ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"242"> du piquet, du berlan, & de la séquence. On l'appelle ainsi, parce qu'il y a six cartes qui font hoc.

Les privileges des cartes qui font hoc, est qu'elles sont assûrées à celui qui les joue, & qu'il peut s'en servir pour telles cartes que bon lui semble.

Les hocs sont les quatre rois, la dame de pique & le valet de carreau; chacune de ces cartes vaut un jetton à celui qui la jette.

Après avoir reglé le tems que l'on veut jouer, mis trois jettons au jeu l'un pour le point, le second pour la séquence, & l'autre pour le tricon, on voit à qui fera; & celui qui doit faire, ayant mêlé & fait couper à sa gauche, distribue le nombre de cartes que nous avons dit ci - devant. Le premier commence par accuser le point, ou à dire, je passe, s'il voit qu'il est petit, ou à renvier s'il est haut; s'il passe & que les autres renvient, en disant deux, trois, ou quatre au point, il y peut revenir. On ne peut renvier sur celui qui renvie que vingt jettons au - dessus, & ainsi de ceux qui suivent en montant toujours de vingt. L'on peut cependant convenir de moins; & celui qui gagne le point, le leve avec tous les renvis, sans que les deux soient obligés de lui rien donner.

Cela fait, on accuse la séquence, ou bien l'on dit passe pour y revenir, si on le juge à propos, au cas que les autres renvient de leur séquence, & pourlors le premier qui a passé peut en être.

Quand il n'y a point de renvi, & que le jeu est simple, celui qui gagne de la séquence, tire un jetton de chaque joueur pour chaque séquence simple qu'il a en main.

La premiere qui vaut, fait valoir à celui qui l'a toutes les moindres qui seroient encore dans sa main. Si on passoit du point de la séquence & du tricon, & que par conséquent on ne tirât rien, on double l'enjeu pour le coup suivant; & celui qui gagne, gagne double, quoique son jeu soit simple, & tire outre cela un jetton de chaque joueur.

Lorsqu'on a séquence ou tierce, quoique le jeu soit simple, on en paye deux à celui qui gagne, & autant à celui qui gagne une séquence simple avec une séquence de quatre cartes, c'est - à - dire une quatrieme de quelque carte que ce puisse être jusqu'au valet. Si le jeu est double, on en paye chacun quatre; on donne trois jettons pour la quatrieme de roi, quoique le jeu soit simple, & six quand il est double.

Lorsque le jeu est simple, celui qui gagne le tricon tire deux jettons de chaque joueur; & quatre, lorsqu'il est double. On en paye quatre pour trois rois lorsque le jeu est simple, & autant pour quatre dames, quatre valets, &c. & l'on double lorsque le jeu est double; quatre rois au jeu simple en valent huit, & seize à jeu double.

Il est permis de renvier au tricon, à la séquence & au point. Ceci peut suffire à l'égard des retributions dûes au point, séquence & tricon, & des avantages des cartes qui font hoc. Passons maintenant à la maniere de jouer les cartes.

Ainsi supposé que le premier ait dans sa main un, deux, trois, quatre, & de même des autres cartes, quoiqu'elles ne soient point de la même couleur, & que les autres n'ayent pas de quoi mettre au - dessus de la carte où il s'arrête, la derniere carte qu'il a jettée lui est hoc, & lui vaut un jetton de chaque joueur; & il recommence ensuite par ses plus basses, parce qu'il y a plus d'espérances de rentrer par les plus hautes.

Si, par exemple, il joue l'as, il dira un; & s'il n'a pas le deux, il dira sans deux; & celui qui le suit & qui aura un deux, le jettera & dira deux, trois, quatre, & ainsi des autres, jusqu'à ce qu'il manque de la carte suivante qu'il dira, par exemple, sept sans huit, & lorsque les autres joueurs n'ont pas la carte qui manque à celui qui joue, la derniere carte qu'il a jettée lui est hoc, & lui vaut un jetton de chaque joueur. Il en est de même de toutes les autres cartes, comme de celles dont on vient de parler; & lorsque le joueur suivant, celui, par exemple, quatre sans cinq, a un hoc, il peut l'employer pour ce cinq qui lui manque, & alors il recommence à jouer par telle carte qui est plus avantageuse à son jeu, & il gagne un jetton de chaque joueur pour le hoc qu'il a jetté.

