ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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petite artere, laquelle remonte vers l'articulation,
& qui se nomme l'artere collatérale ascendante radiale.
La cubitale en fournit une semblable de son côté,
c'est l'artere collatérale ascendante cubitale. A la partie
postérieure de l'avant - bras, sont placés les muscles
cubital externe, l'extenseur commun des doigts, l'extenseur
propre du petit doigt: & plus haut que ces muscles
vers l'olécrane, on voit le muscle anconeus: sous
les muscles que je viens d'indiquer, sont placés les
extenseurs propres du pouce, & celui de l'index, qu'on
nomme indieateur: l'artere intérosseuse externe se perd
dans ces muscles; l'interne, conjointement avec le
nerf intérosseux, rampe à la surface antérieure du ligament
intérosseux.
La main est la troisieme partie de l'avant - bras, le
dedans se nomme la paulme de la main: la partie opposée
s'appelle le dos. Sous la peau de cette derniere
région sont plusieurs veines, entre lesquelles les anciens
distinguoient celle qui répond au petit doigt;
ils l'appelloient la salvatelle: la peau & les veines
étant enlevées, on voit les tendons des radiaux externes & ceux des extenseurs commun & propre, lesquels
sont tous bridés par le ligament annulaire externe placé vers l'articulation du poignet. Ces tendons
se continuent sur les doigts, au mouvement
desquels ils servent. Les intervalles que laissent les
os du métacarpe entre eux, sont occupés par les muscles
intérosseux externes; celui qui est entre l'os, qui
soutient le pouce & l'os qui porte l'index, se nomme
l'adducteur de l'index. Sous la peau du dedans de
la main est placée l'aponevrose palmaire, à laquelle
tient le muscle palmaire cutané: vers le haut du poignet
se trouve le ligament annulaire interne, sous lequel
passent les tendons des muscles fléchisseurs; l'aponevrose
levée, ces tendons paroissent à découvert,
ils s'avancent jusqu'au bout des doigts, & sont
arrêtés en chemin par plusieurs traverses ligamenteuses.
Il y a ici quatre petits muscles nommés lombricaux, qui tiennent par un bout aux tendons du
muscle fléchisseur profond. Les intérosseux internes sont
ici placés entre les os du métacarpe: on appelle antithénar celui qui est entre le pouce & l'index: sur le
premier os du pouce est placé le muscle appellé thénar. Il y a deux muscles du côté du petit doigt; l'un
se nomme hypothenar, l'autre est le métacarpien: les
arteres radiales & cubitales se rencontrent & s'anastomosent
dans la paume de la main: on y voit
aussi les divisions des nerfs palmaires qui viennent
du médian & du cubital. Le poignet est fait de huit petits
os, qui sont le trapèse, le piramidal, le grand os,
le crochu, le scaphoïde, le lunaire, le cuneïforme & le
pisiforme; sur ces os sont placés les cinq os du métacarpe,
dont l'un soutient le pouce: chaque doigt
est fait de trois petits os nommés phalanges, excepté
le pouce qui n'en a que deux. On trouve aux articulations
des doigts, certains petits os appellés os sésamoïdes.
