ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"246"> interruption dans les grands chemins, les villes, les bourgs & les villages, des allées & des avenues d'arbres tirées au cordeau, taillées de toutes les manieres, & bien mieux soignées que ne sont les avenues des palais des rois. Les bourgs & les villes se touchent presque & paroissent bâties de l'année. Ce qu'on appelle villages en Hollande, seroit nommé ailleurs des villes ou des bourgs magnifiques: presque tous ont leur église, leurs magistrats, leurs foires annuelles, leurs maisons pour les orphelins, & beaucoup de droits & de commodités que n'ont pas plusieurs villes de France. D'ailleurs tout le pays est couvert de maisons de campagne, qui loin de rien rapporter aux propriétaires, coûtent beaucoup pour l'entretien.

Les impôts y sont fort grands, parce qu'ils sont nécessaires pour subvenir aux frais immenses de l'entretien du pays contre la mer, ou contre les projets des puissances voisines: mais chacun y est maître de son bien. La monnoie y est invariable, le commerce libre, & c'est le plus solide appui de la province. La religion protestante y est la dominante, mais on y tolere toutes les religions du monde.

Ce pays si beau & si sage essuie, comme les autres, des révolutions qui le minent insensiblement, & qui lui font perdre cette splendeur brillante dont il jouissoit au commencement de notre siecle.

La Hollande désigne quelquefois les Provinces - Unies: mais comme il ne convient pas dans cet Ouvrage de confondre une partie avec le tout, voyez Provinces - Unies. (D. J.)

Hollande (Page 8:246)

Hollande (la nouvelle), Géogr. on a donné ce nom 1°. à un vaste pays des terres australes, au sud de l'île de Timor, en - deçà & au - delà du tropique du capricorne: 2°. à un petit pays de l'Amérique septentrionale, sur la côte d'orient, au midi de la nouvelle Angleterre; cette nouvelle Hollande a perdu son nom, elle appartient à la Grande - Bretagne, qui a étendu sa domination le long de cette côte, & a effacé les traces de possession que les autres peuples y avoient laissées: 3°. à une petite contrée au nord de l'Europe, le long du détroit de Heigatz; mais ce dernier nom n'existe plus que dans de vieilles cartes.

Les habitans de la côte de la nouvelle Hollande, qui est au sud de l'île de Timor, à 15 degrés 16 minutes de latitude méridionale, méritent bien nos regards, parce que ce sont peut - être les gens du monde les plus misérables, & ceux de tous les humains qui approchent le plus des brutes. Ils sont grands, droits & menus; ils ont les membres longs & déliés, la tête grosse, le front rond, les sourcils épais; leurs paupieres sont toûjours à demi fermées, ils prennent cette habitude dès leur enfance, pour garantir leurs yeux des moucherons qui les incommodent beaucoup; & comme ils ouvrent rarement les yeux, ils ne sauroient voir de loin, à moins qu'ils ne levent la tête, comme s'ils vouloient regarder quelque chose au - dessus d'eux.

Ils ont le nez gros, les levres grosses, & la bouche grande; ils s'arrachent apparemment les deux dents du devant de la mâchoire supérieure, car elles manquent à tous, tant aux hommes qu'aux femmes, aux jeunes & aux vieux; ils n'ont point de barbe; leur visage est long, d'un aspect très - desagréable, sans un seul trait qui puisse plaire; leurs cheveux ne sont pas longs & lisses, comme ceux de presque tous les Indiens, mais ils sont courts, noirs & crépus, comme ceux des negres de Guinée.

Ils n'ont point d'habits, mais seulement un morceau d'écorce d'arbre attaché au milieu du corps en forme de ceinture, avec une poignée d'herbes longues au milieu. Ils n'ont point de maisons, ils couchent à l'air sans aucune couverture, & n'ont pour lit que la terre; ils demeurent en troupes de ving! ou trente hommes, femmes & enfans, tous pêle - mêle. Leur unique nourriture est un petit poisson qu'ils prennent en faisant des reservoirs de pierre dans de petits bras de mer. Enfin ils n'ont ni pain, ni grains, ni légumes. Dampier, qui y passa en 1700, fait, dans son voyage aux terres australes, un détail de ce qu'il put voir dans les endroits dé ce pays où il aborda. J'en ai transcrit cet extrait du tome III. de l'hist. natur. de l'homme, par M. de Buffon. Les Hollandois découvrirent cette nouvelle Hollande des terres Australes en 1644, mais ils n'y firent point d'établissemens. (D. J.)

