ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"352"> les tempéramens & les vertus médicinales des alimens & des remedes. Voyez Qualités, Médecine.

Humide, voie (Page 8:352)

Humide, voie, (Chimie.) procéder à la dissolution d'un sujet chimique par la voie humide; c'est ainsi qu'on s'exprime pour désigner une dissolution, à laquelle on emploie un menstrue salin dissous dans de l'eau, lorsque la même dissolution se peut exécuter, & est usitée dans l'art, par l'application du même menstrue, sous forme seche ou concrete; ce dernier moyen est connu sous le nom de voie seche: (Voyez Seche, voie.) c'est ainsi qu'on dit préparer le kermès minéral, ou le foie de soufre, par la voie humide, ou par la voie seche, selon qu'on y emploie l'alkali fixe dissous dans de l'eau, ou l'alkali fixe concret, &c. &c. Voyez Soufre, Kermès minéral , & Menstrue. (b)

Humide radical (Page 8:352)

Humide radical, (Med.) c'est un terme fort employé, par les anciens, pour désigner la matiere balsamique, onctueuse, qui, selon eux, donne la fléxibilité, la souplesse, à toutes les parties solides des corps animés, & sert à alimenter le feu de la vie, la chaleur naturelle qui y subsiste avec elle, & à empêcher le desséchement des fibres, par l'effet de cet agent physique, qui tend à dissiper, à consumer entierement cette matiere & ce qui la contient, lorsqu'il vient à trop dominer, comme dans les fiévres ardentes, dans l'éthisie, & qu'elle ne lui suffit pas pour son entretien. Voyez Chaleur animale, Radical .

HUMIDITÉ (Page 8:352)

HUMIDITÉ, s. f. qualité de ce qui est humide, qui rend humide les corps auxquels il s'attache. Voyez Qualité.

Aristote définit l'humidité une qualité passive, qui fait qu'un corps ne peut être retenu dans ses bornes, encore qu'il le soit aisément dans celles d'un autre, ce qui revient au même que la définition qu'il donne de la fluidité, voyez Fluidité; cependant on peut dire dans un sens, & on le verra par la suite de cet article, que fluide & humide ne sont pas synonimes. Le mercure, par exemple, est certainement fluide, & cependant n'est pas humide, par rapport aux corps auxquels il ne s'attache pas.

Les Péripatéticiens définissent l'humidité une qualité par laquelle un corps devient propre à en humecter d'autres, & en les humectant à les amollir, & les rendre propres à recevoir telle figure ou impression qu'on veut.

Les modernes considerent l'humidité comme une espece particuliere de fluidité, & la définissent en disant que c'est la propriété d'un corps fluide, qui, étant appliqué à un corps solide, s'y attache, & communique sa qualité aux autres corps.

L'humidité prise en ce sens appartient au corps fluide; on pourroit prendre l'humidité dans un autre sens, en tant qu'elle appartient au corps solide auquel le fluide s'attache: c'est dans ce sens qu'on dit qu'une place couverte de brouillard est humide, qu'une piéce de bois est humide.

Il est certain que l'humidité n'est qu'une espece de mode relatif, car plus les parties constituantes d'un fluide, comparées avec les pores & les particules des autres corps, sont disposées à pénétrer dans ces pores, ou à s'attacher à ces particules, plus ce fluide est humide: au contraire, ce fluide est d'autant moins humide, qu'il y a entre les particules de ces sortes de corps plus d'opposition à s'unir.

Le vif - argent, par exemple, n'est point humide par rapport à nos mains, & aux étoffes; mais il doit passer pour humide par rapport à l'or, à l'étain, ou au plomb, à la surface desquels il s'attache; & de même l'eau, toute humide qu'elle est, par rapport à un grand nombre de corps, n'est pourtant pas humide par rapport à quelques corps qu'elle ne mouille pas; car elle coule en globules, ou gouttes rondes, sur certaines feuilles de plantes, & ne mouille point les plumes des canards, des cignes, & des autres oiseaux aquatiques.

