ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"274"> petite artere, laquelle remonte vers l'articulation, & qui se nomme l'artere collatérale ascendante radiale. La cubitale en fournit une semblable de son côté, c'est l'artere collatérale ascendante cubitale. A la partie postérieure de l'avant - bras, sont placés les muscles cubital externe, l'extenseur commun des doigts, l'extenseur propre du petit doigt: & plus haut que ces muscles vers l'olécrane, on voit le muscle anconeus: sous les muscles que je viens d'indiquer, sont placés les extenseurs propres du pouce, & celui de l'index, qu'on nomme indieateur: l'artere intérosseuse externe se perd dans ces muscles; l'interne, conjointement avec le nerf intérosseux, rampe à la surface antérieure du ligament intérosseux.

La main est la troisieme partie de l'avant - bras, le dedans se nomme la paulme de la main: la partie opposée s'appelle le dos. Sous la peau de cette derniere région sont plusieurs veines, entre lesquelles les anciens distinguoient celle qui répond au petit doigt; ils l'appelloient la salvatelle: la peau & les veines étant enlevées, on voit les tendons des radiaux externes & ceux des extenseurs commun & propre, lesquels sont tous bridés par le ligament annulaire externe placé vers l'articulation du poignet. Ces tendons se continuent sur les doigts, au mouvement desquels ils servent. Les intervalles que laissent les os du métacarpe entre eux, sont occupés par les muscles intérosseux externes; celui qui est entre l'os, qui soutient le pouce & l'os qui porte l'index, se nomme l'adducteur de l'index. Sous la peau du dedans de la main est placée l'aponevrose palmaire, à laquelle tient le muscle palmaire cutané: vers le haut du poignet se trouve le ligament annulaire interne, sous lequel passent les tendons des muscles fléchisseurs; l'aponevrose levée, ces tendons paroissent à découvert, ils s'avancent jusqu'au bout des doigts, & sont arrêtés en chemin par plusieurs traverses ligamenteuses. Il y a ici quatre petits muscles nommés lombricaux, qui tiennent par un bout aux tendons du muscle fléchisseur profond. Les intérosseux internes sont ici placés entre les os du métacarpe: on appelle antithénar celui qui est entre le pouce & l'index: sur le premier os du pouce est placé le muscle appellé thénar. Il y a deux muscles du côté du petit doigt; l'un se nomme hypothenar, l'autre est le métacarpien: les arteres radiales & cubitales se rencontrent & s'anastomosent dans la paume de la main: on y voit aussi les divisions des nerfs palmaires qui viennent du médian & du cubital. Le poignet est fait de huit petits os, qui sont le trapèse, le piramidal, le grand os, le crochu, le scaphoïde, le lunaire, le cuneïforme & le pisiforme; sur ces os sont placés les cinq os du métacarpe, dont l'un soutient le pouce: chaque doigt est fait de trois petits os nommés phalanges, excepté le pouce qui n'en a que deux. On trouve aux articulations des doigts, certains petits os appellés os sésamoïdes.