L'extrémité inférieure est composée de la cuisse,
de la jambe & du pié. A la partie antérieure de la
cuisse sous les tégumens, se trouve le muscle quadriceps; une partie du grand couturier, les vaisseaux &
les nerfs cruraux en haut, le muscle obturateur externe qui est appliqué sur le bassin, aussi - bien que le
pectineus: à la partie interne sont les vaisseaux cruraux & les trois adducteurs de la cuisse: le fascia lata
& le muscle épineux sont placés extérieurement, &
l'on trouve en arriere le muscle biceps crural, le deminerveux, le demi - membraneux, & les vaisseaux qui
changent de nom en passant sous le jarret, & prennent
celui de poplités. L'os de la cuisse se nomme femur. Dans son articulation avec l'os innominé se
trouve un ligament applati, & dans son union avec
la jambe, on voit en devant la rotule, & dans l'intérieur
les ligamens eroisés. La jambe est faite de
deux os, le tibia & le péroné; entre ces deux os est
un ligament intérosseux, à la face antérieure duquel
sont placés les muscles jambiers antérieurs, le long extenseur
commun des orteils, & l'extenseur propre du
pouce: l'artere tibiale antérieure se trouve entre ces
muscles: sur le côté sont les deux muscles péroniers
externes & les nerfs péroniers; en arriere sont les muscles
gastrocnémiens, le tibial grêle, le solaire, le jambier postérieur, le long fléchisseur commun des orteils, le fléchisseur propre du pouce, l'artere tibiale postérieure, la péroniere, la surale, l'intérosseuse, & les
veines satellites de toutes ces arteres, les nerfs tibiaux:
vers les malléoles sous la peau, sont les veines saphènes,
l'une interne & l'autre externe: vers la jointure
du pié est en devant le ligament annulaire externe, & en arriere le tendon d'Achille. Le pié est fait
du tarse, du métatarse & des orteils: le tarse est fait
par l'assemblage de sept os, qui sont le calcaneum,
l'astragal, le scaphoïde, le cuboïde, & les trois cunéiformes: le métatarse est fait de cinq os, & chacun
des orteils de trois phalanges, à l'exception du pouce
qui n'en a que deux. Sous la peau du dos du pié sont
les tendons extenseurs & le muscle pédieux: sous
celle de la plante du pié est placée l'aponevrose plantaire; les tendons des fléchisseurs couverts par le
muscle sublime, les lombricaux, & le muscle accessoire
du profond; les nerfs & les vaisseaux plantaires, les
muscles fléchisseurs courts du gros orteil, le muscle abducteur
transversal du même, les muscles intérosseux internes; les externes paroissent en dehors, & la masse
musculaire qui fait le bord externe de la plante du
pié, & qui se divise en muscle métatarsin & muscle
abducteur du petit orteil. Cet article est de M. Petit,
doct. en Medec. profess. en Anat. de l'acad. des Scienc.
Homme
(Page 8:274)
Homme, (Mat. med.) le corps humain fournit
plusieurs remedes à la Médecine, soit tandis qu'il
joüit de la vie, soit après qu'il a cessé de vivre.
Le corps vivant donne la salive, le sang, l'urine,
la cire des oreilles & la fiente. On retire du cadavre
la graisse, les poils, les ongles & le crâne. Voyez
ces articles particuliers. (b)
Homme
(Page 8:274)
Homme, s. m. (Morale.) ce mot n'a de signification
précise, qu'autant qu'il nous rappelle tout ce
que nous sommes; mais ce que nous sommes ne peut
pas être compris dans une définition: pour en montrer
seulement une partie, il faut encore des divisions
& des détails. Nous ne parlerons point ici de notre
forme extérieure, ni de l'organisation qui nous range
dans la classe des animaux. Voyez Homme, (Anatomie). L'homme que nous considérons est cet être qui
pense, qui veut & qui agit. Nous chercherons donc
seulement quels sont les ressorts qui le font mouvoir
& les motifs qui le déterminent. Ce qui peut rendre
cet examen épineux, c'est qu'on ne voit point dans
l'espece un caractere distinctif auquel on puisse reconnoître
tous les individus. Il y a tant de différence
entre leurs actions, qu'on seroit tenté d'en supposer
dans leurs motifs. Depuis l'esclave qui flate indignement
son maître, jusqu'à Thamas qui égorge des
milliers de ses semblables, pour ne voir personne
au - dessus de lui, on voit des variétés sans nombre.
Nous croyons appercevoir dans les bêtes des traits
de caractere plus marqués. Il est vrai que nous ne
connoissons que les apparences grossieres de leur instinct.
L'habitude de voir, qui seule apprend à distinguer,
nous manque par rapport à leurs opérations.
En observant les bêtes de près, on les juge plus capables
de progrès qu'on ne le croit ordinairement.
