ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"461"> J'art d'inventer, de dresser, tracer, planter, élever & eultiver toutes sortes de jardins, il doit outre cela connoître le caractere de toutes les plantes, pour leur donner à chacune la culture convenable.

Les différentes parties des jardins détaillées au mot Jardin, font juger qu'un jardinier ne peut guere les posseder toutes; l'inclination, le goût l'entraîne vers celle qui lui plaît davantage: ainsi on appelle celui qui cultive les fleurs un jardinier - fleuriste, celui qui prend soin des orangers un orangiste (Daviler), des fruits un fruitier, des légumes & marais un maréchais, des simples un simpliciste (Furetiere), des pépinieres un pépineriste (la Quintinie & Daviler.)

On ne donnera point le détail des travaux d'un jardinier dans chaque mois de l'année. Il suffit de dire qu'ils doivent être continuels, qu'ils se succedent, & sont presque toûjours les mêmes. La saison de l'hiver, qui en paroît exempte, peut être utilement employée à retourner les terres usées, à les améliorer, & à faire des treillages, des casses & autres ouvrages.

JARDINIERE (Page 8:461)

JARDINIERE, s. f. (Brodeur.) petite broderie étroite & légere en fil, exécutée à l'extrémité d'une manchette de chemise ou de quelqu'autre vêtement semblable.

JARDON ou JARDE (Page 8:461)

JARDON ou JARDE, s. m. (Maréchallerie.) t<-> meur calleuse & dure qui vient aux jambes de deriere du cheval, & qui est située au dehors du jatret, au lieu que l'éparvin vient en - dedans. Voyez Éparvin.

Les jardons estropient le cheval lorsqu'on n'y met pas le feu à - propos. Ce mot signifie aussi l'endroit du cheval où cette maladie vient. Soleisel.

JARETTA la (Page 8:461)

JARETTA la, (Géog.) riviere de Sicile dans la vallée de Noto, ou pour mieux dire, ce sont diverses petites rivieres réunies dans un même lit, qui prennent le nom de la Jaretta, laquelle va se perdre dans le golfe de Catane. (D. J.)

JARGEAU ou GERGEAU (Page 8:461)

JARGEAU ou GERGEAU, (Géog.) ancienne ville de France dans l'Orléannois sur le bord méridional de la Loire, avec un pont qui faisoit un passage important durant les guerres civiles. Le roi Charles VII. tint ses grands jours dans cette ville en 1430, & Louis XI. y maria sa fille Jeanne de France avec Pierre de Bourbon comte de Beaujeu, le 3 de Novembre 1473. Jargeau n'est pas le Gergovia de César, mais elle est connue sous le nom de Gergosilum dans le 9e siecle; & dans le 10e, elle appartenoit à l'église d'Orléans; aussi l'évêque d'Orléans en est encore le seigneur temporel; elle est à 4 lieues S. E. d'Orléans, 28 S. O. de Paris. Long. 19. 45. lat. 47. 50. (D. J.)

JARGON (Page 8:461)

* JARGON, s. m. (Gram.) ce mot a plusieurs acceptions. Il se dit 1°. d'un langage corrompu, tel qu'il se parle dans nos provinces. 2°. D'une langue factice, dont quelques personnes conviennent pour se parler en compagnie & n'être pas entendues. 3°. D'un certain ramage de société qui a quelquefois son agrément & sa finesse, & qui supplée à l'esprit véritable, au bon sens, au jugement, à la raison & aux connoissances dans les personnes qui ont un grand usage du monde; celui - ci comiste dans des tours de phrase particuliers, dans un usage singulier des mots, dans l'art de relever de petites idées froides, puériles, communes, par une expression recherchée. On peut le pardonner aux femmes: il est indigne d'un homme. Plus un peuple est futile & corrompu, plus il a de jargon. Le précieux, ou cette affectation de langage si opposée à la naïveté, à la vérité, au bon goût & à la franchise dont la nation étoit infectée, & que Moliere décria en une soirée, fut une espece de jargon. On a beau corriger ce mot jargon par les épithetes de joli, d'obligeant, de délicat, d'ingénieux, il emporte toûjours avec lui une idée de frivolité. On distingue quelquefois certaines langues anciennes qu'on regarde comme simples, unies & primitives, d'autres langues modernes qu'on regarde comme composées des premieres, par le mot de jargon. Ainsi l'on dit que l'italien, l'espagnol & le françois ne sont que des jargons latins. En ce sens, le latin ne sera qu'un jargon du grec & d'une autre langue; & il n'y en a pas une dont on n'en pût dire autant. Ainsi cette distinction des langues en langues primitives & en jargons, est sans fondement. Voyez l'article Langue.