A quoi l'on peut ajouter que la texture seule des corps peut faire qu'un fluide devienne humide; car, ni le vif - argent, ni le plomb fondu, ni le bismuth, ne s'attachent point au verre lorsqu'ils sont seuls, au lieu qu'ils le font, lorsqu'ils sont mêlés, au point de ne former qu'une seule masse, comme cela paroît par l'usage que l'on fait de cette composition pour étamer les glaces. Voyez Etame.

L'air est un fluide très sujet à l'humidité, par la quantité de vapeurs aqueuses dont il se charge sans cesse, & se décharge ensuite; on connoît le degré d'humidité de l'air, par le moyen de l'hygrometre ou hygroscope. Voyez Hygrometre. Chambers.

Humidité (Page 8:352)

Humidité, (Med.) c'est une des qualités galéniques, qui contribue à former differentes especes de tempéramens & d'intempéries, selon qu'elle est combinée avec les autres, & qu'elle péche par excès ou par défaut. Voyez Qualité, Tempérament, Intempérie, Humeur

HUMIDIER (Page 8:352)

HUMIDIER, v. act. en termes de Batteur d'or, c'est l'action d'amoitir des feuilles de velin, en leur donnant une couche légere de bon vin blanc, pour dérider les feuilles de boyau qu'on met entr'elles.

HUMILIANT (Page 8:352)

HUMILIANT, adj. (Gram.) qui blesse la fierté & rabaisse l'homme au dessous de la dignité qui convient à sa nature, à son état, à sa fonction, à ses prétentions, à son sexe. Voyez Humble & Humiliation.

HUMILIATION (Page 8:352)

HUMILIATION, s. f. (Théologie morale.) se dit des reproches, des réprimandes, & généralement de tout ce qui abaisse, qui avilit devant les hommes, & qui mortifie l'orgueil; & en ce sens, humiliation est opposé à mortification, la premiere domptant l'esprit, & la seconde affoiblissant la chair.

Humiliation se dit aussi des exercices de pénitence, par lesquels on s'abaisse devant Dieu, pout fléchir sa justice, & expier les fautes par lesquelles on l'a irrité.

HUMILIÉS, l'Ordre des (Page 8:352)

HUMILIÉS, l'Ordre des, (Hist. monastiq.) ordre religieux, établi par quelques gentilshommes milanois au retour de la prison, où les avoit tenu l'empereur Conrard, ou, selon d'autres, Fréderic I. l'an 1162.

Cet ordre commença à fleurir dès le même siecle, principalement dans le Milanois; les Humiliés acquirent de si grandes richesses, qu'ils avoient 90 monasteres, & n'étoient environ que 170 religieux, vivans dans le scandale & dans un extreme relâchement, lorsqu'ils donnerent occasion au pape Pie V. de supprimer leur ordre; ce fut même un des principaux événemens de son pontificat.

Charles Borromée, archevêque de Milan, ayant voulu réformer les Humiliés, quatre d'entr'eux conspirerent contre sa vie, & l'un des quatre lui tira un coup d'arquebuse dans son palais, pendant qu'il faisoit la priere. Ce saint homme, qui ne fut que légerement blessé, demanda lui - même au pape la grace des coupables; mais Pie V. justement indigné, punit leur attentat par le dernier supplice, en 1570, & abolit l'ordre entier, dont il donna les maisons aux Dominica s & aux Cordeliers. Voyez les historiens du xvj. siécle, & entr'autres M. de Thou, liv. L. (D. J.)

HUMILITÉ (Page 8:352)

