ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"190"> vrage suivant: Wolfart (Petri) Historia naturalis Hessioe, Cassellis, 1719. in - fol. avec figures. On y peut joindre Liebknecht (Joh. Georg.) Hessia subterranea, Giessoe, 1730. in - 4°. Ceux qui voudront s'instruire de l'origine de l'illustre maison qui possede ce pays, en trouveront les détails dans l'Hist. de l'empire, par Heiss. (D. J.)

HESTIÉES (Page 8:190)

HESTIÉES, s. f. pl. (Antiq.) sacrifices solemnels qu'on faisoit dans plusieurs lieux de la Grece, & surtout à Corinthe, en l'honneur de la fille de Saturne & de Rhéa, la déesse du feu, ou le feu même; car le nom E(\S2IA, que les Grecs donnoient à cette divinité, signifie feu, foyer des maisons, d'où les Latins ont fait celui de vesta. Voyez Vesta. (D. J.)

HÉSYCHASTES (Page 8:190)

HÉSYCHASTES, s. m. pl. (Hist. éccl.) *HSUXAS2AI\, les Hésychastes étoient des moines grecs contemplatifs, qui demeuroient dans une perpétuelle oisiveté; ils se persuaderent à force de contemplation, & d'après Palamas, archevêque de Thessalonique, que la lumiere vue par les apôtres sur le Thabor étoit Dieu même, ou du moins qu'elle étoit incréée; sans cette erreur de spéculation qu'ils soutinrent en 1340, qui fut condamnée, & qu'il valoit mieux laisser tomber sans y faire attention, on n'auroit jamais parlé des Hésichastes dans l'histoire, que comme de gens simplement inutiles au monde. L'origine de leur nom vient du grec E(SUXACEIN, vivre dans le repos, dans la tranquillité, mot dérivé d'E(SUXO\S2, tranquille, oisif. (D. J.)

HÉTERIARQUE (Page 8:190)

HÉTERIARQUE, s. m. (Hist. anc.) nom d'un officier dans l'empire grec. Il y en avoit deux, dont l'un s'appelloit simplement hétériarque, & l'autre le grand hétériarque. L'hétériarque étoit subordonné au grand hétériarque.

C'étoient les officiers qui commandoient les troupes des alliés: ils avoient aussi différentes fonctions à la cour auprès de l'empereur. Goldin les décrit, de Officiis, cap. v. n°. 30. 31. 32. 37. Diction. de Trévoux. (G)

HÉTEROCLITE (Page 8:190)

HÉTEROCLITE, adj. (Gram.) les Grammairiens appellent ainsi les noms & les adjectifs, qui s'écartent en quelque chose des regles de la déclinaison à laquelle ils appartiennent, au lieu qu'ils appellent anomaux les verbes qui ne suivent pas exactement les loix de leur conjugaison. Voyez Anomal.

L'idée commune attachée à ces deux termes est donc celle de l'irrégularité; ce font deux dénominations spécifiques attribuées à différentes especes de mots, & également comprises sous la dénomination générique d'irrégulier. C'est donc sous ce mot qu'il convient d'examiner les causes des irrégularités qui se sont introduites dans les langues. Voyez Irrégulier.

Pour ce qui concerne les anomaux & les hétéroclites propres à chaque langue, c'est aux grammaires particulieres qui en traitent à les faire connoître: les méthodes de P. R. ont assez bien rempli cet objet à l'égard du grec, du latin, de l'italien, & de l'espagnol.

Le mot hétéroclite est composé de deux mots grecs, E(TE/RWS2, autrement, & KLI/NW, décliner; de - là l'interprétation qu'en fait Priscien, lib. XVII. de constr. E(TERO/KLITA, dit - il, id est diversiclinia, des mots qui se déclinent autrement que les paradigmes, avec lesquels ils ont de l'analogie. (B. E. R. M.)

HÉTERODOXE (Page 8:190)

HÉTERODOXE, adj. m. & f. terme dogmatique, qui est contraire aux sentimens recus dans la véritable religion. Ce mot vient du grec E(TERODO\COS2, composé d'E)/TEROS2, autre, & DO\CA, croyance, opinion.