Jargons (Page 8:461)

Jargons, s. m. (Hist. nat. Litholog.) nom que donnent quelques auteurs à un diamant jaune, moins dur que le diamant véritable. On appelle aussi jargons des crystallisations d'un rouge - jaunâtre, & qui imitent un peu les hyacinthes; elles viennent d'Espagne & d'Auvergne.

JARIBOLOS (Page 8:461)

JARIBOLOS, s. m. (Antiq.) divinité palmyrénienne, dont le nom se lit dans les inscriptions des ruines de Palmyre. Elle avoit, selon les apparences, les mêmes attributs que le dieu Lunus des Phéniciens, je veux dire une couronne sur la tête, & un croissant derriere les épaules; car jari signifie le mois auquel la lune préside. Jaribolus n'est peut - être que Baal ou Belus. Le soleil qui tourne en différentes manieres, à cause de la difficulté d'exprimer les mots orientaux en caractères grecs, a été la principale divinité des Phéniciens & Palmyréniens; de ce mot de baal ou belus ont été formés malakbelus, aglibolus, jaribolus, & autres semblables qu'on trouve dans les inscriptions. (D. J.)

JARJUNA (Page 8:461)

* JARJUNA, f. m. (Bot. exotiq.) arbre qui croît dans l'île de Huaga & qui ressemble au figuier. Il porte un fruit oblong d'un palme, mou comme la figue, savonneux & vulnéraire; on emploie sa feuille dans les luxations. Ray.

JARLOT ou RABLURE (Page 8:461)

JARLOT ou RABLURE, (Marine.) c'est une entaille faire dans la quille, dans l'étrave & dans l'étambord d'un bâtiment, pour y faire entrer une partie du bordage qui couvre les membres du vaisseau. Voyez Rablure. (Q)

JARNAC (Page 8:461)

JARNAC, (Géog.) bourg de France dans l'Angoumois sur la Charente, à 2 lieues de Cognac, 6 N. O. d'Angoulême, 100 S. O. de Paris. Long. 17d. 22'. lat. 45. 40.

C'est à la bataille donnée sous les murs de ce lieu en 1569, que Louis de Bourbon fut tué à la fleur de son âge, & traitreusement, par Montesquiou capitaine des gardes du duc d'Anjou, qui sous le nom d'Henri III. monta depuis sur le trône; ainsi périt (non sans soupçon des ordres secrets de ce prince) le frere du roi de Navarre pere d'Henri IV. Il réunissoit à sa grande naissance toutes les qualités du héros & les vertus du sage, sa vie n'offre qu'un mêlange d'événemens singuliers; la faction des Lorrains l'ayant fait condamner injustement à perdre la tête, il ne dut son salut qu'au dé cès de François II. qui arriva dans cette conjoncture: il fut ensuite fait prisonnier à la bataille de Dreux en changeant de cheval, & conduit au duc de Guise son ennemi mortel, mais qui le reçut avec les manieres & les procédés les plus propres à adoucir son infortune; ils mangerent le soir à la même table, & comme il ne se trouva qu'un lit, les bagages ayant été perdus ou dispersés, il coucherent ensemble, ce qui est, je pense, un fait unique dans l'histoire. Henri de Bourbon mort empoisonné à S. Jean d'Angely, ne dégénéra point du mérite de son illustre pere; les malheurs qu'ils éprouverent l'un & l'autre dans l'espace d'une courte vie, & qui finirent par une mort prématurée, arrachent les larmes de ceux qui en lisent le récit dans M. de Thou, parce qu'on s'intéresse aux gens vertueux, & qu'on voudroit les voir [p. 462] triompher de l'injustice du sort, & des entreprises odieuses de leurs ennemis. (D. J.)