L'extrémité inférieure est composée de la cuisse, de la jambe & du pié. A la partie antérieure de la cuisse sous les tégumens, se trouve le muscle quadriceps; une partie du grand couturier, les vaisseaux & les nerfs cruraux en haut, le muscle obturateur externe qui est appliqué sur le bassin, aussi - bien que le pectineus: à la partie interne sont les vaisseaux cruraux & les trois adducteurs de la cuisse: le fascia lata & le muscle épineux sont placés extérieurement, & l'on trouve en arriere le muscle biceps crural, le deminerveux, le demi - membraneux, & les vaisseaux qui changent de nom en passant sous le jarret, & prennent celui de poplités. L'os de la cuisse se nomme femur. Dans son articulation avec l'os innominé se trouve un ligament applati, & dans son union avec la jambe, on voit en devant la rotule, & dans l'intérieur les ligamens eroisés. La jambe est faite de deux os, le tibia & le péroné; entre ces deux os est un ligament intérosseux, à la face antérieure duquel sont placés les muscles jambiers antérieurs, le long extenseur commun des orteils, & l'extenseur propre du pouce: l'artere tibiale antérieure se trouve entre ces muscles: sur le côté sont les deux muscles péroniers externes & les nerfs péroniers; en arriere sont les muscles gastrocnémiens, le tibial grêle, le solaire, le jambier postérieur, le long fléchisseur commun des orteils, le fléchisseur propre du pouce, l'artere tibiale postérieure, la péroniere, la surale, l'intérosseuse, & les veines satellites de toutes ces arteres, les nerfs tibiaux: vers les malléoles sous la peau, sont les veines saphènes, l'une interne & l'autre externe: vers la jointure du pié est en devant le ligament annulaire externe, & en arriere le tendon d'Achille. Le pié est fait du tarse, du métatarse & des orteils: le tarse est fait par l'assemblage de sept os, qui sont le calcaneum, l'astragal, le scaphoïde, le cuboïde, & les trois cunéiformes: le métatarse est fait de cinq os, & chacun des orteils de trois phalanges, à l'exception du pouce qui n'en a que deux. Sous la peau du dos du pié sont les tendons extenseurs & le muscle pédieux: sous celle de la plante du pié est placée l'aponevrose plantaire; les tendons des fléchisseurs couverts par le muscle sublime, les lombricaux, & le muscle accessoire du profond; les nerfs & les vaisseaux plantaires, les muscles fléchisseurs courts du gros orteil, le muscle abducteur transversal du même, les muscles intérosseux internes; les externes paroissent en dehors, & la masse musculaire qui fait le bord externe de la plante du pié, & qui se divise en muscle métatarsin & muscle abducteur du petit orteil. Cet article est de M. Petit, doct. en Medec. profess. en Anat. de l'acad. des Scienc.

Homme (Page 8:274)

Homme, (Mat. med.) le corps humain fournit plusieurs remedes à la Médecine, soit tandis qu'il joüit de la vie, soit après qu'il a cessé de vivre.

Le corps vivant donne la salive, le sang, l'urine, la cire des oreilles & la fiente. On retire du cadavre la graisse, les poils, les ongles & le crâne. Voyez ces articles particuliers. (b)

Homme (Page 8:274)

Homme, s. m. (Morale.) ce mot n'a de signification précise, qu'autant qu'il nous rappelle tout ce que nous sommes; mais ce que nous sommes ne peut pas être compris dans une définition: pour en montrer seulement une partie, il faut encore des divisions & des détails. Nous ne parlerons point ici de notre forme extérieure, ni de l'organisation qui nous range dans la classe des animaux. Voyez Homme, (Anatomie). L'homme que nous considérons est cet être qui pense, qui veut & qui agit. Nous chercherons donc seulement quels sont les ressorts qui le font mouvoir & les motifs qui le déterminent. Ce qui peut rendre cet examen épineux, c'est qu'on ne voit point dans l'espece un caractere distinctif auquel on puisse reconnoître tous les individus. Il y a tant de différence entre leurs actions, qu'on seroit tenté d'en supposer dans leurs motifs. Depuis l'esclave qui flate indignement son maître, jusqu'à Thamas qui égorge des milliers de ses semblables, pour ne voir personne au - dessus de lui, on voit des variétés sans nombre. Nous croyons appercevoir dans les bêtes des traits de caractere plus marqués. Il est vrai que nous ne connoissons que les apparences grossieres de leur instinct. L'habitude de voir, qui seule apprend à distinguer, nous manque par rapport à leurs opérations. En observant les bêtes de près, on les juge plus capables de progrès qu'on ne le croit ordinairement. Voyez Instinct. Mais toutes leurs actions rassemblées laissent encore entre elles & l'homme une distance infinie. Que l'empire qu'il a sur elles soit usurpé si l'on veut, il n'en est pas moins une preuve de la supériorité de ses moyens, & par conséquent de sa nature. On ne peut qu'être frappé de cet avan<pb-> [p. 275] tage lorsqu'on regarde les travaux immenses de l'homme, qu'on examine le détail de ses arts, & le progrès de ses sciences; qu'on le voit franchir les mers, mesurer les cieux, & disputer au tonnerre son bruit & ses effets. Mais comment ne pas frémir de la bassesse ou de l'atrocité des actions par lesquelles s'avilit souvent ce roi de la nature? Effrayés de ce mélange monstrueux, quelques moralistes ont eu recours pour expliquer l'homme, à un mélange de bons & de mauvais principes, qui lui - même a grand besoin d'être expliqué. L'orgueil, la superstition & la crainte ont produit des systèmes, & ont embarrassé la connoissance de l'homme de mille préjugés que l'observation doit détruire. La religion est chargée de nous conduire dans la route du bonheur qu'elle nous prépare au - delà des tems. La Philosophie doit étudier les motifs naturels des actions de l'homme, pour trouver des moyens, du même genre, de le rendre meilleur & plus heureux pendant cette vie passagere.

