ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Peut - être que la facilité de la dissolution des coquilles d'huîtres est une des raisons de ses bons effets dans les estomacs gâtés par des acides, indépendamment de la quantité de sel salin qu'elies contiennent, lequel ne paroît pas un simple sel marin, mais un sel qui a reçu un grand changement par l'animal; ce qui est confirmé par la forte odeur & par le goût pénétrant (outre le salin) de cette eau qui se trouve dans les interstices des feuilles qui composent la coquille lorsqu'on la casse avant qu'elle soit fort seche.

On prépare les coquilles d'huîtres différemment; mais comme la préparation les peut altérer & gâter, particulierement lorsqu'on les calcine par le feu, M. Homberg a communiqué dans les mém. de l'acad. des Scienc. ann. 1700, la maniere dont il se servoit pour les préparer.

« Prenez, dit - il, cette partie de la coquille de l'huître qui est creuse, en jettant l'autre moitié qui est plate; lavez - les bien des ordures extérieures, & faites les secher pendant quelques jours au soleil; étant seches, pilez - les dans un mortier de marbre, elles se mettront en bouillie; exposez - les de nouveau au soleil pour les sécher; puis achevez de les piler, & passez la poudre par un tamis fin ».

Les coquilles d'huîtres entrent dans le remede de mademoiselle Stephens pour la pierre.

Les Romains donnerent long - tems la préférence aux huîtres du lac Lucrin, qu'Horace appelle Lucrina conchylia; ensuite ils aimerent mieux celles de Brindes & de Tarente; & finalement ils ne purent plus souffrir que celles de l'océan Atlantique. Nous sommes devenus aussi délicats que les Romains; nous ne goûtons aujourd'hui que les huîtres vertes. Voyez à l'article Pêche des Huitres, comment on les verdit.

Mais le secret que les Romains avoient de conserver les huîtres ne nous est pas parvenu. Apicius l'a gardé pour lui. Il vivoit sous Trajan, & lui fit parvenir des huîtres très - fraîches au pays des Parthes. C'est ce même Apicius, selon quelques critiques, qui composa le fameux traité de re culinaria. Torinus trouva, dit on, cet ouvrage dans l'isle de Maguelone, près de Montpellier, & le fit imprimer à Basle en 1541 in - 4°. (D. J.)

HUITZIL - XOCHITL (Page 8:344)

HUITZIL - XOCHITL, s. m. (Hist. nat. Botan.) arbre du Mexique, dont le tronc est droit & uni; son écorce est verdâtre & son bois fort blanc; ses feuilles sont aigues & dentelées; ses fleurs sont jaunâtres vers les bords. Cet arbre fournit une résine qui a l'odeur de l'aneth.

HUITZITZIL (Page 8:344)

* HUITZITZIL, s. m. (Ornitholog.) petit oiseau du Mexique; il n'est pas plus gros qu'un papillon, a le bec long & les plumes belles & déliées; on en fait des tableaux. Il boit la rosée & suce les fleurs. Quand il est las, il fiche son bec dans le tronc des arbres, & y demeure attaché pendant six mois comme s'il étoit mort; mais les pluies revenant, & la terre s'embellissant de fleurs, le huitzitzil quitte l'arbre & vole dans la campagne.

HUIUS (Page 8:344)

HUIUS ou HUJUSCE DIEI, (Mytholog.) surnom donné par les Romains à la Fortune. Elle avoit un temple à Rome, qui lui fut élevé par Q. Catulus, pour s'acquitter d'un voeu qu'il avoit fait le jour où il vainquit les Cimbres conjointement avec Marius.

HULL (Page 8:344)

HULL, (Géog.) Hullum, ville forte & commerçante d'Angleterre en Yorkshire, avec un bon port & un arsenal, au confluent de la riviere de même nom avec celle de Humber. Edouart Ier en est le fondateur; elle est à 12 lieues S. E. d'Yorck. Long. suivant Strect, 19. 40. 49. lat. 53, 50. (D. J.)