JAROMITZ (Page 8:462)

JAROMITZ, (Géog.) petite ville de Bohème sur l'Elbe, à 11 lieues S. O. de Glatz 25 N. E. de Prague. Long. 33. 55. lat. 50. 18. (D. J.)

JAROSLAW (Page 8:462)

JAROSLAW, (Géog.) ville de Pologne au Palatinat de Russie, avec une bonne citadelle; elle est remarquable par sa foire & par la bataille que les Suédois gagnerent sous ses murs en 1656; elle est sur la Sane, à 28 lieues N. O. de Lemberg, 50 S. E. de Cracovie. Long. 40. 58'. lat. 49. 58'. (D. J.)

JARRE (Page 8:462)

JARRE, s. f. (Commerce.) cruche de terre à deux anses, dont le ventre est fort gros. Ce mot vient de l'espagnol jarre ou jarro, qui signifie la même chose.

C'est aussi une espece de mesure: la jarre d'huile contient depuis 18 jusqu'à 26 jallons; la jarre de gimgembre pese environ cent livres.

M. Savari dit que la jarre est une mesure de continence pour les vins & les huiles dans quelques échelles du levant, particulierement à Mételin où elle est de six orques, qui font environ quarante pintes de Paris. Voyez Orque & Pinte. Diction. de Commerce. (G)

Jarre (Page 8:462)

Jarre, terme dont les Chapeliers se servent pour désigner le poil long, dur & luisant, qui se trouve sur la superficie des peaux de castor, & qui n'étant pas propre à se feutrer, est tout - à - fait inutile, & ne peut pas entrer dans la manufacture des chapeaux.

Arracher le jarre, c'est l'ôter de dessus les peaux avec des especes des pinces. On emploie ordinairement à cet ouvrage des ouvrieres qu'on appelle arracheuses ou éplucheuses.

Les chapeliers se servent du jarre pour remplir des especes de pelotes couvertes de chifons de laine, avec lesquelles ils frottent les chapeaux, & leur donnent le lustre. Voyez Chapeau, voyez aussi Castor.

Jarre se dit aussi du poil de vigogne.

Jarres (Page 8:462)

Jarres ou Giares, plur. (Marine.) ce sont de grandes cruches ou vaisseaux de terre, dans lesquels on met de l'eau douce pour la conserver meilleure que dans les futailles; on les place ordinairement dans les galeries du vaisseau. (Q)

JARREBOSSE (Page 8:462)

JARREBOSSE, (Marine.) voyez Candelette, qui est la même chose.

JARRET le (Page 8:462)

JARRET le, s. m. (Anat.) c'est la jointure de l'os de la cuisse avec ceux de la jambe dans la partie postérieure. La jointure de l'os de la cuisse avec ceux de la jambe dans la partie antérieure se nomme le genou, au sujet duquel M. Mery rapporte un fait bien singulier dans le recueil de l'académie des Sciences, c'est l'histoire d'une exostose au genou qui pesoit vingt livres. (D. J.)

Jarret (Page 8:462)

Jarret, (Maréchallerie.) dans le cheval, c'est la jointure du train de derriere, qui assemble la cuisse avec la jambe. Il faut qu'un cheval ait les jarrets grands, amples, bien vuidés & sans enflure, qu'il sache bien plier les jarrets. Des jarrets gras, charnus & petits sont défectueux. Plier les jarrets, voyez Plier; on dit d'un cavalier qui serre les jarrets avec trop de force & sans y avoir de liant, qu'il a des jarrets de fer.