Nous ne sommes assurés de notre existence que par des sensations. C'est la faculté de sentir qui nous rend présens à nous - mêmes, & qui bientôt établit des rapports entre nous & les objets qui nous sont extérieurs. Mais cette faculté a deux effets qui doivent être considérés séparément, quoique nous les éprouvions toujours ensemble. Le premier effet est le principe de nos idées & de nos connoissances; le second est celui de nos mouvemens & de nos inclinations. Les Philosophes qui ont examiné l'entendement humain, ont marqué l'ordre dans lequel naissent en nous la perception, l'attention, la réminiscence, l'imagination, & tous ces produits d'une faculté générale qui forment & étendent la chaîne de nos idées. Voyez Sensations. Notre objet doit être ici de reconnoître les principaux effets du desir. C'est l'agent impérieux qui nous remue, & le créateur de toutes nos actions. La faculté de sentir appartient sans doute à l'ame; mais elle n'a d'exercice que par l'entremise des organes matériels dont l'assemblage forme notre corps. De - là naît une différence naturelle entre les hommes. Le tissu des fibres n'étant pas le même dans - tous, quelques - uns doivent avoir certains organes plus sensibles, & en conséquence recevoir des objets qui les ébranlent, une impression dont la force est inconnue à d'autres. Nos jugemens & nos choix ne sont que le résultat d'une comparaison entre les différentes impressions que nous recevons. Ils sont donc aussi peu semblables d'un homme à un autre que ces impressions mêmes. Ces variétés doivent donner à chaque homme une sorte d'aptitude particuliere qui le distingue des autres par les inclinations, comme il l'est à l'extérieur par les traits de son visage. De - là on peut conclure que le jugement qu'on porte de la conduite d'autrui est souvent injuste, & que les conseils qu'on lui donne sont plus souvent encore inutiles. Ma raison est étrangere à celle d'un homme qui ne sent pas comme moi; & si je le prends pour un fou, il a droit de me regarder comme un imbécille. Mais toutes nos sensations particulieres, tous les jugemens qui en résultent, aboutissent à une disposition commune à tous les êtres sensibles, le desir du bien - être. Ce desir sans cesse agissant, est déterminé par nos besoins vers certains objets. S'il rencontre des obstacles, il devient plus ardent, il s'irrite, & le desir irrité est ce qu'on appelle passion; c'est - à - dire un état de souffrance, dans lequel l'ame toute entiere se porte vers un objet comme vers le point de son bonheur. Pour connoître tout ce dont l'homme est capable, il faut le voir lorsqu'il est passionné. Si vous regardez un loup rassasié, vous ne soupçonnerez pas sa voracité. Les mouvemens de la passion sont toujours vrais, & trop marqués pour qu'on puisse s'y méprendre. Or en suivant un homme agité par quelque passion, je le vois fixé sur un objet dont il poursuit la jouissance; il écarte avec fureur tout ce qui l'en sépare. Le péril disparoit à ses yeux, & il semble s'oublier soi - même. Le besoin qui le tourmente ne lui laisse voir que ce qui peut le soulager. Cette disposition frappante dans un état extrème, agit constamment, quoique d'une maniere moins sensible dans tout autre état. L'homme sans avoir un caractere particulier qui le distingue, est donc toujours ce que ses besoins le font être. S'il n'est pas naturellement cruel, il ne lui faut qu'une passion & des obstacles pour l'exciter à faire couler le sang. Le méchant, dit Hobbes, n'est qu'un enfant robuste. En effet, supposez l'homme sans expérience comme est un enfant, quel motif pourroit l'arrêter dans la poursuite de ce qu'il desire? c'est l'expérience qui nous fait trouver dans notre union avec les autres, des facilités pour la satisfaction de nos besoins. Alors l'intérêt de chacun établit dans son esprit une idée de proportion entre le plaisir qu'il cherche, & le dommage qu'il souffriroit s'il aliénoit les autres. De - là naissent les égards, qui ne peuvent avoir lieu, qu'autant que les intérêts sont superficiels. Les passions nous ramenent à l'enfance, en nous présentant vivement un objet unique, avec ce dégré d'intérêt qui éclipse tout. Ce n'est point ici le lieu d'examiner quels peuvent être l'origine & les fondemens de la société. V. Sociabilité & Société.