On dit opinion hétérodoxe, docteur hétérodoxe; ce mot est opposé à orthodoxe. Voyez Orthodoxe, Dict. de Trévoux. (G)

HÉTERODROME (Page 8:190)

HÉTERODROME, adj. m. & f. levier hétérodrome, terme de méchanique; c'est un levier dont le point d'appui est entre le poids & la puissance. Voyez Levier & Appui.

On l'appelle autrement levier du premier genre; tel est celui qui est représenté Pl. méchan. fig. 1.

Ce mot devient des mots grecs E(/TEROS2, autre, différent, & DRE/MW, je cours, parce que dans ce levier la puissance & le poids se meuvent en sens différens.

Lorsque le poids est entre la puissance & le point d'appui, ou la puissance entre le poids & l'appui, le levier s'appelle homodrome; tels sont ceux qui sont représentés fig. 2. & 3. Voyez Homodrome, Chambers. (O)

HÉTEROGENE (Page 8:190)

HÉTEROGENE, adj. en Grammaire, on appelle ainsi les noms qui sont d'un genre au singulier, & d'un autre au pluriel. R R. E(/TEROS2, autre, & GE/NOS2, genre. Voyez Genre, n°. v.

Quoiqu'on ne trouve dans cet article que des exemples latins, il ne faut pas croire que le terme & le fait qu'il désigne soient exclusivement propres à la langue latine. On trouve plusieurs noms hétérogenes dans la langue grecque; O( E)REMO\S2, remus; TA\ E)REMA/, remi; O( KU/KLOS2, circulus; OI( KUKLOI/ & TA\ KUKLA/, circuli, &c. Voyez le ch. viij. liv. II. de la méthode grecque de P. R.

Notre langue elle - même n'est pas sans exemple de cette espece: délice au singulier est du genre masculin; quel délice, c'est un grand délice: le même nom est du genre féminin au pluriel, des délices infinies.

La langue italienne a aussi plusieurs noms hétérogenes qui, masculins & terminés en o au singulier, sont féminins & terminés en a au pluriel: il braccio, le bras; le braccia, les bras; l'osso, l'os; le ossa, les os; il riso, le ris; le risa, les ris; l'uovo, l'oeuf; le uova, les oeufs, &c. Voyez le Maître italien de Veneroni, traité des neuf parties d'oraison, ch. ij. des noms en o, & la Méthode italienne de P. R. part. I. ch. v. regl. vij.

En un mot, il peut se trouver des hétérogenes dans toutes les langues qui admettent la distinction des genres; la seule stabilité de l'usage suffit pour y en introduire. (E. R. M.)

Héterogene (Page 8:190)

Héterogene, adj. m. & f. (Physiq.) se dit d'une chose de nature ou de qualité différente d'une autre, ou d'une chose dont les parties sont de nature différente; il est opposé à homogene. Voyez Homogene.

Ce mot grec est composé d'E(/TEROS2, alter, différent, & GE/NOS2, genus, espece.

Hétérogene se dit sur - tout en termes de méchanique, des corps dont la densité n'est pas égale par - tout. Voyez Densité.

Dans les corps hétérogenes, la pesanteur d'une partie quelconque n'est pas proportionnelle au volume de cette partie. Voyez Densité.

Lumiere hétérogene est celle qui est composée de rayons qui different en couleur, & par conséquent en réfrangibilité & réflexibilité. Voyez Lumiere, Rayon, Refrangibilité , &c.

Nombres hétérogenes sont des nombres composés de nombres entiers & de fractions, comme 3 + ¼, &c. Voyez Nombre.

Quantités hétérogenes sont celles qui sont si différentes entre elles, que quelque nombre de fois que l'on prenne une d'elles, elle n'égale ni n'excede jamais l'autre. Tels sont par exemple le point & la ligne, la surface & le solide en Géométrie. Voyez Geometrie.