HUMILITÉ, s. f. (Morale.) c'est une sorte de timidité naturelle ou acquise, qui nous détermine souvent à accorder aux autres une prééminence que nous méritons. Elle naît d'une réflexion habituelle sur la foiblesse humaine, sur les fautes qu'on a commises, sur celles qu'on peut commettre, sur la mé<pb-> [p. 353] diocrité des talens qu'on a, sur la supériorité des talens qu'on reconnoît à d'autres, sur l'importance des devoirs de tel ou tel emploi qu'on pourroit solliciter, mais dont on s'éloigne par la comparaison qu'on fait de ses qualités personnelles, avec les fonctions qu'on auroit à remplir, &c. Il y a des occasions où l'amour - propre, bien entendu, ne conseille pas mieux que l'humilité. L'orgueil est l'opposé de l'humilité; l'homme humble s'abaisse à ses propres yeux & aux yeux des autres; l'orgueilleux se surfait. Se déprimer soi - même pour plaire à celui qu'on méprise, & qu'on veut flatter, ce n'est pas humilité; c'est fausseté, c'est bassesse. Il y a de la diftérence entre l'humilité & la modestie; celui qui est humble ne s'estime pas ce qu'il vaut; celui qui est modeste peut connoître toute sa valeur, mais il s'applique à la dérober aux autres; il craint de les humilier. L'homme médiocre, qui se l'avoue franchement, n'est ni humble, ni modeste; il est juste, & n'est pas sans quelque courage.

HUMORAL (Page 8:353)

HUMORAL, adj. (Gram. & Med.) qui est produit par les humeurs vicieuses; ainsi on dit une tumeur humorale, pour la distinguer d'une tumeur qui aura une autre cause.

HUMORISTES (Page 8:353)

HUMORISTES, s. m. (Littérat.) nom des membres d'une fameuse académie de Rome. Voyez Académie.

L'académie des Humoristes a été fondée par Paul Marcius, qui se servit de Gaspard Silvianus pour rassembler les gens de lettres qu'il y avoit à Rome, & en former cette société, comme dit Janus Nicius dans l'éloge de Silvianus, Part. I. p. 32.

La devise de l'académie des Humoristes est une nuée, qui, s'étant élevée des eaux salées de la mer, retombe en pluie douce avec cet hémistiche de Lucrece, lib. VI. redit agmine dulci. Jéròme Alexandre, humoriste, a fait trois discours sur cette devise.

Les obseques de M. Peiresc furent célébrées dans l'académie des Humoristes, dont il étoit, en plus de quarante sortes de langues. Gassend. vita Peiresc, lib. VI. p. 399. Dict. de Trévoux.

Humoristes (Page 8:353)

Humoristes, (Med.) c'est le nom sous lequel sont designés, sur - tout dans les écrits de Van - Helmont, les medecins de la secte galénique, dont la doctrine consistoit principalement à attribuer la plûpart des maladies aux seuls vices des humeurs, qu'ils faisoient consister dans leur intempérie ou leurs qualités viciées, lorsqu'elles ne se temperent pas les unes les autres, & qu'il y en a de dominantes. Voyez Humeur, Intempérie, Medecine, Medecin .

HUMOROSI (Page 8:353)

HUMOROSI, s. m. pl. (Litérar.) nom des membres d'une academie établie à Cortone, en Italie. Voyez Académie.

Il ne faut point confondre les Humorosi de Cortone avec les Humoristes de Rome. Voyez Humoristes. Dict. de Trévoux.

HUMOUR (Page 8:353)

HUMOUR, s. m. (Morale.) les Anglois se servent de ce mot pour désigner une plaisanterie originale, peu commune, & d'un tour singulier. Parmi les auteurs de cette nation, personne n'a eu de l'humour, ou de cette plaisanterie originale, à un plus haut point que Swift, qui, par le tour qu'il savoit donner à ses plaisanteries, produisit quelquefois, parmi ses compatriotes, des effets qu'on n'auroit jamais pû attendre des ouvrages les plus sérieux & les mieux raisonnés, ridiculum acri, &c. C'est ainsi, qu'en conseillant aux Anglois de manger avec des choux - fleurs les petits enfans des Irlandois, il fit rentrer en lui - même le gouvernement anglois, prêt à leur ôter les dernieres ressources de commerce qui leur restassent; cette brochure a pour titre, Proposition modeste pour faire fleurir le royaume d'Ir - lande, &c. Le voyage de Gulliver, du même Auteur, est une satyre remplie d'humour. De ce genre est aussi la plaisanterie du même Swift, qui prédit la mort de Patridge, faiseur d'almanach, & le terme échu, entreprit de lui prouver qu'il étoit mort effectivement, malgré les protestations que son adversaire pût faire pour assurer le contraire. Au reste, les Anglois ne sont point les seuls qui aient eu l'humour en partage. Swift a tiré de très - grands secours des oeuvres de Rabelais, & de Cyrano de Bergerac. Les mémoires du chevalier de Grammont sont pleins d'humour, & peuvent passer pour un chef - d'oeuvre en ce genre; & même en général cette sorte de plaisanterie paroît plus propre au génie léger & folâtre du François, qu'à la tournure d'esprit, sérieuse & raisonnée, des Anglois.