Quels que puissent être les motifs qui forment & resserrent nos liens réciproques, il est certain que le seul ressort qui puisse nous mettre en mouvement, le desir du bien - être, tend sans cesse à nous isoler. Vous retrouverez par - tout les effets de ce principe dominant. Jettez un coup d'oeil sur l'univers, vous verrez les nations séparées entre elles, les sociétés particulieres former des cercles plus étroits, les familles encore plus resserrées, & nos voeux toujours circonscrits par nos intérêts, finir par n'avoir d'objet que nous - mêmes. Ce mot que Paschal ne haïssoit dans les autres, que parce qu'un grand philosophe s'ainie comme un homme du peuple, n'est donc pas haïssable, puisqu'il est universel & nécessaire. C'est une disposition réciproque que chacun de nous éprouve de la part des autres, & lui rend. Cette connoissance doit nous rendre fort indulgens sur ce que nous regardons comme torts à notre égard: on ne peut raisonnablement attendre de l'attachement de la part des hommes, qu'autant qu'on leur est utile. II ne faut pas se plaindre que le degré d'utilité en soit toujours la mesure, puisqu'il est impossible qu'il y en ait une autre. L'attachement du chien pour le maître qui le nourrit, est une image fidelle de l'union des hommes entre eux. Si les caresses durent encore lorsqu'il est rassasié, c'est que l'expérience de ses besoins passés lui en fait prévoir de nouveaux. Ce qu'on appelle ingratitude doit donc être très - ordinaire parmi les hommes; les bienfaits ne peuvent exciter un sentiment durable & desintéressé, que dans le petit nombre de ceux en qui l'habitude fait attacher aux actions rares une dignité qui les éleve à leurs propres yeux. La reconnoissance est un tribut qu'un orgueil estimable se paye à lui - même, & cet orgueil n'est pas donné à tout le monde. Dans la société, telle que nous la voyons, les liens n'étant pas toujours formés par des besoins apparens, ou de nécessité étroite, ils ont quelquefois un air de liberté qui nous en impose à nous - mêmes. On n'envisage pas, comme effets du besoin, les plaisirs enchanteurs de l'amitié, ni les soins desintéressés qu'elle nous fait prendre, mais nous ne pensons ainsi, que faute de connoître tout ce qui est besoin pour nous. Cet homme, dont la conversation vive fait passer dans mon ame une foule d'idées, d'images, de sentimens, m'est aussi nécessaire que la nourriture l'est à celui qui a faim. Il est en possession de me délivrer de l'ennui, qui est une

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