Voyez Instinct. Mais toutes leurs actions rassemblées
laissent encore entre elles & l'homme une distance
infinie. Que l'empire qu'il a sur elles soit usurpé
si l'on veut, il n'en est pas moins une preuve de
la supériorité de ses moyens, & par conséquent de
sa nature. On ne peut qu'être frappé de cet avan<pb->
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tage lorsqu'on regarde les travaux immenses de
l'homme, qu'on examine le détail de ses arts, & le
progrès de ses sciences; qu'on le voit franchir les
mers, mesurer les cieux, & disputer au tonnerre son
bruit & ses effets. Mais comment ne pas frémir de
la bassesse ou de l'atrocité des actions par lesquelles
s'avilit souvent ce roi de la nature? Effrayés de ce
mélange monstrueux, quelques moralistes ont eu
recours pour expliquer l'homme, à un mélange de
bons & de mauvais principes, qui lui - même a grand
besoin d'être expliqué. L'orgueil, la superstition &
la crainte ont produit des systèmes, & ont embarrassé
la connoissance de l'homme de mille préjugés
que l'observation doit détruire. La religion est chargée
de nous conduire dans la route du bonheur qu'elle
nous prépare au - delà des tems. La Philosophie doit
étudier les motifs naturels des actions de l'homme, pour
trouver des moyens, du même genre, de le rendre
meilleur & plus heureux pendant cette vie passagere.
Nous ne sommes assurés de notre existence que
par des sensations. C'est la faculté de sentir qui nous
rend présens à nous - mêmes, & qui bientôt établit
des rapports entre nous & les objets qui nous sont
extérieurs. Mais cette faculté a deux effets qui doivent
être considérés séparément, quoique nous les
éprouvions toujours ensemble. Le premier effet est
le principe de nos idées & de nos connoissances; le
second est celui de nos mouvemens & de nos inclinations.
Les Philosophes qui ont examiné l'entendement
humain, ont marqué l'ordre dans lequel naissent
en nous la perception, l'attention, la réminiscence,
l'imagination, & tous ces produits d'une faculté
générale qui forment & étendent la chaîne de
nos idées. Voyez Sensations. Notre objet doit être
ici de reconnoître les principaux effets du desir.
C'est l'agent impérieux qui nous remue, & le créateur
de toutes nos actions. La faculté de sentir appartient
sans doute à l'ame; mais elle n'a d'exercice
que par l'entremise des organes matériels dont l'assemblage
forme notre corps. De - là naît une différence
naturelle entre les hommes. Le tissu des fibres
n'étant pas le même dans - tous, quelques - uns doivent
avoir certains organes plus sensibles, & en conséquence
recevoir des objets qui les ébranlent, une impression
dont la force est inconnue à d'autres. Nos
jugemens & nos choix ne sont que le résultat d'une
comparaison entre les différentes impressions que
nous recevons. Ils sont donc aussi peu semblables
d'un homme à un autre que ces impressions mêmes.
Ces variétés doivent donner à chaque homme une
sorte d'aptitude particuliere qui le distingue des autres
par les inclinations, comme il l'est à l'extérieur
par les traits de son visage. De - là on peut conclure
que le jugement qu'on porte de la conduite d'autrui
est souvent injuste, & que les conseils qu'on lui
donne sont plus souvent encore inutiles. Ma raison
est étrangere à celle d'un homme qui ne sent pas comme
moi; & si je le prends pour un fou, il a droit de
me regarder comme un imbécille. Mais toutes nos
sensations particulieres, tous les jugemens qui en résultent,
aboutissent à une disposition commune à
tous les êtres sensibles, le desir du bien - être. Ce desir
sans cesse agissant, est déterminé par nos besoins
vers certains objets. S'il rencontre des obstacles, il
devient plus ardent, il s'irrite, & le desir irrité est
ce qu'on appelle passion; c'est - à - dire un état de souffrance,
dans lequel l'ame toute entiere se porte vers
un objet comme vers le point de son bonheur. Pour
connoître tout ce dont l'homme est capable, il faut le
voir lorsqu'il est passionné. Si vous regardez un loup
rassasié, vous ne soupçonnerez pas sa voracité. Les
mouvemens de la passion sont toujours vrais, &
trop marqués pour qu'on puisse s'y méprendre. Or
en suivant un homme agité par quelque passion, je le
vois fixé sur un objet dont il poursuit la jouissance;
il écarte avec fureur tout ce qui l'en sépare. Le péril
disparoit à ses yeux, & il semble s'oublier soi - même.