Jarret (Page 8:462)

Jarret, (Hydr.) en fait de fontaines, s'entend d'une conduite d'eau qui fait un coude, & qu'on n'a pû faire aller en droite ligne à cause de la situation du terrein, ou de la disposition du jardin qui fait un angle. Cette conduite s'appelle jarrette: il faut prendre ces jarrets de loin pour éviter les frottemens. Voyez Conduite. (K)

Jarret (Page 8:462)

Jarret, (Coupe des pierres.) imperfection d'une direction de ligne ou de surface, qui fait une sinuosité ou un angle. Le jarret saillant s'appelle coude, & le rentrant s'appelle pli. Une ligne droite fait un jarret avec une ligne courbe, lorsque leur jonction ne se fait pas au point d'attouchement, ou que la ligne droite n'est pas tangente à la courbe.

Jarret (Page 8:462)

Jarret, en terme d'Eperonnier, est cette partie d'un mors qui descend depuis le rouleau Jusqu'aux petits tourets de la premiere chaînette. Voyez Chainette & Tourets, & nos Plarches de l'Eperonnier.

Jarret (Page 8:462)

Jarret, (Jardinage.) se dit d'un coude ou d'une branche d'arbre très - longue, énuée de toutes ses ramilles, & dont on ne laisse pousser que celles qui viennent à son extrémité ce qui forme une espece de jarret.

JARRETE (Page 8:462)

JARRETE, adj. (Maréchallerie.) c'est la même chose que crochu. Voyez Crochu.

JARRETIER (Page 8:462)

JARRETIER, (Anat.) voyez Poplité.

JARRETIERE (Page 8:462)

JARRETIERE, s. f. lien avec lequel on attache ses bas.

L'ordre de la jarretiere, c'est un ordre militaire institué par Edouard III. en 1350, sous le titre des suprèmes chevaliers de l'ordre le plus noble de la jartiere. Voyez Ordre.

Cet ordre est composé de vingt - six chevaliers ou compagnons, tous pairs, ou princes, dont le roi d'Angleterre est ou le chef, ou le grand - maître.

Ils portent à la jambe gauche une jarretiere garnie de perles & de pierres précieuses, avec cette devise, honni soit qui mal y pense. Voyez Devise.

Cet ordre de chevalerie forme un corps ou une société qui a son grand & son petit sceau, & pour officiers un prélat, un chancelier, un greffier, un roi d'armes & un huissier. Voyez Prélat, Chancelier, &c.

Il entretient de plus un doyen & douze chanoines, des soûchanoines, des porte - verges, & vingt - six pensionnaires ou pauvres chevaliers. Voyez Chanoines, &c.

L'ordre de la jarretiere est sous la protection de saint Georges de Cappadoce, qui est le patron tutélaire d'Angleterre. Voyez Georges.

L'assemblée ou chapitre des chevaliers se tient au château de Windsor dans la chapelle de saint Georges, dont on y voit le tableau peint par Rubens, sous le regne de Charles I. & dans la chambre du chapitre que le fondateur a fait construire pour cet effet.

Leurs habits de cérémonie sont la jarretiere enrichie d'or & de pierres précieuses, avec une boucle d'or qu'ils doivent porter tous les jours; aux fêtes & aux solennités, ils ont un surtout, un manteau, un grand bonnet de velours, un collier de GGG, composé de roses émaillées, &c. Voyez Manteau, Collier, &c.

Quand ils ne portent pas leurs robes, ils doivent avoir une étoile d'argent au côté gauche, & communément ils portent le portrait de saint Georges émaillé d'or & entouré de diamans au bout d'un cordon bleu placé en baudrier qui part de l'épaule gauche. Ces chevaliers ne doivent point paroître en public sans la jarretiere, sous peine de six sols huit deniers qu'ils sont obligés de payer au greffier de l'ordre.

Il paroît que l'ordre de la jarretiere est de tous les ordres séculiers le plus ancien & le plus illustre qu'il y ait au monde. Il a été institué 50 ans avant l'ordre de saint Michel de France, 83 ans avant celui de la toison d'or, 190 ans avant celui de saint André, & 209 ans avant celui de l'éléphant. Voyez Toison d'or, Chardon , ou l'ordre du Chardon, ou de Saint André, en Ecosse, Eléphant, &c.

Depuis son institution, il y a eu huit empereurs & vingt - sept ou vingt - huit rois étrangers, outre un très - grand nombre de princes souverains étrangers

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