HULOT, ULOT (Page 8:344)

HULOT, ULOT, s. m. (Marine.) c'est l'ouver<cb-> ture où l'on met le moulinet de la barre nommée manivelle. Voyez Planche 4, Marine, n°. 180.

HULOTS (Page 8:344)

HULOTS, s. m. pl. (Marine.) ce sont les ouvertures qui sont dans le panneau de la fosse aux cables.

HULOTE, HULOT, GRIMAUD, MACHETTE (Page 8:344)

HULOTE, HULOT, GRIMAUD, MACHETTE, AVETTE, (Hist. nat. Ormith.) Strix cincrea & forte ulula Aldrovandi. Oiseau de proie, qui ne sort de sa retraite que la nuit. Willughbi a donné la description d'une hulote qui pesoit près de douze onces, & qui avoit deux piés huit pouces d'envergure, & environ treize pouces de longueur depuis l'extrémité du bec jusqu'au bout des doigts & de la queue. Il n'y avoit point de membrane sur la base du bec de cet oiseau & de ceux de son genre, comme il s'en trouve sur la base du bec des oiseaux de proie qui se montrent le jour. Les yeux de la hulote sont très grands, le bord des paupieres est noir. Cet oiseau a très - peu de poids à proportion de son volume, dont la plus grande partie est en plume. Celles qui sont disposées en cercle autour des yeux & du bec sont fortes & de couleur mêlée de blanc & de brun; le corps est panaché de cendre & de brun; il y a sur la poitrine des taches oblongues & noires, & sur les grandes plumes des aîles des taches transversales noirâtres & roussâtres. Les piés sont couverts de plume; la plante est jaune; le doigt extérieur peut s'étendre en arriere; le côté intérieur de l'ongle du doigt du milieu est tranchant. Willughbi Ornit. Voyez Oiseau.

HULST (Page 8:344)

HULST, (Géog.) petite, mais forte ville des Pays - Bas Hollandois, au Comté de Flandres, capitale d'un bailliage de même nom au quartier de Gand. Elle fut enfermée de murailles en 1426. Les confédérés la prirent en 1578, le duc de Parme en 1583, le prince Maurice en 1591, l'archiduc Albert en 1596, & Fredéric - Henri, prince d'Orange, la reprit aux Espagnols en 1615. depuis ce tems elle est restée aux Hollandois. Elle est à 6 lieues N. O. d'Anvers, 7 N. E. de Gand. Longit. 21. 35. latit. 51. 16.

C'est la patrie de Cornelius Jansénius, professeur en Théologie à Louvain, & qui à son retour du Concile de Trente, fut récompensé par le pape de l'évêché de Gand, où il mourut en 1576, âgé de 66 ans. Quoiqu'il ait publié plusieurs ouvrages, il ne faut pas le confondre avec le fameux Corneille Jansénius, qui étoit évêque d'Ypres en 1635, mort de la peste en 1638, & qui, depuis son décès, est devenu, sans s'en douter, chef d'une secte que la seule persécution peut étendre dans l'église & dans l'état. (D. J.)

HUMAIN (Page 8:344)

HUMAIN, adj. (Gram.) qui appartient à la nature de l'homme. Voyez Naturel.

Le corps humain est l'objet de la Médecine. Voyez Corps & Médecine.

Epicure & ses sectateurs nient que les dieux se mêlent des choses humaines. Voyez Epicuriens.

On distingue la foi en divine & en humaine. Voyez Foi.

Humaine espece (Page 8:344)

* Humaine espece. (Hist. nat.) L'homme considéré comme un animal, offre trois sortes de variétés; l'une est celle de la couleur; la seconde est celle de la grandeur & de la forme; la troisieme est celle du naturel des différens peuples.