Quantités sourdes hétérogenes, sont celles qui ont différens signes radicaux, dont les exposans n'ont point de diviseur commun, comme [omission: formula; to see, consult fac-similé version], & [omission: formula; to see, consult fac-similé version]; [omission: formula; to see, consult fac-similé version], & [omission: formula; to see, consult fac-similé version]. Chambers. (O)

Heterogene (Page 8:190)

Heterogene, (Méd.) c'est une épithete qui est souvent employée dans la théorie médicinale, pour [p. 191] désigner en général une qualité des humeurs du corps humain, qui est différente de celle qu'elles doivent avoir dans l'état de santé, étrangere à l'économie animale, & susceptible par conséquent de causer de grands desordres, à proportion qu'elle est plus ou moins dominante; en tant que les humeurs viciées causent des changemens contre - nature dans le cours des fluides, soit par les altérations qui en résultent dans leur consistence, soit par les impressions sur les solides trop ou trop peu fortes, dont ces fluides deviennent capables. Voyez Irritabilité.

Ainsi, par exemple, le levain de la fievre, de la petite - vérole, des maladies vénériennes, forme l'hétérogene dans la masse des humeurs, d'où sont produits tous les effets que l'on observe dans ces différentes maladies.

Voyez les définitions des termes de Medecine par Gorré, & les diverses acceptions du mot hétérogene, dans le Traité des fievres continues de M. Quesnay, qui en fait un grand usage.

HÉTEROSCIENS (Page 8:191)

HÉTEROSCIENS, s. m. pl. (Géog.) les géographes grecs, qui partageoient la terre selon le cours de l'ombre du soleil en plein midi, nommoient ainsi les habitans des deux zones tempérées, dont les uns ont leur ombre au nord, & les autres au midi.

Les Hétérosciens, dit Ozanam, sont les habitans des zones tempérées, parce que leurs ombres méridiennes tendent toujours vers une même partie du monde; savoir, vers le septentrion à ceux qui sont sous la zone tempérée septentrionale comme nous; & vers le midi, à ceux qui demeurent entre le Tropique du Capricorne & le cercle polaire antarctique: ainsi les Hétérosciens de notre côté, c'est - à - dire en - deçà du Tropique du Cancer, lorsqu'ils se tournent vers le soleil à midi, ont l'orient à gauche & l'occident à droite; au contraire les Hétérosciens de l'autre côté, c'est - à - dire au - delà du Tropique du Capricorne, lorsqu'ils se tournent vers le soleil à midi, ont l'occident à leur gauche & l'orient à leur droite; c'est de cette opposition d'ombres que leur vient le nom d'Hétérosciens. (D. J.)

HÉTEROUSIENS (Page 8:191)

HÉTEROUSIENS, Heterousii, s. m. pl. (Hist. éccl.) est le nom d'une secte d'Ariens, disciples d'Aétius, & appellés de son nom Aétiens. Voyez Aétiens.

Ce nom est grec, composé de E(/TEROS2, autre, & D(SI/A, substance.

Il fut donné à ces hérétiques, parce qu'ils disoient, non pas que le Fils de Dieu étoit d'une substance semblable à celle du Pere, comme quelques Ariens qu'on nommoit pour cela Homoiousiens, Homoiousii, mais qu'il étoit d'une autre substance que lui. Voyez Ariens & Homoiousiens, Dict. de Trévoux. (G)

HÉTICH (Page 8:191)

HÉTICH, s. m. (Hist. nat. Botan.) espece de rave ou de navet d'Amérique, ou racine qui a environ un pié & demi de longueur, & qui est grosse comme les deux poings; elle est fort bonne à manger, & on la regarde comme légerement laxative.

HETMANN (Page 8:191)

HETMANN, s. m. (Hist. mod.) dignité qui en Pologne répond à celle de grand général de la couronne; & dans l'Ukraine, c'est le chef des cosaques, il est vassal de l'empire russien.