Le besoin qui le tourmente ne lui laisse voir que ce
qui peut le soulager. Cette disposition frappante
dans un état extrème, agit constamment, quoique
d'une maniere moins sensible dans tout autre état.
L'homme sans avoir un caractere particulier qui le
distingue, est donc toujours ce que ses besoins le
font être. S'il n'est pas naturellement cruel, il ne lui
faut qu'une passion & des obstacles pour l'exciter à
faire couler le sang. Le méchant, dit Hobbes, n'est
qu'un enfant robuste. En effet, supposez l'homme sans
expérience comme est un enfant, quel motif pourroit
l'arrêter dans la poursuite de ce qu'il desire? c'est
l'expérience qui nous fait trouver dans notre union
avec les autres, des facilités pour la satisfaction de
nos besoins. Alors l'intérêt de chacun établit dans
son esprit une idée de proportion entre le plaisir
qu'il cherche, & le dommage qu'il souffriroit s'il
aliénoit les autres. De - là naissent les égards, qui ne
peuvent avoir lieu, qu'autant que les intérêts sont
superficiels. Les passions nous ramenent à l'enfance,
en nous présentant vivement un objet unique, avec
ce dégré d'intérêt qui éclipse tout. Ce n'est point ici le
lieu d'examiner quels peuvent être l'origine & les fondemens
de la société. V. Sociabilité & Société.
Quels que puissent être les motifs qui forment &
resserrent nos liens réciproques, il est certain que
le seul ressort qui puisse nous mettre en mouvement,
le desir du bien - être, tend sans cesse à nous isoler.
Vous retrouverez par - tout les effets de ce principe
dominant. Jettez un coup d'oeil sur l'univers, vous
verrez les nations séparées entre elles, les sociétés
particulieres former des cercles plus étroits, les familles
encore plus resserrées, & nos voeux toujours
circonscrits par nos intérêts, finir par n'avoir d'objet
que nous - mêmes. Ce mot que Paschal ne haïssoit
dans les autres, que parce qu'un grand philosophe
s'ainie comme un homme du peuple, n'est donc pas
haïssable, puisqu'il est universel & nécessaire.
C'est une disposition réciproque que chacun de nous
éprouve de la part des autres, & lui rend. Cette connoissance
doit nous rendre fort indulgens sur ce que
nous regardons comme torts à notre égard: on ne
peut raisonnablement attendre de l'attachement de
la part des hommes, qu'autant qu'on leur est utile. II
ne faut pas se plaindre que le degré d'utilité en soit
toujours la mesure, puisqu'il est impossible qu'il y en
ait une autre. L'attachement du chien pour le maître
qui le nourrit, est une image fidelle de l'union des
hommes entre eux. Si les caresses durent encore lorsqu'il est rassasié, c'est que l'expérience de ses besoins
passés lui en fait prévoir de nouveaux. Ce qu'on
appelle ingratitude doit donc être très - ordinaire parmi
les hommes; les bienfaits ne peuvent exciter un
sentiment durable & desintéressé, que dans le petit
nombre de ceux en qui l'habitude fait attacher aux
actions rares une dignité qui les éleve à leurs propres
yeux. La reconnoissance est un tribut qu'un orgueil
estimable se paye à lui - même, & cet orgueil n'est pas
donné à tout le monde. Dans la société, telle que
nous la voyons, les liens n'étant pas toujours formés
par des besoins apparens, ou de nécessité étroite, ils
ont quelquefois un air de liberté qui nous en impose
à nous - mêmes. On n'envisage pas, comme effets du
besoin, les plaisirs enchanteurs de l'amitié, ni les
soins desintéressés qu'elle nous fait prendre, mais
nous ne pensons ainsi, que faute de connoître tout
ce qui est besoin pour nous. Cet homme, dont la conversation
vive fait passer dans mon ame une foule
d'idées, d'images, de sentimens, m'est aussi nécessaire
que la nourriture l'est à celui qui a faim. Il est
en possession de me délivrer de l'ennui, qui est une
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