Il faut autant qu'on le peut se défaire de ses cartes à ce jeu, puisqu'on paye deux jettons pour chaque carte qui reste en main, depuis dix jusqu'à douze, & un pour chaque carte au - dessous de dix.

Si cependant il n'en restoit qu'une, on payeroit six jettons pour cette seule carte, & quatre pour deux. Celui qui a cartes blanches, c'est - à - dire, n'a point de figures dans son jeu, gagne pour cela dix jettons de chaque joueur; mais si deux des joueurs avoient cartes blanches, le troisieme ne payeroit rien ni à l'un ni à l'autre.

Celui qui par mégarde en jettant un quatre par exemple, diroit quatre sans cinq, quoiqu'il eût le cinq, perdroit cinq jettons pour chaque joueur s'ils le découvroient.

Celui qui accuse moins de points qu'il n'en a, ne peut plus revenir; & s'il perd le point par - là, tant pis pour lui.

HOCA ou HOCCA (Page 8:242)

HOCA ou HOCCA, s. m. (Jeux.) comme l'écrit M. de la Mare, jeu de hazard fort inégal, & tenu par un banquier à tous venans.

Ce jeu s'exécute au moyen d'un grand tableau divisé par raies, en 30 numeros qui sont gravés dans des quarrés; sur l'un ou plusieurs de ces numeros, celui qui joue contre le banquier met la somme qu'il veut hazarder; pour décider son gain ou sa perte, on a un sac contenant 30 boules marquées intérieurement des mêmes numeros, que ceux qui sont gravés sur les quarrés du tableau; on mêle & on secoue ces boules dans le sac autant qu'il est possible; ensuite un de ceux des joueurs qui ont mis au jeu (& cent personnes pourroient y mettre en même tems) tire une des boules du sac, l'ouvre, annonce & montre le numero; si celui qui est pareil sur le quarré du tableau est couvert de quelque somme, le banquier est obligé de payer vingt - huit fois cette somme, de sorte, par exemple, que s'il y a un louis sur ce numero, il en paye vingt - huit; mais tout ce qui est couché sur les autres numeros, est perdu pour les joueurs, & appartient au banquier; il a d'ailleurs pour lui, & c'est - là l'objet important, deux des numeros de profit, parce qu'il y a trente numeros sur lesquels on met indifféremment, & il n'en paye que vingt - huit à ceux que le hazard favorise.

Ce jeu si prodigieusement défavorable aux joueurs, qui n'ont à chaque moment que vingt huit chances contre trente, causa tant de pertes & de desordres à Rome dans le dernier siecle, que le pape fut obligé de le prohiber & de chasser tous les banquiers de ses états. Les Italiens, que le cardinal Mazarin avoit amenés avec lui en France, obtinrent du Roi la permission de tenir le jeu de hoca à Paris, & en conséquence y ruinerent quantité de particuliers. Alors le Parlement sévit contre les banquiers, & défendit ce jeu par des arrêts très - séveres. M. de la Mare en parle dans son Traité de police, où il produit deux de ces arrêts; car on ne vint pas toutd'un - coup à bout d'extirper cette fripponnerie dans les maisons des particuliers; enfin elle a cedé sa place à d'autres. (D. J.)

HOCHBERG (Page 8:242)

HOCHBERG, (Géog.) petit pays d'Allemagne [p. 243] au cercle de Suabe dans le Brisgaw; Emertingen en est le lieu le plus considérable, il appartient au prince de Bade Dourlach. Long. 25. 32. lat. 48. 10. (D. J.)

HOCHE ou COCHE (Page 8:243)

* HOCHE ou COCHE, s. f. (Art. méchan.) dans l'art de bâtir, ce sont des entailles qu'on fait sur de petits montans de bois qu'on scelle dans les murs, pour tendre des lignes ou cordeaux, à repairer & à constater leur épaisseur.

On fait des coches ou hoches sur une taille pour compter les pains qu'on prend à crédit.