HOLLANDER (Page 8:246)

HOLLANDER, v. act. (Papetier.) il se dit des plumes à écrire; c'est les passer sous la cendre chaude, afin de les dégraisser, les durcir & les arrondir.

HOLLANDILLE (Page 8:246)

* HOLLANDILLE, s. f. (Commerce.) toile qui se tire de Hollande, & qu'on fabrique aussi en Silésie.

HOLLANS (Page 8:246)

* HOLLANS, s. m. pl. (Commerce.) baptiste qui se fabrique en Flandres, & qu'on envoie en Espagne, d'où elle passe aux Indes.

HOLLENBOURG (Page 8:246)

HOLLENBOURG, (Géogr.) ville d'Allemagne dans la basse Autriche, près de Crems.

HOLLI (Page 8:246)

HOLLI, s. m. (Hist. nat. Botan.) espece de résine qui découle d'un arbre qui croît dans la nouvelle Espagne, que les Américains nomment holquahutl ou chilli. Cet arbre a une écorce unie & lisse; son bois est tendre & d'une couleur rougeâtre; il porte des fleurs blanches & un fruit semblable à une noisette, d'un goût amer. Quand on fend son écorce, il en sort un suc qui est d'abord blanc & laiteux, mais qui devient avec le tems brun & noir. Ce suc ou cette résine fortifie l'estomac & appaise le cours de ventre: on en prend avec le chocolat.

HOLLIN (Page 8:246)

HOLLIN, (Géogr.) ville & forteresse de Suede, sur la côte méridionale de l'île d'Aland, avec un port.

HOLM (Page 8:246)

HOLM, (Géogr.) c'est ainsi qu'on nomme en Suede, en Danemarc, & dans d'autres pays du nord, le chantier où l'on travaille à la construction des navires. Ainsi les noms des villes qui se terminent par holm annoncent un port de mer.

HOLOCAUSTE (Page 8:246)

HOLOCAUSTE, s. m. (Hist. anc.) sacrifice dans lequel la victime étoit entierement consumée par le feu, sans qu'il en restât rien, pour témoigner à la divinité qu'on se dévouoit totalement à elle. Dans les sacrifices faits aux dieux infernaux, on n'offroit que des holocaustes, on brûloit toute l'hostie, & on la consumoit sur l'autel, n'étant pas permis de manger rien de ces viandes immolées pour les morts. Les anciens qui, selon Hygin & Hésiode, faisoient de grandes cérémonies aux sacrifices, consumoient les victimes entieres dans le feu; mais les pauvres n'étant pas en état de subvenir à cette dépense, Prométhée, dit - on, obtint de Jupiter qu'il fût permis de ne jetter qu'une partie de la victime dans le feu, & de se nourrir de l'autre. Pour donner lui - même l'exemple & établir une coûtume pour les sacrifices, il immola deux taureaux, & jetta leur foie dans le feu: ensuite séparant les chairs des os, il en fit deux monceaux, mais si artistement disposés & si bien couverts des peaux, qu'on les auroit pris pour deux taureaux. Jupiter invité par Prométhée à choisir l'une des deux parts, s'y trompa, prit celle qui n'étoit composée que d'os, & depuis ce tems - là la chair des victimes fut toûjours mise à part pour ceux qui sacrifioient, & les os brûlés en l'honneur des dieux. Malgré cette fiction, qui faisoit plus d'honneur à la pénétration de Prométhée qu'à celle de Jupiter, il est certain qu'il y a eu des tems & des lieux où l'on brûloit la victime toute entiere, & que l'holocauste a pris de - là son nom, OLOS2, tout, & XAI)W, je brûle. (G)

HOLOGRAPHE (Page 8:246)

HOLOGRAPHE, s. m. (Jurisprud.) on appelle disposition holographe celle qui est entierement écrite & signée de la main de celui qui l'a faite; cette [p. 247] qualification s'applique principalement aux testamens qui sont entierement écrits & signés de la main du testateur. Voyez Testament olographe. (A)

HO, LOLO, LOLO (Page 8:247)

HO, LOLO, LOLO, s. m. (Vénerie.) cri du valet de limier, le matin quand il va au bois: c'est ainsi qu'il excite son chien à tirer devant & se rabattre des bêtes qui passeront; il traîne beaucoup la derniere syllabe.