HUMUS (Page 8:353)

HUMUS, (Hist. nat.) les Naturalistes empruntent souvent ce mot latin, même en françois, pour désigner le terreau, la terre des jardins, ou la terre formée par la décomposition des végétaux; c'est la terre brune ou noirâtre qui est à la surface de la terre. Voyez Terre végétable & Terreau.

HUNA (Page 8:353)

HUNA, (Geog.) riviere d'Hongrie, qui prend sa source en Dalmatie, qui sépare la Croatie & l'Esclavonie, & qui se jette dans la Save.

HUNDRED (Page 8:353)

HUNDRED, s. m. (Commerce.) on nomme ainsi en Angleterre, ce qu'on entend ailleurs par le mot de quintal. L'hundred est de 112 liv. d'avoir du poids, qui est la livre la plus forte des deux dont les Anglois se servent. Cette livre est de seize onces, qui ne rendent à Paris que quatorze onces cinq huit, ensorte que le quintal de Paris qui est de cent livres, faisant à Londres cent neuf livres; le quintal anglois est d'environ deux livres & demi, ou trois livres plus fort que celui de Paris. Voyez Livre poids. Diction. de Commerce.

Hundred (Page 8:353)

Hundred, (Géog.) terme qui ne s'emploie que dans la chorographie d'Angleterre; le royaume est divisé en shires ou comtés, les shires en hundreds ou centaines, les hundreds en tithings ou dixaines, & les tithings en parishes ou paroisses. Ce mot hundred est traduit en latin par centuria, c'est - à - dire un district de pays, où cent hommes, cent chefs de famille étoient autrefois obligés d'être caution les uns pour les autres en justice, tant au criminel, qu'au civil. (D. J.)

HUNDSFELD (Page 8:353)

HUNDSFELD, (Géog.) c'est - à - dire la campagne du chien, petite ville d'Allemagne dans la Silésie, dans la province d'Oels, sur la Weide, à 3 lieues de Breslaw. Long. 34. 50. lat. 51. 8. (D. J.)

HUNDS - RUCK (Page 8:353)

HUNDS - RUCK, Hunnorum tractus, (Géog.) petit pays d'Allemagne entre le Rhin, la Moselle & le Nab au bas Palatinat. Il appartient à différens souverains. (D. J.)

HUNDWYL (Page 8:353)

HUNDWYL, (Géog.) petite ville de la Suisse, au canton d'Appenzell, sur la riviere de Sintra.

HUNE (Page 8:353)

HUNE, s. f. (Marine.) c'est une espece de plate forme ronde, posée en saillie autour du mât, dans le ton, soûtenue par des barrots, mais de façon qu'elle ne presse pas le mât; il faut même qu'il y ait entre la hune & le mât l'ouverture nécessaire pour faire passer ou baisser les mâts de hune ou les perroquets, en cas de besoin. Voyez Planche VI. figure 19. le plan de la grande hune.

Il y a une hune à chaque mât, qui porte le nom du mât où elle est posée, voyez Planche I. Marine n°. 59. la grande hune, 94. hune de misene, 16. hune de beaupré, 41. hune d'artimon.

C'est aux hunes que sont amarés les étais & les haubans; elles servent à la manoeuvre, & les matelots y montent pour cet effet. On met un matelot en vedette dans la hune du grand mât pour faire sentinelle, sur - tout dans les tems de brume & dans les parages, où l'on craint des brisans ou des corsaires.

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