En passant d'un pole à l'autre, & en commençant par le nord, on trouve d'abord les Lapons Danois, Suédois, Moscovites & indépendans, les Zembliens, les Borandiens, les Samoïedes, les Tartares septentrionaux, & peut - être les Ostiaques dans l'ancien continent, les Groenlandois & les Sauvages au nord des Esquimaux. On croiroit que c'est une race d'hommes dégénérée, d'une petite stature & d'une figure bisarre. Ils ont tous le visage large & plat, le nez camus & épaté, l'iris de l'oeil jaune, brun & tirant [p. 345] sur le noir, les paupieres retirées vers les temples; les joues très - élevées, la bouche grande, le bas du visage étroit, les levres épaisses, la voix grêle, la tête grosse, les cheveux noirs & lissés, la peau basanée & couleur d'olive foncée. Ils sont petits, trapus & maigres: la plûpart n'ont que quatre piés de hauteur, les plus grands que quatre piés & demi. Les femmes sont aussi laides que les hommes; leurs mamelles sont très - considérables; elles en ont le bout noir comme du charbon: des voyageurs disent qu'elles n'ont de poil que sur la tête, & qu'elles ne sont pas sujetes à l'évacuation périodique.

Tous ces peuples laids sont grossiers, superstitieux & stupides. Les Lapons Danois consultent un gros chat noir. Les Suédois appellent le diable avec un tambour. Ils courent en patins sur la neige avec tant de vîtesse, qu'ils atteignent sans peine les animaux les plus légers. Ils ont l'usage de l'arc & de l'arbalête, & ils s'en servent très - adroitement. Ils chassent; ils vivent de poisson sec, de la chair de renne ou d'ours, & de pain fait de la farine d'os de poisson, broyée & mêlée avec l'écorce tendre du pin ou du bouleau; ils boivent de l'huile de baleine & de l'eau. Ils n'ont presqu'aucune idée de Dieu ni de religion. Ils offrent aux étrangers leurs femmes & leurs filles. Ils habitent sous terre; ils s'éclairent avec des lampes pendant leur nuit, qui est de plusieurs mois. Les femmes sont habillées de peau de renne en hiver, & de peaux d'oiseaux en été. Dans cette derniere saison, ils se défendent de la piqueure des moucherons par une épaisse fumée qu'ils entretiennent autour d'eux. Ils sont rarement malades. Leurs vieillards sont robustes; seulement la blancheur des neiges & la fumée leur affoiblissent la vûe, & il y en a beaucoup qui sont aveugles.

Les Tartares occupent un espace immense. Ils ont le haut du visage large & ridé, le nez court & gros, les yeux petits & enfoncés, les joues fort élevées, le bas du visage étroit, le menton long & avancé, la machoire supérieure enfoncée, les dents longues & séparées, les sourcils gros & couvrant l'oeil, les paupieres épaisses, la face plate, le teint basané & olivâtre, les cheveux noirs, la stature médiocre, le corps fort & robuste, la barbe rare & par bouquets, les cuisses grosses, les jambes courtes. Ceux qu'on appelle Calmouques sont d'un aspect effroyable. Ils vivent de la chair du cheval, du chameau, & boivent le lait de jument fermenté avec de la farine de millet. Ils ne gardent de cheveux qu'un toupet, qu'ils laissent croître assez pour en faire une tresse de chaque côté du visage. Les femmes sont aussi laides que les hommes. Ils n'ont ni moeurs ni religion.

Le sang Tartare s'est mêlé d'un côté avec les Chinois, & de l'autre avec les Russes orientaux; & ce mélange n'a pas tout - à - fait effacé les traits de la race primitive.

Il y a parmi les Russes ou Moscovites beaucoup de visages Tartares, des corps quarrés, des cuisses grosses & des jambes courtes.

Les Chinois ont les membres bien proportionnés, sont gros & gras, ont le visage large & rond, les yeux petits, les sourcils grands, les paupieres élevées, le nez petit & écrasé, la barbe éparse & par épis. Ceux qui habitent les provinces méridionales sont bruns & d'un teint plus basané que les autres. Les habitans du milieu de l'empire sont blancs: au reste. ces caracteres varient; mais en général ces peuples sont mols, pacifiques, indolens, superstitieux, soumis, esclaves & cérémonieux.