HOLOMETRE (Page 8:247)

* HOLOMETRE, s. m. (Géomét.) instrument de Mathématiques dont on se sert pour prendre toutes sortes de hauteurs, tant sur la terre qu'au ciel: il est composé de trois regles mobiles; leurs ouvertures & leurs positions donnent les trois angles à la fois.

HOLOSTEON (Page 8:247)

* HOLOSTEON, s. m. (Icthiol.) poisson du Nil; il est long d'un pié ou environ, d'une forme pentagonale, d'une couleur blanche ou pâle, & couvert d'un cuir dur; sa gueule est petite, & ses mâchoires garnies de dents semblables à celles des rats; il a les yeux blancs: on se sert dans les Arts de sa peau qui se garde. On prétend qu'il descend de la mer. Holosieon signifie tout os.

HOLOSTEUM (Page 8:247)

* HOLOSTEUM, s. m. (Botan.) espece de plantain à feuilles longues, étroites, nerveuses, dures, velues, cotonneuses, blanchâtres, rampantes & styptiques, à tiges hautes d'un pié, velues, portant fleurs & semences pareilles à celles du plantain, & à racine longue, grosse, noirâtre & ligneuse. Cet holosteum se trouve en Languedoc; on lui attribue les qualités détersive, vulnéraire, astringente, & consolidante. Sa durete l'a fait appeller holosteum.

HOLOSTEUS (Page 8:247)

HOLOSTEUS, s. m. (Hist. nat. Litholog.) nom donné par quelques naturalistes à la substance ou pierre que l'on appelle plus communément ostéocolle. Voyez cet article.

HOLOTHURIE (Page 8:247)

HOLOTHURIE, s. f. holothurium, (Hist. nat. Zool.) animal de mer. M. Linnaeus le met au rang des zoophytes, qui sont nuds & qui ont des membres. Voyez Zoophyte. Rondelet fait mention de deux especes d'holothuries dont il donne les figures. La premiere espece a une écorce dure, elle est oblongue; l'une des extrémités est mousse & terminée par une écorce percée de plusieurs trous. La seconde espece a le corps parsemé d'aiguillons; il est terminé à l'un des bouts par une sorte de tête ronde percée d'un trou rond & ridé qui s'ouvre & se ferme, & qui est la bouche de l'animal; l'autre bout du corps est menu & allongé en forme de queue. Il y a de chaque côté un prolongement qui est une jambe, ou plûtôt une nageoire, car l'animal s'en sert pour se mouvoir. L'un des prolongemens est plus étroit que l'autre, découpé tout - autour, & terminé en pointe. Rondelet, hist. des insectes & zoophytes. Linnaeus, hist. nat. (I)

HOLOVACZ (Page 8:247)

HOLOVACZ, (Géog.) ville de Pologne, dans le palatinat de Volhinie.

HOLQUAHUITL (Page 8:247)

HOLQUAHUITL, s. m. (Hist. nat. Botan.) arbre résineux du Mexique, dont il y a deux especes; ses feuilles sont très - grandes; son tronc est uni & rougeâtre, & rempli d'une pulpe visqueuse & grasse; il produit des fleurs blanches. Il se forme sur son tronc des especes de petites poches rougeâtres qui renferment un fruit blanc de la forme des avelines, d'un goût très - amer. La résine qu'il donne par incision est d'abord laiteuse; par degrés elle devient brune & enfin noire. On lui attribue plusieurs vertus, comme de provoquer l'urine, de nettoyer la vessie, & de remédier à la stérilité des femmes. On assûre que ses feuilles séchées sont un poison mortel pour les lions, les tigres & les autres bêtes féroces. La résine de cet arbre est nommée holli par les Mexicains, & ule par les Espagnols.