HÊTRE (Page 8:191)

HÊTRE, fagus, s. m. (Bot.) genre de plante à fleur arrondie & composée de plusieurs étamines qui sortent d'un calice fait en forme de cloche. Les embryons naissent sur le même arbre séparément des fleurs, & deviennent des fruits durs & pointus, qui s'ouvrent par la pointe en quatre parties & qui renferment ordinairement deux semences à trois côtes. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

Hêtre (Page 8:191)

Hêtre, s. m. (Hist. nat. Botan.) le hêtre est un grand arbre, qui se trouve communément dans les forêts des climats tempérés de l'Europe. Il grossit, s'éleve, s'étend plus promptement, & fournit plus de bois qu'aucun autre arbre; il prend une tige droite, dont la tête se garnit de beaucoup de branches: cet arbre se fait distinguer par son écorce qui est lisse, unie & d'une couleur cendrée fort claire; en général, il plaît à la vue par la grande vivacité qui l'annonce de loin. Ses feuilles ovales de médiocre grandeur & d'une verdure brillante sont placées alternativement sur les branches. Le hêtre donne au printems des fleurs mâles ou chatons de figure ronde, qui paroissent en même tems que les feuilles. Le fruit qui vient séparement est renfermé dans une espece de brou qui est hérissé de piquans, il s'y trouve ordinairement deux graines qui sont oblongues & triangulaires: on donne à ce fruit le nom de faine. Le brou, qui lui sert d'enveloppe, s'ouvre au mois d'Octobre, & laisse tomber le fruit; c'est l'annonce de sa maturité.

Cet arbre, par sa stature & son utilité, se met au nombre de ceux qui tiennent le premier rang parmi les arbres forestiers; il est vrai qu'à plusieurs égards il est inférieur au chêne, au châtaignier & à l'orme, qui ont généralement plus d'utilité; mais le hêtre consideré par le volume de son bois, par la célérité de son accroissement, & par la médiocrité du terrein où il prospere, peut entrer en parallele avec des arbres plus recommandables.

Cet arbre est très - propre à former un bois, lorsque la forme du sol & la qualité du terrein ne permettent pas au chêne d'y dominer. Le hêtre se plaît dans les lieux froids sur le penchant & au sommet des montagnes; il se contente d'un terrein peu substantiel; il vient bien dans les terres crétacées, & même dans le sable & le grai, lorsqu'il y a un peu d'humidité; il réussit sur - tout dans les terres grasses & argilleuses, lorsque le sable y domine. Ses racines ne s'enfoncent pas si profondement que celles du chêne, mais dans les terreins dont on vient de parler, elles parviennent où celles du chêne ne pourroient pénétrer. Le hêtre craint la trop grande humidité, il se refuse aux terres fortes ou marécageuses, & à celles qui sont trop superficielles.

On éleve le hêtre en semant la faine. Il faut qu'elle tombe d'elle - même pour être en parfaite maturité; ce qui arrive dans le courant du mois d'Octobre: comme il seroit difficile & couteux de la faire ramasser grain à grain, on rassemble & on enleve avec les deux mains tout ce qui se trouve sous les hêtres, graines, feuilles & enveloppes, que l'on met dans des sacs; ensuite on vanne le tout, & quand la faine est bien nettoyée, on la passe à l'épreuve de l'eau dans un baquet, dont on rejette les grains que leur défectuosité fait surnager. On peut semer la faine depuis le mois d'Octobre jusqu'à celui de Février; plutôt on s'y prend, mieux elle leve: il est vrai qu'en se hâtant, il y a des risques à courir: les rats, les souris, les mulots, & tous les insectes qui vivent sous la terre en sont très - avides: en sorte que dans les années où ces animaux surabondent, ils détruisent presque tout le semis. Dans ce cas, on doit prendre le parti de conserver la faine pendant l'hiver dans du sable qu'il faut toujours tenir séchement pour l'empêcher de germer: cet avancement seroit sujet à inconvénient; la faine en levant jette au bout des feuilles seminales l'enveloppe de son amande; si quand on seme, la germination étoit faite, les germes qui sont si foibles alors, resteroient couchés sous terre faute de point d'appui pour se relever & pousser dehors leur enveloppe. On ne peut semer la faine que dans un terrein léger & assez cultivé pour qu'il puisse favoriser la sortie des enveloppes dont on vient de parler. Quand on veut semer un grand canton, si le terrein a été cultivé de longue main pour rapporter du grain, on y fera faire un seul labourage à la charrue; ensuite on femera la faine,

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