Les Japonois sont assez ressemblans aux Chinois, quant à la figure; mais altiers, aguerris, adroits, vigoureux, inconstans & vains, capables de sup<cb-> porter la faim, la soif, le froid, le chaud & la fatigue; ils sont d'un caractere fort différent.

Les Chinois & les Japonois sont dans l'usage d'empêcher le pié de croître à leurs femmes par des moyens violens, ensorte qu'elles ne peuvent marcher.

Les habitans du pays froid, stérile & montueux d'Yeço, voisins des Chinois & des Japonois, sont grossiers, brutaux, sans moeurs & sans arts, ont le corps court & gros, les cheveux longs & hérissés, les cheveux noirs, le front plat, le teint jaune, le corps & même le visage velus, & sont paresseux & mal - propres.

Les Cochinchinois, dont la contrée est plus montueuse & plus méridionale que la Chine, sont plus basanés & plus laids que les Chinois.

Les Tunquinois, dont le pays est meilleur, & qui vivent sous un climat moins chaud, sont mieux faits & moins laids que les Cochinchinois.

Les Siamois, les Péguans, les habitans d'Aracan, de Laos, &c. sont assez ressemblans aux Chinois; ils ne different plus ou moins que par la couleur.

Le goût pour les grandes oreilles est commun à tous les peuples de l'orient, & les uns les ont longues naturellement, les autres les allongent par art.

Ces peuples ne different gueres des Chinois, & tiennent encore des Tartares les yeux petits, le visage plat & la couleur olivâtre; mais en descendant vers le midi, les traits commencent à changer & à se diversifier.

Les habitans de la presqu'isle de Malaca & de l'isle de Sumatra sont noirs, petits, vifs, bien proportionnés, braves & fiers.

Ceux de Java, voisins de Sumatra & de Malaca, tiennent des Chinois; ils ont seulement la couleur rouge, mêlée de noir des malais. Il faut cependant en excepter les Chacrelas. Ceux - ci sont blonds & blancs. ont les yeux foibles, ne peuvent supporter le grand jour, & ne voyent bien que la nuit.

On prétend que dans l'isle de Mindoro & dans l'isle Formose il y a des hommes à queue: ce fait est suspect; mais un autre fait qui ne l'est pas, c'est qu'il n'est permis aux femmes mariées d'avoir des enfans qu'à 35 ou 37 ans. Si elles deviennent grosses plûtôt, les prêtresses les foulent aux piés & les font avorter.

Aux isles Mariannes ou des Larrons, les hommes sont très - grands, très - robustes & très - grossiers; ils ne vivent que de racines, de fruits & de poisson, & cependant ils parviennent à l'extrême vieillesse.

Au midi des isles Mariannes, & à l'orient des Moluques, on trouve la terre des Papous & la nouvelle Guinée. Les Papous sont noirs comme les Caffres, ont les cheveux crêpus, le visage maigre & laid. Parmi ces Papous si noirs, il y a des hommes blonds & blancs.

Les Mogols & les autres peuples de la presqu'isle de l'Inde ressemblent aux Européens pour la taille & les traits; mais ils en different plus ou moins par la couleur. Les Mogols sont olivâtres.

Les Bengalois sont plus jaunes que les Mogols. Ils sont beaux & bien faits. Leurs femmes passent pour les plus lascives de l'Inde.

Les habitans de la côte de Coromandel sont plus noirs que les Bengalois & moins civilisés. Ceux de la côte de Malabar sont encore plus noirs.

Les coûtumes de ces différens peuples de l'Inde sont bisarres. Les Banianes ne mangent de rien de ce qui a vie. Ils craignent de tuer un insecte. Les Naires de Calicut sont au contraire tous chasseurs; ils ne peuvent avoir qu'une femme, mais leurs femmes peuvent prendre autant de maris qu'il leur plaît. Il y a des hommes & des femmes parmi ces derniers qui ont les jambes monstrueuses.

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