HOLSTEIN (Page 8:247)

HOLSTEIN, (Géog.) Holsatia, pays d'Allemagne, avec titre de duché, entre la mer du Nord & la mer Baltique; il est possédé principalement par le roi de Danemarck, & par le duc d'Holstein. Il n'y a que deux régences, la régence royale à Gluckstad, & la régence ducale à Gottorp; le Holstein est partagé en quatre cantons, le Holstein propre, la Wagrie, le Stormar, & le Dithmarse. C'est Frédéric III. qui l'an 1474 érigea le comté de Holstein en duché. On peut voir sur le Holstein, sur ses comtes & ducs, Imhoff, notit. imper. lib. IV. c. ix. & Heiss, hist. de l'empire, liv. VI. chap. xiv.

Le Holstein a l'honneur d'avoir produit dans le xvij. siecle entre autres savans, le célebre Nicolas Mercator, qui fut en Géométrie le précurseur de Newton; il est vrai cependant que Mercator passa sa vie en Angleterre, où il publia sa Cosmographie, & d'autres ouvrages très - estimés. (D. J.)

HOLY - HEAD (Page 8:247)

HOLY - HEAD, (Géog.) ville maritime d'Angleterre, dans l'île d'Anglesey, entre l'Angleterre & l'Irlande.

HOLY - ISLAND (Page 8:247)

HOLY - ISLAND, (Géog.) Lindisfarnia, petite île d'Angleterre, sur la côte de Northumberland; l'air n'en est pas sain, ni le terroir fertile; sa plus grande ressource est la chasse & la pêche; mais le havre est assez bon, & défendu par un fort. Il y avoit autrefois dans cette île un monastere avec une église, qui avoit titre d'évêché, & qui fut ensuite transféré à Darham. Elle étoit aussi la retraite d'un grand nombre de solitaires; & c'est apparemment pour ces raisons, qu'on lui donne le nom de Holy - Island, qui signifie l'Isle - Sainte. Long. 15. 56. lat. 55. 40. (D. J.)

HOLTZAPFEL (Page 8:247)

HOLTZAPFEL, (Géog.) ville & comté d'Allemagne, dans la prin cipauté de Nassau - Ziegen.

HOMAGUES (Page 8:247)

HOMAGUES s. m. (les) Géog. peuple de l'Amérique méridionale, fur la riviere des Amazones, à l'orient du Pérou, & du pays de los Pacamores. La province qu habite ce peuple, passe pour la plus grande & la meilleure de toutes celles qui sont le long de la riviere des Amazones; sa longueur est de 200 lieues, & les habitations assez fréquentes. M. de Lisle nomme ce pays île des Omaguas, ou Aguas, vers les 310d. de long. & les 3d. 20'. de latit. méridionale. Voyez quelques autres détails à Omaguas. (D. J.)

HOMAINA (Page 8:247)

HOMAINA, (Géog.) petite ville & château dans la haute Hongrie, près de Caschau.

HOMARA (Page 8:247)

HOMARA, (Géog.) petite ville d'Afrique au royaume de Fez, dans la province de Habat, entre Arzile & Alcazarquivir, à cinq lieues de chacune. Long. 12. lat. 35. 10. (D. J.)

HOMARD (Page 8:247)

HOMARD, sub. masc. (Hist. nat.) gamarus, animal crustacé, appellé en Languedoc langrout, ou écrevisse de mer. Il ressemble à l'écrevisse d'eau douce par la forme du corps, mais il est beaucoup plus grand, & il a une couleur rouge obscure quelquefois avec des taches bleues, rouges & blanches; lorsqu'on le fait cuire il devient rouge. Il a au milieu du front une petite corne plate, large, & dentelée sur les bords, & deux antennes de chaque côté au - devant de l'oeil; l'une est plus grande que l'autre, plus mince que dans la langouste; elle a des articulations à son origine. Le homard a quatre piés de chaque côté du corps, un grand bras terminé par une serre, & un petit bras velu & terminé par une pointe en forme de bec d'oiseau. La partie supérieure des serres est mobile & presse contre l'inférieure qui est immobile; elles ont toutes les deux au - dedans des tubercules en forme de dents; l'une des deux serres est toûjours plus grosse que l'autre, comme dans les écrevisses; les deux premieres jambes de chaque côté sont fourchues à l'extrémité; la queue est composée de cinq tables, & terminée par des nageoires; les yeux sont petits.

Outre cette espece de homard, il y en a une plus

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