ce même livre de la résistance des fluides au mouvement des corps, de la réfraction, ou du mouvement d'un corps qui s'enfonce dans un fluide, & enfin des lois du mouvement des fluides qui se meuvent en tourbillon.

Comme nous avons donné au mot Fluide les principales lois du mouvement des fluides, nous y renvoyerons ceux de nos lecteurs, qui voudront s'instruire des principales lois de l'Hydrodynamique. Nous ajoûterons seulement ici quelques reflexions qui n'ont point été données dans cet artic. Fluides, & qui lui serviront comme de complément.

La premiere de ces réflexions aura pour objet la contraction de la veine d'eau qui sort d'un vase. M. Newton a observé le premier que l'eau qui sortoit d'un vase, n'en sortoit pas sous une forme cylindrique, mais sous une forme de cône tronqué, qui va en se rétrecissant depuis la sortie du vase. M. Daniel Bernoulli ajoûte à cette observation (voyez son hydrodynamique, sect. 4), que quand les eaux sortent, non par un simple trou, mais par un tuyau, la veine se contracte, si les parois du tuyau sont convergens, & se dilate si ces parois sont divergens. La raison en est assez facile à appercevoir, c'est que l'eau dans sa direction, au sortir du tuyau, suit pendant quelque tems la direction des parois du tuyau, le long desquels elle a coulé. Cette contraction & dilatation de la veine d'eau se varie donc suivant les différens cas, ce qui fait qu'il est très difficile de déterminer exactement le tems qu'un vase met à se vuider, même quand on connoîtroit exactement la vîtesse de l'eau au sortir du vase. Car il est encore nécessaire de connoître la figure de la veine d'eau, qu'on ne peut pas supposer cylindrique, & dont on ne peut pas supposer par conséquent que les parties se meuvent avec une égale vîtesse, puisque la vîtesse est en raison inverse de la largeur de la veine.

A l'occasion de cette veine d'eau, nous dirons un mot de la cataracte de M. Newton. Ce grand géometre prétend dans le second livre de ses principes, que l'eau qui sort d'un vase cylindrique par un trou fait à la base de ce vase, en sort en formant depuis la partie supérieure du vase jusqu'au trou, une espece de cataracte ou de veine qui va en se retrécissant, & dont la largeur à chaque endroit est en raison inverse de la vîtesse de l'eau, c'est - à - dire en raison inverse de la racine quarrée de la distance de cet endroit à la surface supérieure de l'eau; de maniere que cette cataracte est une espece d'hyperbole du second genre, dans laquelle les quarrés des ordonnées sont comme les abscisses. M. Jean Bernoulli dans son Hydraulique (voyez le tome IV. de ses oeuvres) a très - bien prouvé l'impossibilité d'une pareille cataracte, parce que la partie du fluide qui seroit hors de cette cataracte seroit stagnante, & par conséquent agiroit par sa pesanteur pour détruire cette cataracte, dans laquelle le fluide n'auroit aucune pression. Voyez un plus grand détail dans l'ouvrage cité.

Ma seconde observation aura pour objet la pression des fluides en mouvement. J'ai donné dans mon Traité des fluides en 1744, une méthode directe pour déterminer cette pression, & j'ai expliqué au mot Fluide, en quoi consiste cette méthode. Or il y a des cas où la formule qui exprime cette pression devient négative, & j'ai prétendu que dans ces cas, la pression ne doit pas se changer en suction, comme le dit M. Daniel Bernoulli, c'est - à - dire que les parois du canal ne doivent pas être pressés de dehors en dedans, mais qu'ils le sont toujours de dedans en dehors. Voyez l'article cxlix de mon ouvrage. En vain m'objecteroit - on les expériences par lesquelles M. Bernoulli a prétendu confirmer sa théorie; ces ex<cb-> périences prouvent seulement ce que je n'ai jamais nié, & ce qui est évident par soi - même, que quand la pression du fluide est négative, la pression totale de l'air & du fluide sur les parties intérieures du canal, est moins grande que celle qui est exercée par l'air seul sur les parties extérieures du même canal. Or, dans toute ma théorie du mouvement des fluides, j'ai fait abstraction de la pression de l'air, à l'exemple de tous les auteurs d'Hydraulique; & j'avois jugé que M. Bernoulli en faisoit abstraction lui - même en cet endroit, ainsi que dans tout le cours de son ouvrage. Si M. Bernoulli en disant p. 264 de son Hydrodynamique, pressio in suctionem mutatur, id est, latera canalis introrsûm premuntur, eût ajoûté ces trois mots, ab aëre circumambiente, nous étions pleinement d'accord, & je ne lui aurois fait sur cet article aucune objection; mais il semble qu'il ait cherché à éloigner cette idée par la maniere dont il explique immédiatement après cette pression changée en suction; tunc autem, ditil (c'est - à - dire, dans le cas où la pression est négative) res ità consideranda est, ac si loco columnoe aqueoe superincumbentis, & in equilibrio positoe cum aquâ proeterfluente, sit columna aquoea appensa, cujus nisus descendendi impediatur ab attractione aquoe proeterfluentis.

En effet, ce n'est point par l'attraction de l'eau qui coule dans le fluide que cette colonne est soûtenue, mais par la pression de l'air inférieur, laquelle, dans le cas dont il s'agit, se trouve égale à la pression que l'air supérieur exerce sur la surface du fluide qui coule. Il paroît donc que M. Bernoulli ne s'est pas suffisamment expliqué sur ce qu'il appelle la pression changée en suction: mais quoi qu'il en soit, il est certain que toute la théorie que j'ai établie est exactement vraie, en faisant abstraction, comme je l'ai supposé, de la pression de l'air environnant. C'est ce qui fait dire à M. Euler, dans une lettre du 29 Décembre 1746: Je crois que vos raisons sont aussi - bien fondées que celles de M. Bernoulli, & que c'est une circonstance étrangere, à laquelle il faut attribuer l'effet de la suction. . . . Si le tuyau étoit situé dans un espace vuide d'air, il n'y a aucun doute que l'eau ne perdît sa continuité (lorsque la pression est négative) comme vous prétendez. Votre théorie sera donc vraie dans le cas où le tuyau est placé dans un espace vuide d'air; & celle de M. Bernoulli l'est également, quand le tuy au se trouve en plein air.

Au reste, quand on considere le tuyau en plein air, la théorie de M. Bernoulli demande encore, ce me semble, quelque modification. Car lorsque le fluide descend pour sortir du vase, l'air qui en vironne ce vase de toutes parts n'est pas en repos, puisque l'air descend dans le tuyau à mesure que le fluide s'abaisse; ce qui ne peut se faire, sans qu'il y ait du mouvement dans tout l'air environnant; ainsi la pression de l'air sur le tuyau, tant extérieurement qu'intérieurement, ne doit pas être la même que si l'air étoit en repos; pour déterminer cette pression, il faudroit connoître le mouvement de l'air environnant; & c'est ce qui paroît très - difficile. Ne pourrat - t - il donc pas y avoir des cas où la pression de l'air sur la surface extérieure du tuyau ne soit pas plus grande, ou même soit plus petite que la pression sur la surface intérieure; auquel cas, les parois du tuyau ne seroient pas pressées de - dehors en - dedans, par l'air qui environne le tuyau, quoique la pression du fluide qui coule dans le tuyau fût négative? Il paroît donc que le meilleur parti à prendre dans la théorie de la pression des fluides qui sont en mouvement, est de faire abstraction de l'air qui environne le tuyau. C'est aussi le parti que j'ai pris.

Enfin, ma derniere observation aura pour objet

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