C'est par une hoche qui arrête la corde d'une arbalete, qu'on la bande: on marque dans les atteliers la besogne par des hoches. En général hoche ou coche est un copeau en coin qu'on sépare de la partie anguleuse d'un morceau de bois, pour déterminer ou des longueurs, ou des quantités, ou des épaisseurs. Voyez Coche.

HOCHEPIE (Page 8:243)

HOCHEPIE, s. m. (Fauconnerie.) c'est l'oiseau qu'on jette seul après le héron pour le faire monter.

HOCHEPOT (Page 8:243)

HOCHEPOT, s. m. (Cuisine.) morceau de boeuf haché, & cuit dans un pot couvert, avec des marrons, des navets & autres ingrédiens.

HOCHEQUEUE (Page 8:243)

HOCHEQUEUE, s. m. voyez Bergeronette.

HOCHER (Page 8:243)

HOCHER, v. act. (Gram.) secouer légerement; on s'en sert dans la mesure des corps solides; on hoche la mesure, afin que la chose mesurée s'entasse, & que la mesure en contienne davantage. Ce mot se dit sur - tout pour le charbon. On dit aussi, hocher le mords, hocher de la tête.

HOCHET (Page 8:243)

HOCHET, s. m. (Gram.) jouet d'enfans encore à la mamelle; ce jouet est un petit bâton d'ivoire, de corail, ou de crystal, à un des bouts duquel il y a plusieurs petits grelots. Archytas imagina le hochet pour amuser ses propres enfans, & c'est pour cela qu'Aristote l'appelle *ARXU/TD PLATA/LH, le hochet d'Archytas: il a passé jusqu'à nous, & est même devenu un mot métaphorique, qu'on peut appliquer à bien des choses d'ici - bas, qui ne regardent point les enfans à la mamelle. (D. J.)

HOCHFELDEN (Page 8:243)

HOCHFELDEN, (Géog.) petite ville de la basse Alsace, dans le grand baillage d'Haguenau.

HOCHHEIM (Page 8:243)

HOCHHEIM, (Géog.) ville ou gros bourg d'Allemagne, près de Mayence, & à l'embouchure du Mayn qui se jette dans le Rhin. Cet endroit est fameux, parce qu'il produit le plus excellent vin du Rhin.

HOCHLAND (Page 8:243)

HOCHLAND, (Géog.) île de la mer Baltique, près de la Livonie.

HOCHSTADT (Page 8:243)

HOCHSTADT, (Géog.) ville d'Allemagne en Franconic, dans l'évêché de Bamberg. Il y a encore une ville de ce nom dans le comté de Hanau.

HOCHSTET (Page 8:243)

HOCHSTET, (Géog.) petite ville ou bourg d'Allemagne en Baviere sur le Danube, remarquable par la sanglante bataille que le prince Eugene & le duc de Mariboroug y gagnerent sur les François le 18 Août 1704. Hochstet est sur le Danube à 3 milles S. O. de Donavert, 1. N. E. de Dillingen, 5. N. E. d'Ulm. Long. 32. 21. lat. 48. 36. (D. J.)

HOCKERLAND (Page 8:243)

HOCKERLAND, (Géograp.) petite contrée, & l'un des trois cercles de la Prusse ducale; elle est environnée par la Prusse polonoise & par la haute Pologne; Marienwerder en est la capitale. (D. J.)

HODEGOS (Page 8:243)

HODEGOS, s. m. (Théolog.) mot grec, qui signifie guide. C'est le titre d'un ouvrage qu'Anastase le sinaïte composa vers la fin du cinquieme siecle; il y exposoit une méthode de controverse contre les hérétiques, particulierement contre les Acéphales. Voyez Fleury, Hist. eccl.

M. Toland a publié une dissertation sous le même titre, dont le sujet est la colonne de feu qui servoit de guide aux Israélites dans le desert pendant la nuit. (G)

HODER (Page 8:243)

HODER, s. m. (Mythol.) nom d'un dieu révéré par les Celtes ou les Goths; ils disoient qu'il étoit aveugle, mais extrèmement fort; les dieux & les hommes, ajoutoient - ils, voudroient bien qu'on n'eût jamais besoin de prononcer son nom, mais ils conserveront un long souvenir des exploits qu'ont fait ses mains. Voyez l'Edda ou la Mythologie celtique.

HODMAN (Page 8:243)

HODMAN, s. m. (Hist. mod.) c'est ainsi qu'on appelle, dans le college de Christ à Oxford, les écoliers qu'on y reçoit de l'école royale de Westminster. Voyez Ecole. (G)

HODOPES (Page 8:243)

* HODOPES, s. m. pl. (Hist. anc.) magistrats qui veilloient dans Athènes à l'entretien des rues de la ville & des grands chemins.

HODSEBRO (Page 8:243)

HODSEBRO, (Géog.) ville de Danemarck dans le Jutlande.

HOECHST (Page 8:243)

HOECHST, (Géog.) petite ville d'Allemagne dans l'électorat de Mayence sur le Mein, à une lieue de Francfort. Long. 26. 10. lat. 50. 1. (D. J.)

HOED (Page 8:243)

HOED, s. m. (Commerce.) mesure de continence, dont on se sert pour les grains en plusieurs villes des Provinces - Unies. C'est une des diminutions du last à Roterdam: le hoed fait 4 schepels de Harlem, & les 14 sacs de Harlem, le hoed de Deif; 10 muddes ½ d'Utrecht font un hoed de Roterdam; à Alkemart, le hoed est aussi de quatre schepels, mais ceux - ci sont plus grands de que ceux de Roterdam.

A Dordrecht, 8 sacs font un hoed, les trois hoeds font le last d'Amsterdam. A Tergow, 32 schepels font un hoed. Les 4 hoeds d'Owdevater, de Hensden, de Gornichem & de Leerdem font 5 hoeds de Roterdam; 2 hoeds de Gornichem font 5 achtendeelen ou huitiemes, & un last & 4 hoeds font 5 hoeds de Delf. Le hoed de Montfort contient 4 huitiemes ½ plus que celui de Roterdam. Le hoed d'Yselstin contient 3 huitiemes plus que celui de Roterdam. Le hoed de Vianen contient 2 huitiemes plus que celui de Roterdam. Le hoed de Tiehl est d'un huitieme moins fort que celui de Roterdam. Le hoed de Roterdam contient 10 viertels de Roermonde, & 4 viertels d'Anvers. Les 8 mowers de Bois - le - Duc font un hoed de Roterdam. Le hoed de Bruges contient 4 achtendeels de Delf. Dict. de Commerce.

HOEFT (Page 8:243)

HOEFT, ou plûtôt Het - Hooft, (Géog.) forteresse de la Prusse polonoise sur la Vistule. Long. 37. 70. lat. 54. 28. (D. J.)

HOEICHEU (Page 8:243)

HOEICHEU, (Géog.) ville commerçante de la Chine, 14e métropole de la province de Kianguan; c'est dans cette ville que se fait la meilleure encre de la Chine, & où l'on trouve le meilleur thé. Long. 137. lat. 34. 10.

Il y a une autre ville de ce nom dans la province de Quantung, ou, suivant notre maniere d'écrire, Canton, dont elle est la 4e métropole, à 2d. 46'. plus orientale que Pékin, à 23d. 9'. de latitude. (D. J.)

HOËKEN (Page 8:243)

HOËKEN, s. m. (Hist. mod.) nom de la faction opposée en Hollande à celle des kabelianws; cette derniere tira son nom du poisson qu'on appelle en flamand kabeljanw, merlus, & qui mange les autres; ils vouloient désigner par ce nom de guerre, qu'ils dévoreroient de même leurs ennemis. Les hoëkens, ou hoëkiens à leur tour s'appellerent ainsi du mot hollandois hoëk, qui veut dire un hameçon, pour marquer qu'ils prendroient leurs ennemis, comme on prend avec l'hameçon le poisson dont ils avoient emprunté le nom. Quidain se cabilliavios, (sic belgicè vocant asellum piscem) apellabant, quòd ut ille pisces alios vorat, sic ipsi adversarios domarent; alii se hoeckios dicebant (hoek hollandis hamum significat) quasi sese jactarent cabilliaviis futuros, quod est hamus piscis. Bolland. Januar. tom. I. p. 352.

Ces deux partis opposés (dont les noms, pour le dire en passant, sont estropiés dans tous nos au<pb->

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